L’auteur, David Lagercrantz, est celui à qui on doit la fin de la célèbre saga Millénium. J’avais adoré sa plume pour ces trois derniers tomes de l’histoire de Lisbeth Salander, alors j’étais impatiente de découvrir un roman original de sa part. Avec « Obscuritas », il annonce la couleur en présentant deux héros, Rekke et Vargas, qui se suivront dans d’autres enquêtes.
« Obscuritas » nous plonge au cœur du meurtre de Jamal Kabir, un arbitre de foot, et de son assassin déjà tout désigné : Beppe, habitant des bas quartiers et connu pour ses coups de sang. Pour la police locale chargée de l’enquête, tout semble limpide… sauf pour Micaela Vargas, jeune enquêtrice qui connaît bien le principal suspect et pour qui quelque chose cloche dans ces évidences. Hans Rekke, un psychologue connu pour ses fines analyses des interrogatoires de suspects et de terroristes, viendra consolider ses doutes et se mêlera peu à peu à cette enquête qui les mènera bien plus loin que ce à quoi ils s’attendaient. Au cœur du conflit entre Orient et Occident, au parcours jonché de non-dits et de secrets d’État, là où la musique demeure un art interdit, nos deux enquêteurs vont découvrir ce qui se cache derrière la face cachée de l’iceberg.
L’INTRIGUE ET LE SUSPENS
J’ai beaucoup apprécié la manière dont était révélée l’intrigue, entre les récits à plusieurs voix, entre ceux de l’enquête et tous ses à-côtés. On retrouve le talent de l’auteur, dont la plume témoigne de recherches exquises pour rester au plus près du réalisme et de la vérité. De rebondissements et rebondissements, il emmène son lecteur loin de la situation initiale et le surprend d’une main de maître.
LES PERSONNAGES
Le principal atout de ce roman noir et ce qui m’a le plus plu était le personnage de ce psychologue en proie à ses propres démons : Hans Rekke. Très bien construit, à la psychologie bien développée, avec ses particularités qui le rendent attachant et font avancer l’affaire, il m’a semblé bien plus humain et attachant que la plupart des personnages présentés dans ce livre.
J’ai eu un peu plus de mal avec Micaela Vargas qui m’a semblée bien effacée, s’inclinant facilement face à l’opposition et sans réelles valeurs et convictions apparentes, me donnant l’impression d’un personnage « plante verte ». Après près de cinq cents pages, je ne sais pas toujours qui elle est, ce qu’elle pense… mais peut-être se dévoilera-t-elle dans d’autres opus, comme certains éléments le laissent à penser.
De manière générale, j’ai trouvé qu’il y avait une multitude de personnages, entre les membres de l’équipe, du gouvernement, de ceux qui gravitent autour de l’affaire, des proches des uns et des autres, qui m’ont parfois fait perdre le fil et les confondre dans de trop nombreux détails. Voilà qui me freine pour découvrir les autres tomes annoncés pour ce duo d’enquêteurs.
LA PLUME DE L’AUTEUR
Malgré cela, j’ai adoré la plume de l’auteur, tout à fait adaptée au genre et qui sait décrire et mettre en place ses rebondissements comme j’apprécie dans ce genre de littérature. Ses explications psychologiques sont parfaitement claires et fortes à propos dans une telle enquête.
POUR CONCLURE…
J’ai passé un bon moment de lecture et ai bien aimé l’enquête et son dénouement. Même si j’ai eu un peu plus de avec certains personnages, David Lagercrantz dispose de tous les éléments pour un roman noir digne des plus grands et vous emmènera loin dans une intrigue fascinante. Je vous recommande donc vivement « Obscuritas » pour frissonner, trembler, investiguer au rythme d’une affaire originale dans la Suède moderne.
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