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Critiques de Driss Ghali (10)
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Français, ouvrez les yeux ! Une radiographie ..

Texte très pamphlétaire comme son titre l'indique clairement.

L'auteur dresse un tableau terrible de ce qu'il appelle 'La France".

En huit chapitres, il nous dessine notre renoncement.

Le plus terrible vient du fait que ce constat est dressé par quelqu'un qui vit la France comme une idée, comme un choix, comme une civilisation...

Il est d'origine marocaine, musulman, diplômé, vivant au Brésil. Et il nous regarde. Avec tristesse car il aime la France, lui. Elle lui a offert un contrepoint à sa matrice originelle, une alternative qui a forgé l'adulte qu'il est devenu. Que décrit-il succinctement ?

La France qui a renoncé à la puissance : intégré à l'OTAN, à l'Europe, ne disposant plus de notre monnaie nous avons signé notre impuissance en nous diluant dans des instances supranationales dirigées par les états-unis.

La France qui a renoncé à son peuple : nous sommes passé d'espaces coloniaux baignés par notre culture et notre langue à un territoire national repeuplé à son tour par les anciens colonisés. Ce qui n'a pas marché dans un sens ne pourra sans doute pas marcher dans l'autre, il l'affirme.

Il décrit une tropicalisation de notre société, c'est à dire l'adoption à bas bruit d'un système calqué sur le modèle étasunien ne pouvant pas (encore) fonctionner chez nous car... nous ne sommes pas étasuniens... Le résultat sera certes américain, mais du Sud. Avec l'acceptation d'une société constituée de populations dominantes vivant sans complexe à côté de la masse d'exploités. Un morcellement ethnique.

C'est la fin du modèle français, l'exception qui faisait notre grandeur : celui d'un peuple inventeur, industrieux qui partageait la richesse et créait des systèmes de redistribution complexes.

Il attribue ce déclassement à plusieurs facteurs, notamment l'abandon de notre tradition hellénico-chrétienne. Là où les anciens colonisés importés chez nous n'ont pas abandonné leurs traditions, leur religion, essentiellement l'islam, nous n'avons plus de boussole morale, à part bien sûr la protection de la Terre, la promotion des libertés sexuelles et surtout l'individualisme.

Et l'individualisme est selon lui l'antithèse de l'esprit français.

Comme rapporté dans une citation de ce livre, il n'attribue pas ce glissement aux élites. Les français se sont laissés bercés par l'illusion d'un effacement prometteur plein de repentance, de soi-disant tolérance, et sont donc coresponsables du sort qui leur est promis.

Il finit par une balade en France, à Versailles, de Mc Do à Starbucks, d'un hôtel du groupe Accor qui insulte la notion même d’accueil, et à l'abandon même de la velléité d'écrire un courriel puisque... en face, il n'y aura que des robots, réels ou humanoïdes.

On finit ce livre, que l'on partage une ou toutes les analyses de l'auteur, assez déprimé. Il n'esquisse aucune piste pour remédier à ce qu'il décrit.

Il n'est pas le seul à porter cette crainte, ce regret, mais il le fait avec verve et sincérité.





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Une contre-histoire de la colonisation fran..







TEXTE DE PRESENTATION PAR L’AUTEUR SUR AMAZON AU 14-07-2023





Introduction : ne pas se tromper d’ennemi



« Chaque génération doit, dans une relative opacité, découvrir sa mission, la remplir ou la trahir. »

Franz Fanon





Vis-à-vis de la France, la génération actuelle a pour mission d’inventer une nouvelle formule de gouvernement. Une formule qui convienne à un vieux pays devenu soudainement multiracial et multiconfessionnel. Une formule qui embrasse les nouvelles réalités démographiques sans casser la société. Une formule gagnante qui assure la puissance, le bonheur collectif et la prospérité.

Pour l’instant, cette formule n’existe pas, même si tout le monde fait semblant que tout va bien. Les alarmes sonnent mais l’équipage se saoule sur le pont et chante en coeur que la République Française a réponse à tout.

Ni les Français de souche, ni les Français de branche n’ont vocation à participer à un naufrage collectif. Pourtant, les chances sont grandes pour que les jeunes qui ont aujourd’hui entre vingt et trente ans assistent ou participent même à la dislocation de la France. Il leur appartient de conjurer le sort pour ne pas être la génération-fléau, celle qui a vu venir le danger et n’a rien fait, celle qui a préféré cracher dans la soupe au lieu de préserver l’héritage.

Je suis sérieux, les ingrédients sont là soit pour une guerre civile, soit pour un lent détricotage de la nation française, écartelée entre les égoïsmes minables des uns et des autres.



Pour paraphraser Fanon, cité en exergue de ce propos : le contexte est opaque, mais la mission est claire. Elle est évidente même. Elle fait peur surtout, car il n’existe pas de formule sur étagère pour régler le problème. D’où la tentation de fuir vers le passé à la recherche de coupables parmi les morts et les disparus. On n’y risque rien car un cadavre ne rend pas les coups de pied. Il comparaît silencieusement devant le tribunal de la mémoire qui tient session chaque jour, samedi et dimanche compris.

Poussés par leurs aînés, les jeunes d’aujourd’hui mordent à pleines dents dans la chair en décomposition. D’un côté, ceux qui accusent leurs ancêtres d’avoir colonisé. De l’autre, ceux qui se présentent comme les victimes du colonialisme, bien qu’ils n’aient jamais vu de colon de leur vie, ni connu ne serait-ce qu’une seule journée d’occupation étrangère. Dans les deux cas, ce sont des lions en puissance qui se comportent comme des hyènes.

Ils sont poussés au crime par des lobbies puissants. Ces officines de la haine chantent en choeur la nécessité du devoir de mémoire. Elles ont intérêt à porter à incandescence la question coloniale. Telle une nuée de criquets, partout où elles passent, elles amènent la dévastation. Elles ne fécondent rien, elles pondent la dissension et le malaise entre les frères et les soeurs.

L’establishment ou une partie de celui-ci met en avant des losers professionnels dont le seul métier est d’être Arabes et Noirs. Protégés de toute critique sérieuse, ils se croient talentueux et défilent à la télévision, grisés par leur « victoire » idéologique. Ces nigauds se prennent pour Martin Luther King alors qu’ils sont les paladins du système. Ce sont des talents sur pilotis. Vous leur enlevez leurs parrains, ils s’écroulent.



Ce livre est un antidote au poison distillé par ces apôtres de la mauvaise foi. Il prétend offrir une synthèse dépassionnée de la colonisation française. Il propose d’aller au fond des choses sans se perdre dans les querelles d’historiens. Il est conscient que la société cherche des réponses audacieuses à des questions simples. Des réponses exprimées clairement et sans que l’auteur ne se drape derrière une fausse neutralité.

Il est habité par l’urgence de tourner la page pour se consacrer corps et âmes à ce qui importe, c’est-à-dire à la mission véritable de cette génération.

Tourner la page ne veut pas dire effacer l’oppression et l’injustice. Cela ne signifie pas non plus monter la garde autour des traumatismes. Il s’agit de s’élever à la hauteur des faits pour les regarder les yeux dans les yeux, sans ramper par terre comme un animal blessé ni se placer en surplomb tel un demi-Dieu arrogant. Agir et penser comme un adulte, tout simplement.

Que l’on me traite de collabo ou de traître. Peu m’importe. Je préfère livrer le combat de mon époque que de m’approprier les luttes de ceux qui sont morts et enterrés. Mon arrière-grand-père a guerroyé contre la France lors de la conquête du Maroc, il a perdu, la messe a été dite. Ses fils sont passés à autre chose, ils ont travaillé, fait des enfants et attendu la bonne occasion pour se rebeller, elle ne s’est pas présentée, tant pis. Parmi eux, mon père qui a été le seul de sa famille à fréquenter les bancs de l’école communale. Il s’est ensuite faufilé dans le lycée français de Marrakech, interdit aux musulmans à l’époque. Il y a obtenu son baccalauréat en 1956 l’année où la France annonçait son départ du Maroc. Sans tergiverser, il s’est mis au travail pour le compte des nouvelles autorités marocaines. Avec des bouts de ficelle, il a fait des miracles dans son domaine : l’audiovisuel. Mon père n’a jamais songé à demander des réparations à la France ou à lui attribuer ses difficultés.

Je n’ai pas le droit de rouvrir les blessures que mes ancêtres ont cicatrisées.

Cet ouvrage risque de déplaire à quelques historiens qui diront que je n’ai pas leurs diplômes, donc que je manque de légitimité. Il risque également d’irriter certains militants, de gauche comme de droite, qui n’y trouveront pas le manichéisme qui permet de distinguer les bons des méchants, avec un coup de baguette magique.



Je réponds préventivement à ces deux critiques que je suis un simple citoyen qui n’a pas de temps à perdre. Il faut en effet sauver la France. Or, ni les historiens ni encore moins les militants n’ont apporté un récit qui puisse désactiver la question coloniale et en neutraliser les effets toxiques. Pour combler le vide et répondre à l’urgence, il est licite qu’un homme normal tente de se rendre utile à ses semblables en explorant, malgré ses limitations, un champ aussi complexe que celui de la colonisation. Au fond, il ne s’agit rien d’autre que de faire revivre l’idéal de l’honnête homme dont la France s’est malheureusement éloignée, ensorcelée par deux imposteurs : l’intellectuel mondain qui produit de la posture et l’expert spécialisé qui produit du bruit. L’honnête homme, lui, est un généraliste qui travaille et qui n’a pas peur d’aller au fond des choses. Il est souverain, car il revendique et exerce sa capacité à apprendre par lui-même. Comme l’homme d’entreprise, il est tendu vers l’action qui résout les problèmes et crée de la valeur. Pour le dire autrement, l’honnête homme ne prospère pas sur le malaise, il préfère se rendre utile.



Quelques précisons à propos de la méthode

Pour des raisons de lisibilité et de simplicité, ce livre se limite à la colonisation française la plus proche de nous, celle qui a englouti l’Indochine, le Maghreb et une grande partie de l’Afrique noire. Elle démarre à la prise d’Alger en 1830, se termine en 1962 et projette ses ramifications jusqu’à l’époque actuelle.

D’autres territoires ont été saisis par la France dans les siècles antérieurs dont la Réunion, la Guyane et les Antilles. Quoi que cette histoire soit fascinante à plus d’un titre, je me garderai de l’effleurer car les colonies acquises par l’Ancien Régime ont participé d’une logique tout à fait différente de celle qui a animé la colonisation après la Révolution. Elles sont le fruit d’une vision mercantiliste du monde, orientée vers la promotion des intérêts des négociants et des planteurs. Avec la prise d’Alger en 1830, démarre une colonisation d’un autre type, qui ne joue pas franc jeu et qui dissimule ses motifs véritables derrière des éléments de langage comme la mission civilisatrice. Les Rois de France avaient au moins le mérite de ne pas travestir les motivations réelles de leur politique coloniale. Nous y reviendrons amplement dans ce livre.

Nous négligerons l’expérience syrienne et libanaise, conscients qu’il s’agit d’une histoire à part dans l’histoire générale de la colonisation française. De même, les comptoirs français en Inde, minuscules et excentrés par rapport à la vie globale de l’empire, ne seront pas au menu de cette étude. Que le lecteur veuille bien nous pardonner ce parti pris.



Le plan suit une perspective chronologique, facile à accompagner.

- Première partie : le mythe du paradis perdu

- Deuxième partie : aux origines d’une idée folle (1830-1905)

- Troisième partie : une mauvaise affaire (1905-1954)

- Quatrième partie : une formalité nommée décolonisation (1954-1962)

- Cinquième partie : l’empire contre-attaque (des années 1960 à nos jours)

- Sixième partie : Que faire ? Pleurer le passé ou sourire à l’avenir ?



L’étude se prolonge donc au-delà des années 1960, la colonisation s’étant diluée dans notre histoire immédiate. Elle a pris le visage de rapports de domination et de solidarité inédits, aux conséquences incalculables (et non calculées).

Au cours de l’élaboration de ce livre, je me suis fait violence pour éliminer ou du moins atténuer mon biais pro-Français. Je ne suis pas sûr d’y être parvenu. En tout cas, j’ai changé d’avis à plus d’un titre, notamment en ce qui concerne l’Algérie où je suis bien moins indulgent avec la France que je ne l’étais au commencement de ma démarche. Changer d’opinion est un luxe accessible à celui qui a le temps d’étudier et de se documenter. Exercez-le et n’ayez-pas peur de faire amende honorable. Puisse ce livre vous aider dans ce sens.

Enfin, gardons une dose d’humilité au moment de juger des faits accomplis par d’autres que nous et à une autre époque que la nôtre. S’il est souhaitable de cultiver un sens aigu du Bien et du Mal, il serait malvenu de distribuer des bons et des mauvais points à des personnages qui ont fait preuve d’un courage, d’une résilience et d’une culture qui ne sont pas le lot du commun des mortels. Attention à ne pas verbaliser des géants du haut d’un strapontin.

Les termes indigènes et autochtones seront utilisés dans leur acception originelle, sans aucune charge péjorative. Quand j’écris noir, arabe et jaune, je me réfère à une race et à une couleur de peau, je ne rabaisse ni n’exalte personne.









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Français, ouvrez les yeux ! Une radiographie ..

Il est rare de voir que la situation de la France telle qu'elle est - autrement dit décomposée et défigurée, assujettie aux politiques débiles et égoïstes, et bientôt sous le joug des frères musulmans ou de quelque état ou monde islamiste mortifère, soit analysée d'une manière aussi subtile, franche, sans concession par un maghrébin musulman.

Halluciné par toutes les aberrations qu'il a constatées sur le sol de France, l'auteur fait réfléchir les Français sur la situation actuelle, et propose des solutions qui pour la plupart des Français sont approuvées et souhaitées.

Son courage et son honnêteté contrastent étonnamment avec les médias et les politiques français qui ferment les yeux sur tout et, pour certains encouragent et approuvant une politique du néant et de l'obscurantisme



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Français, ouvrez les yeux ! Une radiographie ..

C’est une chronique de Franck FERRAND qui m’a décidé à lire se livre. N’ayant jamais été déçu par cet historien et ses remarquables qualités de conteur j’ai suivi son conseil. Cet essai est d’une telle limpidité que beaucoup de pseudo politiques feraient mieux de le lire et le relire. A la lecture de certains passages je me sui dit que les lecteurs de Télérama ou Le Monde et les journalistes de France Inter devaient avoir du mal à digérer cette leçon de réalisme. A garder précieusement. Merci M GHALI !
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Une contre-histoire de la colonisation fran..

Driss GHALI ne fait pas dans cet ouvrage œuvre d'historien et il ne le prétend nullement: le titre est assez explicite. Son propos est plutôt de "remettre au centre du village" le clocher du débat sur la colonisation / décolonisation, empoisonné depuis des lustres ou réduit à des accusations, culpabilisations, victimisations, demandes d'excuses, ressentiments cultivés et discours de repentance plus ou moins sincères. Il mobilise pour cela des faits historiques incontestables et construit une argumentation qui fera grincer quelques dents dans le camp des déboulonneurs de statues ou pleurnicheurs patentés. Du côté des nostalgiques de la colonisation aussi d'ailleurs, mais ceux-ci pèsent de moins en moins démographiquement et dans le débat public.

Le livre a le grand mérite de rappeler que la colonisation menée par la France fut une suite d'erreurs, d'initiatives hasardeuses liées aux circonstance, mal coordonnées, d'occasions manquées... plutôt qu'un vaste complot destiné cyniquement à asservir systématiquement et cyniquement des peuples entiers, complot qui au moins par ses effets, ne serait pas encore terminé aujourd'hui. Que la colonisation se soit accompagnée d'iniquités et de violences de toutes sortes, c'est un fait admis depuis longtemps, et les lobbies économiques égoïstes y ont une large part, bénéficiant en cela de l'incurie des pouvoirs administratifs locaux (qui pourtant n'ont pas toujours démérité) plutôt que de leur complicité délibérée. Accuser "la France" en général n'a donc pas ou plus grand sens. Quant aux violences ayant accompagné la décolonisation, notamment au moment des guerres, il est clair qu'aucun camp n'en a eu le monopole, ce qui évidemment n'excuse rien. Et en se retirant, le France ne laissait pas derrière elle seulement des pays exsangues et déstructurés: la colonisation fut, dans un certain nombre de cas et de domaines, synonyme de progrès, même si ce type d'affirmation est devenu largement inaudible.

Plus de 60 ans après la décolonisation, il est temps de considérer que celle-ci ne pourra pas éternellement servir d'alibi à des régimes corrompus qui se montrent incapables de mener leur pays "indépendant" vers un développement véritable, ni de prétexte à alimenter dans certains milieux un discours commode de détestation de la France.

C'est donc avec pas mal d'inconséquence que la parole officielle française, même au plus haut niveau de l'Etat, se laisse aller à décrire la colonisation seulement comme un "crime contre l'humanité".

Quant au style, notre auteur ne fait pas dans la langue de bois: ses phrases sont incisives, souvent courtes, peuplées de formules imagées bien venues. (On regrettera juste quelques maladresses ou incorrections grammaticales, témoin d'une relecture rapide).

Un ouvrage salutaire.
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Français, ouvrez les yeux ! Une radiographie ..

Un état des lieux de la France, fait par un marocain musulman, quoi de plus probant?

Un constat sévère mais lucide d'une France qui se déconstruit, qui se désunie, qui se paupérise intellectuellement et qui s'Américanise avec ce que ce pays à de plus néfaste.

Cet ouvrage de Driss Ghali, très bien écrit, nous met face à cette réalité qu'est le changement de population, ce que l'on appelle aujourd'hui le Grand Remplacement.

L'assimilation n'étant plus de rigueur de nos jours, la France se soumet, les hommes, les femmes, les enfants "de souche", les assimilés deviennent la minorité et doivent vivre sous le joug d'une élite au pouvoir complètement hors sol et d'une africanisation du pays.

Le slogan de nos dirigeants, du maire au Président pourrait se résumer à "Je ne vois pas, je n'entends pas et je ne dis rien."

Le slogan de nos non assimilés, de nos racailles et anti-français pourrait être : "La France est un pays raciste, esclavagiste et fasciste !"

Alors vous qui allez, peut être lire ce bouquin, êtes vous prêt pour le tsunami migratoire ? Qu'allez-vous faire pour redorer le blason de cette France qui s'excuse sans arrêts? Allez-vous migrer et vous assimiler dans un autre pays qui saura et voudra vous accueillir ? Qui sera plus raccord avec vos valeurs?

A lire absolument et à retrouver aux Editions de l'Artilleur et c'est un bouquin qui défouraille!
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Mon père, le Maroc et moi

Driss Ghali s'est expatrié au Brésil à l'âge de 20 ans. Lorsque son père meurt brutalement, il rentre au pays (qu'il venait à peine de quitter après une visite familiale) et va devoir faire face à l'administration marocaine.



Plongé de force dans une réalité qu'il a jusqu'alors peu connue, il va être amené à s'interroger sur l'évolution de son pays natal, ce pays dans lequel son père a vécu toute sa vie. Pour le lecteur peu familier avec l'histoire du Maroc, un background historique se mêle aux souvenirs qu'il évoque. On y découvre le portrait tendre d'un père qui osait dire ce qu'il pensait à une époque où l'autocensure était vivement recommandée et, le plus souvent, naturellement appliquée, un père qui regrette l'émigration de son fils… et de toute une génération en quête d'un « avenir meilleur », un père qui peu à peu, en vieillissant, se dévoile de plus en plus.



Les chapitres sont indépendants les uns des autres mais se complètent pour former une galerie de souvenirs. L'ensemble nous immerge dans le règne d'Hassan II, la cohabitation entre Juifs et Musulmans, l'arrivée du monde européen, la vie quotidienne, la corruption, les dérives politiques, …



J'ai particulièrement apprécié les amorces d'interrogations sur la relation qu'entretiennent le Maroc et la France (les bénéfices qu'a pu en tirer le pays mais aussi les freins à son développement, le lien entre ces « deux pays qui se mélangent sur la pointe des pieds ») et le rapport à la religion musulmane. Driss Ghali n'est pas journaliste et ne prétend aucunement l'être, il écrit sous forme d'introspection, libre au lecteur de pousser le sujet plus loin s'il en a envie.



A la lecture de cette « chronique sociale », j'ai ressenti un profond respect de l'auteur envers, non seulement son père, mais également envers « les pères » du Maroc, toute cette génération qui s'est battue pour faire vivre un pays. Si ce côté intime de l'écriture m'a séduite, j'émets un petit bémol sur la forme : cette succession de tableaux sans réelle continuité, avec (assez régulièrement pour moi) de nombreuses prises de positions politiques non éclairées par trop peu de contexte pour qui n'est pas expert en la matière, a eu tendance à rapidement me lasser. La forme mérite peut-être qu'on lise cet écrit petit bout par petit bout pour ne pas être indigeste.



Entre rancoeur et nostalgie, Driss Ghali dresse un état des lieux, ouvre des portes, et rend hommage à tous ceux qui luttent pour plus de liberté.



Merci à Babelio et à l'éditeur pour la découverte de ce livre.

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Français, ouvrez les yeux ! Une radiographie ..

Bel éloge de la civilisation française en même temps que constat sévère de son déclin devant les coups de boutoirs de l'américanisation et d'une immigration de remplacement à laquelle on a cessé de présenter un modèle désirable. Driss Ghali nous invite à un reveille collectif pour faire renaître cette Lumière unique qui manquerait au monde si elle venait à s'éteindre.
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Mon père, le Maroc et moi

Dans le cadre de la masse critique aux éditions "l'artilleur" de 224 pages, Mon père, le Maroc et moi est une chronique contemporaine et sociale.

Une autobiographie tel un carnet de voyage écrit à la première personne ce qui place le lecteur comme témoin sur fond d'analyse historique pour comprendre le Maroc de maintenant, ses élites, ses tabous ...



On y retrouve la douleur du deuil de l'auteur suite à la mort de son père mais également la douleur émotionnelle sur son pays et son autocritique. La vie personnelle et intime mélangée avec l'histoire du Maroc .

Des éclaircissement historique pour se positionner et un plus pour les non initiés à l'histoire du Maroc.



Un exutoire de l'auteur sur l'amertume du passé ou le protectorat et le joug colonial ont aidé beaucoup de marocains.

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Mon père, le Maroc et moi

Quelle belle découverte que ce mélange de roman et de critique sociale du Maroc, pays que je connais bien, étant comme l'auteur, né dans ce pays à mille et une contradiction puis émigré en France.



Driss Ghali, auteur et intellectuel aux positions radicales, rompant complètement avec le "politiquement correct", nous livre un récit poignant ayant pour fil rouge les souvenirs avec son père, et pour fond, une critique sans vergogne du passé et du présent de la société Marocaine.



Tout y passe: les tares de l'administration, les incivilités quotidiennes, les dégâts de la corruption, la faillite des élites, la célébration de la paresse et de la roublardise, l'héritage de l'époque du protectorat français...

Les prises de positions de l'auteur sont inspirées par le vécu de son père, commis d'état à l'époque Hassan 2.



Un excellent livre que je conseille à toute personne souhaitant connaître un peu plus le Maroc. Il y trouvera une analyse pour le moins subversive, contrastant parfois de manière radicale avec l'Histoire officielle, notamment sur la question de la colonisation, thème que l'auteur a développé dans un livre dédié.
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