Voilà donc une histoire qui revendique ses inspirations chez Stephen King et Lovecraft. Ce qui a à la fois le mérite de poser le cadre – il est probable qu’il y ait un peu de fantastique dans ce livre -, et, en même temps, place la barre sacrément haut… surtout pour un premier livre !
Sur la forme, il s’agit d’une nouvelle, d’environ 30 pages. Du coup, comme pour toute nouvelle, on s’attend à des ellipses, et, en effet, elles sont présentes. Vous l’aurez sans doute compris, il ne s’agit pas d’une investigation en profondeur, ce n’est pas le travail d’enquête des gendarmes que ce livre raconte. On sait rapidement de quel côté chercher, tout cela ne pose pas de difficulté.
J’ai toujours un souci avec les coquilles – ce doit être mon côté psychorigide. J’ai compté 22 fautes en 31 pages, la proportion est tout de même assez importante. Et je n’ai pas compté quelques formulations un peu hasardeuses, que j’ai considéré comme étant de l’ordre de la licence poétique.
Parmi les ellipses, certaines sont assez étonnantes. Ainsi, le sort de l’enfant est quasiment évacué en 3 lignes (no spoil !). Là non plus, ce n’est pas le sujet du livre, clairement.
En revanche, cette histoire je reste avec une frustration – ce qui n’est pas négatif, vous allez comprendre pourquoi. Ma lecture de cette histoire est que, en réalité, le véritable sujet de fond de ce livre, c’est la nature, et sa place dans notre monde. Ainsi, ce jeune gendarme parisien pur jus qui découvre la nature la voit – et la décrit – d’abord comme chatoyante. Lande, champs, collines, forêts, étincellent de couleurs lorsqu’Étienne les découvre. Mais la nature n’est pas seulement cela, elle peut aussi être brutale et violente (là non plus, je ne vais rien dévoiler, ce sera à vous d’aller chercher !).
Mais il y a, alors que la situation devient incontrôlable pour Étienne, une phrase qui aurait pu ouvrir sur une vraie grande histoire. « C’est toujours de leur faute », dit Victoria. Et cette phrase est reprise, pratiquement dans la foulée, « Toujours de leur faute ! Ils gâchent toujours tout ! ». Et cela aurait pu donner lieu à une exploration du « pourquoi ». Pourquoi la nature (si c’est bien elle, dans l’esprit de l’auteur, qui agit) rejette-t-elle la faute ? Et sur qui, précisément ? Que s’est-il passé pour qu’une telle colère ait pu gonfler à ce point ?
On pouvait imaginer ici raccorder cette histoire à quelque chose de l’ordre de la mythologie, et donc à l’histoire de toute l’humanité. Et on y aurait probablement trouvé quelque chose de l’ordre du primordial, parce que la mythologie n’a pas été inventée par hasard, et ne se retrouve pas, des siècles plus tard, encore à la base des plus grandes épopées…
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