AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Dennis Hopeless (22)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Avengers Arena, tome 2 : Game On (Marvel Now)

Ce tome fait suite à Avengers Arena - Volume 1: Kill or Die (Marvel Now) (épisodes 1 à 6) qu'il faut avoir lu avant. L'histoire se termine dans Avengers Arena Volume 3: Boss Level (Marvel Now) (épisodes 13 à 18). Ce tome contient les épisodes 7 à 12, initialement parus en 2013, écrits par Dennis Hopeless, dessiné et encré par Alessandro Vitti (épisode 7), dessinés par Kev Walker et encré par Jason Gorder (épisodes 8, 9, 12), dessinés et encrés par Ricardo Burchielli (épisodes 10 & 11). La mise en couleurs a été réalisée par Rain Beredo (épisode 7) et Jean-François Beaulieu (épisodes 8 à 12). Enfin les couvertures ont été réalisées par Dave Johnson pour les épisodes 7 à 10 et 12, et par Mike del Mundo pour l'épisode 11. L'intégralité de cette série a été regroupée dans Avengers Arena: The Complete Collection (épisodes 1 à 18).



-

Épisode 7 - Il y a quelques années de cela, dans sa propriété, Arcade donnait une immense réception pour son anniversaire (29 ans). Comme à son habitude, il avait demandé à son assistante féminie (en l'occurrence Miss Coriander), de l'assassiner à une ou deux reprises, en guise de cadeau d'anniversaire. Il s'était attribué le rôle d'animateur, débitant des blagues à faible teneur en humour, se faisant railler par différents invités, à commencer par un groupe de supercriminels comprenant Constrictor (Frank Payne). Miss Conriander avait fini par l'avoir au lance-flammes.



Pour ce septième épisode, Dennis Hopeless propose un petit interlude, avant de passer à la deuxième phase des affrontements sur l'Île du Meurtre (Murder Island). L'enjeu est de légitimer Arcade dans ses actions, en lui donnant un peu d'épaisseur. Il apparaît toujours comme un bouffon vaniteux, malgré un passage dépressif. Le lecteur ne ressort pas entièrement convaincu par cette tentative de lui donner une personnalité basée sur une forme de folie. Il reste un individu pathétique, sans envergure, avec une forme de mesquinerie détestable. Finalement, c'est Miss Coriander et Constrictor qui gagnent en épaisseur. Allessandro Vitti réalise des dessins satisfaisants, descriptifs et réalistes comme il est d'usage dans un comics de superhéros, avec un usage plus appuyé des encrages épais et des aplats de noir pendant les scènes d'affrontements, pour leur donner plus de poids. Il gère très bien les plans rapprochés et les gros plans sur les personnages, pour s'économiser sur les décors, tout en prenant soin de les installer en début de chaque scène. Le lecteur ressort de cet épisode avec l'impression que le scénariste a rempli une obligation, sans beaucoup d'originalité ni de conviction. À la rigueur, il peut avoir un jugement un peu plus positif, s'il estime que l'enjeu dudit épisode était de présenter Miss Coriander (personnage dont c'est la première apparition). 3 étoiles.



-

Épisodes 8 à 12 - Retour au combat pour la survie sur Murder Island : X-23 (avec encore toute sa barre d'énergie, c’est-à-dire ne souffrant d'aucune blessure) se tient devant les restes du robot Sentinel de Juston Seyfert, déjà en train d'imaginer comment le combat a dû se dérouler. Elle découvre que juste à côté d'une articulation, il y a une cheminée naturelle qui permet de descendre sous terre et qu'il y a une odeur de beurre de cacahuète qui flotte dans l'air. Elle retrouve Juston Seyfert, sérieusement blessé, et en train de bricoler sur sa Sentinel pour la réparer. Ailleurs dans une partie désertique du même quadrant (le 2), Cullen Bloodstone est en train de panser une plaie de Nara (une atlantéenne), pendant qu'Aiden (Anachronism) se morigène d'avoir décapité une autre des participants. Un peu plus loin, Nico Minoru, Cammi (Cammille Benally) et Chase Stein observent la scène et décident de rejoindre ce groupe. Dans la partie enneigée du quadrant 1, Apex (Katy Bashir) court pour s'éloigner, suivie de près par Death Locket (Becca Ryker) qui exige des explications. Apex chute dans la neige et Becca a du mal à croire ce qu'elle voit lorsqu'elle se relève.



Toujours autant conscient de la nature dérivative de la série (mélange de Battle Royal et de Hunger Games, mais en moins dur et moins violent), le lecteur attaque le deuxième acte en sachant que ça va saigner. En effet le premier acte/tome se terminait sur la décapitation brutale d'un adolescent par un autre, sans espoir de retour. Arcade se félicitait de cet acte décisif qui marquait le début de la vraie bataille pour la survie. L'horizon d'attente du lecteur comprend donc d'autres affrontements, et d'autres morts, au vu de cette promesse. Il se doute bien que le scénariste ne peut pas tuer les personnages les plus connus (pas X-23 par exemple), et que c'est pour ça qu'il a intégré de nouveaux personnages jetables (dérivatifs d'autres plus durables, Death Lockette dérivée de Deathlok par exemple) pour pouvoir les sacrifier. Il se doute bien également qu'un ou deux personnages de premier plan vont y passer, et que soit ce sera un leurre, soit il y aura une forme ou une autre de résurrection à la fin. Par contre, il s'interroge sur la nature du mécanisme qui va permettre au scénariste de provoquer ses personnages au point qu'ils en tuent d'autres. Hopeless continue de développer les actions d'Apex, expliquant la raison de son geste meurtrier dans le tome précédent, et justifiant ainsi qu'elle continue.



La dynamique de la tuerie a donc trouvé son moteur, et il ne reste plus aux adolescents qu'à s'affronter. Dennis Hopeless a introduit une méchante dans le récit, et s'amuse à lui faire observer qu'elle n'est pas vraiment méchante au sens premier du terme car elle accepte de respecter les règles du jeu. Le lecteur peut y voir une petite moquerie du scénariste raillant la dichotomie bien/mal, de façon très littérale. Les affrontements physiques étant devenus inéluctables, les différents adolescents doivent se positionner par rapport au risque de mort. Le scénariste sait faire ressortir la personnalité de quelques superhéros : le profil de tueur de X-23, l'étrange drame de Tim Bashir, le cynisme pragmatique de Cammi, évoquant son portrait brossé par Keith Giffen dans la minisérie de Drax où elle apparaissait pour la première fois. Au fil des épisodes, Nico Minoru prend une place plus importante du fait de la force de ses pouvoirs, mais Hopeless lui fait mener l'action plus qu'il ne développe son caractère. Le choix de comportement de Jennifer Takeda est révélateur de son état d'esprit, mais à nouveau il s'agit plus de montrer une réaction de type syndrome de stress post-traumatique, que de brosser le portrait d'une personne en fonction de son caractère.



L'enjeu de la narration repose donc plus sur la dynamique des affrontements, des changements d'allégeance et de stratégie, que sur une comédie dramatique basée sur les personnages. La série ayant été initiée par Kev Walker, le lecteur associe son esthétique à cet artiste. Il apprécie donc qu'il soit de retour pour 3 épisodes sur 6. Jason Gorder impose un peu ses particularités d'encrage sur les dessins de Walker pendant quelques pages, mais il trouve assez vite le bon dosage pour respecter l'intention du dessinateur. Le lecteur retrouve donc sa façon de construire des mises en page aérées, mettant les personnages en avant, avec des compositions d'image racontant une histoire, un mouvement dans la case. Il est assez logique qu'Arcade, ou plutôt Miss Coriander ait conçu des quadrants dépourvus de construction, à la fois pour priver les combattants d'abri, à la fois parce que les affrontements détruiront tout. Cela soulage également le dessinateur qui a moins d'éléments à représenter. Kev Walker impressionne le lecteur par lisibilité de ses planches et leur dynamisme : Death Locket découvrant le secret d'Apex en train de se relever, la Sentinel effectuant un atterrissage dans une vue en contre-plongée, Apex utilisant ses pouvoirs électromagnétiques, ou encore Nico Minoru grièvement blessée, se vidant de son sang, en train de ramper dans la neige. Les dessins sont bien complétés par la mise en couleurs de Jean-François Beaulieu utilisant des couleurs soutenues, parfois un peu vives, très savoureuses pour le rose du bâton de pouvoir de Nico, ou pour la luminosité chaude de la plage du quadrant 3.



Par la force des choses, le lecteur ne peut que regretter que Kev Walker n'ait pas illustré ces 5 épisodes, tout en comprenant bien que la cadence de production mensuelle ne lui aurait pas permis de soutenir le même niveau de qualité. Faisant contre mauvaise fortune bon cœur (et de toute façon immergé dans l'intrigue), il découvre donc les dessins de Ricardo Burchielli, le temps de 2 épisodes. Le détourage des formes est un peu plus appliqué, en particulier en ce qui concerne les visages. Les contours sont moins francs. Les postures et les compositions de case perdent de leur évidence et de leur impact. La narration visuelle reste d'un bon niveau de lisibilité en rapidité et en compréhension, les couleurs de Jean-François Beaulieu assurant la continuité d'ambiance entre les 2 artistes. En fait en réalisant des dessins plus réalistes, Burchielle perd en crédibilité et puissance d'évocation.



Le lecteur attend les auteurs de pied ferme car ils lui ont promis que le massacre commence pour de bon dans cette deuxième partie. Il commence par découvrir un épisode consacré à Arcade pour donner un peu d'épaisseur au personnage dans le cadre du récit. L'objectif n'est pas vraiment atteint que ce soit pour le grain de folie pas convaincant, ou pour le comportement d'enfant gâté. Il passe ensuite aux choses sérieuses, avec un élément qui légitime que les superhéros adolescents s'en prennent les uns aux autres, et des dessins toujours épatants de Kev Walker. Il regrette que 2 épisodes soient dessinés par un autre artiste, et que le scénariste n'arrive pas à mieux faire ressortir la personnalité des protagonistes. Par contre, il apprécie la progression du récit.
Commenter  J’apprécie          80
Avengers Undercover, tome 1 : Descent

Ce tome fait suite à Avengers Arena Volume 3: Boss Level (Marvel Now) (épisodes 13 à 18) qu'il est préférable d'avoir lu avant. Il comprend les épisodes 1 à 5, initialement parus en 2014, écrits par Dennis Hopeless, dessinés par Kev Walker (épisodes 1, 2, 4,5) et encrés par Kev Walker (é1, é2) et Jason Gorder (é4, é5), et dessiné et encré par Timothy Green II (é3). La mise en couleurs a été réalisée par Jean-François Beaulieu, et les couvertures par Francesco Mattina. La saison Arena a été réédité en intégrale dans Avengers Arena: The Complete Collection (épisodes 1 à 18), et la saison Undercover a été rééditée en intégrale dans Avengers Undercover: The Complete Collection (épisodes 1 à 10).



Il y a 3 mois, suite à la fin des épreuves de Murder Island, Arcade a mis en ligne les vidéos de toutes prises de vue, révélant au monde le comportement des 16 adolescents y ayant combattu, accumulant plus de 2,5 milliards de vue. À South Bend dans l'Indiana, Jenny Takeda (Hazmat) est en train de manger un hamburger dans un établissement de restauration rapide, mais elle ne supporte par les remarques crétines d'un groupe d'adolescents à une table voisine, sur son comportement pendant Arena. À New York, Chase Stein est l'invité d'une émission de télévision où il pontifie sur son expérience durant Arena. Les lumières s'éteignent suite à une panne de courant, provoquée par Nico Minoru qui vient le chercher. Dans la base Tesla du SHIELD, Becca Ryker (Death Locket) subit une batterie d'examens pour en savoir plus sur son bras cybernétique. Le professeur en charge de l'examen lui annonce qu'il est incapable de défaire la greffe dudit bras. Il sort du laboratoire, et son assistant indique à Becca qu'il est un fan d'elle, qu'il avait parié qu'elle survivrait à Arena. Becca n'arrive pas à lui faire comprendre à quel point elle a été traumatisée par cette expérience.



À Anchorage en Alaska, Mavis Benally s'adresse à un public restreint, dans le cadre d'une réunion d'anciens alcooliques. Elle explique qu'elle a décidé de changer de vie quand elle a vu sa fille sur les écrans de télévision, et qu'elle a compris ce qu'elle avait affronté sur Murder Island. Cammi est dans la salle et écoute sa mère. Elles sortent à l'extérieur ensemble à la fin de la réunion. Cammi explique à sa mère qu'elle doit repartir pour régler une affaire, et elle s'envole dans le ciel. Cullen Bloodstone (un autre rescapé de Murder Island) a mis en ligne une vidéo dans laquelle il détruit l'un des manoirs d'Arcade, indiquant qu'il ne s'y trouvait pas, mais qu'il continue à le traquer pour se venger. Au temps présent, Jenny Takeda (Hazmat), Chase Stein, Nico Minoru, Cammi Benally, Becca Ryker (Death Locket) et Aiden (Anachronism) se retrouvent au manoir familial des Bloodstone pour aller inspecter la chambre de Cullen, afin de trouver des indices sur sa localisation actuelle.



La fin de la série précédente avait laissé un petit goût de trop peu, car sa fin était très convenue et la liste des défunts n'avait pas grand-chose pour surprendre. Le lecteur hésite donc un peu avant de commencer cette nouvelle saison, lancée par les mêmes auteurs. Le premier épisode explicite la nouvelle dynamique. Le succédané de Battle Royale a bien eu lieu sur Murder Island et une partie des survivants doit en gérer les conséquences. Cette première moitié se focalise donc sur 7 d'entre eux : Cullen Bloodstone, Jenny Takeda (Hazmat), Chase Stein, Nico Minoru, Cammi Benally, Becca Ryker (Death Locket) et Aiden (Anachronism). Certains sont des personnages déjà un peu établis comme Nico Minoru, d'autres sont en provenance directe de la saison précédente comme Aiden. Dennis Hopeless entame son récit en montrant que chacun d'entre eux souffre de troubles de stress post traumatique, avec des symptômes de nature différente. Le lecteur est plutôt sensible à ces conséquences, en voyant Jenny Takeda incapable d'oublier le sang de son amoureux sur visage, et à l'opposé Chase Stein compensant en racontant son histoire sur tous les plateaux télé possibles. Le scénariste s'avère encore plus sensible en montrant les conséquences des épreuves de Cammi Benally sur sa mère, faisant ressortir que la souffrance d'un individu a des conséquences sur son entourage. Puis vient le projet de vengeance, l'un des survivants (Cullen Bloodstone) ayant décidé de se mettre en scène au travers des réseaux sociaux, à l'instar de l'usage qu'Arcade a fait des enregistrements de Murder Island.



Le lecteur est également satisfait de retrouver Kev Walker pour 4 épisodes sur 5. Il apprécie tout autant que Jean-François Beaulieu soit de la partie, avec ses couleurs soutenues, parfois un peu vives qui installent une ambiance colorée, sans être placardée de manière systématique et outrancière. Il glisse avec élégance d'une approche naturaliste (l'intérieur de l'établissement de restauration rapide, l'intérieur du manoir d'Arcade à Bagalia), à des effets spéciaux plus flashy, comme le violet de la manifestation des pouvoirs de Nico Minoru, ou le vert fluorescent des radiations d'Hazmat. Comme dans Arena, le coloriste a l'art et la manière pour habiller les dessins avec des camaïeux, réussissant à faire oublier l'absence de décors pendant plusieurs cases, et même pendant 2 pages lors de la scène dans la discothèque. Walker et Timothy Green bénéficient donc d'un précieux artiste pour mettre en valeur et compléter leurs dessins. Le premier continue d'intégrer avec doigté des influences manga bien assimilées et bien digérées.



Sous les crayons de Kev Walker, les visages deviennent plus jeunes, ce qui peut déstabiliser un temps pour les supercriminels adultes (par exemple Frank Schlichting, Constrictor) et les silhouettes deviennent plus fines et élancées. Cela rend bien compte de la jeunesse des Avengers adolescents, tout en conférant une forme d'élégance gracieuse aux adultes, et une tonalité tout public d'aventures décontractées. Le lecteur apprécie l'expressivité des visages avec des émotions nuancées, et différenciées en fonction de l'âge : plus franches pour les adolescents, plus mesurées pour les adultes. Au fil de ces 5 épisodes, les adolescents sont amenés à changer à plusieurs reprises de tenue, n'enfilant quasiment jamais de costumes de superhéros. Le lecteur peut observer la banalité des tenues de détenu, et l'élégance remarquable de leur tenue de soirée, ou encore les différentes formes de l'accessoire technologique discret de Cammi et sa luminescence verte. L'intrigue passe d'un environnement à un autre, nécessitant que l'artiste les montre. Kev Walker dessine un intérieur d'établissement de restauration rapide, qui est propre et fonctionnel, avec une lumière agréable (merci Jean-François Beaulieu), un plateau de télévision très dépouillé (voire peu consistant), une salle de réunion fonctionnelle pour l'intervention de la maman de Cammi, une chambre bizarrement décorée par Cullen Bloodstone, attestant d'une obsession pas très saine.



Kev Walker se lâche plus avec la cité de Bagalia, la capitale de la cité état du même nom. Le principe est celui d'une république bananière, en fait une dictature sous la botte d'un supercriminel, servant de havre aux supercriminels de tout poil, dont l'économie est entièrement basée sur des activités illicites. Il s'agit d'une cité apparue pour la première fois dans l'épisode 22.1 de la série Secret Avengers écrite par Rick Remender. Walker et Green II en donnent une vision impressionnante par la taille, et totalement irréaliste, dépourvue de lumière naturelle, ou encore de ventilation pour évacuer les fumées bien apparentes dans les dessins. Néanmoins, le lecteur accepte d'accorder un peu de suspension consentie d'incrédulité pour jouir du spectacle : les gros monstres, les superpouvoirs spectaculaires, un banquet dressé sur une table, les affrontements rythmés etc. Il remarque que les dessinateurs et le scénariste savent aussi bien utiliser à bon escient la richesse de l'univers partagé Marvel, avec l'apparition très séduisante de Letha (Hellen Feliciano) et Lascivious (Davida DeVito), ou la charge des nécromanciers du SHIELD, que faire évoluer la relation de Cullen Bloodstone avec son démon intérieur.



Le lecteur trouve également de l'intérêt au récit du fait de la situation des 6 Avengers adolescents et de leur évolution. À nouveau, Dennis Hopeless l'épate par sa capacité à faire apparaître le caractère bien tranché de Cammi, ou le fait que Becca Ryker semble toujours dépassée par les événements. En outre, le scénariste ne se contente pas d'une histoire de vengeance au premier degré. Il met en scène les retombées (positives et négatives) des réseaux sociaux, y compris de manière inattendue avec l'étrange fan de Becca Ryker. Il fait apparaître que ces adolescents disposent de leur propre libre arbitre, et qu'ils refusent de se laisser enfermer dans la dialectique binaire dans laquelle le despote de Bagalia souhaite les enfermer. Du coup, le lecteur veut bien aussi lui accorder un soupçon de suspension d'incrédulité consentie, pour le fait que ni l'académie des Avengers, ni l'académie Braddock ne semblent se soucier de ses anciens élèves.



Un peu échaudé par la fin de la saison Arena, le lecteur revient hésitant pour cette deuxième saison. Il prend grand plaisir à retrouver les dessins de Kev Walker, toujours aussi enjoués et entraînant, avec la mise en couleurs très complémentaire de Jean-François Beaulieu. À l'opposé d'une redite, Dennis Hopeless aborde les conséquences logiques des affrontements sur Murder Island, entre aventures grands spectacles, et gestion de syndromes post traumatique, sur un ton léger mais pas idiot.
Commenter  J’apprécie          60
Spider-Woman: Shifting Gears Vol. 2: Civil ..

Ce tome fait suite à Spider-Women qui contient les épisodes 6 & 7 des séries Spider-Woman, Silk et Spider-Gwen, ainsi que les numéros alpha et oméga de ce croisement entre ces 3 séries. Mais en fait, il est également possible de ne pas lire ce crossover, et de lire le présent tome directement après Baby Talk (épisodes 1 à 5). Il comprend les épisodes 8 à 12, initialement parus en 2016, tous écrits par Dennis Hopeless. Javier Rodriguez a réalisé les dessins des épisodes 8 & 9, avec un encrage d'Álvaro López. La mise en page de l'épisode 10 a été réalisée par Rodriguez, avec des finitions et un encrage de Veronica Fish. L'épisode 11 a été dessiné et encré par Veronica Fish. L'épisode 12 a été dessiné et encré par Tigh Walker. Une partie des épisodes se déroule concomitamment à Civil War II (2016) de Brian Michael Bendis & David Marquez, mais il est possible de lire ce tome sans avoir lu le crossover.



Épisode 8 - C'est la journée de repos de Jessica Drew, c’est-à-dire celle qu'elle se réserve chaque semaine pour s'occuper d'elle et faire ce qui lui plaît pendant que Roger Gocking (Porcupine) prend soin de Gerry Drew, le nourrisson de Jessica. Elle en profite pour faire un peu de moto, et pour se rendre au nouvel appartement de Todd Arliss, le supercriminel connu sous le nom de Tiger Shark. Il s'en suit un affrontement physique qui restera dans les annales de Spider-Woman. Épisodes 9 à 11 - Jessica Drew, Gerry et Roger Gocking se rendent au Canada pour enquêter sur une présomption de résurgence de Wendigo. Carol Danvers n'arrête pas d'appeler Jessica sur son portable pour lui rabattre les oreilles d'un inhumain appelé Ulysses Cain.



Alors même que Jessica Drew essaye d'expliquer à multiples reprises à Carol Danvers qu'elle ne souhaite plus intervenir dans les aventures des Avengers, Captain Marvel insiste tant et plus jusqu'à rejoindre Jessica Drew au Canada pour se faire entendre et la convaincre. Elle souhaite que Spider-Woman vérifie la fiabilité des prédictions d'Ulysses Cain, en intervenant avant qu'un crime ne se produise. Affaire après affaire, Jessica Drew se fait sa conviction quant à ce sujet, mais les événements de Civil War II la rattrapent, en particulier l'assassinant d'un superhéros de premier plan, par un autre superhéros de premier plan. Elle prend l'initiative d'entrer par effraction dans la prison du Triskelion pour s'entretenir avec son ancien amant accusé du crime. Épisode 12 - C'est le jour de Roger Gocking de jouer au superhéros pour préserver la tranquillité de Jessica Drew et son fils à la plage. Pas de chance : Sandman (Flint Marko) est dans les parages et il est en rogne.



Tout lecteur de comics Marvel dans les années 2010 le sait : la vie des scénaristes affectés à une série pendant plus d'un an n'est pas facile. Leurs intrigues de fond sont interrompues au moins une fois l'an, si ce n'est deux, par le crossover de l'année qui s'impose à eux. Dennis Hopeless écrit les aventures de Spider-Woman depuis Spider-Verse en 2015, et sa précédente série avait déjà été interrompue par l'omni-crossover Secret Wars (2015) de Jonathan Hickman & Esad Ribic. Il est à nouveau interrompu dans son élan par le crossover 2016. Mais ce scénariste sait tirer le meilleur parti de ce dérangement. En fait, Civil War II ne phagocyte pas les épisodes concernés, Hopeless s'en servant plutôt pour nourrir son intrigue et attester que Spider-Woman évolue bien dans l'univers partagé Marvel. En effet Carol Danvers est la meilleure amie de Jessica Drew, et il est donc naturel qu'elle fasse appel à sa copine. Hopeless se montre même un peu plus adroit que ça. Sous sa plume, Danvers ne tente pas de coopter Jessica, pour la rallier à son côté en jouant sur leur amitié. Elle lui expose son point de vue : concrètement se montrer proactive, et utiliser les visions d'Ulysses Cain pour agir avant que le crime apparu ne se produise, à l'instar de la police dans le film Minority Report, d'après la nouvelle de Philip Kindred Dick. Elle demande à son amie de tester la fiabilité de ces visions, de servir de garde-fou contre son enthousiasme à les utiliser.



Cette mission confiée par Danvers à Drew permet de voir comment la position de Jessica Drew évolue, quant à ce positionnement d'être proactif. Au fur et à mesure, le lecteur apprécie les étapes d'avancement qui prennent la forme de discussion entre les 2 amies. Dennis Hopeless sait écrire des dialogues adultes, avec quelques sarcasmes, sans oublier de transcrire leur amitié, et leur forme de confiance qui n'exclut pas la critique. Cela inscrit la narration dans une forme de comédie qui évolue vers le drame, du fait de l'exécution d'un superhéros. Cette dimension de comédie est également présente dans les rapports entre Jessica Drew et Roger Gocking à qui elle confie la garde de son nourrisson. À nouveau, le scénariste à l'art et la manière de rendre palpable la relation de confiance, ainsi que les moments de gêne du quotidien. Impossible de ne pas sourire à Roger Gocking demandant à Jessica où se trouvent les vêtements propres de Gerry, craignant que la réponse ne soit : avec les sous-vêtements de sa patronne.



Dennis Hopeless s'en donne également à cœur joie pour remplir le premier épisode avec un affrontement physique qui sert également de détente pour Spider-Woman, et pour mettre en scène un autre affrontement physique dans le dernier épisode pour mettre en valeur Roger Gocking dans son costume de Porcupine. Le scénariste reste fidèle à son parti pris de montrer Jessica Drew comme une femme forte et indépendante, et Roger Gocking comme un gentil individu débrouillard avec les tâches domestiques, sans en devenir faible ou servile. Bien sûr, en fonction de sa sensibilité, le lecteur peut tiquer quant à la manière dont Jessica Drew envisage son rôle de mère, privilégiant systématiquement les moments de qualité, à la quantité de temps passé avec son fils. Hopeless réussit à ne pas transformer son récit en une comédie de situation, en maintenant un niveau élevé d'action, des surprises quant aux combats, à commencer par les affaires sur lesquelles intervient Spider-Woman, suite aux visions d'Ulysses Cain. Celle près de Tucson en Arizona est imprévisible et facétieuse, et le lecteur familier de l'univers Marvel identifiera sans difficulté quelques têtes connues dans les autres.



Dennis Hopeless réussit à maintenir le ton mi-décontracté, mi-premier degré de son récit, alors même que le dessinateur initial lui fait des infidélités. Les 2 premiers épisodes sont un régal pour les yeux avec des dessins descriptifs détaillés, des pages dans lesquelles Javier Rodriguez s'amuse lui aussi à naviguer avec adresse entre aventures au premier degré (très bien rehaussées par la mise en couleurs de Rachelle Rosenberg) et comédie de situation bénéficiant d'une bonne mis en scène. Le lecteur prend plaisir à détailler l'aménagement de l'appartement de Todd Arliss et la grosse bébête présente dans son aquarium, ainsi que la décoration de l'hôtel dans le grand Nord Canadien. Il reçoit son quota de divertissement avec les mises en pages variées adaptées à chaque combat, dans l'espace confiné de l'appartement, ou dans les grands espaces enneigés, avec Jessica Drew splendide droite sur ses skis. Il détaille les différents clients de l'hôtel, et il sourit devant l'expressivité du langage corporel des personnages.



Le lecteur retrouve une partie des qualités de dessinateurs de Javier Rodriguez dans l'épisode 10, mais avec un peu moins de détails par endroit (sauf pour la boutique d'antiquité en Arizona), et avec un encrage moins nuancé, Veronica Fish perdant un peu des nuances des dessins de Rodriguez, que l'encrage d'Álvaro López mettait mieux en valeur. Il reste une très belle séquence en Arizona. Le lecteur constate une perte d'originalité des dessins et dans la mise en page de l'épisode 11, entièrement réalisé par Veronica Fish : les traits des visages des personnages sont plus grossiers et les décors deviennent beaucoup plus génériques. Tigh Walker relève le niveau graphique avec le dernier épisode. Le lecteur dispose de plus de détails pour se projeter aux côtés de Jessica Drew alors qu'elle emprunte les transports en commun pour rejoindre la plage de Staten Island. Les cases comprennent plus d'accessoires montrant les lieux et les activités de plage. Les visages des personnages regagnent en expressivité et en nuances. Les initiatives de Porcupine face à Sandman y gagnent en saveur et en consistance.



Contre vents et marées, malgré un crossover imposé et généralisé, Dennis Hopeless continue de pouvoir développer son personnage, et de montrer Jessica Drew en jeune mère, jonglant entre ses différentes responsabilités, sa personnalité s'exprimant au travers des différentes séquences. Il a trouvé un bon équilibre entre récit de superhéros en en respectant les conventions (dont les affrontements physiques), comédie de par les relations entre les personnages, et quelques clins d'œil maîtrisés à l'univers partagé Marvel. La partie graphique oscille entre une narration savoureuse (les pages de Javier Rodriguez & Álvaro López) et des pages plus quelconques (Veronica Fish), rehaussant plus ou moins le récit. Le lecteur peut juste regretter cette alternance de dessinateurs, ainsi que l'absence d'un enjeu plus spécifique à la série.
Commenter  J’apprécie          60
Avengers Undercover, tome 2 : Going Native

Ce tome fait suite à Avengers Undercover Volume 1: Descent (épisodes 1 à 5) qu'il faut avoir lu avant car ces 2 tomes forment une saison complète. Il comprend les épisodes 6 à 10, initialement parus en 2014, écrits par Dennis Hopeless. L'épisode 7 a été dessiné par Kev Walker, encré par Jason Gorder. Les épisodes 6 & 9 ont été dessinés par Timothy Green II, avec un encrage de Jason Gorder pour le 6, et de Green II pour le 9. Les épisodes 8 & 10 ont été dessinés et encrés par Tigh Walker. La mise en couleurs a été réalisée par Jean-François Beaulieu. Les couvertures ont été réalisées par Francesco Mattina.



Rebecca Ryker est en train de s'éclater en tant que passagère dans une course de buggy conduit par Ricky Calusky (Excavator). Elle a comme tâche de tirer sur les autres participants qui s'approchent de trop près. Ils passent la ligne d'arrivée, les premiers. Alors qu'elle descend du buggy et qu'elle prend rendez-vous avec Ricky pour la prochaine course, elle est abordée par Chase Stein qui souhaite partager un secret avec elle. Avant qu'il ne puisse le faire, la sirène retentit indiquant qu'il y a une mission à accomplir. Death Locket, Chase Stein et Excavator se retrouvent à bord d'un vaisseau aérien avec d'autres supercriminels pour aller attaquer une base de l'organisation scientifique criminelle AIM, sur leur île. Au départ, au milieu du champ de bataille, Death Locket hésite à frapper les soldats de l'AIM, alors qu'Excavator met du cœur à l'ouvrage en frappant avec sa pelle.



Tout d'un coup, Excavator signale à Deaht Locket qu'un agent de l'AIM se tient derrière elle prêt à la frapper. Elle se tourne et tire dessus à bout portant. Ainsi entrée dans le combat, elle se lance dans la bataille sans plus d'hésitation. De son côté, Chase Sein observait Death Locket, mais il se retrouve lui aussi attaqué par un soldat AIM et doit se défendre. Excavator indique à Death Locket sa prochaine cible : Captain America qui vient d'arriver sur le champ de bataille. Il lui demande de lui tirer dessus. De son côté, Nico Minoru ne participe pas à cette mission, mais elle doit faire face à Alex Wilder qui recommence à flirter avec elle. À bord d'un Helicarrier, Hank Pym continue de d'essayer de convaincre Maria Hill d'attaquer Bagalia pour aller délivrer les adolescents qui y sont prisonniers : Rebecca Ryker, Chase Stein, Nico Minoru, Cammi Benally, Jenny Takeda, Aiden.



Ainsi donc cette deuxième saison mettant en scène de jeunes Avengers aura été plus courte presque de moitié que la première. Dennis Hopeless accélère le rythme de son intrigue. Le lecteur se doutait bien qu'il restait quelques étapes à franchir pour les adolescents infiltrés, à commencer par devoir effectuer des missions pour les Masters of Evil, et mettre en œuvre leur plan pour se tirer d'affaire. Il découvre donc Death Locket confrontée à une situation de combat, qui doit se défendre simplement pour ne pas être tuée sur le champ de bataille. Puis elle est poussée à franchir une ligne en prenant Captain America pour cible. S'il prend un peu de recul, le lecteur se rend compte qu'il n'y a finalement qu'elle qui se trouve confrontée à ce moment classique dans les récits d'infiltration d'un groupe de criminels. Le scénariste joue également sur la situation classique de savoir si les infiltrés réussiront à mener à bien leur projet, avant d'être découverts. Au vu du nombre d'épisodes dont il dispose, il préfère résoudre rapidement cette tension, car il n'a pas le temps de construire progressivement des situations de plus en plus risquées. Le lecteur observe également que Hopeless met à profit les autres éléments qu'il a développés dans la première saison ou dans la première moitié de celle-ci. C'est ainsi par exemple que Hank Pym revient, toujours inquiet du sort de ces adolescents. Le scénariste a bien sûr choisi de construire son histoire sur un mode crescendo pour des affrontements de plus en plus grande ampleur.



En regardant la liste des dessinateurs qui se succèdent, le lecteur éprouve un petit regret du fait que Kev Walker ne soit là que le temps d'un seul épisode, parti ensuite sur d'autres projets. En effet, c'est lui qui avait conçu les caractéristiques visuelles de la série. Dans cet épisode 7, le lecteur retrouve le savant dosage de l'artiste qui rend ses planches dynamiques grâce à des petites exagérations pour les visages, comme la dentition du docteur qui s'occupe de Chase Stein, la tension qu'exprime le visage de Nico Minoru, la forme d'entrain calculateur qui se lit sur celui d'Alex Wilder, le pragmatisme affiché sur celui de Maria Hill quand elle prend ses décisions. Comme précédemment, Kev Walker privilégie la lisibilité à la densité d'informations visuelles. Le lecteur peut donc regretter l'absence régulière de décors en arrière-plan. D'un autre côté, les compositions de case et de page dégagent une énergie impressionnante, que ce soit Nico Minoru affrontant un géant de lave, la même Nico utilisant ses pouvoirs pour essayer de remettre Chase Stein d'aplomb, ou Cammi Benally espionnant Baron Zemo. Comme dans le premier tome, Jean-François Beaulieu utilise une palette de couleurs riches et soutenues, qui rehaussent l'énergie des dessins de Walker. Jason Gorder respecte plutôt bien les traits tracés par Walker, sauf sur quelques cases, pour les visages.



Pour les épisodes 6 & 9, c'est donc Timothy Green II qui revient pallier l'absence de Kev Walker, comme il l'avait déjà fait pour l'épisode 3. S'il n'y prête pas attention, le lecteur peut ne pas s'apercevoir tout de suite du changement d'artiste. En effet, Green II se calque sur l'apparence des dessins de Walker, avec des cases aérées, des personnages plutôt jeunes, et des postures dynamiques. En outre, Jean-François Beaulieu assure une continuité visuelle par sa mise en couleurs. Il faut un peu de temps pour se rendre compte que le découpage est plus sage, avec moins de variation dans la forme des cases, des expressions de visage plus convenues, et toujours la même propension à laisser les fonds de case vides. Néanmoins, le lecteur peut apprécier l'entrain de Becca Ryker dans l'épisode 6. Il voit sa jeunesse, son plaisir d'avoir trouvé un ami en la personne de Ricky Calusky. L'indécision se lit aussi sur le visage de Becca lorsqu'elle se retrouve sur le champ de bataille pendant l'attaque de la base de l'AIM. Le lecteur voit comment 2 systèmes de valeur se retrouvent à se confronter dans son esprit, entre le souhait de ne blesser personne, et la loyauté naissante vis-à-vis d'Excavator. Il voit aussi la balance pencher dans un sens, et le fait que Becca Ryker sait qu'il y a un prix à payer, et qu'elle est prête à le faire. Dans l'épisode 9, Timothy Green II met en scène le grand affrontement avec de nombreux personnages. Ses traits de contour se sont un peu plus éloignés de ceux de Kev Walker que dans l'épisode 6, avec de courts traits secs ou gras qui viennent marquer les surfaces détourées, pour un effet qui complexifie les dessins sans leur apporter quelque chose. Par contre, il semble avoir amélioré l'efficacité de sa mise en scène, à la fois dans le découpage des planches, les angles de vue et la progression de l'action, alors même qu'il doit souvent gérer le positionnement de nombreux personnages.



Les 2 autres épisodes (8 & 10) sont dessinés par un autre artiste Tigh Walker qui a préféré se démarquer de l'apparence des dessins de Kev Walker. Les traits de contour sont moins fluides, avec des petits angles, des variations d'épaisseur. L'encrage est beaucoup plus appuyé, en particulier pour les aplats de noir et les courts traits de texture à l'intérieur des formes. Le lecteur le remarque vite, car les dessins donnent l'impression d'être moins lumineux que dans les autres épisodes. C'est tout simplement que Jean-François Beaulieu à moins de place pour réaliser ses camaïeux complexes. La narration visuelle donne l'impression d'être plus dense, ayant perdu la légèreté des autres épisodes, donnant une impression plus dure. Le lecteur peut être déconcerté par ce changement de ton narratif, donnant l'impression de revenir vers un récit de superhéros plus ordinaire, les adolescents ayant perdu leur vivacité, leur insouciance.



Devant terminer son récit en 5 épisodes, Dennis Hopeless dispose de moins de temps pour développer ses personnages, de moins de cases pour qu'ils expriment leur personnalité. Il parvient quand même à rendre plausible l'évolution de Becca Ryker (en partie grâce aux dessins de Green II), à faire s'exprimer la colère de Nico Minoru dans l'épisode 7 (grâce aux dessins de Kev Walker et à la mise en couleur généreuse de Beaulieu). Par contre, lorsque Cammi Benally occupe le devant de la scène dans le dernier épisode, le lecteur a du mal à éprouver de l'empathie pour elle, à la fois pour les dessins ne sachant pas faire apparaître ses émotions avec justesse, à la fois pour un discours de circonstance peu naturel. Ce personnage aurait mérité mieux que ça.



Dans la postface, Bill Rosemann (le responsable éditorial de la série) explique que cette dernière saison est dans la continuité des séries Avengers Initiative, Avengers Academy et Avengers Arena. S'il a suivi une partie de ces personnages auparavant, le lecteur apprécie de les retrouver et de les voir se sortir d'une situation délicate. Il peut aussi éprouver une forme de frustration du fait que Dennis Hopeless privilégie les nouveaux personnages introduit dans Arena, que 5 épisodes s'avère trop court pour que tous puissent avoir le temps d'exister, et que Kev Walker soit parti en cours de route.
Commenter  J’apprécie          50
Avengers Arena, tome 2

Ce tome fait suite à Avengers Arena, tome 1 : Alliés mortels (épisodes 1 à 12) qu'il faut avoir lu avant. Il faut avoir commencé par le premier tome car les 3 trois forment une saison entière. Celui-ci contient les épisodes 13 à 18, initialement parus en 2013/2014, écrits par Dennis Hopeless, à l'exception de l'épisode 13 écrit par Christos Gage. Kev Walker a dessiné les épisodes 14, 15, 17 et 18, avec un encrage de Jason Gorder. Les épisodes 13 et 16 ont été dessinés par Karl Moline, avec un encrage de Mark Pennington assisté par Rick Magyar et Moline. La mise en couleurs a été réalisée par Jean-François Beaulieu. Les couvertures ont été réalisées par Kalman Andrasofszky (é13), Mike Deodato junior (é 14 & 15), Francesco Francavilla (é 16 & 17) et Dave Johnson (é18).



-

Épisode 13 - Arcade est en train de se féliciter tout seul dans sa salle de commande, de l'excellent déroulement de son jeu sur Murder Island. Il est interrompu par l'intelligence artificielle Locke 2.0 qui lui indique qu'elle a besoin de l'autorisation pour enclencher le processus de diversion. En effet, à l'Académie des Avengers, Molly Hayes est en train de se plaindre auprès d'Hank Pym qu'il ne fait rien pour retrouver Nico Minoru et Chase Stein. Deux autres élèves interviennent pour essayer de la faire taire, mais Hank Pym décide de réfléchir un peu à ces disparitions, en en parlant à Tigra (Greer Grant).



Pendant que l'équipe créatrice de la série fait une pause, Christos Gage traite une facette du récit : qu'ont fait les compagnons, camarades et responsables des adolescents qui ont disparu ? Ont-ils lancé des recherches ? Il choisit de faire peser cette responsabilité sur les épaules d'Hank Pym, dans une phase responsable. A priori le lecteur aimerait surtout connaître la suite des affrontements sur Murder Island, mais dans le même temps il comprend que cet aspect de la disparition des héros adolescents doit être abordé. Il regarde donc Hank Pym faire le tour des connaissances des disparus et se rendre compte que les élèves disparus continuent de communiquer par textos ou vidéo sur les réseaux sociaux. Le lecteur apprécie leurs facéties juvéniles, et il revoit plusieurs superhéros le temps d'une case ou deux. Karl Moline réalise des dessins dans un registre descriptif un peu simplifié. Il s'investit pour reproduire exactement chaque costume de superhéros ce qui permet de les identifier rapidement. Il représente les décors avec une bonne régularité et un niveau de détails suffisant. Il n'y a que les expressions des visages qui manquent de nuances, voire qui sont franchement surjouées. Le lecteur tourne les pages avec un bon rythme, appréciant de savoir ce que font les autres pendant la disparition des adolescents sur l'île, mais sans ressentir de grandes émotions à la lecture de cet interlude.



-

Épisodes 14 à 18 - Plusieurs des adolescents enlevés par Arcade se sont retrouvés sur une plage du quadrant 3 au jour 28 : Cullen Bloodstone, Aiden (Anachronism), Nara et Cammi (Cammille Benally). Nara décide d'aller piquer une tête. Bloodstone commence à s'en prendre à Cammi, lui indiquant qu'il est peut-être temps qu'elle se serve de sa cervelle. Puis il s'en prend à Aiden qui s'est interposé. Les 2 jeunes gens en viennent aux mains. Nara les sépare en sortant de l'eau, et éloigne Aiden. Bloodstone décide de raconter son histoire à Cammi, comment son père Ulysses Bloodstone l'a laissé par inadvertance dans une dimension inhospitalière. Plus loin dans la forêt, Hazmat avance en compagnie de X-23, et elle a l'impression d'apercevoir Mettle à quelques mètres de là. Il s'agit d'un piège tendu par Arcade. Ce dernier lâche sur le quadrant un gaz qui dépose des phéromones qui agissent comme un déclencheur des instincts meurtriers de X-23. Tous les survivants ont intérêt à se mettre à l'abri le plus rapidement possible.



Le lecteur est bien sûr revenu pour le dernier acte de ce Battle Royal à la sauce Marvel, c’est-à-dire fortement édulcoré. En outre, il sait très bien que n'importe quelle mort d'un superhéros adolescent n'aura au final aucune conséquence. Il attend donc plutôt les scènes de massacre, et l'explication de savoir comment les uns et les autres vont s'en sortir. Dans les 2 premiers épisodes, Dennis Hopeless donne de l'épaisseur à 2 nouveaux personnages qui racontent comment ils sont devenus ce qu'ils sont : Cullen Bloodstone et Nara. Comme pour les autres nouveaux personnages de la série, il pioche dans la mythologie de l'univers partagé Marvel (Ulysses Bloodstone pour le premier, le royaume d'Atlantis de Namor pour la deuxième), tout en montrant comment ces enfants ont été traumatisés par des circonstances indépendantes de leur volonté. Ces 2 épisodes bénéficient des dessins toujours aussi expressifs et dynamiques de Kev Walker, ainsi que de la riche mise en couleurs de Jean-François Beaulieu. Le sable de la plage est d'un beau jaune mordoré, et le ciel est celui de l'été, avec un soleil chaud sans être accablant. La transparence bleutée de l'eau donne envie de s'y baigner. Le monstre qu'affrontent ces jeunes superhéros semble avoir été conçu par Chris Bachalo, avec une forme d'exubérance savoureuse. Walker sait bien jouer sur les poses iconiques à commencer par les grands yeux emplis de confiance de Cullen, la silhouette de X-23 émergeant du brouillard de marqueurs, le gros monstre pas beau et plein de dents, et bien sûr le pauvre amoureux prostré sur le corps sans vie de son amoureuse.



Du coup, le contraste est difficile en passant à l'épisode 16 dessiné par Karl Moline. Ce dernier réalise des dessins moins épurés, avec plus de traits d'encrage, sans pour autant donner l'impression d'inclure plus d'informations visuelles. Il représente les décors de manière plus appliquée, avec un niveau de détails supérieur, mais sans leur donner beaucoup d'originalité. Les personnages perdent une partie de leur dimension iconique pour se rapprocher d'êtres humains plus réalistes, avec la limite qu'il s'agit d'individus disposant de superpouvoirs, donc peu plausibles à la base. Par comparaison, le lecteur éprouve l'impression de revenir dans un comics de superhéros plus classique, qui a perdu de son éclat. Dans le même temps, le scénariste accélère le mouvement, avec quelques-uns des adolescents qui ont pu s'introduire dans le centre de commande d'Arcade et les autres qui commencent à se taper dessus avec plus de vigueur, juste parce que le terme des 30 jours devient très proche. Le lecteur peut se sentir un peu floué d'une partie essentielle, s'il a lu le manga Battle Royal de Masayuki Taguchi et Koushun Takami. Finalement, il n'a pas assisté à la l'évolution psychologique des adolescents, chacun adoptant un comportement de plus en plus radical.



Le lecteur retrouve donc avec plaisir les dessins de Kev Walker pour les 2 derniers épisodes. L'artiste commence très fort avec un visage en train de brûler sous l'effet des radiations d'Hazmat. Il se rend compte que les personnages apparaissent beaucoup plus vivants, avec les expressions un peu appuyées par le dessinateur, y compris quand l'un d'eux se met à vomir un fluide par jet. Il voit toute la force des dessins quand Kammi plonge sa main dans le corps d'un de ses camarades pour y récupérer un joyau. Jean-François Beaulieu ajoute un halo de couleurs émis par le joyau à la fois vif et sinistre. Quelques pages plus loin, il voit Nico Minoru resplendissante avec l'énergie violette qui émane de ses mains, et ses pupilles entièrement violettes également. Quelques pages plus loin, Arcade s'amuse bien avec les différents pièges dissimulés dans la plage, et Walker s'amuse bien à en représenter la démesure, avec une forme d'humour bon enfant, dépourvu de moquerie ou de raillerie. Effectivement, le lecteur n'est pas dupe et il voit bien que l'artiste s'économise sur les décors jusqu'à n'en dessiner aucun pendant les scènes de dialogue dans le poste de commandement. Mais l'entrain visuel de la comédie dramatique l'emporte sur ces arrière-plans vides.



Le temps est venu pour Dennis Hopeless de boucler son intrigue. Comme l'avait supputé le lecteur, les morts tombés au champ d'honneur ont du mal à provoquer une émotion, soit parce que ce sont des personnages créés pour l'occasion (dont jetables), soit parce qu'il s'agit de personnages dont il sait qu'ils ne resteront pas morts longtemps. Sans surprise non plus, le plan d'Arcade ne se déroule pas comme prévu, et il n'en retire pas tout le bénéfice prévu. Enfin, les adultes arrivent pour tout nettoyer. De ce point de vue, la conclusion est assez anti-climatique, du fait de personnages qui ne parviennent plus à exister, l'auteur étant totalement accaparé par la nécessité de boucler son intrigue.



Ce dernier tome baisse un peu en intensité par rapport aux deux premiers. Le lecteur savait bien qu'il n'assisterait pas à un Battle Royale, mais la fin en est vraiment très éloignée. Kev Walker se déchaîne sur les épisodes qu'il dessine, y prenant visiblement un réel plaisir. De son côté, Dennis Hopeless prend plaisir à développer ses nouveaux personnages, mais il se retrouve contraint de terminer son intrigue, et de passer à autre chose. 4 étoiles. Ces jeunes vengeurs reviennent dans Avengers Undercover (en VO), également écrit par Dennis Hopeless.
Commenter  J’apprécie          50
Jean Grey, tome 2 : Final Fight

Ce tome fait suite à Jean Grey Vol. 1: Nightmare Fuel (épisodes 1 à 6) qu'il faut avoir lu avant. Il comprend les épisodes 7 à 11, initialement parus en 2017/2018, écrits par Dennis Hopeless. Alberto Albuquerque a dessiné et encré les épisodes 7, 10 et 11. Victor Ibáñez a dessiné et encré les épisodes 8, 9 et 11. La mise en couleurs a été réalisée par Jay Davis Ramos pour les épisodes 7, 9 à 11, par Chris Sotomayor pour l'épisode 8. Les superbes couvertures ont été réalisées par David Yardin. Le tome comprend également les couvertures variantes réalisées par Marco Chechetto, Mike Mayhew, Mike McKone, Victor Hugo, Gurihiru.



La jeune Jean Grey (celle venue du passé avec les 4 autres X-Men) est en train de descendre un escalier menant à une station de métro. Tout en se rendant sur le quai, elle discute à voix haute avec le spectre de la Jean Grey qui est en train de revenir d'entre les morts. La jeune Jean essaye de ne pas écouter Jean revenante qui, elle, essaye de la convaincre des actions qu'elle doit mettre en œuvre pour éviter de se faire posséder par l'entité Phénix qui elle aussi est en train de s'acheminer vers la Terre pour trouver un nouvel hôte. Alors que les autres usagers attendant sur le quai ont tous sorti leur portable pour filmer cette jeune femme qui semble parler toute seule, ils se décomposent en petits cubes. Scarlet Witch (Wanda Maximoff) vient d'intervenir et de les envoyer dans une autre station. Elle décide d'aider jeune Jean en l'emmenant se détendre un peu dans la terre sauvage (Savage Land), puis à Rio de Janeiro au Brésil pour arrêter un monstre de boue, puis suivre un cours de cuisine dans la Métropole des Monstres sous Manhattan.



Après cet interlude, Jean revenante reprend la main et emmène jeune Jean dans un appartement de luxe de Manhattan pour rencontrer Emma Frost. Elle propulse l'esprit de jeune Jean dans l'esprit d'Emma où elle doit se battre contre ses défenses psychiques incarnées par les élèves de l'école Xavier, période Xorn. Ces affrontements psychiques prennent une drôle de tournure quand jeune Jean découvre un minuscule résidu de la force Phénix. Cette dernière identifie immédiatement l'un de ses hôtes préférés et décide de posséder jeune Jean. Malheureusement cette dernière réagit très mal à cette intrusion dans sa psyché, et Emma Frost doit prendre les choses en main, aidée par l'esprit de Jean revenante.



Après avoir lu le premier tome de la série, le lecteur pouvait rester indécis quant à savoir s'il souhaitait lire la suite. D'un autre côté, il avait également pu s'attacher à jeune Jean Grey et se demander quel serait son sort, même si dans le même temps l'éditeur Marvel avait déjà annoncé le retour de Phoenix dans Phoenix Resurrection: The Return of Jean Grey (par Matthew Rosenberg & Leinil Francis Yu), ce qui ne laissait pas beaucoup d'espoir pour l'avenir de jeune Jean. Mais Dennis Hopeless avait réussi à la faire exister, à lui donner une personnalité propre, à montrer que sa réaction à l'annonce de l'arrivée du Phénix n'était pas celle de Jean revenante. Dans ce deuxième tome, le secret a été éventé et les Jean Grey doivent apprendre à se parler et à s'écouter. Le scénariste fait avec les contraintes qui lui sont imposées, à commencer par le retour de l'originale, de la Force Phénix, et le sort de jeune Jean réglé à l'avance. Le lecteur constate dès la première séquence que Hopeless n'a rien perdu de sa sensibilité, car les 2 Jean n'ont pas le même caractère. L'adolescente résiste et s'oppose à l'adulte ; cette dernière éprouve des difficultés à contenir son agacement devant le comportement de la première. Plus fort encore, il réussit à faire en sorte que jeune Jean reste le personnage principal de sa série et qu'elle ne soit pas éclipsée par Jean revenante. C'est bel et bien jeune Jean qui doit relever le défi de parcourir l'esprit d'Emma Frost jusqu'à trouver ce qu'elle cherche, et c'est encore elle qui doit accueillir l'entité Phénix dans toute sa plénitude.



Dennis Hopeless a bien accompli son travail de recherche de références, à commencer par l'histoire personnelle de Jean Grey. S'il a lu les épisodes de la série X-Men écrits par Grant Morrison, il lui est impossible de résister à la justesse de l'évocation de l'école Xavier période Xorn et à l’apparition de ses élèves, que ce soit les Stepford Cuckoos (Sophie, Phoebe, Irma, Celeste, Esmee) ou Quentin Quire, Beak, etc. Il sait écrire les dialogues entre Emma et Jean revenante pour montrer toute la tension qui existe entre elles. Il fait faire le tour d'une partie des rouquines de la série X-Men, en particulier Hope Summers et Rachel Summers. Il se souvient également de l'épée du Phénix qui avait été manipulée par Rook'Shir. Le lecteur prend plaisir à voir ainsi la mythologie associée au Phénix visitée de manière différente qu'un simple passage en revue de la vie de Jean revenante, sans pour autant qu'elle n'en soit complètement exclue. En outre, il tient la promesse d'une confrontation entre jeune Jean et l'entité Phénix. Pour cette partie-là, le lecteur peut trouver un peu dommage la manière très prosaïque dont la force Phénix communique, ce qui lui enlève de sa mystique et de son aura. Le lecteur suit donc la progression de jeune Jean vers son destin inéluctable.



Alberto Albuquerque dessine 3 épisodes sur les 5. Il réalise des dessins dans un registre descriptif et réaliste, avec un trait de contour parfois un peu gras et pas toujours bien lissé, donnant une impression d'un petit manque de peaufinage. Il aime exagérer les expressions des visages, à commencer par celui de jeune Jean, avec des moues plus ou moins heureuses. Le lecteur finit par remarquer qu'il représente de la même manière les visages de tous les personnages féminins, quel que soit leur âge. Le scénario comprend de nombreux moments visuels pour lesquels Albuquerque fait le nécessaire à commencer pour les différents lieux : le quai de métro typiquement newyorkais, la Terre Sauvage avec sa végétation luxuriante, sa plage paradisiaque et bien sûr son tyrannosaure, Rio de Janeiro (un peu vague même si les constructions épousent bien les dénivelés), l'architecture très particulière de la Métropole des Monstres, l'appartement d'Emma Frost, l'ancienne base des X-Men de Scott Summers à Roanoke, ou encore une ruelle mal fréquentée dans le futur dystopique de Rachel Summers. Au fil des épisodes, l'artiste réalise des dessins qui font mouche soit par l'expressivité des personnages, soit par la dimension spectaculaire : Jean revenante admonestant jeune Jean, Wanda et jeune Jean prenant un cours de cuisine à Monster Metropolis, la forêt canadienne étant la proie des flammes du Phénix, jeune Jean chevauchant le Phénix, ou encore Rachel Grey tenant ses limiers en laisse.



Le lecteur apprécie le retour de Victor Ibáñez pour 2 épisodes et demi, avec ses traits de contour plus fins et plus précis. Il reproduit avec exactitude l'ambiance de l'école Xavier époque Grant Morrison, et c'est toujours un plaisir que de retrouver les sympathiques Stepford Cuckoos, les autres élèves qui sortaient tellement de l'ordinaire, ou encore Scott dans le lit d'Emma habillée en Phénix. Avec le deuxième épisode illustré par Ibáñez, le lecteur prend plus conscience de son investissement dans la narration visuelle. Il ne cherche pas à épater avec des images où les personnages prennent des poses avantageuses ; il privilégie la consistance de ce qu'il montre afin que l'immersion soit plus intense. Cela ne l'empêche pas de concevoir 2 ou 3 scènes visuellement mémorables telles que la pleine possession de jeune Jean par le Phénix, ou l'atterrissage peu maîtrisée d'Hope Summers. Il met également en scène une partie du dernier épisode, apportant le niveau de détails nécessaire pour que chaque séquence dans la succession rapide comporte assez de caractéristiques pour exister.



Durant ces 5 épisodes, le lecteur obtient exactement ce qu'il venait chercher : la confrontation de jeune Jean avec l'entité Phoenix. Bien sûr que cette dernière va chercher à la posséder. Dennis Hopeless a effectué les recherches nécessaires pour nourrir son récit de la mythologie associée à la relation entre l'entité et Jean Gey, tout en faisant l'effort d'intégrer les éléments moins utilisés pour que le récit dispose d'assez d'originalité. La quête et la confrontation suivent le chemin bien balisé, tout en continuant de conserver jeune Jean au premier plan, sans qu'elle ne se fasse voler la vedette par Jean revenante. Le scénariste réussit à la mettre en scène comme une adolescente, éprise d'absolu (ne pas succomber à la Force Phénix), mais également capable de réfléchir. Du coup, le lecteur se prend de sympathie pour cette demoiselle qui refuse de se conformer au schéma déjà tout prêt de son futur proche, sans pour autant tomber dans le cliché du rebelle sans cause. Il apprécie l'implication des artistes que ce soit Alberto Albuquerque malgré quelques maladresses pour les visages ou Victor Ibáñez pour des dessins minutieux sans être surchargés et qui savent intégrer quelques visuels mémorables. Le lecteur a conscience que cette version des X-Men (revenus du passé) a fait son temps, mais aussi que les auteurs sont bien déterminés à faire exister jeune Jean Grey pendant le temps qui lui reste. 4 étoiles pour un récit touchant, même s'il est parfois alourdi par les exigences éditoriales propres à un univers partagé.
Commenter  J’apprécie          50
Spider-Woman, tome 2 : New Duds

Ce tome fait suite à Spider-verse (épisodes 1 à 4) qu'il n'est pas indispensable d'avoir lu avant. Il contient les épisodes 5 à 10, initialement parus en 2015 écrits par Denis Hopeless, dessinés Javier Rodriguez et encrés par Alvaro Lopez pour les épisodes 5 à 9. L'épisode 10 a été dessiné et encré par Natacha Bustos. La mise en couleurs a été assurée par Javier Rodriguez (épisodes 5 & 6), Muntsa Vicente (épisodes 7 à 9), et Vero Gandini (épisode 10). Il s'agit du deuxième et dernier tome de la série qui s'est arrêtée pour cause de crossover généralisé Secret Wars version 2015, par Jonathan Hickman & Esad Ribic. Après cet événement, la série a recommencé avec un numéro 1 (voir Spider-Woman 1) par Hopeless, Rodriguez et Lopez.



-

- Épisodes 5 à 8 - Jessica Drew a donc décidé d'abandonner les Avengers pour revenir à une vie plus ordinaire. Tant qu'elle y ait, elle a également changé de costume, pour quelque chose de plus urbain. Circulant à moto à New York, elle assiste à l'agression d'une jeune femme par un type en armure. Elle intervient, et comme aucune bonne action ne peut rester impunie, elle finit en prison, où vient la récupérer Ben Urich. Il lui demande l'aider sur une affaire impliquant des supercriminels de troisième zone (Mauler, Señor Suerte et Big Wheel). Bien sûr elle refuse, jusqu'à ce qu'elle croise Porcupine (Roger Gocking) sur sa route.



Le début du premier épisode est des plus sympathiques. Denis Hopeless donne accès aux pensées de Jessica Drew par le biais de cellules de texte concises. Elle se récite ses nouvelles motivations, sa volonté de revenir à une vie normale, plus proche du commun des mortels, de s'éloigner des menaces galactiques, et des individus bardés de superpouvoirs tous plus pyrotechniques. Avec une certaine forme malicieuse, le scénariste s'attèle à cette tâche, d'abord en faisant intervenir Spider-Woman dans un simple crime de rue, puis en la mettant en cellule à jouer à mimer des titres de films avec les autres prisonniers, puis en la montrant abattre un mur de son appartement (à main nue quand même).



Bien sûr le lecteur pense à l'approche de Matt Fraction & David Aja pour Hawkeye (à commencer par My life as a weapon), ou à celle de de Nick Spencer & Steve Lieber pour les ennemis de second ordre de Spider-Man, dans Superior foes of Spider-Man (à commencer par Getting the band back together). Il pense également à la version de She-Hulk par Charles Soule et Javier Pulido (voir Disorderly conduct, mais avec une composante superhéros moins forte.



Cependant ce tome ne baigne ni dans la dérision sophistiquée d'Hawkeye, ni dans la moquerie du gang de perdants des Superior Foes. Jessica Drew apparaît comme une jeune femme bien équilibrée, volontaire, sans être têtue, capable de reconnaître quand elle a besoin d'aide. Son changement de costume accompagne son changement de vie de manière naturelle, sans en faire une histoire (de chiffons). Javier Rodriguez la dessine sans en faire un objet sexuel, en jouant sur son blouson, pour le représenter ouvert, comme un blouson normal. Il ne la représente pas en vêtement civil (à part dans l'épisode 7, où elle roule son costume de manière à ce qu'il prenne la forme d'un sac rouge avec un triangle jaune, pas très discret), et ses drôles de bottines empêchent à sa tenue de ressembler à une tenue de ville un peu sportive. Les dessins montrent une réalité très prosaïque (en dehors des supercriminels, et d'un gadget technologique futuriste). Les personnages secondaires ont des morphologies normales et variées, ainsi que leur tenue vestimentaire.



En suivant les pas de Jessica Drew, le lecteur observe des endroits normaux, au rendu légèrement simplifiés (pas de photoréalisme), mais avec une bonne densité d'information visuelle. Il apprécie l'ambiance de la ruelle newyorkaise. La cellule est un peu trop propre sur elle. Le commissariat est fonctionnel, avec un beau carrelage, inattendu. L'appartement de Jessica Drew est bien arrangé, très accueillant dans sa banalité. Les cases respirent plus quand l'histoire s'éloigne de New York, pour aller vers une petite bourgade. Le lecteur apprécie le caractère concret et plausible d'une station-service, ou encore l'impression de communauté qui se dégage d'une petite ville.



Rodriguez représente les affrontements physiques avec la même forme de réalisme, sans chercher à en mettre plein la vue, sans mettre en avant des effets pyrotechniques à couper le souffle. Son registre graphique est en cohérence avec la nature du récit. Après les combats, le lecteur peut voir les hématomes sur les personnages, preuve qu'ils ne sont ni indestructibles, ni à l'épreuve de tout. L'artiste participe à ramener Spider-Woman dans une réalité plus proche de celle du lecteur. Les postures de Roger Gocking montrent qu'il ne sait plus très bien quelle contenance adopter au fur et à mesure que les événements le dépassent de plus en plus. Il représente de manière littérale les criminels de troisième zone, Kangaroo (Brian Hibbs) et son armure idiote, Big Wheel (Jackson Weele), ou encore Señor Suerte (Ramon Garcia et sa roue idiote sur le torse). Enfin il dessine des alpagas très surpris de se retrouver dans cette histoire.



Denis Hopeless donne une direction différente à la série, avec une Jessica Drew ayant perdu la magnificence qu'elle arborait sous les crayons de Greg Land dans le premier épisode. Elle a conservé son pouvoir de planer, sa force au-dessus de la normale, et ses bio-aiguillons. Par contre elle ne semble plus être capable d'influencer les émotions des individus par l'émission de phéromones. Dans un premier temps, le lecteur a l'impression que le scénariste pioche parmi les supercriminels de troisième zone pour se simplifier la vie, avec des opposants bon marché. Son impression est renforcée avec ce vol de coffre-fort plein de billets qui semble sortir des années 1970.



Néanmoins la personnalité de Jessica Drew est sympathique. Elle n'est pas infaillible et elle accepte l'aide des autres. Elle reconnaît de bon cœur s'être fait manipuler par Ben Urich. Lorsque le lecteur découvre le fond de l'enquête, il constate que le scénariste aborde un sujet grave sous des dehors détendus, avec une certaine justesse. Cette première histoire prend une direction opposée à celle du premier tome, et les auteurs réussissent leur virage avec une narration personnelle, décrispée, sans être désinvolte pour autant. 5 étoiles.



-

- Épisodes 9 & 10 - Toujours flanquée de Ben Urich et de Roger Gocking (Porcupine), Jessica Drew a résolu quelques cas de la pile d'Urich, et le suivant les amène à Dodge City où ils sont accueillis de manière brutale par les habitants et le shérif. Quelques temps plus tard, Spider-Woman est réquisitionné manu militari par Black Widow du fait d'une catastrophe planétaire.



À l'approche de Secret Wars version 2015, par Jonathan Hickman & Esad Ribic, les auteurs doivent ranger leur jouet pour laisser la place à l'événement omniprésent. Ils choisissent un compromis : Jessica Drew et consorts poursuivent leurs enquêtes dans l'Amérique provinciale, avec une mention des événements dans le dernier épisode. Denis Hopeless est en verve pour le début avec une collection de 3 cas réglés en 2 cases chacun, avant de passer au plat de résistance. En pleine campagne, Jessica Drew, Roger Gocking et Ben Urich font face à des habitants franchement hostiles, à proximité d'un abattoir pour bovins.



Les dessins restent réalistes, avec une mise en scène flirtant avec les poncifs du genre petite ville pas si tranquille, et un bel usage des aplats de noir. L'épisode 10 dessiné par Natcha Bustos reste dans le même registre graphique, en perdant un peu de nuance dans les expressions des visages, et dans la personnalité des plans de chaque case. L'ambiance provinciale transparaît bien dans les dessins.



Au bout de quelques pages, le lecteur ressent que Denis Hopeless a insensiblement déplacé le curseur de son récit. Le thème de fond est absent, et la narration flirte avec la parodie à plusieurs endroits (parodie de western, parodie de film d'horreur, etc.). Le lien avec le monde des superhéros (le temps de 3 pages) apparaît artificiel et superflu. Le lecteur se dit que le cœur n'y est pas vraiment. 3 étoiles pour une déconvenue après la bonne histoire de la première partie.
Commenter  J’apprécie          50
Cable and X-Force 1: Wanted

Ce tome contient une introduction de 8 pages extraites de "Marvel NOW! point one", ainsi que les épisodes 1 à 5 de la série "Cable and X-Force", parus en 2012/2013. Le scénario est de Dennis Hopeless, les dessins et encrages de Salvador Larroca, et la mise en couleurs de Frank d'Armata (sauf l'introduction dessinée par Gabriel Hernandez Walta).



Introduction - Forge a découvert une machine dans un endroit qu'il ne parvient pas à situer. Il la répare, et Cable apparaît lui demandant de l'aide. Épisodes 1 à 5 - Dans un futur très proche, l'équipe X-Force (composée de Cable, Colossus, Domino et Doctor Nemesis) a mis à sac une usine. Ils en sortent et se trouvent face à Havok et son équipe Uncanny Avengers qui leur demandent des comptes. Ils s'enfuient. Comment en sont-ils arrivés là ? Plusieurs jours auparavant, Cable a recruté ces mutants parce qu'il est assailli de céphalées pendant lesquelles il a des flashs de catastrophes futures. Son objectif est de tout faire pour éviter ces catastrophes, avec l'aide de son équipe. Il lui faut aussi affronter Hope Summers, sa fille adoptive, peu satisfaite de son sort. Ensemble ils doivent stopper une manifestation du virus technorganique, puis mettre un terme aux manipulations génétiques de Teresa Payton.



Après Avengers Vs. X-Men (en abrégé AvX), l'éditeur Marvel Comics lance l'opération baptisée "Marvel NOW", avec le redémarrage de la plupart de ses séries, y compris celles consacrées aux mutants (seule Wolverine & the X-Men y a échappé). C'est ainsi qu'apparaissent les All new X-Men (en commençant par Yesterday's X-men) et les Uncanny X-Men (en commençant par Revolution) toutes les 2 scénarisées par Brian Michael Bendis, 1 série consacrée à Legion, le fils de Charles Xavier (en commençant par Prodigal), 2 nouvelles séries de Wolverine, et même une série hybride mêlant Avengers et Mutant intitulée "Uncanny Avengers" (en commençant par The red shadow). X-Force a droit à 2 séries différentes : Uncanny X-Force de Sam Humphries (commençant par Bishop takes queen), et celle-ci.



Quand le lecteur voit le nom de Cable, il s'attend à une forme de récit d'action vaguement paramilitaire, et traversé par des paradoxes temporels (Nathan Summers étant le fils de Scott Summers et Madelyne Pryor, envoyé dans le futur pour être élevé par Rachel Summers). Quand il voit le nom de X-Force, il s'attend à une forme de récit où la sanction pour les criminels est sanglante, avec une équipe composée de mutants capables de tuer. Coté paramilitaire, Dennis Hopeless fait le nécessaire. Cable organise son équipe en un groupe d'assaut d'élite dont les capacités et superpouvoirs permettent d'effectuer des frappes chirurgicales de haut vol. Le lecteur peut ainsi les suivre pendant 2 missions de ce type. Hopeless respecte également la particularité que X-Force agit en marge des équipes officielles de mutants (et bien sûr des Avengers). C'est indiqué dès la séquence d'ouverture : du fait d'une de leur opération secrète, ils se sont attirés l'opprobre des Avengers.



Coté voyages dans le temps (essentiellement vers le futur), le lien est pour l'instant plus ténu, avec uniquement ces flashs de préscience dont l'origine reste inexpliquée. Il reste donc les personnages pour apporter de la substance au récit. Forge était apparu la dernière fois dans Ghost Box où il était en proie à une crise de folie qui l'avait basculer du coté obscur. Le lecteur a donc un peu de mal à éprouver de l'empathie pour ce personnage dépourvu de personnalité, à l'histoire brouillée, à voir ce qu'Hopeless en fera dans les épisodes à venir. Doctor Nemesis (James Bradley, de retour de X-Club) ne sert qu'à apporter un peu d'humour par son attitude psychorigide. Il reste donc Domino dont les actions ne manquent pas de panache et de franchise, même si là encore elle sert plus de faire valoir. Comme le titre le laisse supposer, Cable dispose de plus de cases qui lui sont dévolues, que les autres. Hopeless fait bien passer son caractère décidé, décideur (= un meneur d'hommes), et prêt à se sacrifier. Il ne peut pas échapper à la nécessité de gérer ses relations avec Hope Summers dont Marvel ne semble plus savoir quoi faire après AvX. D'un coté il est agréable de retrouver Cable dans une attitude proactive ; de l'autre la seule scène vraiment originale est sa réaction face à l'apparition inopinée d'une version de Luther Manning. La bonne surprise réside dans le comportement et les réactions de Piotr Rasputin, adulte et miné par le doute.



Cette nouvelle série est également l'occasion de retrouver Salvador Larroca et Frank d'Armata après leur travail singulier sur la série Iron Man (en commençant par The five nightmares). Le lecteur reconnaît facilement son style et sa mise en page. Il utilise majoritairement une disposition de 5 cases de la largeur de la page, disposées en colonnes, donnant l'impression d'un écran large pour une aventure plus grande. Ses dessins sont un peu moins épurés que ceux pour la série "Iron Man", ce qui donne plus de présence aux personnages et au décor. Il réussit de superbes séquences telles le bateau de plaisance s'échouant sur la plage, ou Cable à moto, à la tête d'une meute de motards sur une route en plein désert. La technologie futuriste est bien retranscrite, et les séquences d'infiltration rendent bien compte du danger et de la difficulté. Par contre, il a plus de mal à convaincre lorsque la série use cantonne dans le registre d'utilisation de superpouvoirs.



Ce premier tome n'est pas désagréable à lire, mais il manque un peu de substance au niveau des personnages pour vraiment accrocher le lecteur. Le tome suivant permettra de savoir si Dennis Hopeless a conçu une intrigue qui tient la route, et si Salvador Larroca réussira à développer une ambiance spécifique pour cette série.
Commenter  J’apprécie          50
Avengers Arena, tome 1 : Kill or Die

Ce tome est le premier de 3, d'une série mettant en scène de jeunes superhéros de l'univers partagé Marvel. Il n'est pas nécessaire de disposer de connaissances préalables sur eux pour apprécier et comprendre le récit. Ce tome comprend les épisodes 1 à 6, initialement parus en 2013, écrits par Denis Hopeless, dessinés et encrés par Kev Walker (épisodes 1 à 3, 5 et 6), et par Alessandro Vitti (épisode 4) avec une mise en couleurs réalisée par Frank Martin. Les couvertures ont été réalisées par Dave Johnson (épisode 1, 4, 5), Chris Bachalo & Tim Townsend (épisode 2), Greg Horn (épisode 3) et Mike del Mundo (épisode 6).



Au jour 29, Hazmat (Jennifer Takeda) se retrouve face à X-23 (Laura Kinney) qui se jette sur elle toutes griffes dehors, dans une forêt. Elle riposte avec des décharges d'énergie verte, brûlant grièvement X-23, la peau étant carbonisée et la chair en-dessous brûlée et bouillante par endroit. Au jour 1, Jennifer Takeda était tranquillement dans son lit sur le campus de l'Académie des Avengers, dans les bras de Ken Mack (Mettle). L'instant d'après, eux et quatorze autres jeunes superhéros de l'Académie se sont retrouvés sur une île divisée en 4 secteurs. Arcade s'adresse aux 16 superhéros : Cammi (Camille Benally), Darkhawk (Christopher Powell), Hazmat (Jennifer Takeda), Mettle (Ken Mack), Nico Minoru, Reptil (Humberto Lopez), Juston Seyfert et sa Sentinel, Chase Stein, X-23 (Laura Kinney), Apex (Katy Bashir / Tim Bashir), Nara, Kid Briton (Brian Braddock), Red Raven II (Diana), Death Locket (Rebecca Ryker), Cullen Bloodstone, et Anachronism (Aiden). Il leur parle de son métier : faire mourir des superhéros dans des pièges élaborés. Il ajoute qu'il n'est pas très bien dans sa tête, et que son taux de réussite est proche de zéro, une forme d'échec professionnel.



Arcade a donc choisi de modifier son mode opératoire. Les 16 jeunes gens se trouvent sur une île où ils vont devoir se battre pour leur nourriture, s'ils souhaitent survivre. Bien sûr, leur premier réflexe est d'attaquer à Arcade présent en personne devant eux. Hazmat le bombarde d'une décharge d'énergie à pleine puissance, il l'envoie valdinguer à plusieurs centaines de mètres de distance d'un simple geste de la main. C'est au tour de Darkhawk et Victor Chase Stein de passer à l'attaque. Arcade les met hors d'état de nuire avec la même facilité désinvolte. Il continue à expliquer la situation aux apprentis superhéros, en soulignant qu'ils ne se connaissent pas vraiment les uns les autres, et qu'ils ne peuvent pas accorder leur pleine confiance. Voyant que la situation n'évolue pas, il choisit de faire un exemple pour faire comprendre la gravité de la situation. Il choisit d'exécuter Hazmat sur le champ, pour que tout le monde prenne conscience de la réalité de la situation.



À l'annonce de cette série, le lecteur ne pouvait que constater la nature mercantile et dérivative du projet. Cette histoire d'adolescents coincés sur une île et sommés de s'entretuer pour survivre est une copie conforme de la dynamique du manga Battle Royale (2000-2005) de Masayuki Taguchi et Koushun Takami, lui-même une adaptation du roman Battle Royale (1999) de Kōshun Takami. Par ailleurs, le lancement de cette série suit de peu le succès du film Hunger Games (2012), lui-même adapté du roman Hunger Games (2008) de Suzanne Collins. Si le lecteur a un doute, les responsables éditoriaux lèvent toute ambiguïté avec la couverture des épisodes 1 & 2 qui constituent des hommages appuyés à celles du manga, et celle de l'épisode 3 où un A est en train de brûler, comme sur l'affiche du film. Enfin, en découvrant les superhéros adolescents impliqués, il comprend également qu'il s'agit d'un moyen bien pratique pour les responsables éditoriaux de recaser les personnages de la série Avengers Academy, elle-même reprenant des personnages de séries précédentes. Autant dire que cette série concentre beaucoup d'artifices commerciaux, ce qui obère d'autant la possibilité d'une histoire intéressante, se démarquant des références écrasantes à partir desquelles elle a été fabriquée de toute pièce.



Dennis Hopeless ne perd donc pas de temps à exposer ce que le lecteur a déjà compris : toute la dynamique de la série est exposée en 1 épisode, et Arcade donne le ton en tuant de sang-froid l'un des superhéros, devant tous les autres. Il doit aussi devancer le lecteur qui sait très bien que le scénariste n'aura pas le droit de tuer des personnages établis. Il intègre donc 6 personnages créés spécialement pour cette série : Anachronism, Apex, Bloodstone, Kid Briton, Nara, Death Locket. Les 5 premiers appartiennent à l'Académie Braddock. Hopeless s'est donc servi dans l'univers partagé Marvel pour imaginer une académie fondée par Brian Braddock (Captain Britain), assez logique dans l'idée, même si ce n'est pas très original. D'ailleurs, Anachronism évoque d'emblée un guerrier celte, une sorte de variation affadie sur Sláine de Pat Mills. Dans le même ordre d'idée, Death Locket (très joli jeu de mots sur la féminisation de Deahtlok) est également une variation assez basique sur le personnage de Deathlock (Luther Manning). Donc tout est en place pour un carnage forcément progressif, un terrain de jeu (ou plutôt un champ de bataille), un maître du jeu venant s'assurer que la situation soit intenable, des nouveaux personnages pouvant être sacrifiés à loisir. Bien sûr, Hopeless commence par éliminer un personnage établi. Et toc !



L'attention et l'intérêt du lecteur sont donc en éveil du fait de l'effet de surprise, ainsi que par le rythme rapide du récit. Ce rythme est également entretenu par Kev Walker qui réalise des dessins assez épurés, sans s'appesantir sur les détails. Ils présentent quand même un rendu consistant grâce à la mise en couleurs dense et riche de Frank Martin. Il utilise les variations de nuances d'une teinte pour sculpter les décors un peu vides, pour donner de la texture à la neige ou à la lave, pour rehausser le relief des surfaces, pour installer des ambiances avec une teinte principale, pour ajouter des effets spéciaux lors de l'utilisation des superpouvoirs pyrotechniques. Du coup, cela suffit pour que le lecteur se laisse emporter par les dessins. Walker s'inspire un peu des mangas pour les visages des personnages, tirant profit d'une influence bien assimilée. Les visages des adolescents apparaissent jeunes, ce qui est cohérent avec leur âge. Le langage corporel est adapté à leur âge : allant de l'individu les bras ballant ne sachant pas quoi faire devant une situation, à un engagement total et sans retenu dans l'action. Les expressions des visages montrent des sentiments et des émotions assez vifs, sans le bénéfice de la gestion qui vient avec les années d'expérience.



Bien sûr, le lecteur est également venu pour le spectacle des affrontements, tout en sachant qu'une série tout public comme celle-là ne peut pas donner dans le gore, ou pire. Kev Walker & Frank Martin se complètent à merveille pour montrer la soudaineté de l'attaque de X-23 sur Hazmat, la rapidité de la riposte de cette dernière, les chairs brûlées de X-23 (ah oui, quand même), l'explosion du corps de la victime d'Arcade à la fin du premier épisode, les sauts d'une cime de sapin enneigé à une autre par Camille Benally (un personnage inattendu en provenance de la minisérie Drax de 2005, par Keith Gifffen & Mitch Breitweiser), X-23 surgissant de la neige sous laquelle elle a été ensevelie, Cullen Bloodstone et Aiden tombant dans un cours d'eau depuis une falaise, ou encore un superhéros mourant la tête arrachée de son corps. Sous des dehors de pages un peu légères en information visuelle, le dessinateur fait preuve d'un sens du découpage et du montage impressionnant. Les plans de prises de vue et les constructions de page (taille et disposition des cases) impulsent un rythme au récit, et font ressortir avec efficacité la force des séquences. C'est flagrant quand le lecteur compare ces pages avec celles dessinées par Alessandro Vitti pour l'épisode 4. Ce dessinateur se montre plus précis dans le degré de représentation, mais moins efficace dans la narration visuelle, et plus convenu dans les prises de vue, avec beaucoup plus de gros plans sur les personnages.



Le lecteur se retrouve donc transporté dans une intrigue rapide, par une narration visuelle entraînante et rythmée. Tout en ayant à l'esprit toutes les contraintes qui pèsent sur le scénariste et donc qui limitent les possibilités de l'intrigue, il éprouve régulièrement des surprises. Effectivement, Hopeless fait tout pour repousser à plus tard la prochaine mort. Mais il ne meuble pas à proprement parler. Il introduit l'idée d'un meurtrier parmi les 16 adolescents, tout en laissant planer un doute sur une possible manipulation du suspect par un autre adolescent. Il prend le temps d'étoffer un peu l'histoire personnelle des petits nouveaux créés pour la série, à la fois avec des éléments originaux, à la fois en s'appuyant sur des éléments déjà établis de l'univers partagé Marvel. Il sait intégrer de manière naturelle des références sur l'histoire personnelle des personnages préexistants, sans les marteler, les incluant de manière organique dans les conversations. Il fait savamment monter la tension et le suspense au fil de ce premier tiers du récit, progressant vers des affrontements inéluctables, prenant le temps de les préparer en montrant la constitution des antagonismes, sur la base de la personnalité des personnages.



Le lecteur sait par avance ce qu'il va lire : une variation édulcorée sur le principe de Battle Royale, mais avec des personnages que le scénariste n'a pas le droit de tuer, et avec une narration graphique tout public parce que ce n'est pas un comics pour adulte. Dennis Hopeless & Kev Walker réussissent à respecter toutes les contraintes de cet exercice de style, et à créer des plages de liberté, surprenant le lecteur, racontant un récit rapide sans être épileptique, mettant en scène une distribution importante de personnages sans qu'ils n'en deviennent interchangeables, ou réduits à leur costume et à leur pouvoir. Le lecteur n'a qu'une hâte : c'est de découvrir la suite.
Commenter  J’apprécie          40
Jean Grey, tome 1 : Nightmare Fuel

Ce tome fait suite à la série All new X-Men qui était écrite par Dennis Hopeless et qui suivait les aventures des jeunes X-Men, rapatriés du passé par Brian Michael Bendis dans Yesterday's X-Men. Il comprend les épisodes 1 à 6 de la série, initialement parus en 2017, écrits par Dennis Hopeless, dessinés et encrés par Victor Ibánez (épisodes 1 à 3, avec un découpage réalisé par Al Barrionuevo pour le 3), Harvey Tolibao (épisode 4), Anthony Piper (épisode 5), Paul Davidson (épisode 6). La mise en couleurs a été réalisée par Jay David Ramos, avec l'aide de Chris Sotomayor pour l'épisode 2 et de Dono Sanchez-Alamara pour les épisodes 3 & 4. Les couvertures ont été réalisées par David Yardin.



La jeune Jean Grey venue du passé effectue un bref bilan de qui elle n'est pas : elle n'a jamais été habitée par la Force Phénix, elle n'est pas devenue Dark Phoenix, elle n'est pas morte dans les bras de Cyclops, il ne l'a pas trompée avec Emma Frost. Au temps présent elle est en train de prendre un bol de ramen à Kyoto, où elle est arrivée par téléportation grâce à Pickles (un bamf, un diablotin issu d'une race infernale). Elle réfléchit à sa situation d'individu déplacé à une époque qui n'est pas la sienne, et aux 4 autres jeunes X-Men déplacés avec elle. Sa réflexion et sa dégustation sont interrompues par 3 des Démolisseurs (Wrecker, Thunderball et Piledriver) qui sont en train d'essayer de piller un fourgon de transport de fonds. Jean Grey ne voit pas comment faire si ce n'est intervenir pour essayer de les arrêter avant qu'ils n'occasionnent des dommages collatéraux.



Bien sûr, Jean Grey se heurte à forte partie. Il s'agit d'un groupe de criminels qui a réussi à en remontrer à Thor. Elle réussit à tenir bon, mais elle se rend compte que ses attaques provoquent ce qu'elle voulait éviter : des dégâts matériels et la mise en danger des civils. Elle finit par coincer Piledriver dans un parking souterrain, tout en ignorant une voix qui s'immisce à plusieurs reprises dans sa tête sans qu'elle n'arrive à savoir d'où elle vient. Alors qu'elle s'apprête à l'assommer, la Force Phénix lui apparaît sous la forme d'un oiseau de feu. Une fois rentrée à l'établissement Charles Xavier, elle décide de se mettre à la recherche d'individus ayant déjà été habités par la Force Phénix, comme Hope Summers et Namor.



En 2012, dans la série All-new X-Men, Hank McCoy a une drôle d'idée : aller chercher les jeunes X-Men dans le passé, les ramener dans le présent, pour contrebalancer le cynisme et le défaitisme des X-Men (plus particulièrement de Cyclops) usés par les combats, et les victoires à la Pyrrhus. Il apparaît un temps que la logique de la coexistence des versions jeunes et plus âgées d'un même personnage puisse s'expliquer par le fait que les jeunes viennent d'un passé alternatif, ce qui sera confirmé dans la deuxième série All-new X-Men écrite par Dennis Hopeless. Ne sachant pas de quel univers alternatif ils viennent, il ne reste plus aux tout nouveaux X-Men qu'à s'installer dans le temps présent des X-Men originaux. Le changement d'époque leur a fait vivre des événements différents des X-Men originaux, et a en particulier provoqué l'émergence prématurée des pouvoirs de Jena Grey. Celle-ci se rend bien compte qu'elle va devoir à plus ou moins court terme déterminer si elle est destinée à recevoir la Force Phénix, ou si sa vie pourra être différente. Dennis Hopeless a donc sa lettre de mission toute écrite, il ne lui reste plus qu'à continuer à étoffer le personnage pour qu'il justifie son existence en devenant autonome du modèle original.



La couverture indique tout de suite au lecteur que le scénariste n'a pas d'autre choix que de confronter le personnage à la Force Phénix, peut-être avec un retour prévu de ladite Force, ou de la Jean Grey original dans les plannings de parution éditoriaux. Évidemment si le lecteur est opposé à priori à l'existence de la jeune Jean Grey et à une nouvelle utilisation de la Force Phénix, il passe son chemin sans regret, avec un mépris affiché pour ce produit industriel. S'il n'éprouve pas ce dégoût, il peut même trouver pertinent que le scénariste aborde de front cet élément incontournable dans l'histoire personnelle de Jean Grey, quelle que soit sa version. Dennis Hopeless s'était fait remarquer précédemment pour l'honnêteté de sa version de Jessica Drew dans la série Spider-Woman. Le lecteur constate qu'il décrit Jean Grey comme une très jeune femme, une adolescente, ne maîtrisant pas complètement ses pouvoirs, et écrasée par la perspective d'être possédée par une force incontrôlable. Cette entité semblant l'avoir contactée, elle décide de prendre les choses en main et d'anticiper en allant se renseigner auprès de personnes ayant été manipulées par cette entité.



Dennis Hopeless jongle alors avec les étapes de développement de Jean Grey, et avec les éléments de continuité de l'univers partagé Marvel. Jean Grey rencontre de nombreux personnages, à commencer par ceux avec qui elle souhaite discuter, d'abord avec Hope Summers, puis avec Namor, puis encore avec d'autres à découvrir dans ce tome. Au départ, l'exercice est assez compliqué pour le scénariste puisqu'il ne peut que mettre en évidence des coïncidences troublantes, comme les ressemblances entre Jean Grey et Hope Summers, ou encore avec la situation de Rachel Grey, elle aussi déplacée temporelle, mais en provenance du futur. Il n'a visiblement pas les mains libres pour en dire plus sur l'une ou l'autre, ce qui rend ces passages artificiels. L'épisode suivant avec Namor revêt une forme de transition entre ces rencontres obligées, et la suite du tome. D'un côté, le scénariste n'a pas d'autre choix que de mettre ne scène l'un des principaux personnages étant devenu l'hôte de la Force Phénix ; de l'autre côté cette rencontre ne se limite pas à des échanges sur des événements passés majeurs de l'univers partagé Marvel. Namor prend plaisir à faire tourner en bourrique Jean Grey et à la prendre de haut. Cette dernière fait de son mieux pour se montrer héroïque. Cet épisode se termine avec un constat sur la nature de Jean Grey qui n'est pas aussi téléphoné que le lecteur pouvait s'y attendre et qui établit que cette Jean Grey dispose du potentiel nécessaire pour être un personnage autonome, à part entière.



Par la suite, Dennis Hopeless continue donc sur cette base : Jean Grey rencontre d'autres superhéros d'expérience, et elle apprend d'eux à chaque fois, devant supporter la conception très particulière et très différente de la pédagogie de chacun d'eux. Le lecteur finit par éprouver de l'empathie pour cette adolescente bien décidée à ne pas subir un destin tout tracé, à tirer au clair cette histoire de voix dans sa tête et à se préparer pour éviter le pire s'il devait advenir. Pour ces 6 épisodes, les responsables éditoriaux du titre ont donc réussi à affecter un seul dessinateur pour les 3 premiers épisodes (ou presque pour le troisième). Par contre, chacun des 3 autres est mis en image par un dessinateur différent. Le lecteur commence par apprécier les couvertures de David Yardin, la première lorgnant franchement du côté d'Art Adams, les suivantes utilisant des techniques différentes de dessins avec une discrète touche humoristique qui se marie bien avec le caractère enjoué de Jean Grey, malgré ses craintes pour son avenir.



Chacun des 4 dessinateurs réalise des pages en embrassant les conventions spécifiques aux récits de superhéros : costumes moulants aux couleurs vives (avec une mention particulière pour le costume rétrograde de Rachel Grey sous le nom de Prestige), des scènes d'action qui en jettent et des effets spéciaux à la couleur qui viennent compléter les dessins. Victor Ibánez se montre le dessinateur réalisant le plus de détails, que ce soit à Kyoto, sur le site où se trouve Hope Summers, ou sous l'océan avec Namor. Il s'économise un peu sur les décors pendant les scènes de combat. Il ne faut pas attendre une très grande variété dans les décors sous-marins ou une grande exactitude dans pour la faune sous-marine. De la même manière, le combat à Kyoto donne l'impression qu'il ne disposait que d'une ou deux photographies du site. Il n'exagère quasiment pas la morphologie de Jean Grey qui conserve une silhouette fine et élancée. Il réussit à trouver des solutions graphiques pour le troisième épisode qui constitue surtout un long dialogue entre Jean et Namor, avec un combat prétexte contre un gros monstre pour apporter le quota d'action.



Les dessins d'Harvey Talibao reposent sur un détourage plus acéré que celui de Victor Ibánez, avec un niveau de détails très fluctuant en fonction des éléments dessinés, mais suffisant pour donner corps au superhéros que Jean Grey est allé chercher dans un endroit inattendu, ainsi qu'au combat dans une étrange taverne. À nouveau le scénario d'Hopeless repose sur un combat prétexte, pour servir de support à la discussion entre Jean et son interlocuteur avec une nouvelle leçon appliquée sous une forme très personnelle. Le lecteur passe ensuite à une nouvelle leçon à Madripoor avec un autre héros, et des dessins plus épurés. Ils racontent bien l'histoire et la forme légère de sarcasme planant entre maître et élève, mais ils ne donnent pas beaucoup de consistance aux lieux ou aux personnages. Anthony Piper n'arrive pas à rendre visuellement mémorable cette leçon dont la forme sort pourtant de l'ordinaire. Enfin, Paul Davidson montre Jean Grey bénéficiant de l'aide d'un autre superhéros qui l'aide à rechercher l'entité qui lui susurre à l'esprit. Les dessins sont plus personnels du fait d'une exagération des morphologies qui relève plus de la déformation anatomique, et de citations visuelles des années 1990. Le résultat n'est qu'à demi convaincant.



Ce premier tome n'est pas le désastre que le lecteur était en droit de craindre. La partie visuelle s'inscrit dans les normes de la production industrielle mensuelle des comics, un peu au-dessus même en ce qui concerne Victor Ibánez, et Harvey Talibao. Chaque dessinateur se révèle en mesure d'introduire un soupçon de fantaisie en phase avec la bonne humeur de Jean Grey. Dennis Hopeless construit son récit sur un fil conducteur simple et pertinent : Jean Grey a pris conscience de l'inéluctabilité de l'arrivée de la Force Phénix dans sa vie, et elle fait tout pour se préparer à ce moment. Le scénariste arrive à la faire exister indépendamment de la Jean Grey originelle. Il n'arrive pas complètement à générer une empathie suffisante pour le lecteur, car il est obligé de privilégier les événements, au détriment de l'état d'esprit et des nuances des émotions de son héroïne. Le lecteur souhaite qu'il soit plus à l'aise dans le tome suivant.
Commenter  J’apprécie          30
Spider-Women

Ce tome fait suite à Baby talk (épisodes 1 à 5 de la série Spider-Woman), Sinister (épisodes 1 à 6 de la série Silk) et Greater power (épisodes 1 à 6 de la série Spider-Gwen). Il comprend les épisodes 7 & 8 de Silk, 7 & 8 de Spider-Gwen, 6 & 7 de Spider-Woman, et Alpha et Omega de Spider-Women, initialement parus en 2016. L'histoire a été conçue par Robbie Thompson, Jason Latour et Dennis Hopeless. Les auteurs des différents épisodes sont détaillés en fin de commentaire.



Sur la Terre alternative référencée 65, Spider-Woman (Gwen Stacy, appelée Spider-Gwen pour différencier sa série) termine de se battre contre 2 cambrioleurs, puis ouvre un portail pour se rendre sur la Terre principale (616), sans se rendre compte qu'elle a été observée par un mystérieux individu cagoulé et armé. Sur la Terre 616, elle retrouve Cindy Moon (Silk). En civil, elles se rendent à l'appartement de Jessica Drew (Spider-Woman) un peu en désordre. Cette dernière attend Roger Gocking (Porcupine) qui doit assurer la mission de babysitteur pour le nouveau-né Gerry (le bébé de Jessica). Une fois que tout est prêt, elles se rendent sur la Terre 65 pour une sortie entre copines, à commencer par un repas. Alors qu'elles sont attablées, elles aperçoivent le Super-Adaptoid (version Terre 65) en train de semer la panique dans la rue.



Les 3 Spider-Women interviennent. Alors qu'elles cherchent comment venir à bout de leur adversaire, un mystérieux individu cagoulé et armé en profite pour fouiller leurs sacs qu'elles ont laissés sur le toit d'un immeuble voisin, et leur barboter le dispositif qui leur permet de passer d'une Terre à une autre. Il travaille pour une organisation appelée SILK, dirigée par Cindy Moon (surnommée Cindy-65). Il ne reste plus qu'aux 3 Spider-Women à s'acheter des téléphones pour être sûres de rester en contact, et à se mettre à la recherche d'une solution pour que Jessica Drew et Cindy Moon puissent regagner leur réalité d'origine.



Lentement mais sûrement, l'éditeur Marvel essaye de développer la franchise Spider-Man en introduisant de nouveaux personnages capables de justifier une série mensuelle avec des chiffres de vente suffisant. À l'occasion de Original Sin, les lecteurs ont appris l'existence de Cindy Moon. Puis à l'occasion de Spider-verse, ils ont manifesté leur intérêt pour Spider-Gwen (qui en fait porte le nom de code de Spider-Woman, mais sur la Terre 65). La logique commerciale voulait que tôt ou tard l'éditeur consolide les liens entre ces 3 séries par un crossover. A priori le lecteur n'en attend pas grande chose parce que les séries Spider-Gwen et Silk ont bien du mal à nourrir suffisamment les histoires personnelles de ces jeunes filles pour qu'elles dépassent leur statut de produit dérivé. En outre, l'éditeur pratique une politique tarifaire un peu dissuasive, en ayant fixé le prix de ce tome à $29.99 pour 8 épisodes.



Pourtant, passé la scène introductive, le lecteur apprécie immédiatement le ton des relations entre ces 3 femmes. Les auteurs positionnent Jessica Drew comme la plus âgée (ce qui est normale vu qu'elle est mère), et comme celle ayant le plus d'expérience. Elle ne bassine pas les 2 autres avec des recommandations à n'en plus finir, mais Cindy et Gwen n'hésitent pas à lui demander conseil, ayant confiance dans son expérience plus importante. Le lecteur peut aussi retrouver la patte de Dennis Hopeless (le scénariste de la série Spider-Woman) avec des remarques sur la responsabilité de mère de Jessica, son sentiment de culpabilité à s'éloigner de son nouveau-né, son inquiétude quant à la capacité de Roger de bien s'en occuper, la nécessité de tirer son lait à 1 ou 2 reprises (avec les mimiques rigolotes de Cindy et Gwen en réaction à cette contrainte), son assurance teintée d'un soupçon d'autodérision discrète.



Même s'il s'agit d'un crossover, les auteurs savent aussi faire ressortir la personnalité et les motivations des 2 autres araignées. Elles se conduisent toutes les 2 comme de jeunes adultes, avec des réactions un peu plus gamines du fait de la présence d'une adulte plus âgée, un aspect bien vu de la dynamique de ce trio. Les contraintes d'un crossover font que ce n'est pas le lieu pour les auteurs de développer les intrigues en cours dans les séries mensuelles, ou de se lancer dans l'analyse minutieuse de leur profil psychologique. Néanmoins comme cette histoire ne met en scène que 3 superhéroïnes (par comparaison avec des crossovers rassemblant des superhéros par dizaine), chaque scénariste tour à tour peut faire ressortir les particularités de son héroïne. Gwen Stacy est celle qui reste le plus en retrait. Elle a droit à une séquence au cours de laquelle elle est en retard pour les répétitions avec son groupe, et une autre où elle est reconnaissante du soutien de son père (séquences déjà répétitives par rapport au contenu de sa propre série,).



Du fait de la nature de l'intrigue, Cindy Moon bénéficie de plus de temps d'exposition. Les auteurs jouent intelligemment sur la relation avec la criminelle du récit : Cindy-65, c’est-à-dire une version alternative de Cindy Moon (Silk). Ils assument la logique de cette situation en montrant que cela a pour conséquence de faire prendre conscience à Cindy-616 que ses parents doivent avoir leur contrepartie sur cette Terre 65. Robbie Thompson profite des 2 épisodes de la série Silk pour montrer la réaction de J. Jonah Jameson aux actions de Silk, ainsi que pour apporter du grain à moudre dans la relation entre Silk et Black Cat (Felicia Hardy), et entre Silk et Mockingbird (Bobby Morse). C'est lui qui tire le meilleur parti de ce récit pour alimenter les intrigues de la série mensuelle.



Le lecteur apprécie donc la personnalité de ces 3 femmes, ainsi que la chaleur humaine qui émane de leurs interactions, d'autant plus qu'il ne s'agit pas de 3 personnages interchangeables. Il se laisse porter leur amitié, leur gentille prévenance entre elles, et l'originalité de la situation. Il a bien compris que les scénaristes pouvaient s'amuser dans un mouvement de yoyo en passant d'une Terre (616) à l'autre (65). Mais la réaction de Silk et Spider-Gwen produit un effet original. Pour elles, ce passage d'une réalité à une autre relève en fait d'un voyage juste un peu particulier, mais sans rien de traumatisant. Elles acceptent comme un fait établi qu'il existe des déclinaisons d'elles-mêmes ayant suivi des chemins de vie différents en fonction des circonstances (ce à quoi elles avaient déjà été confrontées dans Spider-verse). Leur jeunesse leur a permis de s'adapter à cette situation, à une forme de multiplicité de l'individu en fonction des circonstances.



Dans un premier temps, le lecteur se fait la remarque que les scénaristes ne se sont pas trop foulés en choisissant Cindy-6 comme criminelle pour leur récit, mais il apparaît que ce choix est assumé et réfléchi. Il participe à nouveau à l'idée que l'individu est construit par les circonstances, autant si ce n'est plus que par sa personnalité. En outre ce choix est cohérent avec Spider-verse puisqu'en n'ayant pas de pouvoir, elle ne pouvait devenir la cible de la famille de Morlun. En outre les 3 scénaristes ont trouvé un motif original pour que Cindy-65 puisse souhaiter écarter les gêneuses et avoir accès aux ressources de la Terre 616 (du fait du décalage de technologie entre les terres 616 et 65).



Afin de produire cette histoire en un temps court, les responsables éditoriaux ont donc réparti la tâche de mise en images sur 5 artistes différents. C'est une pratique habituelle dans les comics, quand le crossover lie ensemble plusieurs séries. Ils dessinent tous avec une approche descriptive, en respectant les caractéristiques de chaque endroit et les costumes de chaque personnage ; il n'y a donc pas de solution de continuité en passant d'un épisode à un autre. Vanessa del Rey délimite des contours avec un trait très fin et cassant, mais en ajoutant des zones de noir charbonneux. Le résultat donne une ambiance un peu sombre pour un épisode qui aurait gagné à être plus lumineux.



Pour la série Spider-Gwen, les dessins de Bengal apporte un côté plus enjoué, avec des expressions de visage plus franches et plus souriantes, ce qui est en cohérence avec l'âge de Gwen et Cindy. Il intègre quelques effets qui rappellent le côté pop de cet environnement qu'est la Terre 65. Sous son crayon, les scènes d'action disposent de belles qualités cinétiques. Pour la série Silk, Tana Ford réalise des dessins avec des traits de contour plus appuyés et un peu sinueux. Le niveau descriptif est satisfaisant, sauf lors des scènes d'affrontement pendant lesquelles les arrière-plans tendent à disparaître. La mise en couleurs d'Ian Herring est plus sombre que celle de Rico Renzi pour les épisodes de Spider-Gwen, ce qui est cohérent avec le récit puisque les enjeux sont plus inquiétants pour Silk. Il travaille plus sur les nuances pour donner du volume aux surfaces.



Pour la série Spider-Woman, les dessins de Joelle Jones sont d'un bon niveau descriptif, avec des traits précis et fins, et un grand soin apporté aux décors et aux volumes des pièces. Ils apparaissent plus sophistiqués et domestiqués que les précédents, ce qui est également cohérent avec la maturité plus importante de Jessica Drew. Pour le numéro oméga, Nico Leon utilise un tait très fin pour détourer les éléments, avec une simplification des décors, évoquant les mangas d'action, ou les dessins animés d'action. Le résultat est vivant, avec une impression d'être destiné à un lectorat plus jeune.



Contre toute attente, et malgré une politique éditoriale défavorable, le lecteur apprécie cette histoire réunissant les 3 séries dédiées à des superhéroïnes arborant le totem de l'araignée. Les 3 coscénaristes ont imaginé une intrigue originale et cohérente, et ils savent faire passer les personnalités de Gwen, Cindy et Jessica. L'action est spectaculaire, avec quelques moments humoristiques qui font mouche, comme le fait que Jessica ait emmené son matériel pour tirer son lait (ce qui dégoute un peu Cindy et Gwen), ou quand Cindy croise les doigts pour que la lettre K dans l'acronyme SILK ne soit pas liée au verbe tuer (to Kill). Les dessinateurs réalisent un travail de bon niveau, en conservant leur propre sensibilité. Cela aboutit à un récit plaisant à lire, sans être inoubliable. 4 étoiles.



-

- Qui a fait quoi ?



Spider-Women alpha : scénario de Robbie Thompson, dessins et encrage de Vanessa del Ray

Spider-Gwen 7 & 8 : scénario de Jason Latour, dessins et encrage de Bengal

Silk 7 &8 : scénario de Robbie Thompson, dessins et encrage de Tana Ford

Spider-Woman 6 & 7 : scénario de Denis Hopeless, dessins de Joelle Jones, encrage de Jones et Lorenzo Ruggiero

Spider-Women omega : scénario de Dennis Hopeless, dessins et encrage de Nico Leon
Commenter  J’apprécie          30
Spider-Woman, tome 3 : Scare Tactics

Ce tome fait suite à Shifting gears 2: Civil War II (épisodes 8 à 12) qu'il faut avoir lu avant. Il comprend les épisodes 13 à 17, initialement parus en 2017, écrits par Dennis Hopeless, dessinés et encrés par Veronica Fish, avec l'aide d'Andy Fish pour l'encrage des épisodes 16 & 17. La mise en couleurs a été réalisée par Rachelle Rosenberg. C'est le dernier tome de la série.



Spider-Woman (Jessica Drew) est en train de poursuivre Blizzard (Donnie Gill) sur les toits de New York. Il vient de commettre un vol, et elle le rattrape. Dans le même temps, elle s'admoneste intérieurement pour se concentrer sur une tâche à la fois et ne pas penser à son fils Gerry simultanément. Elle rentre chez elle, un peu (dé)trempée, prend une douche, mange un morceau, et promet à Ben Urich (qui s'occupe du nourrisson Gerry) de ne pas faire de remarque à Roger Gocking (Porcupine) qui a dû s'absenter pour une course personnelle. Il s'est rendu dans un bar pour parler avec un boss. Le lendemain, Jessica Drew se rend avec son fils à Hollow Moon, le village qu'elle a découvert dans le tome 1.



Le soir même, Ben Urich et Roger Gocking ont une discussion entre eux sur le toit d'un immeuble, quand Roger est soudainement attaqué par un groupe de supercriminels composé de Beetle (Abner Jenkins), Bruin, Unicorn (Milos Masaryk), Ringer (Keith Kraft), et un autre. Après l'affrontement, Ben Urich va porter la mauvaise nouvelle à Jessica qui est en train de s'occuper de son nourrisson. Elle décide d'enquêter pour savoir ce qui a bien pu valoir à Porcupine, une attaque menée par les sbires de Hobgoblin (Roderick Kinsley). Elle accepte à contrecœur l'aide de Carol Danvers pour garder Gerry, puis elle commence par se rendre à Hollow's Moon, où elle se fait mal recevoir par Olivia, l'ex-femme de Roger Gocking. Elle a droit à une petite explication de texte par Ben Urich.



Cette série arrive à son dernier tome, toujours écrit par Dennis Hopeless. Cette fois-ci : c'est personnel : Jessica Drew continue d'être une jeune mère, et une superhéroïne, et Roger Gocking doit régler un gros problème personnel. Contre toute attente, et malgré 2 interférences avec des crossovers, le scénariste a su maintenir le cap de son intrigue principale. Jessica Drew est devenue une mère, en conservant le secret de l'identité du père. Tous les lecteurs de comics le savent : transformer un superhéros ou une superhéroïne en parent est une fausse bonne idée. L'auteur donne l'impression d'un changement majeur au lecteur, mais ce dernier sait très bien qu'être parent n'est pas compatible avec une vie d'aventures sans fin. Il sait également que soit le parent devra se ranger des voitures, soit, l'enfant subira un sort peu enviable (généralement une croissance accélérée qui le promouvra au rang superhéros ou supercriminel comme Nathan Summers, ou une mort prématurée). Si vraiment aucun scénariste n'arrive à se résoudre à lui faire subir un tel sort, il est à craindre qu'il ne reste à l'état de nourrisson comme dans une stase immuable (par exemple Danielle Cage).



Au vu de la courte durée de la série, Dennis Hopeless ne se retrouve pas au pied du mur, contraint de déterminer le sort de Gerry Drew. Il continue de mettre en scène la vie de Jessica Drew d'une manière aussi factuelle que respectueuse. En plongeant dans ce tome, le lecteur constate les connexions avec l'univers partagé Marvel. Il y a bien sûr les différents criminels, surtout choisis pour leur manque d'aura et de prestige : Beetle (Abner Jenkins), Blaze (Kirk Donahue), Bruin, Gibbon (Marty Blank), Unicorn (Milos Masaryk), Cat. Le plus connu doit être Hobgoblin (Roderick Kinsley), et encore a-t-il été écarté de l'actualité de Spider-Man depuis de nombreuses années. De ce point de vue, le scénariste tient sa promesse, exprimée par Jessica Drew, de se tenir à l'écart des grands événements et d'essayer de mener une vie à l'échelle d'un être humain. Le lecteur a accès aux pensées de l'héroïne, alors qu'elle fait ce qu'elle peut pour concilier ses 3 vies : mère, superhéroïne, enquêtrice. Roger Gocking est confronté à un problème d'argent, et il essaye de se montrer à la hauteur de sa patronne, de l'exemple qu'elle donne. Ben Urich reste un individu avec une solide expérience de la vie, et un flegme découlant d'une forme de prise de recul. Le lecteur apprécie de pouvoir ainsi se projeter dans les problématiques des personnages.



Dennis Hopeless sait mettre en scène les moments ordinaires de la vie. Il ne dramatise pas à l'excès, les efforts de Roger Gocking pour se réhabiliter. Il montre juste un individu se comportant du mieux qu'il peut pour faire honneur à sone employeuse. Il montre comment Jessica Drew s'appuie sur l'aide de ses amis pour s'organiser au quotidien. Carol Danvers vient proposer son aide à Jessica Drew, avec maladresse et avec gêne (suite aux événements de Civil War II), et cette dernière l'accepte du bout des lèvres, à contrecœur, mais en se souvenant de l'amitié qui les a liées. Ben Urich prodigue des conseils à Roger Gocking, avec précaution, tout en se montrant ferme. Le lecteur apprécie que le scénariste narre ses passages en prenant soin de montrer qu'il s'agit de personnages adultes, et que les uns fassent en sorte de ménager la susceptibilité des autres. Ces petites attentions s'observent dans leur comportement sans qu'il soit besoin qu'elles soient explicitées, comme dans la vie d'adultes. L'auteur termine la série par une nouvelle fête sur le toit de l'immeuble de Jessica Drew, tout aussi touchante, puisqu'elle doit affronter le regard de ses amis, et leur jugement de valeur concernant Roger Gocking, un supercriminel repenti, de troisième ordre. Ces différents moments nourrissent une comédie de situation légère et sympathique, touchante aussi.



Dans la mesure où il s'agit d'un comics de superhéros, le scénariste est dans l'obligation d'inclure également des scènes d'action. Dans le dernier épisode, le pauvre Roger Gocking essaye de récupérer le nourrisson qui fait des siennes. Dans les 4 premiers épisodes, Spider-Woman affronte des supercriminels dont la motivation repose sur une forme de racket. Ils ne disposent pas d'une personnalité très développée, et pourraient être interchangeables, sauf pour leurs superpouvoirs. L'objectif de leur présence est de fournir le quota d'action et de respecter les conventions attendues d'un comics de superhéros. Le lecteur a droit à sa dose d'affrontements physiques et de décharges d'énergie. À une ou deux reprises, le scénariste donne l'impression de basculer dans le second degré, par exemple en soulignant la gravité des blessures de Spider-Woman qui retourne quand même au combat derechef.



Pour ce tome, Javier Rodriguez (le dessinateur des premiers épisodes) a définitivement cédé sa place à Veronica Fish. Le lecteur finit par s'habituer à sa représentation un peu simplifiée de la réalité. La régularité de la présence des décors est un peu plus élevée que dans un comics de superhéros lambda. Ils ne présentent pas un niveau de détails élevés, mais ils sont suffisants pour savoir où se déroule chaque scène. En fait, le lecteur finit par apprécier que cette dessinatrice arrive à donner des particularités à chaque endroit en peu de traits : la rue principale de Moon's Hollow avec les marchands ambulants, le toit en terrasse très propre et très plat où discutent Roger et Ben, l'ameublement de l'appartement de Jessica, la rambarde de l'escalier menant à l'étage dans la maison d'Olivia, la route déserte, la casse de voitures et bien sûr le toit en terrasse de l'immeuble de Jessica où se tient la fête finale.



Les traits des visages des personnages sont également assez simplifiés, parfois plus esquissés que peaufinés, et avec des expressions un peu exagérées. Mais là encore ce choix artistique s'avère cohérent avec le reste de la narration visuelle. En procédant ainsi, l'artiste arrive à montrer les sentiments des personnages et leur état d'esprit, avec une palette d'émotions assez large. Au contraire de l'étrange position de Spider-Woman sur la couverture, les pages intérieures n'en font jamais une contorsionniste, ne la réduise jamais à un objet sexuel (même quand elle prend une douche). Veronica Fish sait tout aussi bien mettre en scène les affrontements physiques (la quasi-totalité de l'épisode 16), en montrant l'enchaînement des mouvements et des déplacements, que les séquences d'interaction entre personnes (comme par exemple le moment de gêne quand Olivia traite Jessica avec froideur). Le lecteur ressent comme une forme d'intimité avec les personnages, sans qu'elle ne relève de la titillation. Il apprécie cette forme de sensibilité graphique.



Ce dernier tome vient conclure cette phase de la vie de Jessica Drew. Alors que la série avait commencé sous les auspices peu engageants du crossover Spider-verse, Dennis Hopeless a su rediriger la série vers un récit plus personnel, maintenant des liens avec l'univers partagé Marvel, sans en devenir esclave. Il a mis en scène une jeune femme indépendante, attachante dans ses imperfections, chaleureuse dans ses relations avec autrui, fermement décidée à être une mère, sans s'encombrer d'un mari ou d'un père. Les dessins ont été professionnels d'un bout à l'autre, chacun avec leur force et leur faiblesse. Ensembles, ils ont réalisé une série sortant du moule traditionnel des comics de superhéros, avec une pointe d'humour et une sensibilité inattendue.
Commenter  J’apprécie          20
Spider-Woman - Shifting Gears, tome 1 : Bab..

Ce tome est le premier d'une nouvelle série du personnage lancée à l'occasion de l'événement Spider-verse. Ces épisodes font également partie de l'intégrale Spider-Verse : Spider-verse. Il contient les épisodes 1 à 4, initialement parus en 2015, écrits par Dennis Hopeless, dessinés par Greg Land, encrés par Jay Leisten, avec une mise en couleurs de Frank d'Armata. L'histoire se poursuit dans New duds (épisodes 5 à 10), le deuxième et dernier tome de la série qui s'interrompt alors pour cause de crossover généralisé : Secret Wars 2015. Ce tome contient également le numéro 32 de Marvel Spotlight, initialement paru en 1977 qui contien la première apparition du personnage.



Pendant Spider-verse, Jessica Drew (Spider-Woman) a pris la tangente avec Cindy Moon (Silk) et Peter Parker (la version Spider-Man Noir, Terre 90214). Ils se retrouvent à crapahuter à dos de gros lézard dans un désert (sur une Terre dont le numéro n'est même pas communiqué dans les cellules de texte). Pendant que Drew part se renseigner auprès de la populace locale dans un campement, elle recommande aux 2 autres de ne pas se faire remarquer. C'est bien sûr le moment que choisissent 2 héritiers (Bora et Brix) pour se manifester.



Après cette échauffourée, Jessica Drew se retrouve sur Loom Wolrd (Terre 001, celle des Héritiers, c’est-à-dire la famille de Morlun). Là elle découvre une version alternative d'elle-même qui fricote avec les Héritiers. Pendant ce temps-là, Cindy Moon a pris la poudre d'escampette. C'est particulièrement gênant parce qu'elle la Promise (référence à une obscure prophétie), recherchée à la fois par les héritiers et par l'armée composée de nombreuses déclinaisons de Spider-Man, à travers les Terre.



Autant le dire tout de suite, cette histoire n'a ni queue ni tête pour qui n'a pas lu les épisodes d'Amazing Spider-Man constituant la trame principale de Spider-verse (épisodes 9 à 15, dans Amazing Spider-Man: Spider-verse). En effet ces épisodes de la série Spider-Woman décrivent beaucoup d'événements qui se déroulent entre 2 séquences d'action dans Spider-Verse. Du coup, le lecteur peut ressentir comme l'impression d'un récit en pointillé, avec des conséquences abruptes et inexpliquées (ce qui est le cas). Par exemple dans le premier épisode, la voie intérieure de Cindy Moon explique très succinctement qui elle est, sans lui donner aucune épaisseur. Il n'y a également aucune explication quant à la présence de ces 3 superhéros à cet endroit. Quant à l'apparition d'une armure d'Iron Man dans cet environnement, elle semble complètement gratuite et elle l'est.



Par la suite, ce trio se transporte sur la Terre 90214, grâce à des bracelets électroniques sur lesquels aucune explication n'est donnée. Ils arrivent à l'époque de la prohibition, sans non plus d'explication sur la concomitance de cette époque, avec le temps présent de Jessica Drew (mais même dans Spider-verse, c'est un peu flou). Quant à l'arrivée inopinée de Spider-Man (le Peter Parker de la Terre 616), accompagné de Spider-Woman (Gwen Stacy, Terre 65) et Spider-Girl (Anya Corazon), le lecteur prend les choses comme elles viennent, sans plus chercher à comprendre. Pourtant son attention reste en éveil, grâce aux dessins.



Pour ces 4 épisodes, le lecteur bénéficie des dessins très léchés de Greg Land, avec un encrage tout en souplesse de Jay Leisten. Il faut quelques pages pour que le charme opère. Les gros lézards et leur harnachement sont sympathiques mais sans plus, le campement manque de détails, et l'affrontement contre Bora et Brix se déroule sans aucun arrière-plan. Arrivé à la Terre 90214, la narration visuelle prend un tournant. Les décors sont de retour dans les arrière-plans et ça se voit. Land emmène le lecteur faire un tour dans un bar aux murs en brique, avec un grand niveau de détails, et une lumière brun-ocre réalisée par Frank d'Armata, du plus bel effet.



Lorsque Jessica Drew arrive sur Loom World, l'artiste représente un magnifique galion, puis un superbe palais aux dimensions impressionnantes, aux piliers finement ouvragés, c'est splendide de bout en bout. Il est vrai qu'il y a un nouveau passage à vide dans les arrière-plans pendant l'épisode 3, mais ça repart de plus belle (en particulier sur le galion) après. Il réussit un monde post apocalyptique particulièrement convaincant par ses immeubles réduits en ruine avec une poussière pulvérulente omniprésente sur la Terre 3145. Greg Land est également le spécialiste des silhouettes féminines gracieuses et souples, avec des visages avenants. Là aussi il faut attendre quelques pages avant qu'il n'atteigne sa vitesse de croisière. La chevelure de Jessica Drew est soyeuse à souhait, et les lèvres de Cindy Moon sont pulpeuses, mais ça ne suffit pas.



L'arrivée d'Anya Corazon amène un visage plus plastique, avec une belle moue. Une fois entré dans l'épisode 2, les femmes deviennent athlétiques et sensuelles, sans pour autant tomber dans les postures de magazine de charme (ou plus vulgaire). Le visage de la Jessica Drew de Loom World est rayonnant de plaisir et de gentillesse, avec un petit regard cruel en coin, irrésistible. Lorsque la vraie Jessica Drew (celle de la Terre 616) se retrouve à jouer la comédie pour donner le change (après avoir pris la place de celle de Loom World auprès de Morlun), le scénario joue dans le registre sitcom, et Greg Land s'en donne à cœur joie avec les expressions du visage de Jessica. Il faut voir son air étonné quand Morlun l'embrasse, sa moue ennuyée pendant le repas, sa comédie pour faire croire à des coliques violentes, son plaisir à jouer le rôle de capitaine du galion. Petite cerise sur le gâteau : une apparition éclair (le temps de 2 cases) de la Mary Jane de Loom World.



Greg Land est tout aussi à l'aise pour rendre compte de l'agilité gracieuse et athlétique de Spider-Woman. Il évite les gros plans racoleurs sur ses rondeurs, pour privilégier soit le mouvement, soit une pose toute en tension. Elle est magnifique de grâce quand elle effectue un plongeon dans la mer depuis le galion. Elle est d'une rare efficacité quand elle estourbit sa contrepartie d'un coup poing. Elle est tout en souplesse quand elle se met à courir dans les couloirs du château, en profitant de son excuse de colique. Elle fait preuve d'efficacité avec un fusil à haute technologie, dans les mains, dans le QG des Avengers.



Donc à partir du deuxième épisode, le lecteur se dit que ce récit présente un bon niveau de divertissement grâce à des dessins somptueux, mettant bien en avant le caractère enjoué et parfois espiègle de Jessica Drew. Pour l'intrigue, il lui faut aussi passer le premier épisode, pour arriver à une partie plus substantielle, parce que plus linéaire. Dennis Hopeless arrive à inclure des dialogues qui font ressortir un peu de la personnalité de Jessica Drew. Certes, la majeure partie de cette personnalité est montrée au travers des dessins. Mais c'est quand même l'intrigue qui met en vis-à-vis les 2 Jessica Drew (celle de la Terre 616, et celle de la Terre 001). C'est le scénariste qui a l'idée de l'imposture de Jessica 616 prenant la place de Jessica 001. C'est encore lui qui a imaginé cette séquence de flirt à haut risque entre Jessica 616 et Morlun, avec des coliques très opportunes. C'est encore lui qui a eu l'idée saugrenue de mettre Jessica en tenue de pirate, ce qui lui va très bien, soit dit en passant. Enfin, le scénariste fait ressortir la personnalité de Jessica Drew dans le dernier épisode, face à Steve Rogers, avec conviction.



Pour ce qui est de l'intrigue, il est donc entièrement dépendant de Dan Slott, puisqu'elle est inféodée à Spider-verse. Il est donc obligé de faire avec les apparitions et disparitions soudaines de personnages passant d'une dimension à l'autre, au gré de l'histoire principale. Il doit faire avec les rouleaux de la Prophétie (pas très utiles même dans l'histoire principale), et avec les pérégrinations de Silk dans la Terre 3145 (et son costume idiot en toile d'araignée). Du coup le lecteur apprécie qu'il puisse développer une scène pus longue dans les épisodes 2 et 3 sur Loom World.



Ce premier tome de la série Spider-Woman de 2015 est assez agréable à lire, sous réserve d'avoir lu les épisodes Spider-verse de la série Amazing Spider-Man. Ils bénéficient de dessins très beaux, avec une narration fluide, une Jessica Drew rayonnante et pleine de vie. L'intrigue s'apparente à une dépendance de Spider-verse, mais présente quelques passages (les 2 tiers environ) où le scénariste peut développer des scènes plus conséquentes, sans servir de faire-valoir à l'intrigue de Spider-verse. 4 étoiles sous réserve d'avoir lu Spider-verse.



-

- Marvel Spotlight 32 (scénario d'Archie Goodwin, dessins de Sal Buscema, encrage de Jim Mooney) – Une jeune femme vêtue de rouge et jaune, avec un masque ne laissant pas voir ses cheveux, s'introduit dans une base du SHIELD pour tuer Nick Fury. Elle travaille pour l'organisation HYDRA. Elle porte le nom de code de Spider-Woman.



Pour son avant dernier numéro, cette série introduit une toute nouvelle superhéroïne, aux origines particulièrement chargée. Non seulement, Jessica Drew a été endoctrinée par HYDRA, mais en plus elle pense être issue d'un croisement génétique entre une jeune femme et une araignée, résultat d'une expérience menée par le High Evolutionnary. Archie Goodwin écrit une origine complète en un court épisode, de laquelle un scénariste des années 2000 titrerait une minisérie en 6 épisodes minimum. Il n'hésite pas à en rajouter dans le pathos, avec un espoir de rédemption pour cette pauvre jeune femme.



Sal Buscema est en pleine forme, utilisant ses tics graphiques (bouche grande ouverte, postures en plein élan), avec efficacité. L'encrage de Jim Mooney permet de gommer un peu l'âpreté de ses contours. Il s'agit d'un épisode qui porte la marque de son temps, avec des bulles copieuses, et une dramaturgie appuyée. Il permet de découvrir la toute première apparition de Jessica Drew qui s'est bien épanouie depuis quand le lecteur va rejeter un coup d'œil sur les dessins de Greg Land.
Commenter  J’apprécie          20
Spider-Woman, tome 1 : Spider-Verse

Ce tome est le premier d'une nouvelle série du personnage lancée à l'occasion de l'événement Spider-verse. Ces épisodes font également partie de l'intégrale Spider-Verse : Spider-verse. Il contient les épisodes 1 à 4, initialement parus en 2015, écrits par Dennis Hopeless, dessinés par Greg Land, encrés par Jay Leisten, avec une mise en couleurs de Frank d'Armata. L'histoire se poursuit dans New duds (épisodes 5 à 10), le deuxième et dernier tome de la série qui s'interrompt alors pour cause de crossover généralisé : Secret Wars 2015. Ce tome contient également le numéro 32 de Marvel Spotlight, initialement paru en 1977 qui contien la première apparition du personnage.



Pendant Spider-verse, Jessica Drew (Spider-Woman) a pris la tangente avec Cindy Moon (Silk) et Peter Parker (la version Spider-Man Noir, Terre 90214). Ils se retrouvent à crapahuter à dos de gros lézard dans un désert (sur une Terre dont le numéro n'est même pas communiqué dans les cellules de texte). Pendant que Drew part se renseigner auprès de la populace locale dans un campement, elle recommande aux 2 autres de ne pas se faire remarquer. C'est bien sûr le moment que choisissent 2 héritiers (Bora et Brix) pour se manifester.



Après cette échauffourée, Jessica Drew se retrouve sur Loom Wolrd (Terre 001, celle des Héritiers, c’est-à-dire la famille de Morlun). Là elle découvre une version alternative d'elle-même qui fricote avec les Héritiers. Pendant ce temps-là, Cindy Moon a pris la poudre d'escampette. C'est particulièrement gênant parce qu'elle la Promise (référence à une obscure prophétie), recherchée à la fois par les héritiers et par l'armée composée de nombreuses déclinaisons de Spider-Man, à travers les Terre.



Autant le dire tout de suite, cette histoire n'a ni queue ni tête pour qui n'a pas lu les épisodes d'Amazing Spider-Man constituant la trame principale de Spider-verse (épisodes 9 à 15, dans Amazing Spider-Man: Spider-verse). En effet ces épisodes de la série Spider-Woman décrivent beaucoup d'événements qui se déroulent entre 2 séquences d'action dans Spider-Verse. Du coup, le lecteur peut ressentir comme l'impression d'un récit en pointillé, avec des conséquences abruptes et inexpliquées (ce qui est le cas). Par exemple dans le premier épisode, la voie intérieure de Cindy Moon explique très succinctement qui elle est, sans lui donner aucune épaisseur. Il n'y a également aucune explication quant à la présence de ces 3 superhéros à cet endroit. Quant à l'apparition d'une armure d'Iron Man dans cet environnement, elle semble complètement gratuite et elle l'est.



Par la suite, ce trio se transporte sur la Terre 90214, grâce à des bracelets électroniques sur lesquels aucune explication n'est donnée. Ils arrivent à l'époque de la prohibition, sans non plus d'explication sur la concomitance de cette époque, avec le temps présent de Jessica Drew (mais même dans Spider-verse, c'est un peu flou). Quant à l'arrivée inopinée de Spider-Man (le Peter Parker de la Terre 616), accompagné de Spider-Woman (Gwen Stacy, Terre 65) et Spider-Girl (Anya Corazon), le lecteur prend les choses comme elles viennent, sans plus chercher à comprendre. Pourtant son attention reste en éveil, grâce aux dessins.



Pour ces 4 épisodes, le lecteur bénéficie des dessins très léchés de Greg Land, avec un encrage tout en souplesse de Jay Leisten. Il faut quelques pages pour que le charme opère. Les gros lézards et leur harnachement sont sympathiques mais sans plus, le campement manque de détails, et l'affrontement contre Bora et Brix se déroule sans aucun arrière-plan. Arrivé à la Terre 90214, la narration visuelle prend un tournant. Les décors sont de retour dans les arrière-plans et ça se voit. Land emmène le lecteur faire un tour dans un bar aux murs en brique, avec un grand niveau de détails, et une lumière brun-ocre réalisée par Frank d'Armata, du plus bel effet.



Lorsque Jessica Drew arrive sur Loom World, l'artiste représente un magnifique galion, puis un superbe palais aux dimensions impressionnantes, aux piliers finement ouvragés, c'est splendide de bout en bout. Il est vrai qu'il y a un nouveau passage à vide dans les arrière-plans pendant l'épisode 3, mais ça repart de plus belle (en particulier sur le galion) après. Il réussit un monde post apocalyptique particulièrement convaincant par ses immeubles réduits en ruine avec une poussière pulvérulente omniprésente sur la Terre 3145. Greg Land est également le spécialiste des silhouettes féminines gracieuses et souples, avec des visages avenants. Là aussi il faut attendre quelques pages avant qu'il n'atteigne sa vitesse de croisière. La chevelure de Jessica Drew est soyeuse à souhait, et les lèvres de Cindy Moon sont pulpeuses, mais ça ne suffit pas.



L'arrivée d'Anya Corazon amène un visage plus plastique, avec une belle moue. Une fois entré dans l'épisode 2, les femmes deviennent athlétiques et sensuelles, sans pour autant tomber dans les postures de magazine de charme (ou plus vulgaire). Le visage de la Jessica Drew de Loom World est rayonnant de plaisir et de gentillesse, avec un petit regard cruel en coin, irrésistible. Lorsque la vraie Jessica Drew (celle de la Terre 616) se retrouve à jouer la comédie pour donner le change (après avoir pris la place de celle de Loom World auprès de Morlun), le scénario joue dans le registre sitcom, et Greg Land s'en donne à cœur joie avec les expressions du visage de Jessica. Il faut voir son air étonné quand Morlun l'embrasse, sa moue ennuyée pendant le repas, sa comédie pour faire croire à des coliques violentes, son plaisir à jouer le rôle de capitaine du galion. Petite cerise sur le gâteau : une apparition éclair (le temps de 2 cases) de la Mary Jane de Loom World.



Greg Land est tout aussi à l'aise pour rendre compte de l'agilité gracieuse et athlétique de Spider-Woman. Il évite les gros plans racoleurs sur ses rondeurs, pour privilégier soit le mouvement, soit une pose toute en tension. Elle est magnifique de grâce quand elle effectue un plongeon dans la mer depuis le galion. Elle est d'une rare efficacité quand elle estourbit sa contrepartie d'un coup poing. Elle est tout en souplesse quand elle se met à courir dans les couloirs du château, en profitant de son excuse de colique. Elle fait preuve d'efficacité avec un fusil à haute technologie, dans les mains, dans le QG des Avengers.



Donc à partir du deuxième épisode, le lecteur se dit que ce récit présente un bon niveau de divertissement grâce à des dessins somptueux, mettant bien en avant le caractère enjoué et parfois espiègle de Jessica Drew. Pour l'intrigue, il lui faut aussi passer le premier épisode, pour arriver à une partie plus substantielle, parce que plus linéaire. Dennis Hopeless arrive à inclure des dialogues qui font ressortir un peu de la personnalité de Jessica Drew. Certes, la majeure partie de cette personnalité est montrée au travers des dessins. Mais c'est quand même l'intrigue qui met en vis-à-vis les 2 Jessica Drew (celle de la Terre 616, et celle de la Terre 001). C'est le scénariste qui a l'idée de l'imposture de Jessica 616 prenant la place de Jessica 001. C'est encore lui qui a imaginé cette séquence de flirt à haut risque entre Jessica 616 et Morlun, avec des coliques très opportunes. C'est encore lui qui a eu l'idée saugrenue de mettre Jessica en tenue de pirate, ce qui lui va très bien, soit dit en passant. Enfin, le scénariste fait ressortir la personnalité de Jessica Drew dans le dernier épisode, face à Steve Rogers, avec conviction.



Pour ce qui est de l'intrigue, il est donc entièrement dépendant de Dan Slott, puisqu'elle est inféodée à Spider-verse. Il est donc obligé de faire avec les apparitions et disparitions soudaines de personnages passant d'une dimension à l'autre, au gré de l'histoire principale. Il doit faire avec les rouleaux de la Prophétie (pas très utiles même dans l'histoire principale), et avec les pérégrinations de Silk dans la Terre 3145 (et son costume idiot en toile d'araignée). Du coup le lecteur apprécie qu'il puisse développer une scène pus longue dans les épisodes 2 et 3 sur Loom World.



Ce premier tome de la série Spider-Woman de 2015 est assez agréable à lire, sous réserve d'avoir lu les épisodes Spider-verse de la série Amazing Spider-Man. Ils bénéficient de dessins très beaux, avec une narration fluide, une Jessica Drew rayonnante et pleine de vie. L'intrigue s'apparente à une dépendance de Spider-verse, mais présente quelques passages (les 2 tiers environ) où le scénariste peut développer des scènes plus conséquentes, sans servir de faire-valoir à l'intrigue de Spider-verse. 4 étoiles sous réserve d'avoir lu Spider-verse.



-

- Marvel Spotlight 32 (scénario d'Archie Goodwin, dessins de Sal Buscema, encrage de Jim Mooney) – Une jeune femme vêtue de rouge et jaune, avec un masque ne laissant pas voir ses cheveux, s'introduit dans une base du SHIELD pour tuer Nick Fury. Elle travaille pour l'organisation HYDRA. Elle porte le nom de code de Spider-Woman.



Pour son avant dernier numéro, cette série introduit une toute nouvelle superhéroïne, aux origines particulièrement chargée. Non seulement, Jessica Drew a été endoctrinée par HYDRA, mais en plus elle pense être issue d'un croisement génétique entre une jeune femme et une araignée, résultat d'une expérience menée par le High Evolutionnary. Archie Goodwin écrit une origine complète en un court épisode, de laquelle un scénariste des années 2000 titrerait une minisérie en 6 épisodes minimum. Il n'hésite pas à en rajouter dans le pathos, avec un espoir de rédemption pour cette pauvre jeune femme.



Sal Buscema est en pleine forme, utilisant ses tics graphiques (bouche grande ouverte, postures en plein élan), avec efficacité. L'encrage de Jim Mooney permet de gommer un peu l'âpreté de ses contours. Il s'agit d'un épisode qui porte la marque de son temps, avec des bulles copieuses, et une dramaturgie appuyée. Il permet de découvrir la toute première apparition de Jessica Drew qui s'est bien épanouie depuis quand le lecteur va rejeter un coup d'œil sur les dessins de Greg Land.
Commenter  J’apprécie          20
Doctor Strange, tome 5

Si ce tome est numéroté comme étant le tome 5 de Doctor Strange Marvel Now, contrairement aux quatre premiers tomes, il ne fait pas partie du run de Jason Aaron.



Ce tome 5 est tout simplement un regroupement de divers récits, dont la plus grosse partie est un tie in à l'évent Secret Empire.



L'ensemble est assez quelconque voir moyen, et seul l'épisode tie in à Secret Empire pourrait avoir un intérêt pour ce connaissant l'évent principal.

Mordo ayant pris la place de Strange, ce dernier va devoir s'allier à une équipe improbable, Jessica Drew, Ben Urich et... Le Caid, pour reprendre sa place.

Un pitch d'épisode sympa mais la réalisation l'est un peu moins.
Commenter  J’apprécie          10
Jean Grey, tome 1 : Nightmare Fuel

Comienzan con este volumen las nuevas aventuras en solitario de Jean Grey, la joven mutante desplazada del pasado hacia el presente, desde un inicio parece ser que la Fuerza Fénix vendrá nuevamente a la tierra y para ello Jean tratará de buscar la ayuda necesaria pero siempre por sí misma con el objetivo de poder dar pelea a esta amenaza cósmica. De esta manera buscará la ayuda de conocidos como Namor, Thor, Psylocke y Dr. Strange para adiestrarse y perfeccionar su poder.El arte es relativamente bueno aunque la historia simplona.
Commenter  J’apprécie          10
Jean Grey, tome 2 : Final Fight

A diferencia de la primera mitad de la historia, ésta es mucho más interesante, sobre todo por las personas que la joven Jean encuentra en su entrenamiento para combatir al Fénix siempre guiada por el espíritu de la verdadera Jean Grey. Primero a la bruja Escarlata y luego a Emma Frost donde veremos el primer contacto entre Jean Grey y ella, bastante interesante y divertido.El final para mí al menos inesperado y relativamente bueno. El final se conecta con la serie "Phoenix Resurrection" que traerá a Jean Grey de vuelta.
Commenter  J’apprécie          10
All-New X-Men, tome 3 : Égratignures

Avec All-New X-Men, Hopeless signe des histoires plus légères et plus fun. Mais, cela reste du bon divertissement. [...] Mark Bagley fait un boulot honnête au dessin, c'est propre et efficace.
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
Commenter  J’apprécie          10
Marvel Générations nº1

Les histoires sont très plaisantes à lire. On peut apprécier le talent de Mahmud Asrar sur les Thors ou encore celui de Buffagni sur les Hulks.
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
Commenter  J’apprécie          00
All-new X-Men, tome 1 : Refuge-X

Dès ce premier épisode, nous avons envie de lire la suite. Avec le dessin de Greg Land, nous ne sommes pas en reste.
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
Commenter  J’apprécie          00




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Dennis Hopeless (49)Voir plus

Quiz Voir plus

Adjectifs qui n'en font qu'à leur tête😋

Un bâtiment qui n'est plus une école

Une ancienne école
Une école ancienne

12 questions
112 lecteurs ont répondu
Thèmes : culture générale , adjectif , sensCréer un quiz sur cet auteur

{* *}