Il le faut
puisque personne
jamais
ne s'en revient d'amour
avec les mains blanches
Peut-être surtout étais-je la parole d'une culpabilité plus insidieuse encore. Je n'avais pas reconnu ma Princesse, ma Première, mon Aube. Ni mon inoxydable loyauté amoureuse, ni la tendresse infinie, ni mes pèlerinages fleuris autour de l'icône ne m'avaient mis à l'abri du sacrilège. Une violente soustraction s'en suivit : je retranchai une bonne moitié, davantage sans doute, de la maigre estime que j'avais pour moi-même, oh! pas grand-chose, un misérable bas de laine au fond duquel tintait de la menue monnaie.
Il buvait cette chevelure de nuit profonde. Il ingurgitait le teint hâlé, cécémel et miel du visage, le grain satiné de la peau, les jolis arrondis des pommettes, l'avancée fière et droite du nez, il lapait, il sirotait la pulpe molle et magnifique, la chair de framboise mûre des lèvres. Extrait de la deuxième nouvelle intitulée "Ebloui"
Elle est mon amour mon livre et je la feuillette
elle est ma fleur mon intrigue et mon épilogue
" Bon sang ! grogna - il - avant de dégueuler."
Denys-Louis Colaux in Flingué.
En peignant le rêve d'un doigt
je trace la ligne légère
l'élan et le soupçon d'envol
le saut de gazelle de son épaule
Je trace le chemin penché
de son souffle qui échevelle
la forêt où j'avais trouvé refuge
J'entends comme un écho chanté
un cocktail étanché l'écoulement du fleuve
qui tourne dans son âme et en lave le vase
Lhasa tu portes
tout le long de la nuit
le quinquet rouge et bleu
de ta belle âme dilatée...
Je voudrais que
mon tout dernier poème
fut un poème d'amour...