Critiques de Daniel C. Dennett (2)
Je suis un public acquis à Dennett pour être l'un des quatre cavaliers du "nouvel athéisme américain".
Malgré mes nombreuses écoutes de Atheist Expérience sur YouTube et autres chaîne de l'ACA, je n'avais pas compris en quoi la théorie de l'évolution est si " dangereuse". J'ai d'ailleurs pris "Pour en finir avec Dieu" de Dawkins comme un exercice intellectuel intéressant.
Dès le premier chapitre Dennett explique en quoi le Darwinisme élude la question d'un Dieu/Esprit dont la logique tenais de l'indépassable conceptuel jusque là. Je n'adhère pas à sa vision "algorithmique" qui me fait penser aux théories freudienne pleine de mécanique : un alliage des modèles contemporains de découverte dans des domaines qui ont peu à voir (malgré une définition large).
J'adhère pleinement cependant à sa dénonciation des "crochets célestes" et attend juste de voir s'il n'y a pas d'autres "grues" envisageable. Pour une fois qu'un philosophe présente une solution explicite, elle mérite cependant d'être lisible.
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Je suis désolé de dire que j’ai été assez déçu par ce livre. Je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre. Cependant, je pensais trouver une discussion sur l’évolution de la liberté individuelle divergeant des instincts à travers l’évolution naturelle, ou peut-être sur l’évolution de la liberté au cours du développement de l’humanité, ou même sur l’évolution de la notion de liberté dans les sociétés humaines. Je n’ai rien trouvé de tel. Tout d’abord, il n’y a rien sur l’évolution hors de la société humaine. Rien sur les primates non humains, les oiseaux altruistes, les insectes sociaux (ou les rat-taupes), les assemblages multicellulaires ne formant pas des organismes, etc. (autant de sujets intéressants à discuter en relation avec l’évolution de la liberté). Il y a des radotages interminables sur des idées de l’auteur que l’on aurait déformées (il est difficile de trouver une page sans auto-citation) avec d’abondantes critiques d’autres auteurs. Il y a des digressions sans fins sur les automates cellulaires (le « jeu de la vie ») que l’auteur a apparemment découvert juste avant et il s’est senti obligé de montrer tout ce qu’il avait appris. Malheureusement, il effleure à peine le sujet, se référant à des travaux vieux de plusieurs décennies. Pire encore, il ignore complètement les versions stochastiques (alias les versions modernes, utiles) dans la discussion sur le déterminisme et l’apprentissage. En général, la différence entre déterminisme, indéterminisme et hasard est totalement ignorée, au point que l’on peut se demander si l’auteur est au courant de leur existence. Lorsque l’on aborde la base fondamentale (certains diraient “philosophique”) du libre arbitre, aucune mention des concepts physiques des univers-blocs ou des différentes interprétations de la mécanique quantique, y compris l’interprétation clé des many-worlds. Les seuls chapitres que j’ai trouvés intéressants sont ceux qui se trouvent vers la fin du livre et qui disent en gros « si vous n’êtes pas libre mais que vous ne le savez pas, faites comme si ». Donc... pas grand chose à ajouter depuis St Augustin et St Thomas.
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