De A comme? allaitement (!) à Z comme zizanie, en passant par F comme féminisme, J comme jumeaux, S comme sexe, T comme tirer (son lait), etc. Une petite déclinaison des aspects que prend l?allaitement aujourd'hui, et des façons dont il est vécu par les intéressé(e)s et vu par les autres.
Ce véritable dictionnaire amoureux de l?allaitement fait un tour assez complet du sujet. Mais ne vous attendez pas à compulser un manuel de plus sur les pourquoi et les comment, dans le genre « Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur l?allaitement maternel en 26 questions » ! Point de guide pratique ou de lexique savant ici, juste une balade dans un domaine que Claude Didierjean-Jouveau ne se lasse pas d?explorer, depuis le début des années 80, y découvrant chaque jour de nouveaux sentiers et de nouvelles perspectives, souvent insolites.
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L'Association australienne pour la Santé Mentale Infantile (Australian Association for Infant Mental Health, AAIMH) se dit préoccupée par la tendance actuelle, dans les pays industrialisés, à vouloir contrôler les pleurs des jeunes enfants.
Le contrôle des pleurs est défini comme un ensemble de tactiques destinées à amener les enfants à moins pleurer et à ne plus se réveiller la nuit : laisser le bébé pleurer de plus en plus longtemps avant de s'occuper de lui, ne pas se lever s'il pleure la nuit afin qu'il apprenne à se rendormir seul. L'AAIMH estime que ces pratiques ne correspondent pas aux besoins émotionnels et psychologiques des jeunes enfants et qu'elles peuvent avoir des conséquences négatives à long terme sur leur santé psychologique.
[Extraits de la déclaration de l'AAIMH, 2002 : ]
- Les enfants se sentiront beaucoup plus en sécurité si leurs pleurs déclenchent rapidement et systématiquement une aide adéquate de la part de la personne qui s'occupe d'eux. Un attachement lié à un solide sentiment de sécurité représente le fondement d'une bonne santé mentale.
- Les enfants dont les parents répondent rapidement lorsqu'ils pleurent apprennent à se calmer plus rapidement et facilement, au fur et à mesure qu'ils prennent conscience que leurs besoins émotionnels sont pris en compte.
- Les parents doivent être rassurés sur le fait que répondre immédiatement aux pleurs du bébé ne risque pas de lui donner "de mauvaises habitudes".
- Le fait qu'un bébé ou un jeune enfant se réveille la nuit peut être dû à l'anxiété générée par la solitude. Dormir avec les parents ou près d'eux est une bonne option, qui permet souvent une bonne nuit de sommeil.
Inutilité et nocivité des coups.
Les études ne manquent pas qui montrent l'inutilité des châtiments corporels. Par exemple, une méta-analyse qui a recensé 166 articles médicaux, conclut que les analyses prospectives ou rétrospectives ne trouvent aucun résultat positif à leur utilisation.
D'autres études ont montré la relation entre la fréquence des punitions corporelles et les comportements antisociaux des jeunes, le nombre d'accidents subis dans l'enfance et l'adolescence, l'agressivité, les troubles du comportement, les capacités intellectuelles diminuées, etc...
Bien sûr, des coups brutaux auront des séquelles plus graves, mais même les violences que l'on dit "légères" (claques, fessées...), si elles sont répétées et érigées en outil "éducatif", peuvent engendrer ce genre de conséquences.
Si l'on en croit la théorie de l'attachement - et l'expérience de beaucoup de familles - , "ce n'est que quand ses besoins de proximité sont satisfaits qu'un individu peut s'éloigner de sa figure d'attachement pour explorer le monde extérieur" : ce sont les enfants qui ont reçu les réponses les plus diligentes et tendres à leurs appels dans les premiers mois qui se montrent les plus capables d'autonomie plus tard.
Il est moins fatigant de s'endormir avec son enfant sereinement que de le ramener quatorze fois dans sa chambre ou de le laisser hurler !
[Lors d'une étude sur les pleurs et le niveau de stress - Au troisième jour] Les bébés n'exprimaient plus leur détresse en pleurant, alors que leur taux de cortisol restait élevé, ce qui laisse à penser qu'ils étaient toujours stressés mais avaient renoncé à le manifester : ils s'étaient résignés...
Ce n'est que récemment que les chercheurs ont mis en évidence les modifications cérébrales induites par le stress chez les nourrissons : en cas de pleurs, le taux circulant de cortisol est plus élevé, ce qui induit des changements physiques au niveau du cerveau.
Les tenants de la théorie de l'attachement (Mary Ainsworth, Haft, Slade...) insistent tous sur l'importance de la sensibilité de la mère aux signaux émis par l'enfant, ainsi que de sa capacité à y répondre.
J'ai bon espoir que tous ces enfants "cododotés" deviendront un jour des adultes sans problèmes avec le sommeil, contrairement à tant de nos contemporains dépendants de somnifères et anxiolytiques.
Des bébés toujours stressés qui feront des adultes angoissés, des parents devenus insensibles à la détresse de leur petit car ils ne l'"entendent" plus : beau résultat !
Et l'on sait que des taux élevés d'hormones du stress inhibent les fonctions intestinales, la digestion et la croissance.