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Critiques de Dominique Goy-Blanquet (119)
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10 minutes et 38 secondes dans ce monde étrange

Vous souhaitez pleurer pendant votre lecture, n'hésitez pas, c'est le bon. Une histoire inspirée de faits réels vraiment poignante. J'ai été choquée par tant cruauté humaine. Une pépite de la part de l'autrice encore une fois qui nous montre bel et bien comment l'Homme peut être horrible.
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10 minutes et 38 secondes dans ce monde étrange

L'auteure s'attaque à de nombreux thèmes difficiles dans son roman, notamment la prostitution. Un environnement dans lequel l’insécurité règne et où les femmes subissent maintes et maintes injustices. Globalement, son livre permet de libérer la parole, tout en mettant en avant ses femmes rejetées par la société.



Tequila Laïla est une prostituée retrouvée assassinée dans une benne à ordures. Pendant les 10 minutes et 38 secondes qui vont suivre sa mort, notre héroïne voit ses souvenirs apparaître de sa naissance à sa mort.



J'ai apprécié la première partie de ce roman. La chronologie des événements nous permet de mieux comprendre Leila. Les épreuves qu'elle a traversées dans sa jeunesse l'ont façonnée et comment ! On ressent énormément de compassion envers elle.



Quant au reste de l'ouvrage, j'ai trouvé un peu plus difficile de voir le réalisme dans certains passages. Malheureusement, je n'étais plus aussi enthousiaste.
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10 minutes et 38 secondes dans ce monde étrange

Ce livre m'a été si chaudement recommandé que je suis forcément déçue.

C'est une belle histoire, bien écrite, au concept intéressant c'est sûr. Mais il y a facilement 100 pages de trop. Les 100 - 150 dernières pages sont intéressantes a souhait et semblent être là pour combler. Combler quoi ? Je ne sais pas... Mais ce n'était pas utile
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10 minutes et 38 secondes dans ce monde étrange

Magnifique et foisonnant, haut en couleur , ce roman est d'abord et avant tout un hymne d'amour à la ville d'Istanbul. Une prostituée est retrouvée morte assassinée dans une benne à ordure. Assassinée mais pas tout à fait morte ou dans l'entre-deux, il lui reste 10 minutes et 38 secondes de souvenirs à dérouler au fil de ces émotions qui ne suivent jamais l'ordre chronologique et cependant, le lecteur ne se perd pas dans le labyrinthe des années et des portraits égrenées page après page. Portraits chargés d'émotion, pages où douleur et tendresse se mêlent et s'emmêlent. Portrait d'une société patriarcale où la tradition fait trop souvent loi mais où le goût de la vie semble plus fort que tout. Saurons-nous qui a assassiné Leila, Tequila Leila? A découvrir !
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10 minutes et 38 secondes dans ce monde étrange

Un postulat original pour un roman très sombre. Et si notre cerveau fonctionnait après notre mort pendant 10 minutes et 38 secondes exactement.

Cela arrive à une prostituée assassinée à Istanbul. Pendant ce temps précieux, elle se remémore sa vie qui l'a conduit des confins de l'Anatolie, élevée dans une bonne famille, jusque son funeste destin.

Et à travers elle, la vie de nombreuses femmes en Turquie qui terminent en marge de la société.

Peut-être quelques longueurs mais plus par excès de générosité qu'autre chose pour un livre qui demeure toutefois passionnant et émouvant.
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10 minutes et 38 secondes dans ce monde étrange

J'ai adoré ce roman, alors que le début m'avait un peu mise sur mes gardes : il semblait glauque ! Pourtant, j'ai aimé suivre Leïla dans ses souvenirs d'Istanbul et de son enfance, et j'ai adoré suivre son groupe d'ami-e-s haut en couleur dans la deuxième partie du roman. On s'attache aux personnages et on les quitte avec regret.



J'ai consacré une courte chronique de 5 minutes à ce roman qui m'a transporté à Istanbul :)
Lien : https://app.redcircle.com/sh..
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10 minutes et 38 secondes dans ce monde étrange

Un livre magnifique sur la condition des femmes en Turquie.

On suit de la naissance à sa mort ( et même après ;) Leila avec un I et son groupe de 5.

Cest une ode à l'amitié avant toute chose...

Une écriture belle et fluide.

Un roman qui nous fait réfléchir pendant la lecture et après la lecture.

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10 minutes et 38 secondes dans ce monde étrange

Une nouvelle plongée dans l'Istambul à la frontière entre occident et orient, des personnages hauts en couleurs, attachants et dont on découvre l'histoire au fil du roman.

Un roman d'Elif Shafak où les femmes sont à l'honneur, savent braver les vissicitudes de la vie, j'ai adoré !
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10 minutes et 38 secondes dans ce monde étrange

Je suis agréablement surprise par ce roman.

L'écriture est fluide et intelligente, d'une grande justesse sans tomber dans le sordide gratuit... L'histoire est triste et joyeuse à la fois, poétique...

On rencontre des personnages atypiques, écorchés par la vie, qui se rencontrent, s'aiment et se complètent.

J'ai beaucoup apprécié les alternances entre les dernières pensées de Leïla, son enfance, son adolescence et la présentation de "sa famille de cœur", ses cinq amis jusqu'à la mort...

On apprend à découvrir une femme forte et libre malgré toutes les épreuves qu'elle traverse tout au long de sa vie de femme.

J'ai ressenti beaucoup de rage dans l'écriture... Cette rage à décrire les violences faites aux femmes, cette rage à décrire cette Turquie d'aujourd'hui...

Un roman sensible, touchant et envoûtant, où l'héroïne restera longtemps dans ma tête, comme ses amis farfelus.

C'est une ode aux femmes, à l'amitié, aux laissés pour compte 💓💓
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10 minutes et 38 secondes dans ce monde étrange

🌊Citation: « Elle attendait le lever du soleil. À ce moment-là sûrement quelqu’un allait la trouver et la sortir de cette benne crasseuse. »🧋



Comment dire, ce livre m'a laissé perplexe. Le titre m'a fait imaginer une histoire totalement différente. Même si celle-ci est logique. Une prostitué d'Istanbul est morte, tué par un psychopathe qui attaque les travailleuses du sexe. D'après une étude scientifique le cerveau continue à penseret travailler jusqu'à 10 minutes et 38 secondes après la mort. Nous on vit les dernières minutes de Leila, la jeune femme morte, qui sont chacune un événement marquant de son passé. On découvre ainsi la vie brisée et comment elle a été amené à ce prostituer.



Il y a deux autres parties, où on découvre comment ses amis sont prêts à tout afin de lui offrir des funérailles décentes et la dernière partie c'est lorsque l'âme de Leila trouve enfin la paix.



Dans ce livre on découvre six histoires différentes, mais toutes brisées de cinq femmes et d'un homme, amis en dépit de tout, liés ensemble grâce à Leila.



Parlons du livre, j'ai eu du mal avec le style de l'auteur, cours sans détails je l'ai trouvé sec presque froid. Je m'attendais à autre chose que ce que j'y ai trouvé, un récit d'une vie en Turquie qui a subi beaucoup de douleurs et qui essaie tant bien que mal de survivre dans ce pays oû les lois musulmanes et les "qu'en dira-t-on" dictent la conduite des jeunes femmes.



je n'ai pas particulièrement accroché pour être sincère, le livre aurait pu être tellement plus captivant et le sujet aurait pu être tellement plus intéressant. Je pense que j'en attendais trop de ce livre. 🦋
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10 minutes et 38 secondes dans ce monde étrange

Livre coup de cœur

Istanbul. Tequila Leila est allongée dans une position inconfortable.

Il faut dire qu’il s’agit du fond d’une benne à ordures. Se pourrait-il que sa vie se termine déjà ?

Avant que tous ses organes ne deviennent que matières inertes, son cerveau lui envoi des souvenirs au hasard.

Des souvenirs d’odeurs, de fragrances qui lui rappellent des moments de vie et la rencontre de ses quelques vrais amis.

Ces 10 minutes et 38 secondes seront ses dernières dans ce monde.

Ce livre est tellement bien écrit.

C’est un livre difficile sur la condition des femmes.

Plus particulièrement dans un pays ou la religion est si prégnante.

Au fil des chapitres, j’ai été heureux de ses moments de bonheur et triste de ses peines.

Leila, une femme parmi tant d’autres. Un être humain avec toutes ses émotions complexes.

J’ai eu envie de l’accompagner dans son dernier voyage.

Donne-moi la main, Leila, avant que tu ne t’éteignes.

A lire absolument.

@lireetlivres
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Patrice Chéreau l'intranquille

Ceux qui l’aimaient auront pris le train



La collection Shakespeare in the Theatre, de l’éditeur Bloomsbury Publishing, est spécialisée dans une thématique bien précise, à savoir l’auteur natif de Stratford-upon-Avon. Ils ont naturellement proposé à Dominique Goy-Blanquet de rédiger un essai de son choix sur un metteur en scène français étroitement lié avec l’auteur anglais. Cette écrivaine a présidé la Société Française Shakespeare au début des années 2010, et a publié plusieurs ouvrages sur ce même thème, du plus pointu comme Côté cour, côté justice: Shakespeare et l’invention du droit, à la simple présentation d’Othello pour l’une de ses rééditions. Au lieu de se focaliser sur des habitué, ayant monté plusieurs pièces de l’auteur, Dominique Goy-Blanquet choisit Patrice Chéreau, qui n’a mis en scène « que » Richard II et Hamlet, bien qu’il fut en préparation de Comme il vous plaira avant sa mort. L'autrice va néanmoins expliquer dans Patrice Chéreau, l’intranquille comment l’esprit élisabéthain coule dans toute l’œuvre de l’artiste.



Dans une petite commune angevine naît Patrice Chéreau au milieu des années 1940. Son père est peintre, sa mère illustratrice, et son arrière-grand-mère fut la muse et la maîtresse d’Auguste Renoir. Attiré par le théâtre, il assiste, par l’entremise de son père, aux répétitions d’Edouard II, mis en scène par Roger Planchon l’année de son baccalauréat. Pour fuir ses idées mélancoliques, lui qui fut marqué par la mort de ses grands-parents, le jeunes homme se réfugie ainsi dans le cinéma et le théâtre. Durant ses années de collège et de lycée parisiens, Chéreau va se forger une troupe d’amis qui deviendront ses collaborateurs, de son costumier Jacques Schmidt au futur président d’Arte, Jérôme Clément, de Jean-Pierre Vincent, qui dirigera la Comédie française, à Jérôme Deschamps, qui sera à la tête de l’Opéra-comique. Animant le groupe de théâtre de Louis-le-Grand, il y apprend les bases de son futur métier, tout en s’essayant au jeu d’acteur, mais aussi en s’occupant des décors et des costumes.



Livre de commande, Patrice Chéreau, l’intranquille ne se veut exhaustif ni sur la vie privée de l’artiste ni sur l’ensemble de ses travaux. Le premier thème est parfois survolé, l’autrice évoquant vaguement l’homosexualité de Chéreau quand lui-même, répondant aux critiques liant son œuvre à son orientation sexuelle, se refusait à toute chapelle, insistant sur l’universalité de son propos. Quant aux multiples facettes de ses productions artistiques, Dominique Goy-Blanquet ne s’y attarde pas : tout au plus aborde-t-elle la production, le tournage et la réception de La Reine Margot, pour mieux en tirer sa dimension shakespearienne. Il faut dire que la masse de mises en scènes que Chéreau a pu exécuter pour le spectacle vivant, touchant parfois à l’opéra mais surtout au théâtre, a de quoi impressionner. Et même dans les choix qu’opère l’écrivaine, le rapport avec William Shakespeare va primer : ainsi ne va-t-elle que brièvement aborder La fausse suivante ou bien Les contes d’Hoffmann.



Pourtant Patrice Chéreau, l’intranquille n’élude aucunement la contemporanéité du metteur en scène, à la fois dans ses choix de mise en scène, souvent considérés comme drastiques, et dans son rapport aux auteurs de son temps. Là réside le paradoxe, assez bien développé par Dominique Goy-Blanquet, entre un homme profondément solitaire, voire lunaire, et son besoin de s’entourer, qui commence dès ses années à Louis-le-Grand, et qu’il fait pérenniser tout au long de sa carrière, le paroxysme étant atteint avec la troupe des Amandiers. Tout au long de ce parcours, Patrice Chéreau va cultiver ses affinités amicales et artistiques, comme l’illustre la palanquées de références qui clôturent l’ouvrage. Il va ainsi s’épanouir tout autant en mettant en scène L'Anneau du Nibelung avec son complice Pierre Boulez lors du Ring du centenaire devenu célèbre qu’en faisant découvrir les premiers textes de Bernard-Marie Koltès dans des espaces plus intimes.



Ce que montre assez bien Patrice Chéreau, l’intranquille, c’est le rapport au corps que le metteur en scène mettait en avant dans ses productions, et sa relation avec la violence, des sentiments ou des actes. Le titre de l’essai insiste sur ce point : l’homme était toujours en action, développant parfois plusieurs projets en même temps, refusant les étiquettes, qu’elles aient affaire à son orientation sexuelle ou aux genres qu’il aborde. La constante qui fera le lien entre ses œuvres théâtrales, opératiques ou cinématographiques, c’est l’attachement qu’il porte à la démarche corporelle des actrices et des acteurs, à leur engagement sur scène ou devant la caméra. Il ne va pas les ménager, et suscitera des inimitiés et des reproches, comme ceux que lui adressera Agnès Jaoui. Mais il fera aussi de nombreux émules, parmi les comédiens qui ont grandi artistiquement aux Amandiers, et parmi des auteurs et des futurs metteurs en scène, qui ont été inspirés par ses productions et ont pour certains poursuivi son exemple.
Lien : https://panodyssey.com/fr/ar..
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10 minutes et 38 secondes dans ce monde étrange

Combien de temps l’esprit d’un mort reste-t-il en état de conscience ? Que se passe-t-il pendant ce laps de temps ?



La réponse à ces questions se trouve dans le nouveau roman d’Elif Shafak : 10 minutes et 38 secondes dans ce monde étrange.



Tequila Leila, prostituée sauvagement assassinée est retrouvée morte dans une benne à ordures dans une rue d’Istanbul.



Commence alors le récit, écrit à la première personne du singulier. Durant ces longues minutes, Leila se remémore des souvenirs de son enfance, nous raconte ses 5 amis, des moments forts de sa vie. Une vie somme toute assez triste, semée d’embuches, d’épreuves, de violence. Une enfance volée où elle a subi des viols répétés à partir de 6 ans, une adolescence bousculée, un départ précipité à Istanbul pour essayer de vivre autrement, mieux. Mais c’est une descente aux enfers, le recours à la prostitution, les rafles, les clients fous et violents.



Les personnages sont attachants, celui de Leila notamment qui va devenir sous nos yeux une femme forte, courageuse, et ceux de ses 5 indéfectibles amis, Nalan, le transexuel, Jameela, jeune prostituée africaine, Zaynab122 femme arabe qui s’occupe du ménage au bordel, voyante à ses heures, D/Ali, jeune artiste communiste que Leila finira par épouser, Hollywood Humeyra, chanteuse qui fréquente des endroits glauques. Tous sont des écorchés vifs de la vie, des cas atypiques, des laissées pour compte, des marginaux exclus de la société qui survivent comme ils peuvent à Istanbul, plaque tournante, où ils sont tous venus dans l’espoir d’avoir une vie meilleure.



Les portraits sont magnifiques, malgré toute la blessure que l’on ressent à lire leur destin. C’est criant de vérité, odieux au possible, cela nous prend parfois aux tripes, l’écriture incisive de l’auteure accentue encore ce récit sombre, qui tente de s’éclaircir sur la fin.



Elif Shafak nous décrit la Turquie du XXe siècle, encore empreinte de sexisme, où la femme n’est nullement considérée comme un être humain, une Turquie homophobe, qui prône le rejet et l’humiliation de toute forme de différence. Elle excelle à nous raconter les sentiments, les histoires de ces filles, de ces femmes, leur vulnérabilité, leur peur, leurs douleurs. Après une première partie narrative très prenante « l’esprit », suivent 2 autres parties qui nous font vivre l’amitié avec un grand A.



Un roman original qui commence fort avec le corps de Leila morte dans une benne à ordures, et se termine en apothéose avec le lien de ses amis qui s’unissent, bravant divers dangers, pour l’amour de Leila afin de lui offrir une sépulture digne d’elle. On est emporté par le sujet, par l’histoire de Leila. On veut savoir pourquoi, comment, jusqu’où.



Un livre atypique très intéressant, qui ne nous laisse aucun répit de lecture, marquant par ses personnages forts. Je me souviendrais longtemps de Leila.

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10 minutes et 38 secondes dans ce monde étrange



Et si 10 minutes et 38 secondes, c’était le temps que fonctionnerait encore notre cerveau après l’arrêt de notre cœur... Tequila Leila, prostituée, gît morte au fond d’une benne à ordures à Istanbul. Pendant ces 10 minutes et 38 secondes, elle se remémore, une dernière fois, tous les moments essentiels de sa vie : son enfance en Anatolie , son arrivée à Istanbul, la prostitution, ses amis.

L’idée de ce roman m’a tout de suite séduite : imaginez, un peu plus de 10 minutes pour faire un dernier point sur votre vie.... Mais ce roman est bien plus, il est à la fois puissant et émouvant. Elif Shafak nous donne un portrait des femmes turques, des prostitués, des homosexuels et de tous les laisser pour compte en Turquie Les souvenirs de Leila ont en toile de fond les événements historiques de la Turquie avec les mouvements extrêmes gauches, la montée des mouvements islamistes, l’évolution des conditions de vie des femmes.

Mais, c’est aussi un formidable roman d’amitié, avec beaucoup de poésie, malgré la gravité du sujet. Je suis véritablement tombée sous le charme de cette femme déterminée et libre. Coup de cœur 💖
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10 minutes et 38 secondes dans ce monde étrange

Il existe une étude scientifique qui suppose qu’après notre mort, notre cerveau continuerait de fonctionner 10 minutes et 38 secondes précisément. Ce sont ces 10 minutes et 38 dernières secondes que nous vivons avec Tequila Leila, prostituée stambouliote sauvagement assassinée et abandonnée dans une ruelle en pleine nuit.



Chaque chapitre de la première partie du roman nous plonge dans un souvenir de la vie de Leyla, qui remonte son fil grâce à des émotions, des goûts, des moments phares gravés dans sa mémoire et qu’elle revit. Sa jeunesse dans un milieu aisé, sa filiation compliquée, sa fuite pour être libre, sa vie de prostituée dans un bordel à Istanbul, ses amours, ses désillusions, et ses espoirs aussi.



On y découvre également les belles rencontres, transformées en amitiés solides, qui ont jalonné sa vie. Sabotage Sinan, Nostalgia Nalan, Jameelah, Zaynab122 et Hollywood Humeyra, autant de vies atypiques, abîmées, en lutte, et fortes. Ce club des cinq revisité, galaxie dont Leyla était l’astre dominant, le point cardinal, fera tout, une fois la nouvelle de sa mort apprise, pour lui offrir un au-delà digne de ce nom. Se met alors en place un road trip rocambolesque macabre, drôle et touchant à la fois. sépulture digne de ce nom. Une deuxième et troisième parties légèrement moins savoureuses que la première, mais une très belle réussite dans l’ensemble.



Mais croyez-moi, ce n’est pas un récit sur la mort, mais sur la vie. Sur les traces que l’on y laisse quand on la quitte, et sur notre survivance à travers les souvenirs des autres. C’est enfin une profonde réflexion sur l’au-delà, l’amitié, et la spiritualité.
Lien : https://lesmauxdits.fr/2020/..
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10 minutes et 38 secondes dans ce monde étrange

Présentation : Et si notre esprit fonctionnait encore quelques instants après notre mort biologique ? 10 minutes et 38 secondes exactement. C'est ce qui arrive à Tequila Leila, prostituée brutalement assassinée dans une rue d'Istanbul. Du fond de la benne à ordures dans laquelle on l'a jetée, elle entreprend alors un voyage vertigineux au gré de ses souvenirs.



Ce roman ne peut se ranger dans aucun genre en particulier... A travers les souvenirs de cette femme, l'auteur parle de l'histoire de la Turquie et du destin de ces femmes "indésirables". Ce nesit ni triste ni joyeux, les émotions sont mêlées omme le destin de ces amitiés improbables.

Les mots sont bien choisis et permettent au lecteur de vivre l'histoire avec ses différents sens (vue, odorat, goût..). J'ai apprécié le travail du traducteur.



Je suis curieuse d'en lire d'autres de cet auteur.
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10 minutes et 38 secondes dans ce monde étrange

Tequila Leila est morte.

Mais ce n'est pas le cas de sa conscience.

Pas encore.



Leila l'ignore, mais il lui reste presque onze minutes, dix minutes et trente-huit secondes, une petite éternité au cours de laquelle son cerveau hébété aura tout le temps de se souvenir de sa vie, de ses errances, de ses points de bascule, dans une frise tout sauf chronologiques émaillées de magnifiques accidents et d'épouvantables traumatismes.

Elle se comprendra, un peu.

Elle n'aura pas même le temps d'éprouver des regrets.

Simplement de recomposer sa mémoire, alors même que le cours de sa vie s'interrompt.

Elle aura bien vécu, ça, c'est certain.

Reste à savoir ce que sera sa mort.



Leila est une femme à l'existence complexe, née dans la frustration et le mensonge, élevée à coup d'injonctions contradictoires et de plus en plus autoritaires, très vite larguée dans une vie dangereuse, exaltante, et ô combien désirée. Dans la Turquie en pleine mutation de la seconde moitié du XXème siècle, elle grandit, s'émancipe, brave tous les interdits et surtout les plus sévères, trouve sa voie, en tout cas, essaye.



Et c'est étourdissant.



La première moitié du roman, la plus importante et la plus réussie, dresse ainsi le portrait de Leila à travers les épisodes qui lui reviennent petit à petit en mémoire sans pathos ni lyrisme mal placé, un petit exploit quand on s'intéresse au sort d'un personnage en train de mourir. Elif Shafak présente sa Leila comme elle est : torturée, sincère, troublante, opprimée. C'est surtout l'histoire d'une femme qui arrive à chaque étape de sa vie à affirmer son humanité, à faire fi de la cruauté et de la brutalité des hommes qui l'entoure, à toujours faire de son mieux pour tendre vers son idéal, la liberté telle qu'elle a passé une vie entière à en rêver.

C'est une histoire violente, particulièrement douloureuse, au point d'en devenir parfois perturbante, mais qui n'en fait jamais trop, et compense son aspect sombre par le récit des cinq amitiés que Leila noue au fil des années, autant de destins parallèles qui parachèvent le tableau vivant brossé par l'autrice.



Vient ensuite la seconde moitié du roman, dont on peine parfois à intégrer qu'il s'agit bel et bien de la suite de cette histoire crue, authentique et mémorable qui constituait la première partie. Le ton jusque-là cohérent et assuré bascule vers quelque chose de plus instable, allant parfois jusqu'au mauvais goût, à mi-chemin entre le récit fantastique un peu bancal, le vaudeville et la comédie mal dosée. On a en quelque sorte le sentiment de voire toute la noblesse distillée dans le récit de la vie de Leila s'évaporer d'un coup, pour laisser place à une sorte d'histoire de braquage improbable où on peine à reconnaître les thèmes jusque-là traités avec tant de finesse. C'est décevant, c'est certain, au point qu'on peut se retrouver à vouloir en finir au plus vite avec ce roman qu'on savourait pourtant tant dans ses 200 premières pages. On conserve néanmoins de ces 10 minutes et 38 secondes un souvenir largement dominé par la beauté de cette première partie, et ce roman restera avant tout celui de Leila, celui du souvenir, celui des rêves dangereux et un peu fous qui peuvent, parfois, avec le soutien de familles inventées, devenir une forme de réalité dans laquelle on parvient à s'épanouir. Une jolie proposition littéraire, moins réussie dans son dénouement que ce qu'on aurait pu espérer, mais tout à fait pertinente et sensible malgré tout.
Lien : https://mademoisellebouquine..
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10 minutes et 38 secondes dans ce monde étrange

Elif Shafak offre une fiction généreuse sur l’amitié entre exclus de la société dans la Turquie du XXe siècle, autour du destin d’une prostituée au cœur immense.
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10 minutes et 38 secondes dans ce monde étrange

Un roman qui, comme Notre Dame de Paris, donne la parole aux gens du peuple. Istanbul est à la fois belle et dangereuse dans l'ambiance de ce roman intense.
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