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Critiques de Deborah Levy (200)
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Le Coût de la vie

Si on veut, on peut parler d'autobiographie, elle évoque sa venue en Angleterre, son père, la maladie de sa mère (ah ces glaces achetées chez les frères turcs, le cœur se serre), la séparation d'avec son mari, l'installation dans un immeuble pas chauffé et en travaux, l'écriture, et donc son refuge, un cabanon au fond du jardin de Celia.



"Celia, comprenant que je pourrais passer écrire à toute heure du jour et de la nuit, m'a présentée à ses amis comme La Femme tapie dans le Jardin. Tant qu'elle serait là, personne n'aurait autorisation de m'interrompre; ni pour faire la conversation (météo, nouvelles, un gâteau tout juste servi) ni même pour transmettre un message urgent à la Maîtresse de Maison. Se voir respectée et valorisée de la sorte, comme s'il n'y avait rien de plus naturel au monde, était nouveau pour moi. Je l'ignorais encore, mais j'allais écrire trois livres dans ce cabanon, dont celui que vous êtes en train de lire. C'est là que j'ai commencé à écrire à la première personne, à recourir à un Je qui m'est proche sans être moi pour autant."



Vivacité, humour, mordant, dans cette description d'un chambre pour soi très woolfienne. Lisez ce livre, court, intelligent et prenant, ciselé, avec des échos parfois, par exemple la couleur jaune, l'obscurité noire et bleutée... Je l'ai dévoré, trop vite sans doute, mais peu importe...


Lien : https://enlisantenvoyageant...
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Ce que je ne veux pas savoir

« Quand le bonheur est là on a l’impression de n’avoir rien connu avant, le bonheur est une sensation qui ne connaît que le présent de l’indicatif ».



Dans ce premier volet de sa trilogie autobiographique, Deborah Levy nous emmène à partager ses pensées et réflexions sur différents sujets, avec un style élégant plein d’esprit et d’humour.



Dans les escalators à Londres puis dans le froid de Majorque, le passé se rappelle à elle…

Des instants de vie où la personnalité se construit.



Elle revient sur son enfance en Afrique du Sud alors en plein apartheid – ses parents aimants, un père engagé dans la lutte pour les droits de l’homme et la démocratie, – quelques souvenirs d’enfance - puis son arrivée en Angleterre, son pays d’accueil, dès l’adolescence.



La féminité, la maternité, la dépression, le bonheur, ses parents.

L’apprentissage à « parler haut, à parler fort (…) », la littérature, les oiseaux en cage.



« Quand l’amour tourne mal, on se met à voir l’envers plutôt que l’endroit ».



La manière de concevoir l’écriture comme une délivrance « penser à voix haute », une évidence qui la guide. Inspirée par Marguerite Duras, Virginia Woolf, Simone de Beauvoir, on la voit comme une écrivaine en devenir.



Un roman – récit, comme une introspection.



« Ce que je ne veux pas savoir » ou ces choses refoulées au fond de soi.



C’est très bien écrit. J’ai adoré la plume.



Un récit à la fois profond, poétique et plein de finesse.

J’ai beaucoup aimé.

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Etat des lieux

À coups de cassures et de reprises, d’associations d’idées maîtrisées et chaque fois cohérentes, d’une paradoxale fluidité, la forme inventive confère à cette entreprise autobiographique un charme unique. Un humour (anglais) amorti seulement, ici et là, par de légères pointes d’amertume. Une fluidité qui « passe » en français grâce à la traduction remarquable de Céline Leroy.
Lien : https://www.ledevoir.com/lir..
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Le Coût de la vie

Le fait que ce petit livre, pas uniquement par son volume, ait obtenu le Prix Fémina du roman étranger peut laisser dubitatif. D’abord ce n’est pas un roman mais disons une collection d’anecdotes et de réflexions personnelles de l’écrivain. Ensuite, le livre ne captive pas, il amuse parfois, fait réfléchir à d’autres, ennuie souvent. Que dire de ces trop longs développements sur la plomberie ou les trajets à vélo. Et bien rien. C’est du bavardage sans entrain, une philosophie du quotidien peut-être mais enfin il n’y a guère là d’exploit littéraire ou introspectif. Je voulais mieux connaître cette auteur dont on parle beaucoup mais je m’avoue très déçu et peu enclin à poursuivre l’exploration.
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Etat des lieux

"Je crois que ce que je valorise le plus sont les vraies relations humaines et l’imagination."

Deborah Levy partage dans ce troisième opus de son "autobiographie vivante" quelque chose comme un état des lieux de sa vie. Elle décrit dans une langue à la fois très concrète et teintée de poésie, ses désirs, ses rêves et sa réalité de femme dans la soixantaine, divorcée, autrice reconnue et mère dont les filles ont quitté la maison.

Habitant un appartement en mauvais état, louant un cabanon de jardin pour y écrire, elle garde en elle son rêve d'une maison qui n'existera peut-être jamais tant son existence même, dans l'imaginaire, est puissante...

Ni renoncements, ni nostalgie, mais des analyses fines et tragi-comiques d'un quotidien parfois brutal, des souvenirs chaleureux, et des questions existentielles qui affleurent dans le texte comme des ilets sur lesquels on s'arrête quelques minutes pour penser.

Encore une belle promenade en très bonne compagnie.
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Etat des lieux

L’auteur poursuit dans ce livre le récit de sa vie, un travail d’introspection empreint de poésie et d’humour, parfois agaçant, mais très attachant.
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Ce que je ne veux pas savoir

Alors qu’elle va mal et pleure sans savoir pourquoi sur des escalators, Deborah Levy fuit à Majorque dans une pension-refuge qu’elle connaît bien, pour réfléchir et se retrouver.



Écrivain en fuite, elle emporte avec elle un carnet dans lequel elle dépose, tel un détective, les indices de quelque chose qu’elle ne peut pas comprendre, et qui deviendra plus tard, ce qu’elle ne veut pas savoir. Retrouvant Maria, la propriétaire de la pension, elle pense à la condition des femmes et au rôle auquel la société patriarcale les assigne, se souvient, bien malgré elle, de son enfance en Afrique du Sud pendant l’Apartheid, de l’emprisonnement de son père, de son exil en Angleterre à l’âge de 15 ans, et des serviettes en papier sur lesquelles elle commence à écrire, car elle sait qu’elle veut devenir écrivain.



Mais comment faire écrivain ? Voilà la question qui jalonne l’ensemble du texte. Quel langage utiliser ? Assurément pas le langage politique qui ment sur le caractère des femmes, leur désir et le but de leur existence.



Et comment être soi, un sujet désirant ? Elle convoque alors les écrivains qu’elle aime, ceux qui font avancer sa pensée.



Un texte d’une fulgurante intelligence, maniant l’humour, les images avec beaucoup d’élégance, résolument féministe et qu’on lit avec délectation.



Quête de soi et conquête de l’écriture vont de pair dans ce premier volet lumineux.
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Le Coût de la vie

50 ans, et une vie à reconstruire après que le masque sociétal du mariage soit tombé.



Dans le cabanon qu’on lui a prêté pour écrire, Deborah Levy aspire maintenant à devenir le personnage principal de sa propre vie. Et pour cela, il lui faudra écrire une autre histoire, le récit patriarcal étant brisé.



En roue libre sur son vélo électrique, allégée de son collier de perles qui a explosé de rage par solidarité avec elle sur un parking, elle doit se donner du courage et décider de qui elle est, convaincue que ce monde lui appartient à elle aussi et qu’elle a des choses à y faire.



Ecrire. Parler haut.



Conquérir sa liberté.



Elle sait que la liberté a un coût.



Le coût de la vie.



Un texte brillant et salutaire.
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Etat des lieux

État des lieux

Deborah Levy

Éditions du sous-sol

Traduction Céline Leroy



Dans ce 3ème et dernier volet de son « autobiographie en mouvement » après "Ce que je ne veux pas savoir" et "Le coût de la vie", Prix Femina Etranger 2020, l’immobilier (en anglais real estate – titre original du volume) est une affaire complexe. Deborah Levy y dresse un état des lieux de ses propriétés réelles et imaginaires, fait l’inventaire de ses biens : des chevaux en bois qui montent la garde à la fenêtre, des draps en soie couleur curcuma, un bananier, 3 vélos électriques et deux cabanons, des chambres à soi, pour écrire, penser et rêver.

Elle s’interroge : qu’est-ce qu’on possède, qu’est-ce qu’on transmet et qu’est-ce qui nous possède : « Les femmes sont-elles des propriétés foncièrement possédées par le patriarcat ? »



C’est une femme qui n’est pas née libre mais qui l’est devenue, elle qui à 40 ans se méprisait de ne pas voir plus grand, de dissimuler son talent, d’offrir sa vie à un homme, d’être un personnage féminin porté disparu (dont les désirs étaient portés disparus).



L’écriture sera le lieu de l’émancipation : « Je crois que mon but en littérature est de penser librement ou plutôt de m’arranger pour que les livres s’expriment librement pour moi. »



Deboral Levy confirme qu’elle est une autrice puissante et ce n’est pas seulement parce qu’elle sait manier et jouer avec la langue avec intelligence, drôlerie et inventivité, non, sa grande force n’est-elle pas dans ce qu’elle résume p.132 : « De tous les arts, l’art de vivre est sans doute le plus important. »



Nul doute qu’elle est le personnage féminin qui a le rôle principal.

Et de fait, Deborah Levy propose une nouvelle forme littéraire généreuse, hospitalière, bienveillante.

Lire Deborah Levy donne un coup de fouet général. Point barre.
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Etat des lieux

Un pur plaisir de lecture !

J’ai aimé l’idée, le style, le cheminement des réflexions.

Ça m’a beaucoup parlé.



« Moi aussi, j’avais des fantômes tapis dans les ombres de ma vie : l’enfance, l’Afrique, l’amour, la solitude, le vieillissement, ma mère et toutes mes propriétés rêvées dans mon portefeuille de propriétés ».



Ouvrons tous les champs des possibles ; avec une pensée libre et créatrice.



Et si, comme Deborah Levy, nous envisagions la « maison de nos rêves », quelle serait-elle ?



Après « Une chambre à soi » préconisée par Virginia Woolf, Deborah Levy nous fait partager « une propriété à soi » et imaginer une « demeure pour soi »…

«(…) rêveries de propriétés foncièrement inexistantes (…) »



Un roman « tranche de vie » qui s’inscrit dans « l’autobiographie en mouvement » de l’écrivaine poétesse britannique. Un opus féminin, délicatement poétique et subtilement drôle.



Entre réalité pragmatique et imaginaire réaliste ; des confidences et des pensées révélées à l’approche de la soixantaine, moment d’un « état des lieux ».

Une nouvelle page de vie racontée depuis Londres jusqu’à l’île d’Hydra, en passant par New-York, Mumbaï, Berlin, Paris.



« Le temps compressé de la mémoire ».



Un récit mêlant histoire personnelle, littérature, politique et philosophie.



Marguerite Duras, Virginia Woolf parmi d’autres, l’inspirent ; Gaston Bachelard, « Un nid est une structure fragile qui, néanmoins est censée évoquer la stabilité ».

Complexité et paradoxes des sentiments, richesse des relations humaines.

L’art de vivre.

Un questionnement sur le sens d’une maison, de la propriété et de la féminité.



« Je crois que mon but, en littérature, est de penser librement ou plutôt de m’arranger pour que les livres s’expriment librement pour moi. Ça peut paraître facile et évident, mais ça ne l’est pas, ni sur la page ni dans la vie. »



« Il est très simple d’être heureux, mais très difficile d’être simple ».



C’est très bien écrit. Intelligent, profond. Délicieux. J’ai adoré.

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Le Coût de la vie

Dans ce court récit, l'auteure partage un épisode banal de sa vie : son divorce à l'âge de 50 ans, quand elle décide de quitter son mari et la vie qu'elle a construite avec lui et pour leurs filles. Elle quitte la maison familiale pour se trouver un appartement qui deviendra le cocon de sa nouvelle existence. Cette séparation va être pour elle l'occasion de s'interroger sur le rôle du mariage, de la femme épouse et mère, et sur les rôles qui lui sont dévolus par la société. Car, comme elle l'indique, divorcer c'est aussi quitter un cadre social, une norme.



J'ai aimé le style de l'auteure, intimiste et féministe. J'ai la voir retrouver son autonomie, sa liberté et y prendre un grand plaisir. J'ai adoré notamment l'épisode du cabanon au fond du jardin d'une amie, qui deviendra son refuge d'auteure. Cette liberté a un coût, celui d'un confort matériel mais également la sécurité d'une vie qui se conforme à la norme. Pourtant, le plaisir de retrouver la liberté de vivre pour elle, de s'organiser comme bon lui semble... semble bien en valoir le prix.



Si j'ai aimé ce texte, c'est aussi parce qu'il me parle et fait en partie écho à ma vie. A celle des femmes en général aussi sans doute, de celles qui perdent leur nom et parfois jusqu'à leur identité pour devenir "la femme de...". Des femmes qui se mettent à la disposition de leur foyer et de leur famille, du mari comme des enfants, au point parfois de ne plus se sentir chez elles dans leur propre maison. Deborah Levy évoque comment la femme doit être à l'écoute de son mari et disponible pour lui à chaque instant, combien elle peut lui servir de faire-valoir sans jamais avoir l'espace suffisant pour pouvoir s'exprimer elle-même.



Il est aussi beaucoup questions des hommes dans ce texte, des maris et des pères. Et ils sont loin d'avoir le beau rôle, sans doute son divorce y est-il pour quelque chose. Mais je pense que Deborah Levy nous offre un regard pragmatique et féministe sur la famille. J'ai écouté récemment une émission de France Culture, La critique, où Le coût de la vie était évoqué. Comme l'évoque l'un des intervenants, je pense que le fait d'être une lectrice, femme, conjointe et mère, aide certainement à se sentir en empathie avec le récit et à partager le ressenti de l'auteure. L'un des journalistes s'agace de ce féminisme archaïque, dépassé selon lui... Pour ma part, je dirai que ce que l'auteure décrit dans ces quelques pages est loin d'être dépassé et que, pour ma part, beaucoup de passages m'ont parlé. Le chemin de l'émancipation est encore long.



J'ai trouvé que ce texte était un bel hommage aux femmes et aux mères. Deborah Levy sait parler de son rôle de mère, en creux pour ne plus être celle qui se sacrifie pour ses enfants. Elle parle aussi de manière très touchante de sa propre mère et de toutes ces mères qui vivent pour les autres. Elle évoque le parcours de sa mère qui a lutté pour la défense des droits de l'homme en Afrique du Sud, qui a dû renoncer à faire des études parce que "personne n'a cru bon de lui dire qu'elle était très douée" et parce que les femmes à cette époque n'étaient pas censées faire des études mais se marier, avoir des enfants et trouver un petit boulot "insignifiant qui ne déboucherait pas sur une véritable carrière". Quelle femme ne serait pas sensible à ce texte ?



Une belle biographie inspirante ! Dans un style limpide, touchant et souriant, un beau moment de partage. Le tout assaisonné de références littéraires qui m'ont encore donné envie de lire : Emily Dickinson, Marguerite Duras, Simone de Beauvoir, James Baldwin ou George Orwell...

A lire, et à offrir !
Lien : https://itzamna-librairie.bl..
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Etat des lieux

Retrouver Déborah Levy après Ce que je ne veux pas savoir et Le coût de la vie dans État des lieux, 3e opus de son récit de vie toujours traduit par Céline Leroy, est un pur délice. Je dis récit de vie plus qu’autobiographie, tellement Levy nous entraîne bien loin des habituels recensements chronologiques, pour mieux approfondir les grands espaces de réflexions thématiques qui ont séquencé son parcours de vie.



Après un retour sur les lieux qui l’ont construite et poussée à écrire dans le tome 1, l’émancipation féminine et le prix qu’il lui a fallu payer pour cela dans le tome 2, Levy se livre cette fois à une exploration de son « portefeuille de propriétés », exercice où la métaphore immobilière et matérielle est prétexte à un inventaire de vie partagé.



Un appartement, 3 vélos électriques et 3 chevaux de bois. Et de la soie… Alors que le départ de la maison de ses filles la force à s’interroger sur ce que sera cette nouvelle étape de vie, Levy, seule dans son vieil appartement de Londres et son cabanon de travail de fond de jardin, réfléchit à voix haute et partagée sur ce qu’il lui reste à acquérir, posséder, réussir ou achever.



Avec ses amis proches pour caisse de résonnance et au gré de quelques voyages, elle interroge des thèmes aussi variés que l’apparente sécurité que procure la propriété matérielle, le rôle politique et patriarcal de la maison, la place assignée de la femme mûre dans la société, ou la recherche toujours en cours du personnage féminin absolu dans la littérature.



De Londres à Hydra, en passant par New-York ou Paris, les lieux l’inspirent ou l’interrogent, faisant parfois resurgir des fulgurances sud-africaines de sa jeunesse heureuse au Cap, bercée par un soleil à nul autre pareil. Un lieu d’enfance devenu structurant : « Je n’avais pas démantelé ma maison de Johannesbourg pour la reconstruire en Grande-Bretagne. Je l’avais habitée étant enfant, et elle m’habitait maintenant que j’étais adulte. »



L’un de ses derniers mots sera pour les hommes et pour l’amour, convoquant à nouveau la grande Marguerite Duras pour illustrer ce qu’elle n’a peut-être pas su ou voulu faire : « Il faut beaucoup aimer les hommes. Beaucoup, beaucoup. Beaucoup les aimer pour les aimer. Sans cela, ce n’est pas possible, on ne peut pas les supporter. »



Il est rare qu’une femme, qu’une auteure, nous fasse autant pénétrer dans sa demeure. En refermant la porte de la maison intérieure de Déborah Levy, entrouverte le temps de trois livres, j’en ressors rempli d’interrogations. Mais tellement plus riche de ces interrogations nouvelles. La grâce d’une certaine littérature…
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Etat des lieux

Exploratrice des méandres de sa propre existence, l’écrivaine britannique invente depuis quelques années une forme littéraire inclassable, radicale, et formidablement accueillante. Après “Ce que je ne veux pas savoir” et “Le Coût de la vie”, elle clôt sa trilogie avec “État des lieux”, un roman duquel on ne voudrait jamais sortir.
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Etat des lieux

Avec Etat des lieux se termine la trilogie de l'autobiographie en mouvement que voulait écrire l'écrivaine. C'est le même style simple et enjoué.

Ses filles ont pris leur indépendance et elle voyage laissant son "troisième enfant" un bananier aux bons soins d'une jeune femme.

Partout, elle aime nager!

Un véritable état des lieux se fait à Paris par le gardien: c'est vite fait car l'appartement était presque vide mais elle rêve d'une maison: projet qu'elle étoffe au fil des jours. Le livre se termine dans une location à Hydra où ses filles vont arriver.

Elle insiste beaucoup sur ses soixante ans et s'interroge sur la féminité. Elle a besoin d'amis mais aussi d'être seule pour écrire, une demeure à elle.

Agréable à lire même si c'est dispersé entre réalité et imaginaire et entre passé et présent.

Je l'ai rencontrée à Manosque (où le libraire avait quelques exemplaires en prévente) elle est sympathique et a de l'humour. J'étais heureuse de comprendre son anglais (même expérience avec David Vann).
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Ce que je ne veux pas savoir

Lu après "Le coût de la vie", même si celui-ci parle plus de "l'avant" de son enfance, de son arrivée en pays étranger. Il a un peu moins le côté patchwork du précédent, c'est peut-être pour cela que je préfère un tantinet plus l'autre. Mais, pas très important. Ça reste du haut de gamme : sensible, fin, nous ouvrant les portes à de multiples réflexions, drôle, poignant juste ce qu'il faut. C'est son regard pertinent sur les événements banals de la vie qui nous porte. Elle nous ouvre une nouvelle fenêtre sur le quotidien, sur le monde. À garder et relire.
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Le Coût de la vie

Il est vrai que j'apprécie les écrivains qui se mouillent et parlent de leurs vérités, leurs petits riens, leurs vides, leurs étroitesses, leurs doutes...

Sans jamais s'appytoyer sur elle-même, mais avec humour, distance, fantaisie, elle se confie sur cette nouvelle vie (repartir à 0 après une séparation à 50 ans). Elle s'interroge épisodiquement sur la femme en faisant référence à d'autres grandes dames de la littérature ou de la pensée. On la suit pédaler sur son vélo et nous promener dans son quotidien. C'est jamais long ni lourd. Le tout est harmonieux, varié, délicat, drôle et m'a laissé un curieux sentiment d'ouverture et de joie. Un pur plaisir.
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Ce que je ne veux pas savoir

Touchant et plein de tendresse, ce premier volet de ce qui sera un triptyque permet à l'auteure de revenir sur les racines de son mal-être, d'une mélancolie ancrée en elle depuis ses plus jeunes années, passées en Afrique du Sud durant l'apartheid. Une rencontre à Majorque est ainsi prétexte à relater son enfance, entre douceur et amertume (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2021/06/26/ce-que-je-ne-veux-pas-savoir-le-cout-de-la-vie-deborah-levy/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Le Coût de la vie

Après Ce que je ne veux pas savoir, sans doute plus touchant mais tout aussi intime, Deborah Levy évoque la place d'une femme dans la société actuelle, son rôle de mère, d'épouse et, surtout, d'auteure. Elle rebondit sur le volet précédent de ce qui sera un triptyque, volet qui expliquait les racines de sa mélancolie, de son mal de vivre, et considère les opinions de divers(e)s artistes et écrivain(es) qu'elle admire (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2021/06/26/ce-que-je-ne-veux-pas-savoir-le-cout-de-la-vie-deborah-levy/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Le Coût de la vie

Un peu déçue sans vraiment comprendre pourquoi. Cette autobiographie est pourtant délicate; elle a vécu en Afrique du Sud puis en Europe; elle a divorcé et a deux filles. Sa réflexion tourne autour de la liberté, de la difficulté à être soi, de sa relation à sa mère et de l'écriture.

J'avais préféré le premier.
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Ce que je ne veux pas savoir

Deborah Levy est une romancière britannique, connue à l’origine en tant que dramaturge et poétesse. L’année 2020 l’a consacrée en tant qu’auteure avec deux ouvrages qui ont remporté le Prix Femina étranger. Ces deux œuvres, Ce que je ne veux pas savoir (2013) et Le coût de la vie (2020) sont au cœur d’un travail autobiographique que Deborah Levy appelle Living autobiography. L’enjeu de ce travail biographique est d’écrire au cœur même de la vie, où, comme le dit l’écrivain, les œuvres sont « vivantes », puisqu’elles « ne sont, espérons-le, pas écrites à la fin avec le recul, mais dans la tempête de la vie » (Sunday Times, 2019).



Ce que je ne veux pas savoir a pour ambition de répondre à l’essai de George Orwell Why I write(Pourquoi j’écris). Le coût de la vie en est la suite, lorsque l’auteure se retrouve fraîchement divorcée.



Ce que je ne veux pas savoir est un ouvrage assez particulier, peut-être malgré tout plus linéaire que Le coût de la vie. On y suit l’auteure en retranchement à Majorque, au cœur d’une période de vie chaotique. Il fait très froid, Déborah Levy est seule dans sa chambre, avec un bureau et une prise pour charger son ordinateur. Ses contacts se limitent à Maria, la tenancière de l’hôtel, et à un épicier chinois. C’est sûrement parce qu’elle est perdue dans sa vie, et « ailleurs », loin de Londres, que lui reviennent en tête ses souvenirs d’enfance. Déborah Lévy est née en Afrique du Sud. Son père, membre de l’African National Congress, a été emprisonné 5 ans durant l’Apartheid. À sa libération, la famille fuit, s’exile, à Londres, où les parents divorcent.



La notion – ou le concept ? ou la réalité ? – d’exil est au cœur de l’ouvrage. Vivre exilé, loin de soi-même, sans porter haut sa voix, sans savoir d’ailleurs comment trouver une place quand votre histoire familiale et politique (l’Apartheid) ne laisse personne prendre de place tout court, voilà la sève de cette écriture autobiographique. Dans l’exil, quelle que soit la forme qu’il prend, il y a toujours des choses qu’on laisse, sur lesquelles on ferme les yeux, pour avancer. Pour survivre, plus généralement. Et ces choses-là, qu’on refuse de voir, on en a le droit. Ce que je ne veux pas savoir reprend fondamentalement cette idée-ci : je ne veux pas savoir le pourquoi du comment de certaines choses. N’en déplaise à tous ceux qui peuvent penser le contraire, qu’il faut savoir pour comprendre. Parfois, on comprend sans savoir véritablement, et c’est sûrement assez. La vie est souvent très compliquée, et entrer dans cette « acceptation des choses » n’est pas forcément possible, même si les coachs nous bassinent avec cela. Accepter les choses, c’est prendre le risque de mal les écrire (j’aime beaucoup cet argument que l’auteure prend de Virginia Woolf). Or s’il y a bien une chose que sait Déborah Levy, c’est qu’elle veut devenir auteur.



J’apprécie de plus en plus cette plume relativement unique en son genre, qui n’apporte rien : ni constat, ni question, ni réponse. Seulement un flottement autour d’une existence qui tente par-dessus tout de tenir une place. Ça ne ressemble pas à grand-chose, peut-être à des récits de carnets, mais avec un ton distant en dépit du confidentiel.



Une lecture à découvrir.



PS : prochain billet sur Le coût de la vie.







Jo la frite
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