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Citations de Elsa Fottorino (78)


On me dit : « Vous connaissez les chiffres noirs du viol ? Pour onze plaintes, il faut compter cinquante viols. »

LS, trente-huit ans né à Reims, n’a plus de nom. C'est un numéro d'écrou.
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J'avais cru à un évènement. Un jour comme celui-là qui agirait comme un point de bascule. Un drapeau rouge à l'horizon du passé, le grain de sable dans le rouage, la rouille, le mildiou. En réalité, le onze février est devenu une date sans plus de valeur qu'une autre dans la longue succession des jours d'hiver.
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Enfant, on me répétait que j'étais jolie. Je comprenais « sois jolie, il faut être jolie, tu dois être jolie. Tu dois faire plaisir à ceux qui t'entourent, à ceux qui te regardent. Seul ce regard compte ». Un compliment qui devient une injonction. Il y a d'autres choses aussi. La sagesse. Pas au sens de la maturité, non. Être sage n'a rien d'être « un » sage. Etre sage donc. Discrète. Les autres d'abord et moi après. Jolie dans son coin. Pas besoin de l'entendre. Agréable à regarder. Décidément parfaite cette enfant. Elle ne dérange personne. Douce et polie. Elle ne se fait pas remarquer. Rien qui viendrait perturber l'ordre des choses. Ce n'est pas comme sa sœur. Elle fait tout voler en éclats. L'autorité, les robes et les souliers vernis. On dit d'elle : un garçon manqué. Pour un garçon, je n'ai jamais entendu l'expression « fîlle manquée ». Il faut bien que l'une de nous deux investisse le rôle de l'enfant modèle.
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Comme souvent avec les enfants, ça avait commencé comme un Jeu. La maîtresse ne s'était pas inquiétée de leurs rires. Qui s’inquièterait d'un rire d'enfant ? La cruauté des enfants n’a pas le visage monstrueux de celle des adultes. Ce n'est pas aux enfants que j'en ai voulu. Mais à la banlieue. Son désœuvrement. Ces mots que l'on découvre, « tournante », dans la bouche d'enfants de huit ans. Au début, je croyais qu'ils parlaient d'une partie de ping-pong. C'est de là que provient, je croîs, mon aversion pour la banlieue.
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Certains jour j’étais tentée de tout dire ou de tout annuler, mais la peur de mettre fin à cette souffrance heureuse était plus grande encore que de l’entendre dire “va-t-en
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Elsa Fottorino
écrire c'est aussi une manière de donner un sens à l'abstraction de nos vies, de créer une histoire, d'avoir un but.
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Je crois qu'il lui faisait honte. Une honte épouvantable, la honte que seul le regard d'une mère pouvait inspirer. C'était pour lui insoutenable. Dans cet instant où il saisit ma tête pour d'en détourner de force, je réalisai que j'avais gagné. Je lui avais refilé la honte, je pouvais mourir tranquille.
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Ils veulent tout savoir. L'heure, le lieu, les postures exactes et longuement détaillées, les actes, les mots, les odeurs, tout. C'est cette parole-là qui donne envie de rebrousser chemin. De ne jamais relire son procès-verbal parce que ce qu'il contient vous afflige.
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Cela ressemble à une extinction de voix. Un doux manteau de silence.
A cause de toute cette douceur, à cause de mon visage que j'ai détesté pour cette douceur, la douleur n'est pas apparue. Évanouie. Ou invisible. Je l'ai cherchée. J'ai pensé qu'elle ne viendrait pas. J'ai pensé que je n'aurais pas mal. Je la guette encore.
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J'ai compris des années plus tard que c'était cela, l'humilité. Savoir s'arrêter pour reprendre son souffle. Connaître ses limites demande une forme d'indulgence vis-à-vis de soi-même.
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Le présent sans avenir, c'était comme la mort.
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Quand on ne peut pas, il existe d’autres moyens. Le chemin le plus simple vers le « non » n’est pas toujours le mot lui-même.
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J’avais connu cet homme aussi, très grand, avec des yeux bleus perçants
et le front légèrement dégarni. Il s’appelait Gary.
Quand je l’ai rencontré pour la première fois, je n’arrivais plus à poser un pied devant l’autre. Une séance avait réglé le problème. Je n’ai cependant jamais retrouvé mon pas léger et aérien. J’étais tout de même revenue le soir des semaines après, par sécurité. En battant la mesure sur mes genoux, il avait comparé la mémoire au disque dur d’un ordinateur. Il s’agissait non pas de supprimer les données mais de les modifier. De transformer les souvenirs. De court-circuiter la réalité, faire naître de nouvelles images. C’est peut-être pour cela que tout m’apparaît si flou à présent.
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Elle avait appris à mettre à distance les souvenirs qui vous submergent, les observer de loin, comme une mer qui se retire et ne vous atteindra plus.
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Chaque sujet de conversation devenait un prétexte pour ne pas en parler
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Mes sentiments à son égard se partageaient entre admiration et déception.
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Ce chien s’était brisé la nuque dans sa recherche folle d’une proie illusoire et inaccessible
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A vouloir rendre notre relation impossible elle l’était devenue
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J'ai pensé : le désespoir n'a jamais empêché personne d'être heureux. Ceux qui en ont ne serait-ce que le souvenir savent.
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A force, on finit par vivre comme tout le monde. Même si on garde nos petits récits intimes et secrets. Chacun invente ses propres remèdes.
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