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Citations de Dalton Trumbo (37)


Si vous faîtes la guerre s'il faut pointer des canons et des fusils s'il faut tirer des balles s'il faut tuer des hommes ne comptez pas sur nous. (…) Ce sera vous – vous qui nous poussez à nous battre vous qui nous incitez à nous en prendre aux nôtres vous qui voulez voir le cordonnier tuer le cordonnier et le travailleur abattre le travailleur vous qui obligez un être humain heureux de vivre à tuer son semblable qui tient lui aussi à la vie. Souvenez-vous en bien vous qui méditez de faire la guerre. Souvenez-vous en. Rappelez-le vous vous les patriotes à tous crins vous les semeurs de haine les inventeurs de formules. Gravez-le-vous dans la mémoire plus profondément que vous n'y avez jamais rien gravé de votre vie. 
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Non monsieur quiconque est allé dans les tranchées en première ligne pour se battre par amour de la liberté était un foutu imbécile et le gars qui l'a envoyé là-bas était un menteur. La prochaine fois qu'on allait lui débiter tout ce charabia à propos de la liberté... que voulait-il dire par la prochaine fois ? Il n'y aurait pas pour lui de prochaine fois. Au diable cette histoire. S'il pouvait y avoir une prochaine fois et qu'on vienne lui dire allons nous battre pour la liberté il répondrait ma vie est plus importante pour moi monsieur. Je ne suis pas un imbécile et si je donne ma vie en échange de la liberté il faut que je sache d'avance ce qu'est la liberté et de quel idéal de liberté nous parlons et quel degré de liberté nous posséderons. Bien plus monsieur portez-vous autant d'intérêt à cette liberté que vous voudriez m'en voir ressentir ? Peut-être l'excès de liberté sera-t-il aussi néfaste que le manque de liberté et je vous trouve sacrément hâbleur de parler pour ne rien dire car mon opinion est déjà faite et je sais que j'aime la liberté dont je jouis ici la liberté de marcher et de voir et d'entendre et de parler et de manger et de coucher avec mon amie. Je pense que je préfère cette liberté à la perspective de me battre pour une quantité de choses que nous n'obtiendrons pas et finir par perdre complètement la liberté. De finir par trouver la mort et par pourrir sous terre avant que ma vie ait commencé pour de bon ou d'achever mes jours comme un quartier de bœuf.
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Il n’y a rien de noble dans le fait de mourir. Même pas si vous mourez pour l’honneur. Même pas si vous mourez en héros si vous êtes le plus grand héros que la terre ait porté. Même pas si vous êtes célèbre au point de rendre votre nom inoubliable et qui donc atteint pareille célébrité ? La chose qui a le plus d’importance c’est votre vie mes petits gars. Morts vous n’êtes bons à rien sinon à servir de sujet aux discours.
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Quand on est complètement inconscient le temps n’existe pas il passe au rythme d’un claquement de doigts on se réveille et hop on se réveille de nouveau sans la moindre notion du laps de temps qui s’est écoulé dans l’intervalle.
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Il se dit ma foi chacun peut trouver une infime étincelle d’amour-propre au fond de lui-même. Même un assassin ou un voleur ou un chien ou une fourmi ont un je ne sais quoi qui les aide à se redresser et à vivre.
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Nous resterons en vie et nous nous promènerons et nous parlerons et nous mangerons et nous chanterons et nous rirons et nous donnerons libre cours à nos sentiments et nous aimerons et nous mettrons au monde des enfants en toute tranquillité en toute sécurité en toute honnêteté et dans la paix.
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M. Hargraves l'inspecteur des écoles prononça un discours avant le vol. Il expliqua que l'invention de l'aéroplane représentait le plus grand pas en avant que l'homme eût fait depuis cent ans. M. Hargravesdit que l'aéroplane réduirait les distances entre les nations et les peuples. Ce serait un grand instrument de rapprochement entre les hommes qui se comprendraient mieux et s'aimeraient davantage. M. Hargraves dit que l'aéroplane introduisait une nouvelle ère où règneraient la paix et la prospérité et une compréhension mutuelle. M. Hargraves dit que tout le monde serait ami quand l'aéroplane relierait les quatre coins de la terre si bien que tous les hommes du monde se comprendraient.
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Il existe quantités de loi pour protéger l'argent des gens même en temps de guerre mais il n'y a rien dans les livres qui dise la vie d'un homme lui appartient.
[...]
Ne leur prêtez pas d'attention quand ils vous taperont sur l'épaule en disant venez nous allons nous battre pour la liberté ou quel que soit le mot qu'ils emploieront car il y a toujours un mot.
[...]
Combien d'entre eux s'étaient fait mutiler au point de passer leur vie enveloppés dans un linceul? Ils en avaient du culot de venir distribuer des médailles.
[...]
Emmenez moi dans vos églises dans vos altières cathédrales qu'il faut reconstruire tous les cinquante ans parce qu'elles sont démolies par la guerre.

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Nous battrons-nous pour que l'honneur américain se propage dans le monde entier ? Mais peut-être le monde ne veut-il pas de cet honneur. Peut-être les indigènes des îles du Pacifique préfèrent-ils leur honneur au nôtre.
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Mettez-nous des fusils dans les mains et nous nous en servirons. Donnez-nous des formules et nous les changerons en réalités concrètes. Entonnez des hymnes guerriers et nous les reprendrons à l’endroit où vous vous êtes arrêtés. Nous ne serons pas seuls nous ne serons ni dix ni dix mille ni un million ni dix millions ni cent millions ni un milliard ni deux milliards nous serons tous les hommes de la terre à avoir en notre possession les formules frappantes et les hymnes nous aurons les fusils et les canons et nous nous en servirons et nous vivrons.
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C’était comme un mauvais rêve où l’on est poursuivi mais où il n’y a rien à faire parce qu’on ne peut pas courir.
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Nous nous servirons des fusils que vous voulez nous mettre de force entre les mains nous nous en servirons pour défendre notre vie et le danger qui menace notre existence ne se trouve pas de l’autre côté de la ligne d’un front établi sans notre consentement le danger se situe à l’intérieur de nos propres frontières ici même à la minute présente nous nous en sommes aperçus et nous sommes payés pour le savoir.
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Faites des projets de guerre vous les maîtres du monde faites des projets de guerre montrez-nous le chemin et nous prendrons nos fusils.
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Le rouquin jeta soudain ses cartes et se leva en s'étirant et en baillant. On monte en voiture la dehors, il faut que je m'en aille. Il faut que nous partions tous. Je serai tué le vingt-sept juin et il faut que je fasse mes adieux à ma femme et à mon gosse. Le gosse n'a que vingt mois mais il est déjà vif comme le diable. J'aimerais le voir quand il aura cinq ans. Je vois très nettement le moment où je me ferai tuer. Ce sera tout juste après le lever du jour avec un soleil flambant neuf et l'air sentira bon. Nous monterons à l'assaut car je serai sergent alors je sortirai donc de la tranchée le premier. Au moment précis où ma tête émergera de la tranchée une balle me frappera comme un coup de marteau. Je retomberai en arrière en travers de la tranchée et j'essaierai de dire aux autres gars de continuer sans moi mais je ne pourrai pas parler et ils monteront d'ailleurs à l'assaut de toute façon. Je resterai allongé en voyant seulement leurs jambes devant moi et escaladeront la tranchée et disparaîtront. Je me débattrai pendant un instant et j'aurai quelques soubresauts comme un poulet et puis je me recroquevillerai dans la boue. La balle m'aillant frappée à la gorge je me recroquevillerai paisiblement et je regarderai mon sang ruisseler et je serai mort. Mais ma femme là-bas ne le sait pas alors il faut que je lui dise au revoir tout juste comme si je pensais revenir.
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Il raidit les muscles du cou et se prépara une fois de plus à taper de la tête contre l'oreiller. Mais un autre incident curieux se produisit. Elle lui défit sa chemise de nuit si bien qu'il avait la poitrine à l'air.

Elle passa la pointe d'un doigt sur la poitrine ainsi dénudée. Pendant un moment il se trouva déconcerté et incapable de comprendre ce qu'elle faisait. Puis en concentrant toutes ses pensées sur la peau du thorax il commença à comprendre que le doigt ne se déplaçait pas au hasard. Le doigt suivait un tracé précis sur la peau. C'était le même tracé sans cesse repris. Il savait que cette répétition répondait à une intention bien arrêtée et tendu de tout son être il fit un immense effort pour saisir de quoi il s'agissait...
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Voici une équation : 40 000 jeunes hommes morts = 3 000 tonnes de chair et d'os, 55 kilos de matière cérébrale, 190 000 litres de sang, 1 840 000 années de vie qui ne seront jamais vécues, 100 000 enfants qui ne naîtront jamais. C'est là un luxe que nous pouvons nous offrir : il y a déjà trop d'enfants qui meurent de faim dans le monde. (p. 11 - Editions Solin)
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Il se dit les filles sont terribles. Les filles sont probablement toutes déloyales et infidèles et elles essaient de démolir les gars mais il faut s'y attendre de leur part. Il fallait s'y attendre de leur part et apprendre à leur pardonner parce qu' il sautait aux yeux que si on se sauvait comme Howie et lui et qu'on se réfugiait au milieu du désert en décidant de s'y enterrer pendant les trois mois d' été personne n' en souffrait sinon soi-même.
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Il songeait aux esclaves qui construisirent les pyramides il y en avait des dizaines de milliers qui passaient toute leur vie à ériger un monument inanimé pour un roi défunt.
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Ces Britanniques étaient des gens bizarres. Ils vous étaient plus étrangers que des Français. Les Français on pouvait les comprendre mais les Anglais fronçaient sans cesse le nez et on ne comprenait rien à ce qu’ils disaient. Quand on se trouvait cantonné à côté d’eux pendant deux mois on commençait tout juste à comprendre à quel point c’étaient des étrangers.
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Peut-être l’excès de liberté sera-t-il aussi néfaste que le manque de liberté et je vous trouve sacrément hâbleur de parler pour ne rien dire car mon opinion est déjà faite et je sais que j’aime la liberté dont je jouis ici la liberté de marcher et de voir et d’entendre et de parler et de manger et de coucher avec mon amie.
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