Citations de Daniel Bailly (137)
Le premier contact avec l'alcool avant 6 ans, par rapport à celui se produisant après 13 ans, augmente par deux le risque d'addiction à l'alcool à 15 ans [...].
L'âge d'initiation à l'alcool est précoce, dans tous les pays occidentaux.
Le tabac agit donc comme une véritable drogue d'entrée
Le tabagisme chez l'enfant et l'adolescent est le meilleur prédicteur de la consommation/abus d'alcool et de drogues illicites.
En définitive, les enquêtes épidémiologiques effectuées chez l'enfant permettent d'affirmer que le processus de consommation de substances licites ou illicites début dès 9-10 ans, et augmente avec l'âge, surtout vers 15 ans. La progression se fait des drogues "licites" (tabac, alcool, solvants) vers les drogues "illicites" ('marijuana, cocaïne). quant aux phénomènes d'abus/dépendance, ils restent rares chez l'enfant et apparaissent vers la fin de l'adolescence ou au seuil de l'âge adulte.
Chez l'enfant, les conduites addictives ont été peu étudiées, du fait de leur plus grande rareté qu'à l'adolescence. Elles ont pourtant un grand intérêt si on les considère comme des prémices ou des précurseurs, l'espoir d'une action préventive ou plus facilement curative demeurant possible à cette phase initiale du trouble.
... il n'y a pas d'émotion sans cognition et réciproquement.
... l'identification de critères de personnalité, tels que la recherche de sensations, la persévération, l'impulsivité et la capacité d'inhibition, permettrait de cerner des invariants cognitifs assez larges ou styles cognitifs, indépendants du contenu de l'activité psychologique, et qui seraient des facteurs de risque à une plu grande sensibilité aux addictions.
... la forte comorbidité entre [dépression et dépendance pharmacologique] pourrait refléter une tentative d'automédication.
Les données de la littérature suggèrent que les sujets déprimés et dépendants à la cocaïne, à la nicotine, aux opiacés, à l'alcool réduisent leur consommation de drogues de façon plus significative que des consommateurs non-déprimés lors d'un traitement par antidépresseurs.
Malgré un isomorphisme incontestable entre l'auto-administration de drogues chez l'animal et chez l'homme, les résultats issus de l'expérimentation animale ne permettent pas d'expliquer la complexité du comportement humain. Le modèle animal permet une approche symptomatique de la consommation de drogues chez l'homme mais présente d'importantes limitation dans la modélisation de la dépendance psychique.
Les lésions ou destructions spécifiques des neurones dopaminergiques entraînent des désordres comportementaux et perturbent toutes les fonctions directement liées à la cognition (mémorisation, apprentissage, processus de renforcement) épargnant celles compliquées dans les processus sensoriels et moteurs.
Les neurones dopaminergiques semblent devenir, par apprentissage, plus réactifs à la signification d'un signal qu'au signal lui-même.
... il a été récemment été mis en évidence que la fumée de tabac possédait des propriétés anti-MAOB bloquant l'enzyme de dégradation de la dopamine.
Malgré des modes d'action moléculaires différents, les substances potentiellement addictives ont en commun la propriété d'augmenter la transmission dopaminergique au niveau du noyau accumbens. Cette potentialisation de la transmission dopaminergique serait responsable des effets psychotropes de ces drogues.
Au plan cognitivo-comportemental, l'addiction est un comportement appris qui est régulièrement réamorcé par de nombreux stimuli externes, internes, et renforcé par des voies multiples, physiologiques et/ou psychologiques.
La consommation d'aliments, de boissons ou le comportement sexuel activent les systèmes de récompense au niveau des circuits dopaminergiques mésolimbiques. Les effets renforçants de ces comportements naturels entraînent une augmentation du taux de dopamine extra-cellulaire au niveau du noyau accumbens. De plus, l'anticipation d'un renforcement positif semble être aussi un élément déclenchant de l'augmentation de l'activité dopaminergique striatale.
De nombreuses études ont montré que les afférences dopaminergiques du noyau accumbens modulent le transfert de l'information qui lui parvient de structures impliquées dans les comportements motivationnels, émotionnels et moteurs [...].
L'ensemble des travaux plaident pour une association, au sens statistique, entre dépression et alexithymie chez les sujets sains, alcooliques ou déprimés. La composante émotionnelle semble expliquer à elle seule cette association. Les études structurales ont montré qu'alexithymie et dépression étaient indépendantes au moins pour la composante cognitive de l'alexithymie.
... résultats tendent à montrer que l'alexithymie est indépendante de la dépression et constitue un trait stable dans le temps.