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Critiques de Edward P. Thompson (6)
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La guerre des forêts

Le capitalisme épuise deux choses disait Karl Marx : les travailleurs et la nature.



Dans la nécessaire édification d'une véritable histoire de notre société, l'ouvrage de Thomson, immense historien des classes populaires, est une pierre de toute première qualité.

A l'heure où les forêts sont de plus en plus victimes de nos modes de vies, qu'elles soient broyées sous les appétits voraces des grandes compagnies qui veulent s'approprier les terres et/ou le sous-sol qu'elles recouvrent pour prolonger la production des énergies et autre produits que nous ne cessons de consommer, ou qu'elles partent en fumée dans des proportions de plus en plus catastrophiques sous les effets d'un dérèglement climatique que la première cause a créé, Thomson nous rappelle l'usage « commun » de ce bien que la nature nous offre et qui permettait aux plus humbles d'y trouver de quoi vivre ; et (même si ce n'est pas son sujet) aux forêts de subsister.

Mais les vrais terroristes, les rapaces, les vampires assoiffés d'or et de pouvoir, en ce XVIIIe siècle souvent associé au siècle des Lumières et de l'avènement du progrès ou de la raison, entreprirent d'exproprier de leurs droits ancestraux ces gueux qui voudraient ne rien devoir à leurs maîtres, qui pensent avoir, parce qu'ils sont hommes (paraît-il) un droit à l'autonomie.

Les Blacks, « habitants de la forêt, armés, qui imposaient par la force la définition des droits à laquelle le peuple des campagnes avait été habitué, et qui résistaient à la mise en place des clôtures menaçant leur libre utilisation des terres cultivées, des sources de chauffage et de pâturages », véritables maquisards à en lutte contre la dépossession des communs forestiers, aussi héroïques furent-ils, n'y changeront rien : le droit, dont on mesure ici à quel point il est un appareil au service des intérêts d'une classe de puissants, la propagande (déjà maîtrisée, d'autant plus que ce sont les mêmes qui détiennent les moyens d'information et imposent leur idéologie trompeuse) et une chasse à l'homme sans merci sauront mettre un terme à cette résistance. Et tout ça pour quoi ?



La guerre des forêts c'est l'illustration parfaite de cette entreprise d'appropriation immorale du monde par les seuls véritables voyous, pour en faire un enfer.

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Temps, discipline du travail et capitalisme..

« Je n’ai pas le temps ! », pour moi, pour finir mon travail, pour profiter de mes hobbies, pour développer ma passion, etc. Nous avons tous entendu cette phrase prononcée dans un lassant soupir. Et nous l’avons tous aussi proféré.



Pourtant, nous nous interrogeons assez peu sur l’origine même du découpage de nos journées et sur la séparation entre nos tâches professionnelles et personnelles. Ce séquençage temporel n’est pas inné ni tombé du ciel. Le temps est le fruit d’un phénomène social, et donc, politique.



Le texte publié par les éditions La Fabrique est initialement paru sous le format d’un article dans la revue d’histoire britannique Past and Present en 1967. Edward P. Thompson, spécialiste de l’histoire sociale du Royaume-Uni, explore la période de transition vers le capitalisme industriel d’un point de vue inédit pour l’époque. L’auteur s’attache a étudier et comprendre le nouveau cadre horaire imposé afin de rationaliser la production et discipliner la nouvelle main d’œuvre du monde industriel naissant.



En effet, le travail à l’époque moderne est caractérisé par une irrégularité : le temps est alors « orienté par la tâche » [p.37], surtout pour les travailleurs dit indépendants. D’ailleurs, le terme « journée de travail » est assez peu approprié : selon les activités, la perception du temps « est conditionné[e] par les différentes situations de travail et leur rapport aux rythmes naturels » [p.36]. Les marins organisent leurs activités en fonction des marées, les paysans en fonction des cycles saisonniers. Les travailleurs ont souvent des activités mixtes, et il n’est pas rare de voir des ouvriers domestiques se rendre dans les champs au moment des moissons.



La mise en place du capitalisme industriel s’accompagne d’une nouvelle organisation du travail. Le précepte de Benjamin Franklin selon lequel « le temps, c’est de l’argent » irrigue les nouveaux industriels anglais : il s’agit de mettre fin à l’oisiveté, aux temps morts présents dans une journée ; place donc à la rationalisation. La coercition est alors importante : inculquer une nouvelle culture de travail, non plus basée sur le travail de « tâche », mais sur une unité de temps, n’est pas chose aisée. Les résistances existent, en témoigne la férocité des moralisateurs et des industriels pour appliquer la discipline du présentéisme et de la ponctualité (à titre d’exemple, les Fonderies Crowley élaborent un règlement de 100 000 mots destiné uniquement au contrôle des ouvriers.)



On ne trouve pourtant pas chez Thompson une forme de nostalgie mystificatrice lorsqu’il évoque l’organisation de la vie dans les sociétés pré-industrielles. Le travail des enfants, l’exploitation de certains travailleurs ou encore la double journée des femmes existent, et sont bien la cause de multiples souffrances.



L’article-ouvrage de Thompson est stimulant, grâce notamment à la documentation explorée et présentée dans le livre – journaux intimes, chansons, poèmes, cultures folkloriques, règlements intérieurs d’usines, etc. L’enseignement principal à tirer de ce livre, au regard du rapport de domination sur la nécessité de synchroniser et de discipliner la main d’œuvre, se trouve être d’ordre politique. L’organisation du temps de la vie est une question commune qu’il est tout à fait possible (nécessaire même) de saisir. Elle ne peut seulement se résumer à la vision des employeurs ou des théoriciens économiques (néo)libéraux.
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La formation de la classe ouvrière anglaise

livre remarquable, vif, vivant dont la richesse va très au-delà de ce qui est indiqué par le titre. Permet de mieux comprendre l'Angleterre et les Anglais
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La guerre des forêts : Luttes sociales dans l..

L’historien Edward Thompson essaye d’expliquer pourquoi la royauté anglaise décida de punir de mort le braconnage.
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La formation de la classe ouvrière anglaise

« La formation de la classe ouvrière anglaise » fait de l'industrie le centre et le coeur de la société moderne. Dans ce sens, le livre est d'une indéniable actualité au moment même où les économies occidentales se battent toutes contre la désindustrialisation.
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La formation de la classe ouvrière anglaise

Il y a du Orwell dans cette sensibilité aux gens ordinaires, tels qu'ils sont. Il y a de l'actuel dans cette capacité d'indignation, telle qu'elle renaît.
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