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Citations de David Zaoui (125)


"Il est sévère, le Baptiste, et aussi maniaque qu’un détraqué qui laverait l’intérieur du capot de sa bagnole en faisant attention de ne pas salir son éponge en fibre. Arrogant comme s’il vendait des Lamborghini. Directif tel un maton dans un pénitencier Texan. Les vaches, les chèvres et les brebis méritent-elles un pareil représentant ?"
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"Sous son bras, il tient un livre écorné à la couverture flashy : Le onze septembre analysé par les reptiliens.
Le problème avec les complotistes, c’est qu’ils vivent dans un espace parallèle, fantasmagorique, au sein duquel une main invisible, mais forcément perfide, dicte les événements. Dites-leur ça, ils vous répondront que vous êtes un couillon. Un couillon à la sauce mouton."
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"Je quitte son bureau avec des airs de disco en tête. L’usine à distribution de jobs a fait le sien, de job. Je me dis que vendre des fromages c’est un peu comme vendre des avions. Question d’échelle."
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"Je vais clamser dans cette funeste cave, peut-être que mon quartier régénéré me rendra un hommage : Ici a vécu Richard Belmondo, grand nez et casier judiciaire vierge, interphones réparés et multiples bienfaits."
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"L’avenue Jean Lolive rayonne d’une énergie musicale, comme si les sons jaillissaient d’une bouche enchantée. Positivité sur la nationale 3. Les commerces gazouillent, les immeubles miaulent, le macadam fraternise avec la troupe de vivants, les gens gambadent en chœur. Même les chiens swinguent. Ma ville a pansé ses plaies ; guérie, elle évoque la gaieté, du moins, à cet instant, elle semble en être la capitale."
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"De sa démarche chancelante et peu assurée, due à son surpoids, il monte dans le wagon, m’adresse un signe de la main. Les derniers rayons du soleil semblables à des éclats de citrine percent les vitres. Mon père me regarde avec le même amour que celui d’un homme emmenant son enfant à son premier tour de carrousel. Et le train quitte le quai en direction du Sud."
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"Le sommeil lui vient n’importe où, sur un banc, une barque, à un concert de casseroles. Son cerveau se maintient en bonne santé, nullement parasité par le tohu-bohu. Alors je l’observe. Des rides se creusent sur sa peau flétrie, son béret pied-de-poule lui donne l’apparence d’un titi parisien, le soleil de Grasse en acolyte pour son teint hâlé qui le rajeunit quelque peu. Sa nature se reflète sur sa bouille d’enfant vieillissant, harmonieuse comme les collines de Toscane, aussi cristalline que les mers du Sud, apaisée telles les vagues d’un fromage blanc. Je décide d’immortaliser l’instant avec quelques clichés. Ma bouche se fend d’abord d’un sourire, puis j’ai du mal à réprimer un soupir. Mes parents vont mourir un jour, en photo seulement je les reverrais. Des larmes me chatouillent. Elles jaillissent. Je t’aime, papa, je murmure, tandis qu’il continue de ronfler."
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"Mon père, debout tel un souverain babylonien, plastronne :
— Vous disposez d’une bombe atomique de la bienfaisance. L’événement le plus important du quartier depuis la poissonnerie de Mireille."
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"Mais quelque chose de beau se passe dans cette rue au béton abimé qui accueille si généreusement les enfants. Je me revois avec mes copains sur nos patins à roulettes, nous dépêcher d’aller chercher des bonbons dans ce havre de la friandise qu’était la boutique de Francis. Chaque fonction est sacrée dès lors qu’elle comble un désir."
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"— Mon père ? Ne m’en voulez pas, mais… j’ai une question.
— Je t’écoute, Richou.
— S’occuper d’amener les enfants en vacances, est-ce plus important que de prier Dieu ?
— Je l’ignore, mon fils. Chaque jour qui passe, j’essaye de lui rendre des comptes, à Dieu.
— Vous savez que je ne suis pas vraiment certain qu’il existe. Cependant… je dois reconnaître que c’est sous votre influence, à vous trois, que certaines choses ont changé en moi.
— Quelles choses ?
— Je me sens plus réceptif aux autres.
— Le Seigneur n’en demande peut-être pas plus aux hommes."
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"Tout à coup, j’ai le sentiment que lorsque le sens moral s’éveille, qu’il tend vers l’altruisme, les inégalités deviennent le plus lourd des fardeaux."
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"Mythomane imaginatif, il nous disait de son père ¬— agent de sécurité chez Marionnaud au centre commercial Verpantin¬ — qu’il était cascadeur, qu’il doublait Bruce Willis et Jean-Claude Van Damme, et on gobait ses histoires bien volontiers. Il nous racontait – fallait tenir le secret – que son papa était Dark Vador. Des bobards absolument pas vérifiables, et quand nous passions à la parfumerie, taciturne mais généreux, le mec de tous nos fantasmes nous refilait des échantillons de parfum. On rêvait rien qu’en le voyant, on côtoyait Hollywood, des étoiles plein nos yeux."
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"Abderaman Bouzidi, l’homme qui ne quitte pas ses claquettes Puma, même en hiver. On jouait aux lancers de savate ensemble. Match nul fréquent. Je n’ai jamais revu de babouche voler aussi haut dans le ciel depuis l’âge de mes cinq ans."
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"Pedro voit sa vie en directeur financier, chaque action doit rapporter. Je me demande ce que je lui rapporte, moi. Notre lien semble naturel. Une amitié bio."
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"Je respire les notes d’un parfum boisé qui embaume les lieux, tends mollement mes jambes, observant tout autour, observant toujours. Le feu tricolore clignote à l’orange, il n’a jamais été réparé. Les éboueurs sont apathiques, les poubelles foutrement mal alignées. Un touriste paumé sort d’un modeste hôtel sans étoiles, le feu orange ne désespère pas de clignoter ; passent des pervenches acharnées, un mendiant à la nuque courbée, une centenaire qui promène son yorkshire toiletté. Le sol tremble tandis que le métro file sous mes pieds, un vent rebelle remue mes cheveux, les voitures vomissent leurs saletés, le feu est infatigable ; des lascars déambulent dans le kebab suintant de graisse, l’un d’eux que je connais de vue a troqué son survêt pour une djellaba. Sur son épiderme jadis lisse, s’affiche désormais une barbiche salafiste. Une mob indisciplinée sprinte. Toujours ce feu qui papillonne. Au-dessus de moi : un nuage en transit, un ventru fume et m’épie depuis son balcon, une femme voilée nettoie ses carreaux, du linge pend aux fenêtres, un Sri-Lankais fulmine dans son téléphone sans prendre en compte ce feu déréglé. Un camion à l’arrêt largue un soupir d’impureté, trois motos paradent en rodéo sauvage, un rasta dépenaillé emporte une boîte à pizza – y a-t-il un œuf dessus ? J’aurais bien parié un euro que oui. Je sursaute à la vue de ce grand brun en rollers surgissant de nulle part, les klaxons pestent. Le tricolore palpite sans fin… Toile truculente, Babel du faubourg. Ma ville ressemble à une ampoule à filament, elle fatigue à force de scintillements."
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"Je déambule dans ma ville, ce labyrinthe d’asphalte balafrée. Les mines sont moroses. Dans les rues, certains pressent le pas pour rejoindre leur nid, des abeilles en activité auxquelles ils manquent une aile. Ici, sous un ciel nébuleux ou un soleil aveuglant, les parents semblent s’accommoder avec fatalisme et passivité des dégradations tristement régulières. Tant que leurs enfants s’amusent sur les trottoirs bosselés et ne les sollicitent pas, que les loyers sont payés, rien ne les contraint à l’exigence."
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"En passant, je reçois les salutations distinguées des arbres fruitiers, ils avoisinent ce manège pour enfant qui, pécuniairement parlant, tourne bien."
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"Ce vieux Monsieur Adelman a dû partir à la retraite, il est celui grâce à qui j’ai découvert la Beat Generation, Kerouac, Ginsberg, Brautigan et Burroughs ; il disait au sujet des gens se plaignant d’être refoulés à l’entrée des boîtes de nuit : Ils n’ont qu’à venir à la bibliothèque, ici, on ne refuse le droit d’entrée à personne."
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"Ma ville, tu es comme toutes les autres, tu portes tes stigmates, mais tu as eu tes heures de gloire, tu ériges des statues, tu perpétues le devoir de mémoire avec des plaques, tu dresses des monuments à d’illustres figures, tu consacres les noms de tes rues, de tes avenues, de tes fontaines et de tes squares à des personnalités inoubliables, mais ce sont bien les âmes damnées du quotidien qui te nourrissent."
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"Dans mon cerveau des sentences tournent en boucle, des injonctions lancinantes – L’anonyme est ton père, ton voisin est un frère, ton prochain un fils, dépêche-toi d’y être attentif, tend leur la main. Colmate les brèches. Les besoins de l’étranger sont les tiens."
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