Extrait de Le Vaisseau fantôme, un film américain de Mark Robson, sorti en 1943.
I was what it was the most regular thing to be where I was born and grew up. And it was a tough spot. I’d probably been a Boy Scout if I’d been born in a Boy Scout neighborhood.
Je souffre d’être un gosse de riche à qui son père ne refuse jamais rien, qui prévient même ses moindres désirs ; y a de quoi stopper un élan, p’pa ! Et ne va pas me dire qu’il y a en Amérique deux millions – ou plus – de mecs qui seraient prêts à donner leur main droite pour prendre ma place, avec la perspective d’entrer dans une grosse affaire. Ces mecs-là, je n’ai rien de commun avec eux. Ils se rendent pas compte ce que ça peut démolir un type, d’être noyé dans le fric.
C’est toujours risqué de fréquenter le milieu... Mais le danger est encore plus grand quand on traverse une rue passante ou quand on glisse sur une savonnette, en prenant son bain… Maintenant, si tu te contentes d’avoir avec les truands des rapports de bonne compagnie, si tu bois des verres avec eux, que tu discutes le coup, sans jamais te mêler à leur bizness, t’auras rien à craindre.
Louis Beretti was a tough guy, and no shining hero. But lots of heroes weren’t so heroic, if you knew all the facts.
Avec lui, on peut s’attendre à tout, il est parfaitement capable d’écrire une pièce et aussi de ne pas l’écrire, il peut escalader la façade de l’Hôtel de Ville en caleçon ou ne pas l’escalader. On ne sait jamais avec des natures pareilles. Ça part comme une fusée volante, au moment où l’on s’y attend le moins.
Quand on fait un feu sur le plancher d’un wagon de marchandises, il arrive parfois que le wagon prenne feu également – ce phénomène, d’ailleurs, provoquait invariablement une subite et joyeuse excitation parmi le personnel roulant et les surveillants attachés au convoi.
Tu t’imagines être intellectuelle. Tu prétends adorer l’art et la littérature d’avant-garde, mais, en fait, tes lectures préférées sont les magazines illustrés, et les œuvres d’art qui t’intéressent le plus, ce sont les robes dernier cri et les colifichets de femme.
Sa conscience lui reprochait d’avoir couché avec une femme, alors que, pendant toute sa vie, sa mère et sa religion l’avaient mis en garde contre ce péché. Mais il ne s’en affligea pas trop :
— Oh ! la barbe ! Tout le monde en fait autant !
Il se sentait soulagé d’avoir rompu avec Rose, qui lui avait dépensé du temps et de l’argent. Mais elle lui manquait. Il se demandait comment il avait pu succomber aux avances de la jeune fille, puis, soudain, se rappelait ses charmes. Elle avait le teint si clair qu’on n’aurait jamais deviné qu’il s’agissait d’une fille de couleur, si on n’avait pas été prévenu. Elle était si jolie. Non, jolie n’était pas le mot juste. Elle était splendide.
— Ecoute, vieux ! Tu es journaliste, et pas redresseur de torts. Tu n’es ni républicain, ni démocrate, ni socialiste, ni anarchiste. Tu es journaliste. Tu crois que tu pourrais encore obtenir des flics un renseignement quelconque, si tu te permettais de protester ?
— Mais pourtant, si les gens savaient ce qui se passe, ils ne le supporteraient jamais.
— Ce que les gens pensent, ça ne te regarde pas. D’ailleurs, ils ne croient jamais que ce qu’ils veulent croire. Et même si tu disais que les flics cognent sur leurs détenus, les gens aimeraient toujours mieux croire les policiers qui, eux, affirmeraient que c’est faux.
La différence entre un auteur amateur et un auteur professionnel, c’est que ce dernier s’astreint à plaire au public, et non pas à lui-même et qu’il n’hésite pas à jeter au panier tout ce qu’il a écrit et même davantage.