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Citations de Daniel Simon (16)


Il lisait peu, de rares livres occupaient son temps, il préférait pianoter les infos sur Internet, ça convenait à son esprit inconstant, ça glissait lentement sur tout, ça n'accrochait pas, ça occupait et ne remplissait rien... Il était informé et ne savait évidemment que faire de ces flux permanents si ce n'est de reproduire les lieux communs de son temps. Il observait, annotait l'Histoire et vérfiait chaque jour l'éternité des bassesses serties dans de somptueux discours de bénitiers new tendance. Les jeunes n'échappaient pas à la volupté des clichés et s'y donnaient à coeur joie, construits dans la bêtise du gavage et des rebellions sponsorisées.
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Elle devait se rendre à une réunion professionnelle ,ca voulait dire que pendant deux heures des femmes et des hommes d'importance allaient prendre leur violent mépris pour de l'intelligence et leur veulerie pour du courage.(Julia)
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Julia m'écrivait qu'elle avait enfin pris l'avion pour ce Grand Nord auquel elle rêvait, qu'elle avait revendu tout ce qu'elle possédait. Elle se disait heureuse et consciente que cet abandon des obsessions vides de la cinquantaine était la seule chose à faire. C'était une répétition confortable de la vieillesse, une façon de se défaire lentement.
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Elle était impressionnée par la lenteur des pauvres, par leur resistance au pire et par l'évidence de notre commune humanité qu'ils nous martelaient en silence à la face. Et comme l'époque confondait allègrement pauvreté et misère, comme elle confondait tout, de peur de devoir connaître le réel et donc la désaffection des idées toutes faites, des émotions précuites et des passions ligths, on parlait de la pauvreté comme d'une maladie infectieuse, une peste ancienne remise à jour, une fatalité du temps.
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Il regardait le grouillement, les masses, les coulées d'humanité se déverser un peu plus chaque jour autour des métropoles exsangues. Il voyait chacune, chacun, un à un, une à une, il les voyait dispersés sur la terre, il les regardait comme s'il s'observait dans un miroir : la grossièreté des traits, l'empâtement du visage, les rides, les balafres du temps, c'était lui, c'était eux. Dans le prisme de la compassion, il saisit une idée qui voletait en lui et se mit à creuser.
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Il aimait entrer dans cette bulle comme dans une caverne où il faisait apparaître de formidables monstres qu'il maîtrisait pas à pas. La ménagerie s'est agrandie au fil du temps et la caverne a rétréci.
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Cet amour n'était pas une histoire simple, plutôt une sorte de refuge à perpétuité qu'ils avaient décidé d'établir l'un dans l'autre, une fusion infantile pour se soustraire au présent et à la fin.
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Il aimerait que tout soit facile mais il sent qu'il y a trop de chose en lui pour que ce le soit, des histoires, encore et encore, des flots d'histoires coulent dans son cœur mais pour le laver de quoi ? De quoi le cœur de l'Ogre souffre-t-il donc alors qu'il est si jeune ?
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Il plaçait ses personnages, construits à partir d'un mot, d'une lumière, d'une couleur entrevue la veille. Un chien aboyait, des enfants jouaient dans la rue plus loin et il en faisait matière, tout s'imbriquait, il laissait faire, ça s'associait librement devant ses yeux et il n'en dormait pas souvent. Le matin, tout était prêt, il écrivait dans son cahier bleu ses histoires et ses questions sans réponses.
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L'écrivain ne savait plus qui, de lui ou de ce qu'il prétendait être, écrivait ses histoires. Il ne s'y retrouvait plus. Il ne s'y retrouvais plus. Il se confondait de plus en plus souvent la mort de ses personnages avec le temps qui prenait tant et tant de place en lui. Il avait peur, il remettait sans cesse sa vie au lendemain au nom de simagrées qu'on aimait le voir faire.
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Les enfants, petits et grands, rêvent de mourir souvent, déjà frappés par le grand consentement auquel on leur demande d'adhérer.
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Il partira donc et quittera sa maison. Il prendra un sac avec quelques affaires et marchera vers la forêt. C'est dans la forêt que les monstres trouvent aussi leur place et il avait appris à les dompter. Il ne lui restait que ce refuge pour supporter la vie qui allait être la sienne : un enfant trop grand dans un monde trop petit. Il avait découvert le minuscule et le médiocre dans les parades des adultes, dans les façons de ne pas être présents et toujours ailleurs à faire des choses qu'ils n'aimaient pas faire. Il allait devenir un faiseur, comme les grands, une sorte de pantin maladroit avec sa déjà grosse voix et son corps encombrant.
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Elle était partie. Loin. Du côté des étoiles comme disaient ses amis. Au pays du crabe comme il grommelait en s'endormant. Les mois passaient et Tom Mills sombrait. La figure de son tendre amour effaçait le monde autour de lui. Il vivait un pas de côté, absent des rythmes légers de la vie. Il travaillait mais passé souvent plusieurs jours enfermé, espérant mourir d'un coup, comme on est désintégré dans les films de science fiction.
Il s'habituait à ça aussi, et il se mit à mourir de moins en moins souvent. Il entendait toujours son magnifique rire traverser la pièce, la voyait endormie sur le canapé; sa peau lui manquait, sa peau mate et chaude, son unique contrefort dans la vie. Il passait ses journées à scruter ses photos, écouter les enregistrements, aspirer en boucle les vidéos. Il tournait en rond, il s'éloignait de son centre, sans l'avoir décidé, il avait accepté l'idée de s'éteindre."
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L'Ogre regarde sa cabane au loin et se dit que le bonheur d'être un ogre ne peut être comparé à rien quand il y a une cabane pour se réfugier les soirs de grande solitude. C'est là qu'on peut parfois pleurer sans que personne n'entende ni ne voie rien du chagrin d'être au monde.
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Enfin, il (l'Ogre) est chez lui, tout est comme il l'avait laissé au milieu de la nuit, rien n'a bougé alors que tout change partout et tout le temps, rien ne le surprend ici et il aime ça.
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Quand vous serez passés bien au-delà du pont où vous menaient vos pas et que sans un effort vous tournerez la tête vers cet endroit lointain où vous vous prépariez à venir jusqu’ici, que votre adolescence ne fera plus obstacle aux rêves de l’enfance, que vous porterez dans le sac qui pèse à votre épaule des choses sans importance que vous abandonnez un jour sans intention particulière, l’épaule est plus légère soudain et le pas plus alerte ; quand vous ne craindrez plus la nuit qui glisse entre les hommes et les soude au plus vif de l’effroi en les jetant les uns contre les autres à coups de sexes ou de couteaux, qu’il suffira d’un souffle pour éteindre ces armes et vous laisser attendre le jour qui vient dans l’aube froide des reconstitutions, des inventaires et des listes infinies, vous hisserez alors votre corps jusqu’au seuil des lumières en laissant dans vos draps des fantômes chiffonnés que vous bordez d’un œil en ouvrant la fenêtre.
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