AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Edith Azam (27)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Du savon dans la bouche

Recu dans le cadre de Masse critique un plaisant petit recueil de poésie.

Cependant assez éloigné du style d'écriture que j'aime, j'ai donc eu du mal à me laisser toucher par les mots...
Commenter  J’apprécie          10
L'écharpe douce aux yeux de soie : Nouvelle

Tout d’abord, cet ouvrage est un objet de collection : il s’agit d’un feuillet joliment mis en valeur par du papier de soie, des pages en tissu, des perles…Tout "fait main", objet unique. J’ai été très touchée de l’attention portée à l’élaboration de ce livre, comme s’il était fait rien que pour moi ! Voyez par vous-même : (voir les photos sur le blog)

Quant au récit, il conte l’histoire d’un enfant malade qui vit à l’hôpital, on comprend qu’il est atteint d’une maladie incurable :



« La première fois j’avais neuf ans

J’aurai toujours neuf ans ».



Un jour une femme vient lui rendre visite pour lui donner des cours de géographie, et il en tombe complètement amoureux. Cette nouvelle est sa déclaration d’amour à cette inconnue.

Mélange de poésie et de prose, ce récit est très atypique à la fois par son écriture et sa forme. Encore un écrivain (une écrivaine ?) qui sait faire passer les émotions d'une très jolie manière.



« On n’a pas parlé au début : nous savions tous les deux qu’il y avait plus urgent à faire…Toi, je ne sais pas à quoi tu pensais dedans tes grands yeux de soie pâle, mais moi, je songeais que tu étais belle jsuque dans l’odeur de ta peau..Tu sentais le ciel bleu, le mimosa ! C’était comme la campagne, ça me rendait serein. »



Une aventure à tenter, absolument.

Merci à Babelio pour cette découverte et à Françoise Favretto des Ateliers de l’Agneau pour cette belle mise en page !
Commenter  J’apprécie          10
Décembre m'a ciguë

Ce livre, je l’ai trouvé au hasard dans une boîte à livre. Le titre m’avait intrigué et je m’étais dit : pourquoi pas ! Aujourd’hui, après avoir laissé reposer un peu cette lecture, je me rends compte que j’ai beaucoup apprécié ce moment plein de poésie. C’est typiquement le genre de texte que j’adore, complètement décousu, plein de phrase qu’on surligne pour leurs beautés et de mots qui heurtent à leur lecture. On y suit une jeune femme sur la courte période entre le décès et l’enterrement de sa grand-mère. Un cri pour toutes ces personnes parties trop tôt.
Commenter  J’apprécie          00
Rupture

L'écriture d'Edith Azam est forte, particulièrement sur la scène quand elle la performe et lui donne sa dimension corporelle si saisissante. Dans le livre ce texte apparaît à l'écoute d'une douleur vive. Le sujet étouffe, se dit par obsessions, régressions, souffrant de dire sa brulure ou de brûler à dire. Une forme expérimentale inclassable qui rappelle la voix d'Antonin Artaud dans son expressivité déchirée et son malaise de l'être.
Commenter  J’apprécie          00
Animal - Crépuscule

Édith Azam compose un recueil entier autour d’un moment de la journée ô combien signifiant : le crépuscule. Ce mot fait sens – on pourrait penser au fameux Crépuscule des dieux de Nietzsche, mais le recueil se démarque radicalement de l’idéologie nietzschéenne. Le crépuscule c’est la fin : celle du jour, de la vie, d’un état, d’une idée, etc. Le titre Animal-Crépuscule est ici d’une évidence absolue.

L’économie poétique



Le recueil se signale tout d’abord par l’économie de ses moyens, économie poétique ; Edith Azam donne le plus de poids et de signifiance aux mots employés, toujours avec pondération, aux espaces, comme aux brisures des vers, mais son choix se porte également sur une économie des « personnages » constituant l’univers intradiégétique. Si on exclut le crépuscule, cinq mots reviennent de manière récursive : Oiseaux, loups, chèvres, auxquels s’ajoutent les êtres humains (nous) et Montagne, affublé d’une majuscule qui transforme le substantif en nom propre ; opérant une personnification. Cette composition n’est pas anodine ; les oiseaux et les loups incarnent la vie sauvage sous ses deux aspects : les prédateurs et les proies, les chèvres représentent les animaux domestiques, exploités par les êtres humains. Montagne enfin condense la diversité minérale, en atteignant par la même occasion le statut de personnage. C’est autour de ce jeu de synthèse que se noue l’économie du texte. Notons la proximité sémantique entre économie et écologie, les deux formés par le préfixe oîkos « la maison », c’est à dire un lieu clos ; impliquant la gestion de son espace, un équilibre. Une économie est un équilibre des biens, ou des actions en vue d’une fin donnée, l’écologie concerne celle des capacités de survie de chaque éléments présent dans un même lieu, un même oîkos. L’absence de séparation entre les éléments intradiégétiques participe donc à cette économie-écologie du livre, elle figure ce que la taxinomie aurait énoncé à travers des concepts dans le cadre d’un essai.



29



Les oiseaux sont montés



sur les cornes des chèvres



les chèvres sur les loups



les loups sur nos épaules



et nous :



sur Montagne.



Ensemble on a gravé



des mots sur les parois



des croquis des esquisses



pour que les vents s’y frottent



et les portent au loin.



Avant que tout ne disparaisse



qu’il reste quelque part



quelque chose du monde



tel qu’on aurait



voulut qu’il soit.



Les loups



grattaient la terre



dessinaient sur le sol



leur gueule d’ange



inachevé.



Dans ce poème, tous les éléments sont mis sur un même pied d’égalité, Edith Azam englobe judicieusement Montagne dans l’économie biologique, puisque l’ordre minéral participe (bien que passivement) à la survie des espèces. À l’instar des autres personnages, Montagne parle un langage qui lui est propre, à travers ses rivières, elle souffre tout autant que les animaux de l’attaque acharnée du crépuscule qui l’entaille et l’empourpre. Chacune de ses parties se retrouve donc menacées par la venue du crépuscule : véritable force agissante dont la finalité est l’anéantissement du macrocosme en présence.



7



Si beau



le soleil



sa danse démente le soleil



les lueurs fiévreuses le soleil



gelé



nous hallucinait.



La catastrophe



était sublime.



Le livre prend, sous certains aspects, les contours de la fable ou de la légende épique ; un combat entre la vie (élargie par le minéral) et le crépuscule, qui fait survenir la fin de leurs capacités de survie. Ce thème est, à l’évidence, en lien étroit avec la thématique écologique – le crépuscule vient mettre un terme à la vie naturelle. Mais si cette lecture est séduisante, elle est réductrice et minimiserait le sens d’un livre dont le point de fuite ne se semble pas être uniquement l’anthropocène. Il s’agit avant tout d’une idée de la fin, au sens philosophique, une fin qu’aucun langage ne peut nommer, ni concevoir.



Lire la suite sur Litteralutte.com : https://www.litteralutte.com/rechauffement-poetique/
Lien : https://www.litteralutte.com..
Commenter  J’apprécie          00
Mon corps est un texte impossible



Ce recueil est un assemblage de mots qui veulent que la poésie se connecte au cerveau par la langue en passant par l'outil indispensable : les yeux. « Si les mots du texte ne nous parlent pas, c'est qu'il espèrent qu'on se taise ! » Voilà, tout est dit ! Pour ne pas s'effrayer ou pour faire plus simple, l'autrice voudrait imprimer sur la rétine des mots de poésie ? On sait bien qu'ils ne s'impriment pas, mais que les connexions neuronales vont les faire digérer par la matière grise qui s'en nourrit pour produire des étincelles et des PLOP muets... Comme quoi, la poésie est une nourriture idéale pour laisser en veille notre écran mental. Sommes-nous dans l'erreur ? Alors qui aurait l'audace de contredire « un texte impossible » ?
Commenter  J’apprécie          00
L'écharpe douce aux yeux de soie : Nouvelle

Bon, il faut que je sois honnête d'emblée : deux raisons m'ont poussée à retarder la rédaction de ce billet. Tout d'abord, le quasi burn-out que je frôle actuellement pour cause de boulot par-dessus la tête. Et dire que j'ai pris un 80% cette année pour m'en sortir... Mais entre les préparations de séquences, les corrections, l'organisation d'un voyage scolaire, et, surtout, la petite trollette qui doit avoir du redbull dans les veines, j'ai nommé ma tornade de fille, eh bien, j'ai eu peu de temps pour mon blog. Peu de temps aussi pour lire, par conséquent, mais L'écharpe douce aux yeux de soie ne comporte que 6 petites pages. J'ai donc lu le texte très, très vite, c'est peu de le dire. La deuxième raison avancée est donc, -et je m'en veux déjà-, ma difficulté à écrire un billet sur cet objet-livre. Calepin l'autre jour parlait justement de ce malaise qui nous prend, nous, lecteurs amateurs, lorsqu'on doit émettre une critique -au sens négatif du terme- sur un texte qu'un auteur a pris soin d'élaborer patiemment, avec acharnement ou passion (et peut-être même tout ça à la fois). Qui sommes-nous finalement pour porter un jugement négatif sur le travail d'autrui ? Et mon embarras est double puisque cette nouvelle bénéficie d'un écrin particulier, que l'on doit à une maison d'édition bien particulière, l'Atelier de l'Agneau, qui réalise ses couvertures à la main, en modèle unique. La photo qui illustre donc mon billet, et qui habituellement se contente de reprendre le visuel du livre, est ici l'exemplaire que j'ai reçu, signé Françoise Favretto. Un exemplaire unique. Il y a une vraie recherche dans ce que la conceptrice appelle la « mise en objet » : du tulle, qui rappelle l'univers médical de l'histoire, du feutre rose, des perles, des pétales de roses collés, ou encore du papier de soie. Il y a un vrai effort dans cette élaboration qui se veut délicate. Malheureusement, et c'est là où je me sens mal vis-à-vis de ce travail qui a été fait et que j'ai reçu gracieusement, je n'ai pas craqué sur cette idée. Je dois probablement manquer de fantaisie, et demeurer trop près de ce qui m'est connu, mais je n'arrive pas à considérer cette réalisation comme un « vrai livre ». Il y a quelque chose qui touche au scrapbooking, qui m'est connu de nom, mais qui m'est totalement étranger en réalisation, et qui ne m'attire pas vraiment. De là vient encore mon malaise : je me permets de dire que je ne suis pas sensible à cette mise en objet alors que j'ignore probablement tout de la difficulté, de la patience, de l'ingéniosité qu'il faut pour parvenir à ce résultat. Je prie donc humblement d'excuser la réalisatrice de ce travail et les Ateliers de l'Agneau pour ce manque d'enthousiasme que je n'arrive pas à brider, alors que je suis consciente d'avoir entre les mains l'aboutissement d'une réfléxion dans un souci du détail et du raffinement.

Quant au texte même de la nouvelle, dont l'auteur est Edith Azam, je dois reconnaître que j'ai aimé, mais sans non plus y trouver un plaisir de lecture immense. Le thème abordé (celui d'un enfant de neuf ans malade, à l'hôpital) m'a fait penser à Oscar et la dame rose de EE. Schmitt, inévitablement. Le même ton, ou sensiblement. Les mêmes ellipses, ou presque. La même vision douce-amère aussi, immanquablement. Le texte est donc sympathique, certes, mais à l'image de la mise en objet, il n'a pas su emporter mon adhésion. Peut-être était-il trop court ? Mais eût-il été plus long qu'il n'aurait pas eu le même sens poétique.

Vous comprenez donc mon malaise : un double travail d'écriture et de réalisation, auquel malgré tous mes efforts, je n'ai pas réussi à adhérer. L'idée est pourtant séduisante, originale, et mérite d'être saluée car penser que tous les exemplaires qui sortent de cette maison d'édition sont uniques est une vraie gageure dans le monde actuel de l'édition, surtout à l'ère du numérique et des e-books (pour lesquels je n'ai de même nul enthousiasme...). Mais voilà. La magie n'a pas opéré sur moi, et encore une fois, je m'en excuse. Je me suis toujours promis de donner mon avis sans artifice, et je peux vous dire que ce soir, c'est la promesse la plus dure que j'aie eue à tenir ces dernières semaines. Je ne veux surtout pas donner le sentiment de me montrer ingrate devant le don de soi que représente l'écriture et la réalisation de cet objet-livre. Nul doute toutefois que d'autres lecteurs moins revêches que moi trouveront dans cette réalisation tout l'attrait qu'elle recèle et lui donneront les compliments qu'elle mérite.

Merci encore aux Ateliers de l'Agneau pour cette découverte et à Babélio.
Lien : http://fabulabovarya.canalbl..
Commenter  J’apprécie          00




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Edith Azam (53)Voir plus

Quiz Voir plus

Quiz: l'Allemagne et la Littérature

Les deux frères Jacob et Whilhelm sont les auteurs de contes célèbres, quel est leur nom ?

Hoffmann
Gordon
Grimm
Marx

10 questions
416 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature allemande , guerre mondiale , allemagneCréer un quiz sur cet auteur

{* *}