Elvire Murail

Il avait besoin de la sauvagerie du Frélampier, pas de cette aberrante sérenité !
Finn saisit son ventre à deux mains, surpris par un tressaillement d'une incroyable violence. Il ouvrit les yeux et vit les étoiles filantes incendier le ciel noir. Il sut alors à quel point il s'était trompé. Le Lampadéphore n'avait rien de paisible.
Et s'il portait un flambeau, c'était bien pour mettre le feu.

Je vais vous confier un secret, dit Siki-Siki. J'ai un avantage sur les hommes : ils me prennent pour une fillette.

Qui était-il ? La réponse lui paraissait évidente, maintenant. Il était le Frélampier, le Lampadéphore et le Luminier. Les trois à la fois. Il y avait de quoi être terrifié.
Il ne l'était pas.

- C'est ridicule, explosa le Démesuré. Le Luminier est un être astral ! Pas ce... cette créature pitoyable !
- Merci pour le compliment, répondit Finn.

Le Frélampier avait hérité de Finn la duplicité et l'audace. Ce qui lui était particulier : une absence totale de miséricorde. Non que Finn eût beaucoup de problèmes de conscience en règle générale. Mais il ne cherchait pas à nuire, seulement à sauver sa peau. Le Frélampier, lui, voulait anéantir ceux qu'il considérait comme ses ennemis.

Une jeune fille frottait le dallage, agenouillée au milieu du couloir. Elle se redressa en les entendant. Ses grand yeux s'embuèrent de larmes. Ses lèvres tremblèrent. Petit Prodige fit mine de ne pas la voir et abandonna Finn en déclarant qu'il était l'heure pour lui de se rendre l'étude. Le regard de la servante suivit la petite silhouettequi s'éloignait. Puis elle baissa la tête, résignée, misérable, meurtrie.
Finn comprit que c'était son fils.

Par quel titre doit-on s'adresser à eux ?
- Prodigieux.
- Hum... Modestes avec ça !

- [...]Ah, pendant que j'y pense : ça vous écorcherait la gueule de m'appeler "Votre Splendeur" ?
- Absolument pas. Si ce n'est que vous n'êtes pas à la tête du Conseil.
- C'est juste pour vous entraîner. Il n'est jamais trop tôt pour prendre de bonnes habitudes.

- Sujets... Votre très cher Prince, vous ne l'ignorez pas, a le grand plaisir de marier demain son adorable Oupalavi, sa petite coccinelle...
Sourire niais du tas de graisse à sa droite.

A force de voyager, Finn avait remarqué une chose tout à fait consternante : les comtés étaient ridiculement petits.

Finn commençait à trouver exaspérant d'être en permanence confronté à des gens qui en savaient plus sur lui que lui-même !

- Mais, dit brusquement Chantepleure, vous êtes un sorcier ! Vous pouvez vous défendre tout seul !
- Je suis un Maître herboriste ! beugla Finn. Moi, mon domaine, ce sont les petites fleurs, pas les sorts de destruction !

Finn commença à parler. Il entreprit de raconter tout ce qui lui était arrivé depuis qu'il avait quitté son village natal. Ah, que ça faisait du bien de pouvoir enfin se confier à quelqu'un ! Et tant mieux si c'était un âne. Au moins, il ne risquait pas de répéter ses secrets.

C'est ma meilleure amie qui m'a fait connaitre j'ai d'abord commencé par lire la rencontre des kinra girls et je suis en train de lire celui-ci !!

A croire qu'il y avait un dieu pour encourager les conneries.

Je me blottis contre elle et pleurai comme d'autres s'enivrent... pour oublier.

Parce que nous ne sommes que des gosses. Merde! On a tout pour être heureux! Alors, qu'est-ce qu'on attend? Est-ce qu'on doit toujours traverser l'horreur et la peine pour devenir adulte?

- C'est ça la démocratie. On a le droit de faire les erreurs qu'on veut.
- Ah, la démocratie...
- Oui, tu sais, le truc qui dit que l'Homme est libre.

Bonne élève, discrète, sage, etc., etc. Chiante, quoi.

Constance, elle, dit que je suis un garçon manqué et que j'ai peur d'être une vraie femme. Franchement, c'est ridicule. C'est seulement que je n'ai pas le temps pour ces bêtises. Les courses dans les grands magasins et les mecs. et puis merde, je suis trop jeune pour me chercher un mari.