Citations de Claude Braun (56)
"Les poèmes sont des bouts d'existence
incorruptibles que nous lançons
à la gueule répugnante de la mort."
René Char
"La nuit cherchait une autre issue
La nuit brulait...Je ne l'ai pas trouvée..."
(Tetyana Dobko)
"Méfie-toi d'être songe
De tresser des nuages
Comme de longs cheveux blonds
N'est d'amour immortel.
N'est d'amour immortel
Mais confiance est racine
Des torrents de la vie.
Et le soir a souri
D'une étoile à son cœur,
-Je te dis la sagesse
Mais sois fou de la vie-
Puis le soir a posé
Une fleur sur mes lèvres
Et j'attends le réveil..."
(Extrait du poème "Dialogue du soir")
"Les rêves n'ont pas d'enfance et l'amour de vieillesse."
[poème "Fin d'année"]
"Il a chanté à Lons, le saviez-vous ?
Il est dans un regard le givre des nuits anciennes
La poussière des hasards aux idoles éloignées :
Les paupières sans passé cachent les larmes du regret."
(Extrait du poème "Les limites indistinctes")
"On confie à la poésie ce qui ne doit pas être oublié, l'essentiel."
Rencontre
C'est le temps des enclumes, l'inévitable attente,
S'y frappent les deux mémoires dans un décor éteint.
Les champs semés hier se fient à l'horizon :
Déjà en nous le germe, puis boire en nos silences.
Alors je te verrai face au vent de la gare :
Je saurai l'arrivée dans l'attente de tes yeux.
Tu diras les mots lents la splendeur des longs souffles.
Ne sont d'autres maisons aux retrouvailles intimes.
Nous partirons légers sous les arcades secrètes
Et ta main couvrira mon épaule approchée.
Tu poseras le masque à l'arrière de la porte
Et seule la pluie saura ton regard inversé.
Alors je te verrai face au vent de la gare :
Il pleut des souvenirs le jour de mon départ.
Chaque enclume a gravé le vertige du retour
Pour forger un soleil, le jaloux du miroir
Et l'horizon s'étire comme une lèvre entrouverte...
"Car ce qui fut doit hanter la mémoire
L'oubli aux lâches volets clos
Ne doit pas désespérer l'horizon"
(extrait du poème "Actualités 2015")
Une pensée aussi pour Napoléon qui, passant par le col de Corobin, mangea, dit-on-, une omelette fort coûteuse. D'où l'anecdote - plusieurs fois citée dans les Alpes - du dialogue entre l'empereur et l'aubergiste :
_"Les œufs sont donc bien rares ici ?
_Non, Sire, ce sont les empereurs..."
"Le meilleur et le pire, l'étrange contraste entre l'homme et l'oeuvre. Le meilleur et le pire, certes, mais le meilleur est si sublime !..."
"[...] tl est vrai que la poésie, quand elle atteint son but, échappe au temps et parle à tous les hommes."
"Et voici à présent devant l'aube des fleurs
Ce que je dis à l'homme à l'errant sans rivage :
Sois plus blanc que ton âme
Va au vent de tes rêves va
Je te parle de ciel je te parle de terre
Puis accepte en silence
l'humus aux pertes du néant..."
(Extrait du poème "Paroles de neige")
"Qu'on offre à tout vivent
Un collier de rosée où le soleil s'invente
Et que chaque homme à l'aube
Compose ses diamants..."
(Poème "Matin au col bas")
"Tant il est vrai que la poésie est aussi un moyen de dépasser le temps - ou la mort."
"Même les tombes verdiront, l'espérance est demain."
[poème "Saisons"]
Noël immense
Comme un mot solitaire
À peine murmuré
(...)
Dis-nous
Quel est ce bruit d'étoile
Qu'on devine très loin
Sur la plage des nuits ?
(...)
Le grand nid de l'enfance
Dans un mot murmuré...
P.136
Nous n'irons plus marcher sur les rayons de lune
(...)
Nous n'irons plus danser sur les chevaux du vent
(...)
Sur le lac endormi nous n'irons plus rêver
(...)
p. 30
"[...] "l'autre" est toujours présent dans la poésie, quand elle est fidèle à sa mission."
(Extrait de la Préface)
Ruine
On cherche en vain l'odeur
Et la fumée d'un grand plat chaud
On cherche en vain les pas
Et les familiers du soir
Un volet bat le ciel
Ou sourit à l'étoile bleue
Maison privée de seuil
Et foyer orphelin de cendres
Ruines…
(Dans les collines du pays Dignois)
p.49
Émerveillement
J'ai prié tous les dieux
Le mélèze immobile
Et la roche où la mousse écrivait le silence
La longue procession
Des pèlerins de pierre
Attendait le soleil pour l'office de l'aube
Des neiges oubliées
Décoraient notre autel
Élévation solaire voici la cathédrale
J'ai prié avec eux
Les fleurs de la prairie
Et la rosée du campanule accompagnaient ma voix
Le ciel est dans le lac
Soutenant la montagne
Et nul ne bouge encore au miroir éternel…
(Lac d'Allos)
p.47