Citations de Don Winslow (823)
Les hommes, c'est comme les bas. Vous avez beau en prendre soin, ils finissent toujours par vous filer entre les doigts.
Certains lieux sont habités par l’horreur, elle s'infiltre dans les murs, elle envahit l'atmosphère, et son odeur vous suit après votre départ, comme si elle voulait entrer par les pores de votre peau, jusque dans votre sang, votre cœur.
Le mal à l'état pur.
Le mal au-delà de tout espoir de rédemption.
Il était devenu son propre blues, un looser à la Tom Waits, un saint de Kerouac, un héros de Springsteen sous les lumières de l'autoroute américaine et l'éclat des néons du Strip. Un fugitif, un métayer, un hobo, un cow-boy qui sait qu'il n'y a plus de prairie, mais qui continue à chevaucher car il ne reste rien d'autre à faire.
Quant à la corruption, qui est le plus corrompu ? Le vendeur ou l' acheteur ? Et quel degré de corruption doit atteindre une société pour que sa population éprouve le besoin de se défoncer afin d'échapper à la réalité, au sang versé, et aux souffrances endurées par ses voisins ?
De l'autre côté du pont se trouve le marché gigantesque, l'insatiable machine à consommer qui fait naître la violence ici. Les Américains fument l'herbe, sniffent la coke, s'injectent l' héroïne, s'enfilent de la meth ,et ensuite ils ont le culot de pointer le doigt vers le sud, avec mépris, en parlant du "problème de la drogue et de la corruption au Mexique".
Mais la drogue n'est plus le problème du Mexique, se dit Pablo, c'est devenu le problème de l' Amérique du Nord.
Le Mexique est devenu un gigantesque abattoir.
Et tout ça pour quoi ?
Pour que les Nord-Américains puissent se défoncer.
Ce n'est pas une guerre contre la drogue.
C'est une guerre contre les pauvres.
Vous êtes coupables de meurtres, vous êtes coupables de tortures, vous êtes coupables de viols, d'enlèvements, d'esclavagisme et d'oppression, mais surtout, j'affirme que vous êtes coupables d'indifférence. Vous ne voyez pas les gens que vous écrasez sous votre talon. Vous ne voyez pas leur souffrance, vous n'entendez pas leurs cris, ils sont sans voix et invisibles à vos yeux, ce sont les victimes de cette guerre que vous perpétuez pour demeurer au-dessus d'eux.
Ce coffret Don Willow réunit deux chef d'oeuvre de notre auteur : La griffe du chien ;traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Freddy Michalski et
Cartel ; traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Jean Esch. C
Ces deux super polar forme un diptyque inoubliable.
Dans le premier ouvrage, l'agent de la DEA (Drug Enforcement Agency) Art Keller est chargé de mettre un terme au trafic de drogue et d'armes par tous les moyens possibles, légaux et illégaux. Dans le second, Keller s'est retiré dans un monastère lorsque le baron de la drogue Adan Barrera s'échappe d'une prison fédérale de Californie et met sa tête à prix pour deux millions de dollars.
La Griffe du chien illumine une réalité atroce : la Guerre contre la Drogue, menée et perdue par les États-Unis, entre 1975 et l'an 2000.
Cartel qui fait suite à "La griffe du chien" et 10 ans après le Mexique saigne encore.
Ces deux romans réunis sont sans doute les plus grands romans sur la drogue jamais écrit.
Apprendre à vivre avec ses déceptions, c'est apprendre en partie à devenir un homme.
Les hommes, c'est comme les bas. Vous avez beau en prendre soin, ils finissent toujours par vous filer entre les doigts.
Nul n'a intérêt à gagner cette guerre ; ils ont intérêt à ce qu'elle continue. Vous ne pouvez pas être naïf à ce point. Des dizaines de milliards dépensés chaque année pour les forces de police, le matériel, les prisons... c'est un commerce. La guerre contre la drogue c'est du business. Et ça veut dire "acheter de l'influence au plus haut niveau du gouvernement des États-Unis", depuis toujours. Vous croyez que vous allez arrêter ça ? Soyez adulte.
C'est ça qu'il aime à New York : si vous voulez quelque chose, c'est juste là, à portée de main.
L'abondance sucrée et fétide de cette ville. Il ne l'avait jamais vraiment découverte avant de quitter le ghetto irlando-italien d'ouvriers, de flics et de pompiers de Staten Island. Dans une seule rue vous entendez cinq langues, vous sentez six cultures, vous écoutez sept genres musicaux, vous voyez une centaine de personnes, un millier d'histoires, et tout ça c'est New York.
New York est le monde.
Le monde de Malone en tout cas.
Jamais il ne le quittera.
Il n'a aucune raison de le faire
Pat est habité par une pulsion de mort. Il a ça dans le sang, cette histoire de martyrs. Les Irlandais marchent vers la mort comme si c'était une jolie femme
Chacun veut réaliser seul réalité les arrestations et des saisies, car c'est la voie royale vers l'avancement. Et la publicité. Tout le monde a envie de poser pour la photo. Devant la table remplie de drogues, d'armes et de fric. C'est devenu un cliché, qui n'a rien d'anodin, se dit Keller, car cela donne l'impression que nous gagnons une guerre que nous sommes en train de perdre, en réalité.
L'armée doit prendre possession de la ville, car tous les policiers ont démissionné ou se sont enfuis.
Le Mexique, patrie des pyramides et des palais, des déserts et des jungles, des montagnes et des plages, des marchés et des jardins, des boulevards et des rues pavées, des immenses esplanades et des cours cachées, est devenu un gigantesque abattoir.
Quand le diable vient, c'est sur les ailes d'un ange.
Keller est allongé sur son lit dans son appartement.
La solitude est une douleur sourde, comme une vieille blessure qui se rappelle à votre bon souvenir, une cicatrice que vous ne remarquez plus car elle fait partie de vous désormais.
Si on peut admirer une chose chez les américains, se dit Adan, c'est leur constance.
Ils ne retiennent jamais les leçons.