Je n'avais décelé aucun signe d'amour, d'esprit de sacrifice, de disposition à admettre que nous ne sommes pas des entités isolées mais que nous avons des liens avec autrui. J'avais vu peu de manifestations de ce qu'on pourrait appeler de l'affection (...)
Ce qui s'était passé ne signifiait pas qu'ils fussent incapables d'amour, mais simplement qu'il n'y avait pas de place dans la vie de ces gens pour des choses telles que l'amour, le sentiment et le sens de la famille. Si près de la famine, de tels luxes pouvaient être mortels. (p. 120-121)
...Si l'on essaie de découvrir ce qu'est pour les Iks un "homme bon", -iakw anamarang-, en espérant s'entendre répondre qu'un homme bon est un homme qui aide un autre à manger, on obtient une réponse typiquement ikienne: un homme bon est un homme qui a l'estomac rempli. La bonté n'est jamais active, moins encore dirigée vers autrui. (p. 126)