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Critiques de Edith Azam (27)
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Animal - Crépuscule

Édith Azam compose un recueil entier autour d’un moment de la journée ô combien signifiant : le crépuscule. Ce mot fait sens – on pourrait penser au fameux Crépuscule des dieux de Nietzsche, mais le recueil se démarque radicalement de l’idéologie nietzschéenne. Le crépuscule c’est la fin : celle du jour, de la vie, d’un état, d’une idée, etc. Le titre Animal-Crépuscule est ici d’une évidence absolue.

L’économie poétique



Le recueil se signale tout d’abord par l’économie de ses moyens, économie poétique ; Edith Azam donne le plus de poids et de signifiance aux mots employés, toujours avec pondération, aux espaces, comme aux brisures des vers, mais son choix se porte également sur une économie des « personnages » constituant l’univers intradiégétique. Si on exclut le crépuscule, cinq mots reviennent de manière récursive : Oiseaux, loups, chèvres, auxquels s’ajoutent les êtres humains (nous) et Montagne, affublé d’une majuscule qui transforme le substantif en nom propre ; opérant une personnification. Cette composition n’est pas anodine ; les oiseaux et les loups incarnent la vie sauvage sous ses deux aspects : les prédateurs et les proies, les chèvres représentent les animaux domestiques, exploités par les êtres humains. Montagne enfin condense la diversité minérale, en atteignant par la même occasion le statut de personnage. C’est autour de ce jeu de synthèse que se noue l’économie du texte. Notons la proximité sémantique entre économie et écologie, les deux formés par le préfixe oîkos « la maison », c’est à dire un lieu clos ; impliquant la gestion de son espace, un équilibre. Une économie est un équilibre des biens, ou des actions en vue d’une fin donnée, l’écologie concerne celle des capacités de survie de chaque éléments présent dans un même lieu, un même oîkos. L’absence de séparation entre les éléments intradiégétiques participe donc à cette économie-écologie du livre, elle figure ce que la taxinomie aurait énoncé à travers des concepts dans le cadre d’un essai.



29



Les oiseaux sont montés



sur les cornes des chèvres



les chèvres sur les loups



les loups sur nos épaules



et nous :



sur Montagne.



Ensemble on a gravé



des mots sur les parois



des croquis des esquisses



pour que les vents s’y frottent



et les portent au loin.



Avant que tout ne disparaisse



qu’il reste quelque part



quelque chose du monde



tel qu’on aurait



voulut qu’il soit.



Les loups



grattaient la terre



dessinaient sur le sol



leur gueule d’ange



inachevé.



Dans ce poème, tous les éléments sont mis sur un même pied d’égalité, Edith Azam englobe judicieusement Montagne dans l’économie biologique, puisque l’ordre minéral participe (bien que passivement) à la survie des espèces. À l’instar des autres personnages, Montagne parle un langage qui lui est propre, à travers ses rivières, elle souffre tout autant que les animaux de l’attaque acharnée du crépuscule qui l’entaille et l’empourpre. Chacune de ses parties se retrouve donc menacées par la venue du crépuscule : véritable force agissante dont la finalité est l’anéantissement du macrocosme en présence.



7



Si beau



le soleil



sa danse démente le soleil



les lueurs fiévreuses le soleil



gelé



nous hallucinait.



La catastrophe



était sublime.



Le livre prend, sous certains aspects, les contours de la fable ou de la légende épique ; un combat entre la vie (élargie par le minéral) et le crépuscule, qui fait survenir la fin de leurs capacités de survie. Ce thème est, à l’évidence, en lien étroit avec la thématique écologique – le crépuscule vient mettre un terme à la vie naturelle. Mais si cette lecture est séduisante, elle est réductrice et minimiserait le sens d’un livre dont le point de fuite ne se semble pas être uniquement l’anthropocène. Il s’agit avant tout d’une idée de la fin, au sens philosophique, une fin qu’aucun langage ne peut nommer, ni concevoir.



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Décembre m'a ciguë

Ce livre, je l’ai trouvé au hasard dans une boîte à livre. Le titre m’avait intrigué et je m’étais dit : pourquoi pas ! Aujourd’hui, après avoir laissé reposer un peu cette lecture, je me rends compte que j’ai beaucoup apprécié ce moment plein de poésie. C’est typiquement le genre de texte que j’adore, complètement décousu, plein de phrase qu’on surligne pour leurs beautés et de mots qui heurtent à leur lecture. On y suit une jeune femme sur la courte période entre le décès et l’enterrement de sa grand-mère. Un cri pour toutes ces personnes parties trop tôt.
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Décembre m'a ciguë

Décembre m'a ciguë est un livre étrange, le titre nous l'annonce d'emblée. La 4 ième de couverture aussi



"X heures, Y minutes. Décembre neige dans mes os. Décembre neige et toi, Mamie, toi, tu..."



La narratrice attend. Elle voudrait tant ne pas attendre. Ce téléphone qui va sonner, cette mauvaise nouvelle qu'elle ne voudrait pas entendre... L'écriture est volontairement étrange, difficile de s'accrocher aux mots. Les phrases tapent, sans cesse. De temps en temps cela s'apaise un peu. Il y a des souvenirs heureux, des souvenirs avec -de- cette grand-mère qui est en train de mourir. Il fait froid, si froid. Et on le comprend.



Et ce téléphone qui sonne...Répondre? Ne pas répondre? Le faire taire surtout. Car à un moment il dira ce que la narratrice refuse.



Les phrases sont coupées, écrites dans le désordre, des mots ont disparus. On avance difficilement quelquefois. On a du mal à suivre cette histoire chaotique à cause de cette langue hachée. Et puis on attrape le fil, c'est doux d'un seul coup avant que l'angoisse nous soulève brutalement. La narratrice nous entraîne dans ses tourments, dans sa peur.



L'écriture se fait poétique, souvent. Ce sont mes moments préférés. On pense à Valérie Rouzeau quand elle rend hommage à son père dans le long poème de son recueil "Pas revoir".



Dans ce roman c'est plus difficle à suivre, les chapitres sont très courts mais il y a peu de respiration et les mots se pressent.



Ce roman est rythmé par une histoire de quelques lignes qui revient sans cesse. Celle du chevalier Bran qui fut capturé par les anglais lors de la bataille de Kerlouan, en Bretagne, et qui attend l'aide de sa mère pour le libérer. Histoire que lui racontait sa mamie. Nous l'aurons en entier à la fin de ce livre.



La fin....



Le téléphone a fini par sonner. Un livre de douleur et de colère. Comme la vie?



.

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Du pop corn dans la tête, texte et dessins

Du pop corn dans la tête est un partenariat pour lequel je me suis proposée en me basant sur le nom du livre et son résumé qui laissait entendre que le récit serait drôle et mélangé avec des dessins.

Le récit est donc entrecoupé de dessins et malheureusement, je dirais que tant mieux, sinon je me serai ennuyée. Je pensais qu’il y avait une histoire mais en fait, pas vraiment ou en tout cas elle n’est que brève. Le personnage principal est fatigué et ça se ressent à chaque page.

Je n’ai cependant rien trouvé de drôle là dedans et je suis un peu déçue par rapport au résumé qui était présenté.

Les dessins en revanche, même s’ils représentent tous le même personnage, sont assez sympas et agréables à détailler. On a l’impression d’un travail fait main, comme si l’auteure avait rajouté ces dessins au fur et à mesure, pour représenter ce personnage fatigué.

Fatigué mais fatigant, c’est dommage, plus on avance dans le récit et moins on comprend ce que le personnage dit.

Mon avis est donc mitigé. J’ai aimé le côté dessin mais pas le récit. Ça n’est donc pas une énorme déception, je n’ai juste pas adhéré au texte.

Au passage, j’ai trouvé sur le blog de l’auteure qui résume assez bien tout ça :

« DU POPCORN DANS LA TETE aux éditionx Atelier de l’agneau, et c’est débile et voilà. »
Lien : http://lefauteuil.wordpress...
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Du pop corn dans la tête, texte et dessins

J'ai découvert ce livre lors de l'opération masse-critique sur Babelio. J'ai été intriguée par la présentation de ce livre : "38 dessins (d'un "elastikanimal) pleine page au crayon gris accompagnent un texte mais cela fait deux histoires parallèles." , "Dans ce livre"double", humour et détresse sont les mamelles de l'inextricable condition humaine." Une présentation un peu spéciale, une quatrième de couverture particulière et un extrait étrange et déroutant, il ne m'en fallait pas plus pour postuler à ce partenariat. Je ne connaissais pas l'atelier de l'agneau, mais le livre en lui-même est un très bel objet. La couleur et la texture du papier, son odeur, le format, tout est agréable.







Pour ce qui est de son contenu, tout y est original. Les illustrations sont assez simples mais ont su me séduire.



Edith Azam s'amuse, joue avec les mots et les sons, les arrange, les mélange, invente, tourne en dérision, ... C'est plein d'humour et de spontanéité. Ce livre ne plaira certainement pas à tout le monde et en déroutera plus d'un car je pense que l'on peut complètement passer à côté ou y être insensible, toujours est-il que l'amoureuse des mots que je suis a été séduite.







Les personnages de ce livre luttent contre la solitude et l'ennui, tentent de meubler leur vie à leur façon, de manière assez farfelue :



" On a mis les poissons sur table



pis on les a tortriturés



en les roulant



dans la farine



Z'ont eu si peur :



Qu'sont d'v'nus pâles !



Ensuite on les a sauvés



de tout' leur mort qu'on pouvait faire



Ouais on est TRAMACHAN :



Pigé ? ... "







Un livre plaisant et amusant qu'il me plaira de relire à l'occasion.







Merci aux éditions de l'Atelier de l'agneau et à Babelio pour ce partenariat.
Lien : http://mya.books.over-blog.c..
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Du pop corn dans la tête, texte et dessins

J'ai reçu ce livre dans le cadre de l'opération Masse Critique, grâce à Babelio et l'Atelier de l'Agneau.



Première impression, en lisant la quatrième de couverture : c’est étrange… quel est donc ce style d’écriture, quelle est cette orthographe étrange ? J’ai peur d’avoir du mal à lire ce livre, d’être freinée par la syntaxe si particulière…



Heureusement, mes a priori sont rapidement balayés lorsque j’entre dans le vif du sujet. Balayés par cette façon originale d’écrire, qui devient vite attachante et amusante.

On dirait un patois, une autre langue… peut-être en est-ce réellement une ? C’est surprenant, inhabituel, très personnel, vraiment original.



Il y a un vrai rythme, cela me fait penser à du slam, il ne manque plus que la bande son, et encore, la mélodie est déjà en tête. Je me prends à lire certains passages à haute voix, à relire certains passages pour mieux apprécier la poésie et l’humour qui s’en dégagent.

Je découvre de bonnes idées et de belles images.



Les mots et les dessins font un joli mélange, où l’humour se mêle à la poésie.

On découvre une vraie liberté prise avec les mots, des néologismes dont certains sont vraiment savoureux. Les mots créés ne le sont pas gratuitement, cela concourt à traduire, tout en poésie, les pensées, les émotions et les expériences de la narratrice. Il y a un jeu sur les sonorités, une sorte de vocalisation.



Quelque part, l’orthographe non conventionnelle utilisée par l’auteur, qui peut paraître absurde, va bien avec l’apparente absurdité de l’histoire. Les mots ont pris des libertés avec le dictionnaire, et cela forme un tout cohérent avec l’intrigue.



Le thème de la fatigue est omniprésent, il y est fait référence quasiment à chaque page.

Les images qui émergent au travers des mots sont à la fois drôles et parfois dégoûtantes. Drôles car incongrues, originales.

Les thèmes de la mort et l’(auto)agressivité sont également très présents.



Sur les dessins, les yeux sont fermés, représentant bien la fatigue, le retrait du monde, la dépression… mais il y a de l’espoir, puisqu’il y a de l’humour !



Le côté imagé, notamment avec l’histoire de la mouche dans la tête, des quatre poumons… tout cela m’a fait penser au nénuphar dans l’Ecume des jours.



Ce livre s’adresse, à mon sens, davantage aux adultes ou aux grands adolescents. En effet, il faut une bonne maîtrise de la langue française pour ne pas être déstructuré par ce récit qui se joue de nombreuses conventions littéraires. C’est assurément un livre qui ne laisse pas indifférent, qui suscite de vives réactions, crée du débat ! C’est donc un livre à découvrir, en faisant fi de tout a priori !

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Du savon dans la bouche

Un recueil écrit à deux voix, deux auteurs, que j’ai beaucoup aimé. Les mots sont là pour dire, pour chanter, pour crier, pour pleurer, pour aimer, pour déchirer, se déchirer, pour, pour, pour… Pour exprimer différents sentiments, différents souvenirs, différents ressentis…. Pour exprimer la vie. Des répétitions, des jeux de mots, des jeux entre eux. Ce n’est vraiment pas facile de parler de ce recueil poétique riche, très riche. Des mots forts, des mots percutants, des mots qui résonnent, qui font écho, qui hantent. Certains poèmes sonnent comme des slams. Certains plus poétiques, d’autres plus "écorchés".



Si j’ai souhaité lire ce livre proposé par la masse critique de Babelio, c’est parce que j’ai vu une vidéo de Edith Azam qui lisait un extrait d’un de ses livres Dimanche m’a cigüe. Ses mots m’ont retournée, sa lecture m’a émue aux larmes, sa sensibilité, ce don de soi, cette mise à nu, sa sincérité… Ces deux minutes quatorze ont été pour moi d’une grande intensité et le recueil que je vous présente aujourd’hui est à la hauteur de la charge émotionnelle de la vidéo. Deux amis qui partagent leur chant des mots, qui font danser les mots, qui les élèvent à leur pureté, leur intimité, leur résonance, leur souffrance. La seule chose que je peux vous dire, c’est Lisez-le !



Un très très grand merci à Babelio et aux Editions Atelier de l’agneau pour ce merveilleux recueil !




Lien : http://madansedumonde.wordpr..
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Du savon dans la bouche

Recu dans le cadre de Masse critique un plaisant petit recueil de poésie.

Cependant assez éloigné du style d'écriture que j'aime, j'ai donc eu du mal à me laisser toucher par les mots...
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L'écharpe douce aux yeux de soie : Nouvelle

Tout d’abord, cet ouvrage est un objet de collection : il s’agit d’un feuillet joliment mis en valeur par du papier de soie, des pages en tissu, des perles…Tout "fait main", objet unique. J’ai été très touchée de l’attention portée à l’élaboration de ce livre, comme s’il était fait rien que pour moi ! Voyez par vous-même : (voir les photos sur le blog)

Quant au récit, il conte l’histoire d’un enfant malade qui vit à l’hôpital, on comprend qu’il est atteint d’une maladie incurable :



« La première fois j’avais neuf ans

J’aurai toujours neuf ans ».



Un jour une femme vient lui rendre visite pour lui donner des cours de géographie, et il en tombe complètement amoureux. Cette nouvelle est sa déclaration d’amour à cette inconnue.

Mélange de poésie et de prose, ce récit est très atypique à la fois par son écriture et sa forme. Encore un écrivain (une écrivaine ?) qui sait faire passer les émotions d'une très jolie manière.



« On n’a pas parlé au début : nous savions tous les deux qu’il y avait plus urgent à faire…Toi, je ne sais pas à quoi tu pensais dedans tes grands yeux de soie pâle, mais moi, je songeais que tu étais belle jsuque dans l’odeur de ta peau..Tu sentais le ciel bleu, le mimosa ! C’était comme la campagne, ça me rendait serein. »



Une aventure à tenter, absolument.

Merci à Babelio pour cette découverte et à Françoise Favretto des Ateliers de l’Agneau pour cette belle mise en page !
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L'écharpe douce aux yeux de soie : Nouvelle

Bon, il faut que je sois honnête d'emblée : deux raisons m'ont poussée à retarder la rédaction de ce billet. Tout d'abord, le quasi burn-out que je frôle actuellement pour cause de boulot par-dessus la tête. Et dire que j'ai pris un 80% cette année pour m'en sortir... Mais entre les préparations de séquences, les corrections, l'organisation d'un voyage scolaire, et, surtout, la petite trollette qui doit avoir du redbull dans les veines, j'ai nommé ma tornade de fille, eh bien, j'ai eu peu de temps pour mon blog. Peu de temps aussi pour lire, par conséquent, mais L'écharpe douce aux yeux de soie ne comporte que 6 petites pages. J'ai donc lu le texte très, très vite, c'est peu de le dire. La deuxième raison avancée est donc, -et je m'en veux déjà-, ma difficulté à écrire un billet sur cet objet-livre. Calepin l'autre jour parlait justement de ce malaise qui nous prend, nous, lecteurs amateurs, lorsqu'on doit émettre une critique -au sens négatif du terme- sur un texte qu'un auteur a pris soin d'élaborer patiemment, avec acharnement ou passion (et peut-être même tout ça à la fois). Qui sommes-nous finalement pour porter un jugement négatif sur le travail d'autrui ? Et mon embarras est double puisque cette nouvelle bénéficie d'un écrin particulier, que l'on doit à une maison d'édition bien particulière, l'Atelier de l'Agneau, qui réalise ses couvertures à la main, en modèle unique. La photo qui illustre donc mon billet, et qui habituellement se contente de reprendre le visuel du livre, est ici l'exemplaire que j'ai reçu, signé Françoise Favretto. Un exemplaire unique. Il y a une vraie recherche dans ce que la conceptrice appelle la « mise en objet » : du tulle, qui rappelle l'univers médical de l'histoire, du feutre rose, des perles, des pétales de roses collés, ou encore du papier de soie. Il y a un vrai effort dans cette élaboration qui se veut délicate. Malheureusement, et c'est là où je me sens mal vis-à-vis de ce travail qui a été fait et que j'ai reçu gracieusement, je n'ai pas craqué sur cette idée. Je dois probablement manquer de fantaisie, et demeurer trop près de ce qui m'est connu, mais je n'arrive pas à considérer cette réalisation comme un « vrai livre ». Il y a quelque chose qui touche au scrapbooking, qui m'est connu de nom, mais qui m'est totalement étranger en réalisation, et qui ne m'attire pas vraiment. De là vient encore mon malaise : je me permets de dire que je ne suis pas sensible à cette mise en objet alors que j'ignore probablement tout de la difficulté, de la patience, de l'ingéniosité qu'il faut pour parvenir à ce résultat. Je prie donc humblement d'excuser la réalisatrice de ce travail et les Ateliers de l'Agneau pour ce manque d'enthousiasme que je n'arrive pas à brider, alors que je suis consciente d'avoir entre les mains l'aboutissement d'une réfléxion dans un souci du détail et du raffinement.

Quant au texte même de la nouvelle, dont l'auteur est Edith Azam, je dois reconnaître que j'ai aimé, mais sans non plus y trouver un plaisir de lecture immense. Le thème abordé (celui d'un enfant de neuf ans malade, à l'hôpital) m'a fait penser à Oscar et la dame rose de EE. Schmitt, inévitablement. Le même ton, ou sensiblement. Les mêmes ellipses, ou presque. La même vision douce-amère aussi, immanquablement. Le texte est donc sympathique, certes, mais à l'image de la mise en objet, il n'a pas su emporter mon adhésion. Peut-être était-il trop court ? Mais eût-il été plus long qu'il n'aurait pas eu le même sens poétique.

Vous comprenez donc mon malaise : un double travail d'écriture et de réalisation, auquel malgré tous mes efforts, je n'ai pas réussi à adhérer. L'idée est pourtant séduisante, originale, et mérite d'être saluée car penser que tous les exemplaires qui sortent de cette maison d'édition sont uniques est une vraie gageure dans le monde actuel de l'édition, surtout à l'ère du numérique et des e-books (pour lesquels je n'ai de même nul enthousiasme...). Mais voilà. La magie n'a pas opéré sur moi, et encore une fois, je m'en excuse. Je me suis toujours promis de donner mon avis sans artifice, et je peux vous dire que ce soir, c'est la promesse la plus dure que j'aie eue à tenir ces dernières semaines. Je ne veux surtout pas donner le sentiment de me montrer ingrate devant le don de soi que représente l'écriture et la réalisation de cet objet-livre. Nul doute toutefois que d'autres lecteurs moins revêches que moi trouveront dans cette réalisation tout l'attrait qu'elle recèle et lui donneront les compliments qu'elle mérite.

Merci encore aux Ateliers de l'Agneau pour cette découverte et à Babélio.
Lien : http://fabulabovarya.canalbl..
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L'écharpe douce aux yeux de soie : Nouvelle

L'objet-livre est avant tout une belle introduction à l'histoire.

Le choix de la texture du papier, doux au touché est une invitation à la lecture.

L'alternance entre le récit et les pages de tissus donne à ce livre une identité particulière, comme un cadeau de la vie.

Cette courte nouvelle, nous raconte un moment de la vie d'un enfant de 9 ans hospitalisé pour une maladie grave et de son professeur de géographie qui deviendra son amie.

Nous sommes portés par sa perception de vivre ces moments difficiles.

Pour cet enfant, tout est poésie et humour avec une pointe d'angoisse sur sa maladie qui donne au lecteur une réflexion sur sa vie, sur l'existence si fragile de l'être.



J'ai eu beaucoup de plaisir à le lire plusieurs fois, découvrant à chaque lecture de nouvelles perceptions, tous les mots ont leur importance et enveloppent le lecteur dans "une douce écharpe de soie".
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Mon corps est un texte impossible

Mon corps est un texte impossible est vraiment un livre très particulier. Le sujet est le corps, la forme est de la poésie qui se veut percutante par des mots forts que renforcent une recherche graphique : jeux de police de caractères, de tailles, d'espaces et lecture verticale...

Et l'effet est réussi, je pense, car je n'ai pu le lire qu'à petite dose, en essayant même de me protéger de la force de l'expression.

Je n'ai pas trouvé le tout très optimiste, aussi, je ne recommande pas ce livre à des personnes dépressives, atteinte de maladies graves ou en train de vivre un deuil.

Ou bien il faut aimer se complaire dans la noirceur, le côté sombre de la vie et de toute chose.



Livre reçu dans le cadre de masse critique, je remercie babelio et les éditions Atelier de l'agneau.
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Mon corps est un texte impossible

Les pages de ce livre sont des poèmes visuels à part entière, collages de mots découpés, aphorismes, lettres qui dansent au milieu selon des formes géométriques ou libres, graphismes, aplats noirs, lettres en divers corps et polices de de caractères.

"rester entier

c'est rester seul"

"ON NE SAIT PAS QUOI DIRE

ON CRAQUE LENTEMENT

D'ETRE ÉMU D'ETRE EN VIE"

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Mon corps est un texte impossible

Ce livre est une lecture dans le cadre de masse critique de Babelio.



Je m'attendais vraiment à ce que le corps soit le sujet de cette écriture poétique.



Que nenni.

C'est le corps en tant que police d'écriture qui l'est dans la présentation.

Ça pourrait être visuellement agréable et intéressant.



Que nenni bis.



L'autrice a une fascination pour le morbide, les idées noires et tout ce qui est sombre, négatif mais sans aucune subtilité dans l'écriture du sujet.



J'ai trouvé ça très décevant, pénible et sans intérêt.

Dommage.
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Mon corps est un texte impossible



Ce recueil est un assemblage de mots qui veulent que la poésie se connecte au cerveau par la langue en passant par l'outil indispensable : les yeux. « Si les mots du texte ne nous parlent pas, c'est qu'il espèrent qu'on se taise ! » Voilà, tout est dit ! Pour ne pas s'effrayer ou pour faire plus simple, l'autrice voudrait imprimer sur la rétine des mots de poésie ? On sait bien qu'ils ne s'impriment pas, mais que les connexions neuronales vont les faire digérer par la matière grise qui s'en nourrit pour produire des étincelles et des PLOP muets... Comme quoi, la poésie est une nourriture idéale pour laisser en veille notre écran mental. Sommes-nous dans l'erreur ? Alors qui aurait l'audace de contredire « un texte impossible » ?
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On sait l'autre



N°821 – Octobre 2014.



ON SAIT L'AUTRE – Édith Azam – P.O.L





Des les premières pages, on sent comme une menace, l'autre peut aussi en être une. Pour cela le narrateur a fermé la porte à clé et veut les faire disparaître pour se protéger de cette venue inquiétante. L'autre pourtant ne vient pas mais son absence n'est pas pour autant rassurante, pire, elle est angoissante parce que violente(« C'est plus tard qu'il viendrait : avec sa hache, son coup de métal froid »). Pour le narrateur, cela devient même une obsession puisque cette éventuelle intrusion dans la maison le détermine à détruire tous ses carnets sauf un. C'est que cette crainte, même si elle n'existe que dans son imagination devient une hantise. Cet autre n'a pas de visage, c'est une sorte de potentialité, mais pour le narrateur cette virtualité est suffisante, il faut donc éviter tout contact avec les autres et même ne plus leur parler . Dès lors le silence est le seul possible, jusque dans la mort. Le narrateur semble donner une clé pour échapper à cette sorte de fatalité, c'est la poésie qui use de la langue mais sans volonté de domination sur autrui. Fort de cette remarque, il va entasser tous les livres de poèmes qu'il possède dans une valise qu'il va descendre à la cave. Là, il va se passer une métamorphose, comme un miracle et ces livres font se mettre à saigner pour prouver qu'ils sont vivants. Il va donc falloir les rassurer. Pour cela il va se coudre sur le corps les pages de ces livres.



Et l'autre là-dedans ? Il se trouve qu'il est toujours présent dans la pensée du narrateur mais aussi qu'il a pris forme. Au début, le texte faisait mention de trois chevaux bien vivants (les chevalos). Progressivement, ils vont quitter leur apparence animale pour agir comme des hommes, ils jurent, ricanent, jouent à la roulette russe, fument des cigares et finalement incarnent « l'autre » quand la mort est proche. Je n'ai pas compris cette hantise qui revient sous forme d'images répétées (Les guêpes, les chevaux, les valises, des deux cœurs, le sang)



J'avoue que ce texte, lu en ce qui me concerne avec difficulté tant le style est haché, me pose question. Cela est-il le symbole de la difficulté de vivre tout simplement. Est-ce le rejet de toute référence sociale, comme par exemple « la réussite » avec son cortège de manifestations tangibles et reconnues ? La peur constante des autres révèle les blessures de la vie même si « ce vieux corps usé » se réfugie dans la poésie et peut-être dans la mort ?



Sur le principe, je ne suis pas opposé à cette manière de voir l'autre. Nous savons tous que nous devons nous en méfier, même s'il nous est proche. Dans ce cas de figure la trahison, le mensonge, l'hypocrisie font partie d'un jeu qui peut, à cause de l'autre, se retourner contre nous. Ce n'est pas pour paraphraser Sartre, mais bien souvent « l'enfer c'est les autres » même si nous vivons une époque où il convient de faire jouer la solidarité, l'entraide. Cependant, sur la forme, je n'ai que très peu goûté ce texte que j'ai lu comme une longue litanie mono-thématique, écrite, à mon goût d'une manière trop abrupte. J'ai voulu y voir une sorte de fatrasie, un délire verbal mais franchement je n'ai pas pu, malgré toute ma bonne volonté, entrer dans cet univers créatif. Une nouvelle fois je suis peut-être passé à côté de quelque chose mais ce moment de lecture n'a pas été pour moi ce qu'il doit être : un plaisir.



©Hervé GAUTIER – Octobre 2014 - http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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Poèmes en peluches

« Autour de nous tournait la vie.

Et nous étions tous là

à nous remplir d'enfance

dans le bruissement doux

du silence des astres. »



C'est d'abord au Marché de la Poésie jeunesse de Tinqueux en Champagne que la poétesse Edith Azam dévoile ses poèmes en peluche. Ils sont ensuite mis sur papier et illustrés puis publiés par Le Port a jauni.



Petite maison d'édition marseillaise, elle publie des livres illustrés pour la jeunesse, principalement des recueils de poèmes en bilingue arabe-français.



Dévoilant tour à tour les peurs de l'enfant, ses émotions ou ses interrogations dans une répétition d'assonances et d'allitérations, des monstres ou peluches défilent.



Apportant une dimension supplémentaire aux poèmes, les illustrations sont des croquis réalisés par Gaëtan Doremus et mis en gravure par Gaëlle Allart.



Plongée dans le monde de l'enfance à la fois fascinante et humoristique, ces Poèmes en peluche ainsi que cette merveilleuse maison d'édition sont à découvrir.
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Poèmes en peluches

Il y a un drôle de bruit

Tip tap cling tap tap tap tap dit la porte

ils empêchent de dormir les monstres poilus qui lilalilalou lalilou lou lou lou

une patate dit celui qui y est et une plume grelotte et le silence soupire et si on écrivait les mois

la nuit toujours en cœur résonne et un jour le vocabulaire étoffe le monde et un jour un oiseau dans la tête trille un poème tout doux les paupières gelées

et si on racontait la douceur des doudous

une peluche dans les mains l’enfant chante et c’est beau et joyeux

on en redemande on le vocalise et en choeur les doigts disparaissent la peur dans le langage



J’ai adoré, le lire, le chanter, le partager avec mes filles, les illustrations sont réjouissantes. On en redemande ! Encore encore encore ! Et la poésie sauve le gris.

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Poèmes en peluches

𝖱éડυოé :

Ce recueil est composé de courts poèmes dont les mots sonnent, chatouillent et gratouillent agrémentés de jolis dessins très colorés.

Les poèmes sont aussi traduits et adaptés en arabe ce qui est une belle initiative.



𝖠𝗏ꪱᜒડ:

J'ai trouvé très amusante et rafraîchissante cette lecture et j'ai hâte de la partager avec mes nièces cet été. Il est aussi beau à regarder par les illustrations qu'à lire.

Les dessins sont très beaux et rappellent ceux des enfants.



J'ai aussi découvert le Centre de Créations pour l'Enfance de Tinqueux qui n'est pourtant qu'à une heure de route de chez moi.



En bref c'est un livre qui permet de partager un beau moment avec des enfants par les illustrations et les rimes rigolotes.

La traduction en arabe peut être aussi un support pour les enfants qui apprennent la langue ou alors lorsque des membres de la famille ne lisent pas français et veulent partager une lecture avec un enfant.
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Pour tenir debout on invente

Ce livre m'a fait penser aux ateliers d'écriture auxquels j'ai participé sauf qu'en général, il y a un nombre de participants, participantes plus important.

Deux personnes, en l’occurrence deux femmes, échangent sur un thème donné et laisse parler leur créativité.

Je regrette parfois certains mots vulgaires qui fait contraste avec une certaine poésie.

Le passage que j'ai eu plus de facilité et de plaisir à lire est le dernier thème.

Je dois avouer que j'ai eu du mal à accrocher à ce livre et à l'apprécier.
Lien : http://scoobydu41.over-blog...
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