AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Dario Franceschini (60)


incipit
Il avait toujours confondu le silence avec le froid.
Commenter  J’apprécie          10
"Moi..je n'aurai pas le temps de voir la machine des odeurs, mais toi si, peut être. Et alors ti t'apercevras que les photographies servent seulement à faire oublier tout ce qu'on a pas photographié"
Commenter  J’apprécie          60
Il ne peut pas y avoir de secrets sur le fleuve. L’eau ramène toujours à la surface même les plus lourds.
Commenter  J’apprécie          200
Elle passa deux heures à se faire bronzer, caressant parfois sa peau d’un voile d’huile d’olive… Lorsque le soleil déclinant atteignit la pointe des peupliers les plus hauts, elle se leva, ramassa son drap coloré et son grand chapeau, traversa le lit sec du fleuve et disparut dans l’ombre fraîche de la berge, laissant derrière elle un parfum de genêt en amour, si odorant que la brise du fleuve n’eut pas le courage de l’emporter.
Commenter  J’apprécie          160
« Mais pourquoi pleure-t-elle et hurle-t-elle comme ça ? » demande Bottardi.
« C’est la faute du fleuve. Il lui a pris son mari et quatre fils, il y a bientôt vingt ans. Tous noyés, en essayant de se sauver mutuellement. Elle était sur la berge et hurlait de désespoir en les voyant disparaître l’un après l’autre dans la crue de plus en plus violente. On a dû l’emporter jusqu’à la maison là-haut et depuis ce jour tous les matins elle se met à pleurer et à hurler. »
Commenter  J’apprécie          140
Il regarda devant lui la route droite sur la digue qui séparait la terre immobile du grand fleuve argent qui allait, lent et résigné, mourir dans la mer. Il sentait maintenant un grand calme dans sa poitrine vidée et paisible. Ainsi, se dit-il, depuis le début du voyage, il allait vers la source, sans s'en apercevoir. Il revenait là où tout commence
Commenter  J’apprécie          60
"Il finissait donc là ce voyage si étrange, si plein de souvenirs et de présages, où ll s'était reconnu dans tous les hommes et dans toutes les femmes qu'il avait rencontrés en chemin. C'est dans le fleuve qu'il devait mourir, parce que c'est ce qui était écrit pour lui, comme pour le cheval immobile du chemin de halage, pour Ariodante le magicien et pour tous ceux qui portaient dans leurs veines cette eau d'argent mêlée à leur sang et qui l'avaient oubliée."
Commenter  J’apprécie          40
incipit :
"Il avait toujours confondu le silence avec le froid. Pendant les nuits moites d'été, il regardait les lèvres de Marie qui bougeaient, sans un bruit, au rythme des mots de son livre, et il commençait à trembler sous les draps rêches de coton blanc.
"Tu me fais mélanger les lignes", disait Maria en feuilletant les pages qui la séparaient de la fin. Puis elle se remettait à lire à voix basse et Primo, réchauffé par le bruit des paroles de sa femme, pouvait glisser dans ses rêves couleur rouille."
Commenter  J’apprécie          20
“Tu vois, Primo, tous les jours depuis toujours, je ne fais que ça : aller et venir jusque-là. Pourtant je viens seulement de comprendre que le fleuve est comme la vie. C’est pourquoi - dit-il en le montrant d’un signe de tête - lorsque je vais vers l’amont je regarde l’eau qui coule vers moi et , comme maintenant, je me sens bien. il me semble être plus fort, pouvoir regarder le fleuve dans les yeux comme si je lui disais “Tu peux bien aller où bon te semble, tu ne m’entraîneras pas avec toi vers la fin. Moi, je vais vers le haut, lmà où la vie commence”….”mais lorsque je vais vers l’aval, je suis envahi par la mélancolie, c’est comme si le fleuve m’aspirait et m’emportait avec luui sans même s’apercevoir de moi et de ma charrette…..”
Commenter  J’apprécie          40
Tout petit déjà, mon fils me demandait de lui expliquer ce qu’était l’amour, comment on pouvait dessiner ce qu’on éprouvait pour les grands-parents ou pour les parents et pour m’en sortir, je lui racontais qu’il existait, mais qu’on ne pouvait pas le voir et encore moins le dessiner. Lorsqu’il alla en ville pour faire ses études de médecine, il m’écrivit qu’il faisait des tas d’autopsie et que chaque fois il essayait, en vain , de le trouver caché quelques par. Et que pourtant il y était. Ainsi, depuis des années, il m’envoie de Borrello des caisses pleines d’amour rien que pour moi et il les remplit toujours de paille pour qu’il arrive là encore intact.
Commenter  J’apprécie          60
Nous la regardons chaque matin, nous la buvons, elle nous fait vitre, nous en rêvons la nuit. Notre monde est ici, entre les digues, et c’est là que nous voulons mourir. En dehors, c’est la terre des autres.
Commenter  J’apprécie          60
Vois-tu, dit-il en chassant la poussière du dos d’un volume relié de cuir rouge, petit déjà, lorsque je restais éveillé toute la nuit à lire un livre, je ne supportais pas l’idée que les hommes et les femmes que je venais de voir doivent finir serrés et immobiles dans une bibliothèque. Je revois encore la sérénité de ces deux vieillards qui avaient cédé à l’amour après une longue vie d’attente. C’est là que le désordre a commencé. Arrivé au dernier mot du livre, je n’ai pas supporté l’idée qu’après s’être attendus aussi longtemps, Fernina et Florentino soient contrains de goûter le court bonheur su désiré qu’il leur restait à vivre écrasés entre les livres d”une étagère exiguë. Alors, je les ai laissés libres de s’aimer dans tous les lieux de la maison où leur livre s’est déplacé au cours des années.
Commenter  J’apprécie          60
Il avait toujours confondu le silence et le froid (…) Il avait commencé à comprendre et n’eut plus aucun doute lorsque sa mère lui parla de ce vieil oncle mort dans un étang, qui confondait depuis sa petite enfance l’obscurité et le froid et qui, pour ne pas en mourir, avait toujours dormi les volets ouverts, se réchauffant à la faible lumière de la nuit.
Commenter  J’apprécie          30
Primo sentit la vie entrer en lui moqueuse et ressortir par son dos comme un violent souffle de vent de plage. Il regarda devant lui la route droite sur la digue qui séparait la terre immobile du fleuve d'argent qui allait, lent et résigné, mourir dans la mer. Il sentait maintenant un calme léger dans sa poitrine vidée et paisible. Ainsi, se dit-il, depuis le début du voyage, il allait vers la source, sans s'en apercevoir. Il revenait là où tout commence.
Commenter  J’apprécie          30
« On était en septembre quand Erlinda belle disparut. Il commença à pleuvoir, murmura Artioli, et le fleuve revint en toute hâte, emportant vers la mer les parasols oubliés, les voix, les châteaux de sable, les cabines colorées de blanc et de rouge. Je continuai à aller sur la digue tout l'automne durant et sous l'eau du fleuve qui coulait grise et lente, je voyais les gens, les îles, la longue plage blanche et les cheveux noirs d'Erlinda. C'est pour cela que je ne me suis jamais marié, parce que mon coeur est resté là-bas, sur la plage de cet été. »
Commenter  J’apprécie          30
« D'ailleurs c'est un cheval du fleuve et il a travaillé trop longtemps dans des campagnes lointaines. Depuis qu'il est revenu, il ne pense qu'à mourir dans son eau. Je le comprends. Nous la regardons chaque matin, nous la buvons, elle nous fait vivre, nous en rêvons la nuit. Notre monde est ici, entre les digues, et c'est là que nous voulons mourir. En dehors, c'est la terre des autres. »
Commenter  J’apprécie          70
« Tout petit déjà, mon fils me demandait de lui expliquer ce qu'était l'amour, comment on pouvait dessiner ce qu'on éprouvait pour les grands-parents ou pour les parents et pour m'en sortir, je lui racontais qu'il existait, mais qu'on ne pouvait pas le voir et encore moins le dessiner. Lorsqu'il alla en ville pour faire ses études de médecine il m'écrivit qu'il faisait des tas d'autopsies et que chaque fois il essayait, en vain, de le trouver caché quelque part. Et que pourtant il y était. Ainsi, depuis des années, il m'envoie de Borello des caisses pleines d'amour rien que pour moi et il les remplit toujours de paille pour qu'il arrive là encore intact. »
Commenter  J’apprécie          60
Lorsque la charrette atteignit le sommet de la digue, Primo sentit son souffle s'arrêter dans sa gorge et il déglutit face à la majesté du grand fleuve qui revenait dans sa vie. Il coulait imposant et fier, tel qu'il ne l'avait plus jamais revu depuis ces après-midi solitaires de son enfance où il restait des heures durant sur la rive à lancer des pierres loin dans l'eau et à regarder les bateaux qui passaient lentement, chargés de bois, de sable, de montagnes de sucre. Il l'avait oublié, perdu dans les journées prudentes de son existence ordonnée, mais il était encore là, comme autrefois, puissant et éternel, gonflé de douceur et de violences secrètes.
Commenter  J’apprécie          60
« Excuse-moi pour le désordre, poursuivit-il en montrant à Primo les livres posés partout, sur les chaises, sur la table, sur les radiateurs, le carrelage de ciment gris brillant. Ce n'est pas un problème de place, c'est seulement que j'ai abandonné. Je n'ai plus assez de force d'âme pour avoir la cruauté de les mettre sur l'étagère d'une bibliothèque. Vois-tu, dit-il en chassant la poussière du dos d'un volume relié de cuir rouge, petit déjà, lorsque je restais éveillé toute la nuit à lire un livre, je ne supportais pas l'idée que les hommes et les femmes que je venais de voir doivent finir serrés et immobiles dans une bibliothèque. »
Commenter  J’apprécie          50
C'est ainsi que nous devons traverser la vie. Libres de révéler au grand jour les sons, les couleurs, les mots qui vivent en nous et de les donner à tous, tels qu'ils sont derrière nos yeux, comme un peintre qui ne perd pas de temps à copier les choses qui l'entourent mais peint sur la toile blanche ce qu'il voit en lui-même. Comme un écrivain qui ne raconte pas les choses qu'il a vues mais transcrit seulement avec sa plume les histoires déjà terminées qui vivent en lui.
Commenter  J’apprécie          100



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Dario Franceschini (272)Voir plus

Quiz Voir plus

Vrai ou faux le retour !

Emile Zola a écrit l'Education sentimentale

Vrai
Faux

10 questions
34 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}