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Citations de Editions Philippe Picquier (17)


L'Empereur, descendant de la déesse solaire Amaterasu, illuminait ce microcosme, certes. Mais le propre de l'âme japonaise, dont Heian est l'accomplissement le plus pur,e st de s'exprimer dans l'ombre. Nulle place publique à Heiankyô ; rien qu'un damier de rues séparées par des haies de bambous croisés qui laissaient entrevoir, dans la lumière incertaine de l'aube, les silhouettes des fonctionnaires se rendant au Palais au sortir de l'alcôve d'une dame. Nulle salle d'apparat dans les demeures, non plus qu'au Palais, dont les tuiles vernies à la manière chinoise avaient été rapidement remplacées par l'écorce de cyprès, moins ostentatoire et plus proche de la nature. L'intérieur des appartements, meublé de quelques coffres laqués posés à même le plancher, était tout aussi sobre, et chaque pavillon consistait en une vaste pièce unique qui, par un jeu de cloisons mobiles, de stores, de rideaux et de paravents, pouvait être divisée en compartiments selon les circonstances. Nulle démarcation sensible entre l'intérieur et l'extérieur dans ce type d'habitation, ni entre l'individu et le groupe...Les tentures donnaient un semblant d'intimité, toute conventionnelle, aux occupants. En réalité, ces derniers vivaient constamment dans la pénombre, à la portée toujours ambiguë du regard ou de l'oreille d'autrui, si bien que le fait d'observer une personne à la dérobée par les interstices d'une palissade et l'aptitude à répéter des mots surpris dans un corridor se trouvèrent élevés au rang des arts raffinés.
Ce petit monde ne manifeste aucune curiosité pour l'extérieur. Il est entendu que Heiankyô représente ce qui est beau, nouveau, agréable, vivant. Qui souhaiterait vivre en un autre lieu, réel ou imaginaire ?
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La création d'un oiseau comme le paon relève de la vanité de la nature ; car il n'est guère probable qu'un être aussi inutilement splendide ait été pour elle d'une quelconque nécessité. C'est évidemment quand elle fut lasse d' avoir créé, c'est après qu'elle eut inventé tant et tant d'espèces répondant à un but, douées d'utilité, que le concept d'inutilité absolue prit corps et qu'apparut le paon. Une telle somptuosité avait dû être façonnée le dernier jour de la création, au crépuscule, dans les reflets du couchant qui teintent le ciel de mille couleurs : c'était pour faire pièce au néant, pour faire pièce aux ténèbres inéluctables que la nature avait pris la précaution de transformer ces ténèbres dénuées de signification en couleurs et en lumière, et de l'en chamarrer . Ainsi chacun des brillants ocelles de son plumage est-ilen rigoureuse correspondance avec les éléments qui composent les profondes ténèbres de la nuit.
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Ce doux entretien
serait-il ainsi l'ultime
point de notre errance ?
Car même l'oreiller d'herbes
est cassant de givre blanc

Uma no Naishi
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Laisse tomber va ; on ne tire jamais profit à se mêler des affaires d'autrui. (Abe Kôbô)
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Je reviendrai vite.
Ces mots comme feuilles sèches
au loin se détachent
et nuit après nuit sur quoi
s'en va perler la rosée ?

Izumi Shikibu
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Par les temps qui courent, les jeunes filles bien elles-mêmes, plutôt que de recevoir un salaire de misère dans quelque grand magasin ou usine, préfèrent apparemment se mettre avec un japonais enrichi par la guerre.
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L'époque de Heian correspond à une période d'environ quatre cents ans qui pour nous évoque des siècles incertains et sombres, sanglants, même, entre les années où Charlemagne, roi des Francs, guerroie pour devenir empereur d'Occident, et celles où les chansons de geste célèbrent ses exploits dans une langue qui se dégage à grand-peine de ses origines composites et demande à être traduite pour être comprise aujourd'hui. Au Japon, cette époque marque l'âge d'or d'une civilisation très raffinée et d'une littérature écrite principalement par des femmes, dans un style inégalé. Une telle culture, marquée par les fastes de la Cour Impériale, à une époque de grande paix, trouve son fondement paradoxal dans l'admiration que l'Etat japonais portait à la brillante Chine des Tang depuis le début du VIIème siècle, et dans l'émergence d'une autonomie culturelle proprement japonaise.
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Songe en mon sommeil
vient effacer la tristesse
de mon existence :
voila mon coeur apaisé
un instant - trop bref, hélas!

princesse Kishi
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Ombre d'un visage
voilée de brume la lune
est sise en ma manche
qu'au seul penser de printemps
anciens j'ai trempée de larmes

fille de Toshinari
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Si loin l'un de l'autre
ce jour d'hier et ce jour d'hui
notre désunion
semble avoir duré mille ans
tant mon coeur s'ennuie de vous

Prince Kentoku
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File, file en été
comme aux doigts des filandières
la chaîne des ans,
jamais ne pourrai défaire
l'amour qui me tient nouée

Echizen
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Les larmes d'apprêt
dont se mouille votre manche
vous seraient des perles ?
Les miennes sans retenue
sont une eau torrentueuse

Ono no Komachi
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Que l'incertitude
des lendemains me chagrine !
Sait-on si le sort
qui m'attend est d'espérer
vous voir encore certains soirs ?

Inpumon'in no Taifu
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Rosée que j'essuie
au réveil dans la froideur
d'un automne ancien,
de ce songe inachevé
ne demeure qu'un visage

Fille de Toshinari
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Des roseaux d'estran
monte la vague en un flux
qui grossit toujours ─
Est-ce d'amour submergée
que ne peux vous oublier ?

Princesse Yamaguchi
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Un jour qu'il neigeait à gros flocons, Hailing et Naicihu devisaient dans un petit pavillon ai fond du jardin en buvant du vin chaud pour se réconforter. Tout en sirotant son breuvage, Hailing pensa pourquoi pas avec Naicihu...et lui coula plusieurs regards langoureux. Naicihu baissait la tête sans le regarder et souriait. A qui Hailing jugea qu'elle n'était peut-être pas insensible. Il remarque alors que le vin avait refroidi, et voulait-elle bien demander aux servantes d'aller le remettre au bain-marie ? Lorsque les servantes furent retournées à la cuisine, et après s'être assuré qu'il ne restait personne à proximité, Hailing dit d'une voix doucereuse :
"Avec cette neige, et mon beau-frère absent, à qui ma belle-soeur demande-t-elle de venir la nuit lui réchauffer les pieds ? - Hél
as ! il n'y a personne répondit Naicihu en riant, je ne puis compter que sur dame bouillotte - Dame bouillotte, dit Hailing, n'est guère satisfaisante. au début, quand on la glisse sous les couvertures, elle est trop chaude et au milieu de la nuit elle n'est même plus tiède. Une personne véritable qui vous réchauffe les pieds, et qui n'est ni trop chaude ni trop froide, c'est mieux.
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Empreinte légère
comme l'herbe des mots semés
ferait mon bonheur
quand même jusqu'en promesse
ne serait tressé mon voeu.
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