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Critiques de David Cren (9)
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Brest, une histoire illustrée

Brest et ses clichés : son urbanisme sans attrait, son jour gris et son crachin pénétrant. Et pourtant, les Brestois aiment profondément leur ville, séduits par sa forte identité, son goût pour la révolte et son art de la fête. Cité de paradoxes coincée aux confins de la péninsule armoricaine et ouverte au monde, bretonnante et multiculturelle, ouvrière et militaire dans un pays de pêche et d’agriculture. Cet ouvrage qui s’adresse aux enfants (mais pas que !) est didactique. On s’intéresse au cadre géographique, aux origines de la cité et à son développement. Le cœur de la ville, c’est évidement la mer : on crée une forteresse pour se protéger des invasions, un arsenal et une base militaire pour façonner une flotte de combat, un port commercial pour développer les échanges. Les textes sont adaptés aux plus jeunes, les illustrations sont agréables et les chapitres comprennent une chronologie, un dictionnaire et une synthèse. Pour prolonger ces leçons ludiques, le livre propose un parcours urbain qui permet de se plonger dans l’histoire de la ville. L’enfant devra répondre à des questions à chaque escale. Après cette épreuve, « la tête et les jambes », le jeune lecteur prend les rênes du récit et entame une « aventure dont tu es le héros » qui porte toujours sur l’histoire de la ville.



« Brest, une histoire illustrée » est un ouvrage de qualité qui se situe entre la bande dessinée et le manuel d’histoire. Je le conçois comme un hommage rendu à une ville attachante tournée vers l’avenir et qui mérite qu’on s’arrête sur son passé.
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Le syndrome de Warhol : Ou la reproduction ..

Po, po, po, grosse BD déjantée à l'horizon.



Un style inimitable qui donnerait presque l'impression d'avoir été balancé sous acide. Couleurs flashy, personnages improbables, références par paquets de douze, canevas totalement loufoque. Si le titre interpelle méchamment, que dire du synopsis qui flinguera logiquement l'esprit cartésien tout en ravissant l'amateur de non-sens pleinement assumé.



Une BD qui se pose en véritable OVNI scénaristique et visuel.

On aime ou on déteste. L'indifférence n'est pas de mise. Signe d'une oeuvre qui a décidé de faire sauter la banque en misant tous ses jetons sur le côté décalé.

Banco !



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Dérapage

C'est une histoire sodide, en noir et blanc. Une histoire de machination, de crime parfait, de mesquinerie, de méchanceté. C'est noir, l'intrigue est bien ficelée, on découvre au fur et à mesure les personnages, avec quelques flashbacks, un banale histoire d'autostoppeur qui monte en puissance au fil des pages. Les dessins sont tout en nuances de gris, le trait épais, qui bave un peu, en adéquation avec le propos, les personnages sont moches, mais pas autant qu'en dedans. Un BD noire, très noire, avec une pointe d'humour une peu cynique, une apologie du sordide plutôt bien réussie.
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Dérapage

Quand on veut se débarrasser de sa femme, pour peu qu'on se penche vraiment sur la question, deux possibilités s'offrent à nous :

Ou on piège un pauvre type (ex taulard de préférence avec par voie de conséquence, pour le coup où ça tournerait mal, une toute petite mini riquiqui crédibilité aux yeux de la justice) et on le laisse se prendre tranquillement une paire de ciseaux dans le dos pendant qu'on se fabrique un alibi en béton en se faisant intelligemment remarquer pendant un dîner mondain à l'autre bout de la ville, ou, seconde alternative : on est un petit, tout petit accessoiriste minable avec une imagination tellement réduite au minimum qu'il faut que ce soit le tueur à gage qui nous approche, sinon ça nous vient même pas à l'esprit de buter la mégère qui nous pourri la vie depuis des lustres.



Eh bien dans Dérapage, on se trouve confronté à cette deuxième option et on n'a aucun mal à imaginer que les choses ne vont pas tourner exactement comme prévu. Surtout parce qu'en fait de tueur à gage, on a affaire à un cinglé de première, gravement tracassé du civet (tueur de petit chien tout mignon pour aggraver son cas) et nous voilà embarqué dans un road-movie déjanté qui, au goutte-à-goutte, nous délivre des petites informations qui nous permet, arrivé à la presque fin, d'avoir une bonne vision d'ensemble de la situation, finalement vachement plus tragique et pathétique qu'il n'y paraissait au début.

Pour un peu, on aurait de la peine pour les personnages qui, chacun à leur manière, traverse leur foutue vie du mieux qu'ils le peuvent, c'est à dire mal.



Un dessin au fusain (non, en fait, j'y connais rien, mais c'est à ça que ça me fait penser) sans réelle recherche esthétique qui sert très bien cette histoire glauque et poisseuse, un humour d'un noir bien grassouillet et hop, emballé c'est pesé, on se retrouve avec une petite recette qui, en plus de salement bien fonctionner, nous rendrait presque accro si l'album ne péchait pas par une fin un poil trop abrupte, limite bâclée du genre le nombre de pages maximum autorisées étant atteint, on torche un dénouement vite fait en trois cases et on va bouffer. Dommage.
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Brest, une histoire illustrée

Non, Brest n'est pas qu'une ville moche où il pleut tout le temps.

(Enfin, il pleut un peu quand même.)

Et non, la ville n'est pas faite que de béton et d'immeubles sans âme.

(Enfin si, un petit peu quand même.)

Et ce n'est pas non plus un trou du c... du monde, un bout du bout où il ne se passe rien. (Encore que...)

Bref vous l'aurez compris, comme tout·e Brestois·e qui se respecte, je suis passionnément attachée au patrimoine local, qu'il soit historique, culturel ou architectural. (Dans ce dernier domaine j'admets : y a plus grand-chose).

Et dans ce livre, il y a tout : les grandes heures de l'Histoire, les figures célèbres, les lieux emblématiques.

(Et aussi "Le forban", et "Jean Quéméneur", forcément.)

Un texte documenté, un peu compliqué parfois s'il est lu par les plus jeunes, mais chaque double page comporte le vocabulaire expliqué et un mini-résumé. Il y a même des jeux à la fin, dont une amusante visite du château "dont tu es le héros/l'héroïne".

Mais ce qui magnifie l'ouvrage, c'est le merveilleux travail, tout en couleurs subtiles, de l'illustrateur David Cren : des petits personnages sympathiques, mais aussi de très beaux portraits, comme celui d'Hervé de Porsmoguer. de minutieuses reconstitutions historiques, mais aussi des petites scènes très drôles et bien vues, comme la coiffure "à la Belle Poule" - et le coup du parapluie sur le pont de Recouvrance...

LC thématique de février 2022 : ''Les petits livres”
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Dérapage

Bon, je l'avoue, en tant qu'être humain à part entière, il existe une (petite ?) partie de moi qui crève d'envie d'être un salaud. Le besoin somnolent de se réjouir de la médiocrité des vies d'autrui, un peu pour me rassurer sur la relative qualité de la mienne, beaucoup par unique plaisir. Dérapage réveille puis révèle ce côté voyeur et béatement malsain, dévoilant un road-movie sans concession, sombre et déjanté, à l'humour noir redoutablement efficace.



Un pseudo polar, aux allures de huis clos automobile, dont la truculence toute particulière (limite trash) oscille allégrement entre cynisme, absurdité, cruauté, effroi, caricature, tension, drôlerie ou encore paranoïa. Cocktail explosif nous régalant à chaque page de dialogues incisifs et dérangeants, il est servi par une narration stylée et accrocheuse qui distille habilement de nombreux flashbacks pathétiques sur l'histoire de chacun des protagonistes et leur apporte, paradoxalement, une indéniable crédibilité. On se gargarisera d'autant mieux du misérabilisme de ces existences pitoyables (au moins moi, en tout cas... Quel sadique !). Le dessin n'est pas en reste. Un trait primaire, très « brut de décoffrage » et qui, barbouillé d'un lavis gris des plus plaisant, nous abandonne entre deux impressions troublantes : un amusement né du décalage qu'instaure son aspect satirique et loufoque accompagné d'un malaise sourd tant il laisse suinter le côté puant et nauséeux du récit. J'adore ! Le seul petit hic, c'est le final, trop abrupt, qui ne m'apparaît pas tout à fait à la hauteur. Ou peut-être est-ce simplement la déception d'être privé de façon aussi brusque d'une lecture viciée tellement jubilatoire.



Quatre étoiles avec bémol pour cet album décapant qui m'a bien fait marré ! Il serait franchement couillon de passer à côté.
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Le syndrome de Warhol : Ou la reproduction ..

Lorsque l'on commence à lire cette bande dessinée c'est comme si une bombe nous exploser dessus. Le style graphique, les personnages et la trame principale sont pour le moins assez orignals et déconcertants.

Ce côté totalement "barré" est assumé jusqu'au bout du récit avec la poursuite des protagonistes d'un homme tatoué 21 sur le front.

C'est un road trip totalement dejanté qui commence, avec une gamme de personnages vulgaires mais uniques.

Cette Bd s'inspire énormément du comics indépendant avec une vulgarité et de l'ironie comme chez Robert Crumb.

Je ne peux que conseiller cette bd dont je ne révèle pas grand chose, je pense que chacun doit vivre le "voyage" de cette bd, c'est pour cela que je n'en dit pas plus. Celle-ci est déjantée, très bien dessinée et avec une trame qui se tient à peu près.

À découvrir, je pense que cette œuvre mérite plus de visibilité, à tester pour rentrer dans ce voyage et cet univers particuliers.
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Le syndrome de Warhol : Ou la reproduction ..

Sans vouloir faire dans le jeu de mot pourri (… mais un peu quand même), c’est une vraie tuerie ce truc ! Un coup de maître, depuis le titre inspiré jusqu'à la dernière réplique en quatrième de couverture.



Première page de l’album, premier choc frontal : des tonalités sombres, puissantes, qui rappellent immédiatement le (sublime) Roi des Mouches (normal me direz vous, c’est la même coloriste) et un dessin d’emblée présent, très prégnant. Une ligne sauce Crumb dont le crayon plus gras et généreux se serait noyé dans la gomina. Ultra expressif. Magnifique. Dans la foulée, une seconde claque dans la mouille ; l’ambiance. Dès la scène d’ouverture, on est dans le trip. Une voiture, deux personnages de dos et une conversation teintée d’un « assent hispanique carricatoural si délicio (y’adore) » évoquent immanquablement les échanges Vincent Vega / Jules Winnfield dans le cultissime Pulp fiction. Oui, on y est dans cette bagnole, et ça pue le vieux jeans crade et le mélange patchouli, cheveux gras. Indice que ça ne va pas être tout propre, pas vraiment moral. Ça risque de saigner et même de trasher. Qu’importe ! On ne peut s’empêcher d’y hasarder un nez plus curieux, un œil voyeur un peu coupable et alpagué par le bout du cheveu on finira par y laisser toute la banane. Irrémédiablement chopé par un scénario déjanté déployant son imprévisibilité dans une épopée tragicomique underground, un road movie surréaliste où absolument tout est à déguster.



À tout saigneur, tout honneur, commençons par la présentation de nos « gentils » compagnons de voyage. Une schtroumpfette androgyne taille XXL à la diplomatie très… tactile ; un petit prodige de la gâchette et du silencieux camouflé derrière une frange adolescente et flanqué d’un alter ego mexicain, prince ès manipulation de l’outillage qui fait bobo là où ça fait le plus mal ; un succédané de Docteur Mangele métissé Folamour nostalgique inconsolable de toute une époque martiale et musicale ; et enfin, une meute inépuisable d’ic(l)ônes version Nashville à la mèche gonflée et au coup de reins diabolique… Pléiade improbable de héros, tous plus barrés les uns que les autres, mais que l’on va aimer spontanément. Charismatiques, si beaux, chacun avec une vraie gueule, ils font montre d’un incontestable panache dans leur démesure et dégagent une presque sensualité. J’ai éprouvé une réelle tendresse pour certains d’entre eux (l’Elvis de poche m’a fait fondre).



Une brochette « poétisée » par le génie de la mise en scène qui accumule les prises de vues inventives, les cadrages habiles et varie les grandes cases magnifiques ou les gigas gros plans dans ta tronche. Cette narration, pensée, réglée au poil de cul, dompte l’apparente anarchie d’une histoire dont elle désamorce la violence par une excentricité omniprésente. Ses acteurs délirants, son comique maitrisé dans les petits riens (un simple geste, un regard en coin), ses répliques à l’ironie vacharde ou sa logorrhée verbale à la philosophie souvent hésitante offrent un enthousiasme permanent qui se colorera d’une nuance supplémentaire quand débouleront les dernières planches. L’épilogue qui gratouillera les plus grincheux (pas moi en tout cas) par son côté « ah ouais, maintenant que j’ai bien déliré faut que je leur explique tout vite fait », mais qui libèrera par-dessus tout une ultime jubilation rétroactive. Le deuxième effet Kill Cool.



Après un premier Dérapage déroutant, les auteurs nous confirment qu’ils sont bien branchés sur le même courant alternatif en s’improvisant dealers horlogers d’un trash ordonné, burlesque et décoiffant. Prions qu’ils continuent de bosser longtemps ensemble (David ? Renaud ? Pas de blagues, hein ? Je suis méchamment accro’ et va me falloir une dose régulière…).



Ça y est… Vous l’entendez maintenant ? La petite musique… Quoi ? C’est du Rock’n Roll ça ? Oh putain, quel pied !
Lien : http://www.bdtheque.com/main..
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Le syndrome de Warhol : Ou la reproduction ..

Quand un ami fan du King me fait cadeau d'un album de BD plus ou moins pioché au hasard en se disant que j'apprécierai les références musicales et la chasse à l'homme rocambolesque, ben... bonne pioche.

Ricanements constants et gros éclats de rire pour l'épilogue qui donne un autre sens au reste de l'histoire.

A lire et à relire!

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