Citations de Cory Anderson (38)
Parfois, quand on lit quelque chose, le monde entier devient très simple. On sort de son propre corps, et on voit la vérité clairement. Et on se dit : quel ramassis de conneries.
Je pense aux « Si ». À tous les petits choix que l'on fait en cours de route. Chaque choix menant à un autre. Tous aboutissant à une fin. (…)
Il y a une multitude de « Si » auxquels je m'autorise à penser. Il y a des moments dont on a la nostalgie, qu'on veut revivre encore et encore, ne jamais quitter. D'autres qu'on regrette. On voudrait avoir une seconde chance. Je m'efforce de me les rappeler. C'est très séduisant, cette lente danse avec le destin. Une douce torture. Je n'oublie pas. Je n'oublierai jamais.
Mais il y a d'autres choix aussi.
Certains « Si » veulent qu'on en paie le prix. On ne danse pas facilement avec. On les traîne comme des boulets. On les porte sur son dos.
(…) Certains « Si » vous fauchent les jambes.
Ce que vous mettez dans votre cœur vous fera mal. Mais ce sera la douleur la plus spectaculaire qui soit. Elle vous illuminera, elle vous brûlera. Elle vous terrassera. Elle vous détruira.
Et elle vous transformera.
Parfois, on se rend compte que ce qu'on pensait savoir sur le monde est peut-être un mensonge. On s'arrête pour regarder autour de nous, et tout est embrouillé ; alors on comprend que tout n'est que chaos. Absolument tout.
Les gens vous diront que le diable est un menteur ? Qu'il l'était dès le début. Le père du mensonge, et tout ça. Mais je n'y crois pas. Non : il dit la vérité. On ne penserait pas être pouvoir trompé par la vérité. Et pourtant c'est la cas.
Vivre avec le diable...
Ce n'est pas une chose facile.
Il te fera souffrir, lui avais-je dit. Il prendra ce à quoi tu tiens le plus. Il le fera avec un sourire, et puis il fumera une cigarette.
"Dans les ténèbres qui m'enserrent,
Noires comme un puits où l'on se noie,
Je rends grâce aux dieux quels qu'ils soient,
Pour mon âme invincible et fière.
Dans de cruelles circonstances,
Je n'ai ni gémi ni pleuré,
Meurtri par cette existence ,
Je suis debout bien que blessé .
En ce lieu de colère et de pleurs ,
Se profile l'ombre de la mort,
Je ne sais ce que me réserve le sort ,
Mais je suis et je resterai sans peur .
Aussi étroit soit le chemin,
Nombreux les châtiments infâmes,
Je suis le maître de mon destin ,
Je suis le capitaine de mon âme."
Invictus William Ernest Henley pg 225
"Qui t'as fait? Comment as-tu été formé ? D'où sont venues tes strates, tes courbes et tes aspérités ? Tes endroits doux et sauvages? La lumière et l'obscurité profonde et sacrée. Les vallées et les falaises de ton âme. Le fracas et le silence."
Parfois, on refoule ce qui nous fait mal. On se ment en prétendant que ce n’est pas là, même si on sait bien que c’est faux. C’est comme si on avait avalé un bout de métal : il nous gêne, mais on s’y est habitué, d’une certaine façon. A cette chose en nous. Cela fait des années qu’on la ravale.
C’est une sensation qui ne disparaît jamais vraiment, dit-il. Cette impression… que rien ne va. Comme quand on rêve, et qu’on croit qu’on est réveillé, mais qu’on sait que quelque chose cloche. Quelque part, la vie a déraillé. Elle n’est pas normale. Tout est faux. Et on a beau essayer, on n’arrive pas à se débarrasser de l’idée qu’il y a un problème. On le sait, c’est tout. Cette vie n’est pas comme elle devrait être.
Les minutes se fanèrent et disparurent. Jack regardait la porte. Il avait la curieuse sensation que le temps se désagrégeait. Un lent effilochement.
Les gens essaient de créer de l'ordre. De la discipline. Des règles. Cela les apaise, et leur donne une impression de contrôle. De puissance. Cela leur fait penser qu'ils maîtrisent la situation. Mais la vie n'est que chaos, lecteur. Plus tôt vous l'apprendrez, mieux ce sera.
Parfois, on refoule ce qui nous fait mal. On se ment en prétendant que ce n’est pas là, même si on sait bien que c’est faux. C’est comme si on avait avalé un bout de métal : il nous gêne, mais on s’y est habitué, d’une certaine façon. À cette chose en nous. Cela fait des années qu’on la ravale.
"La plupart des gens croient à l'existence du bien et du mal, du bon et du mauvais - du moins sous une certaine forme. Je l'ai déjà dit une fois. Je ne sais pas si c'est vrai. J'aimerais le savoir. Mais pour lui, il n'y a ni bien ni mal dans ce monde, et c'est ce que j'essaie d'expliquer. Ses yeux ne sont pas comme les vôtres. Il ne voit pas ce que vous voyez. On ne peut rien comprendre en les regardant. Je crois que j'ai envie de comprendre, parfois, mais la plupart du temps, non. Je suis incapable de le percer un jour. C'est un fait. Et si vous essayiez, je crois que vous risqueriez d'y perdre votre âme. Je n'essaie pas. Je n'essaierai jamais." pg 83
Ce que vous mettez dans votre coeur vous fera mal. Mais ce sera la douleur la plus spectaculaire qui soit. Elle vous illuminera, elle vous brûlera. Elle vous terrassera. Elle vous détruira.
Et elle vous transformera.
Ce n’est qu’une petite histoire parmi plein d’autres. Mais c’est la mienne.
Il avait raison.
Ce que vous mettez dans votre cœur vous fera mal. Mais ce sera la douleur la plus spectaculaire qui soit. Elle vous illuminera, elle vous brûlera. Elle vous terrassera. Elle vous détruira.
Et elle vous transformera.
« qui t'a fait ? Comment as-tu été formé ? D'où sont venues tes strates, tes courbes et tes aspérités ? Tes endroits doux et sauvages ? La lumière et l'obscurité profonde et sacrée. Les vallées et les falaises de ton âme. Le fracas et le silence. Pourquoi bat ton cœur ? Je pense à tout cela.» pg 117
Il ne la toucha pas. Mais il en avait tellement envie. Dans le lit, sur les draps, son corps élancé. S'approcher, poser sa bouche sur la sienne. Goûter sa peau. Se sentir trembler avec elle. Il en avait tellement envie - un besoin dévorant. Elle lui donnait faim. Ses mains auraient pu descendre, trouver le bas de sa chemise, la soulever... Mais il ne le fit pas.
Il ne le fit pas.
L'idée de la blesser lui faisait horreur.
Il avait de nouveau mal au côté. La douleur l'épuisait.
Pensant qu'Ava était encore éveillée, il redressa légèrement la tête pour scruter son visage, entrevoir ses pensées; mais il n'y arriva pas.
Ses paroles résonnaient dans sa tête : Est-ce que tu m'aimerais toujours si je n'étais pas celle que tu croyais?
«Tu ne fais confiance à personne, hein ? chuchota-t-il.
Moi non plus. (Il essaya de trouver les mots justes.) On voit les autres sourire, aller en cours ou au cinéma, faire leurs devoirs à la bibliothèque ou traîner dans les magasins avec leurs amis. Et on se dit qu'on pourrait peut-être être comme ça, un jour. Que la vie pourrait être comme ça. »
Il entendait Ava respirer. Il y eut un silence, puis sa voix séleva, étouffée :
«Jack?
- Quoi ? »
À sa surprise, elle se retourna pour lui faire face. Ses cheveux tombaient sur ses pommettes, ses yeux brillaient.
Reflétant les siens.
«Merci de ne pas m'avoir touchée. »
Elle l'observa pendant une fraction de seconde. Puis
elle ferma les yeux.
Jack demeura couché dans ce petit paradis teinte de
de lumière bleue.
Il serra la main du gérant.
- Comment tu t’appelles ? demanda l’homme.
- Jack, m’sieur. Jack Dahl.
Les doigts du vieil homme se relâchèrent. Son visage se tordit, tout en angles et aspérités. On aurait dit qu’il avait mal.
- Dahl.
Jack ne bougea pas. Tout commença à basculer en lui, à basculer et se désagréger. Un brusque sentiment de perte s’abattit comme une masse sur l’intérieur de ses côtes.
- Tu es le fils de Leland Dahl ?
Il resta immobile, gagné par une lente paralysie.
Le gérant retira vivement sa main, comme si on l’avait mordu. Ses yeux perforèrent Jack, atteignirent des endroits à vif, ouverts.
- C’est ça, hein ?
Jack essaya de parler, mais sa voix refusait de sortir. Sur le mur, une tête de cerf empaillé l’observait.
« Je te connais », cracha le gérant. Il s’était mis à trembler de tout son corps et Jack crut qu’il allait s’effondrer. « Je connais ta famille. »
Des mots, à présent. Arrachés à sa gorge :
- S’il vous plaît. Je travaillerai dur.
Le gérant secoua la tête.
- Je te connais.
- S’il vous plaît. J’ai besoin de ce travail.
- Sors de mon magasin.
- Je ne suis pas comme lui.
- Gamin… Ton père est un trafiquant de drogue et un criminel. Ta mère est une garce droguée jusqu’aux yeux. Qui te ferait confiance ?
Jack resta figé encore une seconde. Cinq. Dix. Puis il tourna les talons et sortit du magasin.