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3.63/5 (sur 102 notes)

Nationalité : Royaume-Uni
Né(e) : 1944
Biographie :

Dominic Cooper est un écrivain, poète, romancier et horloger britannique.

Né près de Winchester, il est le fils de musicologue Martin Cooper (1910-1986). Après avoir travaillé à Londres pendant quelques années, il a d'abord déménagé en Islande (1970) puis en Suède (1972).

Ensuite, il s'installe sur l'île de Mull sur la côte ouest de l'Écosse, dans le comté d'Argyll and Bute, et c'est là que, s'inspirant du paysage, il écrivit son premier roman, "Le cœur de l'hiver" ("The Dead of Winter", 1975), qui lui valut la prestigieuse distinction littéraire britannique, le prix Somerset-Maugham, en 1976.

En 1973, il déménage à Édimbourg où il entreprend une formation en horlogerie. Depuis lors, il a travaillé comme horloger.

Son deuxième roman, "Vers l'aube" ("Sunrise"), est paru en 1977, suivi de "Nuage de cendre" ("Men at Axlir", 1978). Trois romans accueillis favorablement par le public et la critique.

Dominic Cooper vit sur la côte ouest de l'Écosse, à Ardnamurchan, depuis 1985.

son site : https://dominicxcooper.com/
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Video et interviews (1) Voir plusAjouter une vidéo

Dominic Cooper : Vers l'Aube
Depuis la fondation Deutsch de la Meurthe à la Cité Internationale Universitaire de Paris, Olivier BARROT présente le livre de l'écossais Dominic COOPER "Vers l'Aube", traduit de l'anglais par Cécile SCHWALLER et publié aux éditions Métailié.L'interview de l'auteur par Olivier BARROT alterne avec des images de l'Ecosse.

Citations et extraits (37) Voir plus Ajouter une citation
Alaisdair était content d'être chez lui. Mais s'il était ressorti, il aurait vu les affleurements sur les formes ondulantes des collines se transformer en une ceinture de forts à l'horizon. Il aurait entendu le bruit mystérieux du ruisseau, invisible dans les parties les plus sombres de son lit ; et dans la ravine où il tombait en cascade, la vague lueur de la mer qui scintillait, dérivait comme une brume informe, éliminant toute perspective, obligeant le regard à se concentrer pour s'assurer u'un rocher à l'aspect familier n'était pas une baleine. Cette heure miroitante et instable de la journée pouvait embrumer l'esprit, l'écarter de la logique dont il avait l'habitude de dépendre pendant les heures ensoleillées.
Et avec la visibilité qui s'amoindrissait, une nouvelle conscience des bruits et des odeurs. La course régulière du ruisseau s'insinuait partout. La moindre rafale de vent apportait non seulement le bruit de la marée frappant les rochers en contrebas mais aussi les odeurs précises du sel et du varech, du poisson et des crabes écrasés empilés devant les pieds palmés du cormarin invisible et possessif. Et l'odeur de la bruyère, chauffée et écrasée par le long soleil de la journée. Et d'autres odeurs. Les eaux tièdes et huileuses de la sphaigne au parfum aigre, les vapeurs âcres des toisons couvrant les moutons où la fougère et les racines s’emmêlaient comme dans une marmite de sorcière et obligeaient les narines à se froncer et à inspirer toutes ces sensations avec plaisir. Et même très haut dans les airs, là où les odeurs étaient ténues et rares, on rencontrait des bruits de vie en mouvement - le bruissement d'une aile de chouette, le grincement rauque d'un gond mal huilé qu'était le cri discordant du héron rentrant chez lui, le cri des huîtriers pie suivant la côte, semblable à la trille d'un moteur qu'on arrête. De sorte que le ciel et la terre paraissaient plus vivants qu'en plein jour, ici à l'heure vespérale, quand tous les yeux ont renoncé à la vue.
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La femme s'éloignait. Vue de derrière, sa silhouette bleu sombre avançait comme un magnifique navire glissant dans les herbes drues du rivage. Elle ondulait et progressait au-dessus des touffes d’herbe et des tas de pierres, les petits muscles de ses épaules et de son dos se tendaient et se détendaient sous ses vêtements mouillés. Arêtes de maquereaux. Alors qu'elle marchait, les irrégularités du terrain donnaient à ses hanches un rythme de pendule toujours renouvelé pivotant autour du creux de ses reins. Sous la longue robe fluide il pressentait une certaine fermeté, des outres en cuir doux, tandis que ses jambes avaient emprunté leur force aux collines. Tous les quelques pas, ses mains repoussaient sa chevelure de son visage et le mouvement était celui d'une vague se formant au milieu de l'océan. Le losange de ses bras relevés dévoilait les flancs charnus de la partie inférieure de son corps. Douce et vulnérable et à moitié connue. Elle paraissait être une créature composée de ruse naturelle et de véritable innocence. La femme.
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Autour des premiers rayons du soleil le ciel avait déjà commencé à prendre une teinte bleue ; mais plus près du soleil lui-même, dont le pourtour supérieur venait de sortir de derrière la ligne des collines, il était éblouissant, d'une blondeur métallique, et Alasdair dut protéger ses yeux de son éclat. Les collines elles-mêmes devinrent un labyrinthe de lumière et d'ombre quand le soleil atteignit les plus hautes pentes, transformant leurs champs de neige profondément molletonnés en explosion de lumière vive tandis que la base de leurs flancs était noire et bleu pâle sous la dernière emprise de la nuit. Partout s'étendait la neige ; partout sa forme souple recouvrait la campagne endormie. Ce n'était pas la mort de l'année mais l'accomplissement d'une paix ; car sous la pellicule de blancheur ne se trouvait aucune menace d'obscurité et de froid mais la tiédeur et la lumière somnolentes du printemps à venir. Sous le masque impassible la moisson de la nouvelle année respirait doucement.
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Alasdair remonta la pente sous les décharges douces du blizzard, la tête tournée sur le côté, son visage crispé en une grimace. Se retrouver dans la maison et fermer la porte était semblable à plonger dans un profond étang de silence à l'extérieur duquel la tempête n'était plus qu'une menace étouffée.
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Et quand il se retourna, il vit que la poche de brouillard se réduisait, se dissipait sous l'effet de la chaleur de plus en plus forte du soleil matinal. Ce qui avait été une masse impénétrable commençait peu à peu à bouger, à se tordre et, dans les nœuds de ses torsions, à rétrécir. Lorsqu'il l'eut traversée en ramant jusqu'à la côte, la poche avait presque complètement disparu et toute la lumière du soleil brillait sur l'étendue sans fin de la mer.
Alasdair, plissant violemment les yeux, regarda le soleil. Le nouveau soleil, le soleil d'hiver. Un citron de feu glacial ce matin, une orange sanguine ce soir. La nouvelle saison était là et tout allait bien pour Alasdair.
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La neige arriva dans le noir, portée par un vent de nord-est un soir que tout le monde était assis devant un bol de soupe préparée à base de mousse de montagne. Pendant tout la nuit, la neige continua de souffler sur la ferme si bien qu’aux premières lueurs du jour le demain matin, ils se retrouvèrent complètement enneigés, portes et fenêtres bloquées. Au-delà s’étendait un monde blanc chaotique et fumant balayé par des vents violents
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Sous les étagères sont posés deux seaux argentés remplis d'eau. De l'eau tourbeuse du ruisseau. De l'eau froide, immobile, d'un brun doré dans des récipients argentés. La véritable uisge beatha, l'eau de vie.
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La journée de travail était terminée. Et pas trop tôt non plus. Car le grand soleil avait plongé dans la mer, était coupé en deux comme un fruit par le fil de l'horizon. Et maintenant la mer n'était plus de cuivre mais un carnage de jus sanglants posés, comme du pétrole, sur les vieilles eaux en contrebas, tandis que les verts de glace et les bleus sombres des surfaces dans l'ombre, du fait de la lumière du ciel, avaient laissé place à des noirs et à des tons bitumeux.
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il avança en tanguant le long de la falaise. En contrebas se trouvaient les deux terrasses surplombant la grève, là où la famille de son grand-père avait fait pousser l'orge pour son whisky. Grandes marches vertes entre les collines brunes et la mer hyaline, elles étaient à présent en friche, les sillons dans l'herbe disparaissaient rapidement sous la fougère qui proliférait. C'était là que broutaient les moutons d'Achateny, tels des poux à fourrure éparpillés le long de la côte, leurs bêlements pathétiques se mêlant aux folles menaces des goélands argentés et des corneilles mantelées qui plongeaient, s'élevaient et tournoyaient au-dessus du littoral. Au-delà, les grands donjons crénelés des rochers noirs contrastaient avec les langues de terre et les récifs qui mouchetaient le léger ressac et que la marée était en train de recouvrir.
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Le soleil qui montait avait fini par avaler la majeure partie du brouillard et les quelques grandes poches qui traînaient encore se trouvaient toutes au-dessus de la mer. Alasdair tourna la tête et observa les falaises de Cragaig tout en ramant. Il vit le ciel bleu et se rappela que le ciel avait été bleu également la veille. Mais quelle différence ! Car à présent l'air glacial avait effacé l'essence de la couleur du ciel, ne laissant qu'une lueur bleue, raffinée, délicate, comme vue à travers des couches de glace à moitié transparente. Les falaises et les collines se dressaient avec netteté au soleil mais tout scintillait, frissonnait, blanchi par le givre. Les couleurs de la terre donnaient l'impression d'être mélangées de lait. Les buissons et les petits arbres, paquets de mouvement gelé, étaient posés comme des explosions sur les pentes ; certains rochers, d'habitude éclaboussés par l'eau qui tombait des collines, étaient recouverts de grands filets de glace étincelante ; et des paroisses entières de fougères gelées, souvent plus grandes qu'un homme, ressemblaient à de merveilleuses forêts polaires. De derrière la falaise, la vache d'Alasdair poussa un meuglement long et clair. L'air de la nouvelle saison mordait amoureusement la terre.
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