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Critiques de Emily Gunnis (57)
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Les enfants perdus de St. Margaret

L’histoire débute, en 1956, avec une lettre qu’Ivy est en train d’écrire à Elvira, une petite fille qu’elle a prise sous sa protection à St Margaret, pour lui donner des consignes pour s’échapper. Pour protéger la fuite de l’enfant, elle détourne l’attention sur elle-même et fait le grand plongeon.



Le récit va ensuite se dérouler en alternance sur plusieurs périodes : 1957-59, 1968-69, 1976, 2000 et l’époque actuelle 2017.



En 2017, Sam est journaliste, rubrique « Chiens écrasés », quand elle rédige un article c’est un autre qui signe bien-sûr. Son mariage avec Ben bat de l’aile, et elle retourne vivre avec sa grand-mère Nana et sa fille Emma, âgée de quatre ans. Elle a des horaires de travail compliqués ce qui n’arrange pas la tension dans le couple, surtout Ben se contente de « chercher du travail » …



Sam arrive en retard à l’anniversaire de Nana et la découvre endormie, tenant dans ses mains une lettre signée d’une certaine Ivy, dont l’encre s’est un peu estompée avec le temps, écrite en 1956. Il s’agit d’un appel au secours, car Ivy est enceinte, non mariée et on l’a envoyée accoucher à St Margaret. En faisant des recherches sur Internet elle tombe sur un établissement lugubre.



La mère de Sam, toxicomane est morte jeune, et le grand-père est mort l’année précédente. On comprend assez vite qu’il y a des secrets de famille.



Sam enquête, à l’insu de son chef, sur un institut abandonné depuis longtemps et qui doit être prochainement détruit, pour faire place à un projet immobilier de luxe mais les travaux ont été interrompus car on a découvert le squelette du père Benjamin, porté disparu depuis quelques années. Une présentatrice télé sur le départ, Kitty Cannon a assisté à l’audience concernant ce décès classé accidentel.



Emily Gunnis nous raconte ainsi l’histoire de ce lieu sinistre où l’on envoyait accoucher les jeunes mères célibataires, qui étaient une honte pour leur famille. Elles étaient prises en charge par des religieuses catholiques, qui les traitaient en esclaves, les tuant au travail jusqu’à la veille de leur accouchement, les nourrissant à peine d’une soupe style brouet clair digne de Dachau. Elles étaient là pour souffrir et expier leurs fautes !



Elles ne recevaient aucune aide pour accoucher, cela durait des heures et on les laissait avec le minimum de soins avec une mortalité maternelle et infantile importante, sans oublier les malformations dues aux conditions d’accouchement.



Le père Benjamin avec la complicité d’un médecin, s’occupait de débarrasser les familles « du problème » moyennant finance et les filles devaient rembourser en trimant… Et, bien-sûr, on leur enlevait leur enfant dès la naissance, en les obligeant à signer les formalités d’adoption. Si elles se révoltaient, elles étaient punies…



On se croirait dans l’univers de Dickens ou de Balzac, mais ceci se passait il n’y a pas si longtemps, dans les années 50-60. Et il ne faut pas oublier qu’il n’y a pas si longtemps les femmes mourraient en couches.



J’ai lu ce roman d’une traite, comme un polar, malgré le sujet douloureux, car le sinistre institut n’existe pas en réalité, mais l’auteure l’a créé en rassemblant une énorme documentation sur les établissements de ce genre qui ont existé surtout dans la très catholique Irlande mais aussi au Royaume Uni. Il s’y est passé des choses sordides que je vous laisse découvrir et qui vont traumatiser les enfants sur plusieurs générations, car l’adoption n’est jamais un long fleuve tranquille. Le poids des secrets, les répétitions des scenarii de vie peuvent conduire à des actes qu’on peut imaginer…



C’est le premier roman d’Emily Gunnis et c’est une réussite car elle a su utiliser des faits ayant vraiment existé pour bâtir une fiction bien maîtrisée et tient ainsi le lecteur en haleine tout au long de son livre. Elle nous donne une série d’ouvrages traitant de ce sujet qui n’ont, pour la plupart, pas été traduits.



Un grand merci à NetGalley et aux éditions Préludes qui m’ont permis de découvrir ce roman et son auteure.



#LesEnfantsperdusdeStMargaret #NetGalleyFrance
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Les enfants perdus de St. Margaret

2 jours pour déterrer un scandale abject avec des répercussions familiales

*

J'avais choisi ce thriller historique par la méconnaissance de ce "fait divers". En fait, c'est un sujet brûlant qui a été dévoilé grâce au film/biopic "The Magdalene sisters" . Il racontait l'épisode sombre du sort de ces jeunes filles enceintes célibataires des années 50/60 en Irlande. Mises au couvent en huis-clos, obligées de travailler durement jusqu'au terme de leur grossesse et surtout dont on dépossédait leur bébé pour le donner en adoption.

Ce roman est bien sûr fictif mais il possède une énorme part de vérité. Et je pense que c'est ce qui fait la richesse de la narration.

*

L'intrigue démarre fort avec des lettres d'une jeune maman retrouvées par une jeune journaliste anglaise, 50 ans plus tard. Nous suivrons, à travers ses yeux, l'enquête documentaire (et sur "le terrain") de ce secret familial inter-générationnel.

Le lecteur en sait un peu plus que la journaliste puisque nous lirons régulièrement d'autres lettres du passé. Le rythme est très soutenu , presque comme une course contre la montre . En effet, la destruction de cette institution anglaise est imminente. 48h pour être plus précis.



Si j'ai beaucoup apprécié le thème du scandale et les rebondissements effrénés de l'enquête, j'aurais voulu un peu plus d'imprégnation culturelle historique (au moment des faits). Assez survolé, l'auteure se focalise essentiellement sur la vengeance et les morts suspectes avec un soupçon d'onirisme ( visions- hallucinations) pas forcément nécessaire.



Bien que ce sujet soit éprouvant, l'auteure n'est pas tombée dans le mélodramatique. Elle a sû souligner la victimisation de ces femmes, leur honte et leur invisibilité dans cette société encore patriarcale et je dirais même puritaine.

*

Immersif, parfois douloureux mais intéressant.





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Les enfants perdus de St. Margaret

Quel fabuleux premier roman ! Le thème est un peu le même que Né d’aucune femme et Le bal des folles. L’autrice s’est servie de faits réels qui se sont passés en Irlande et en Angleterre. C’est dans ce dernier pays qu’elle a basé son roman, dans une institution de bonnes sœurs qui accueillaient les jeunes filles enceintes placées par leurs familles. Beaucoup de personnages, qui peut rebuter au début, dont une jeune journaliste qui va enquêter avant que le bâtiment ne soit détruit. Je cite : ´Le pic de ces ordres d’adoption accordés en Angleterre a été atteint en 1968 : 16 164 en tout.’

On ne peut que faire référence aux nazis en pensant que ces bourreaux, je cite : ´qui étaient morts entretemps avaient accédé au repos éternel bien au chaud dans leurs lits, la « conscience en paix »...’ Un petit pavé bien difficile à poser qui se lit comme un polar.
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Les enfants perdus de St. Margaret

Emily Gunnis aborde le sujet des femmes enceintes abandonnées par leurs amants et rejetées par leur famille et la société dans les années 50 au Royaume Uni. Ces femmes sont envoyées dans un couvent pour mères célibataires où elles vont être traitées comme des esclaves et pousser à abandonner leurs bébés. Le roman alterne deux intrigues, celle d’Ivy internée de force à St Margaret en 1956 et celle de Sam une journaliste qui tombe sur des lettres touchantes chez sa grand-mère en 2017 et découvre l’existence de ce couvant qui va être démoli très prochainement. En menant son enquête elle va faire éclater de terribles secrets.

On est très vite happé par cette histoire. Un mélange bien équilibré entre l’enquête qui apporte le coté suspense, mystère et les lettres qui apportent le coté émotion, le tout avec une dimension historique, de documentaire car ce roman est basé sur des faits réels.

Un premier roman bouleversant, intéressant et intense.

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Les enfants perdus de St. Margaret

Vous souvenez-vous du film magnifique de Peter Mullan « The Magdalene sisters », sorti en 2001 ? Le réalisateur s’était intéressé au sort de ces jeunes filles rejetées par leurs familles pour avoir fauté (enfin la définition du mot faute étant très large, une jeune fille violée étant considérée comme fautive…) et qu’on avait envoyé dans ces institutions dites charitables, tenues par des sœurs que n’étouffait pas la charité chrétienne, et qui les maintenait dans une forme d’esclavage en les faisant travailler toute la journée. Ici régnaient l’intolérance, la méchanceté voire la cruauté. Elles ne pouvaient en sortir que si un homme (père, mari ou frère) venait les chercher. Le roman d’Emily Gunnis évoque ces mêmes institutions en Angleterre, dans le Sussex.

Le roman commence par une lettre écrite par une certaine Ivy, lettre déchirante adressée à Elvira, pauvre gamine enfermée dans cette institution (quel péché doit-elle payer ?) où elle la supplie de s’enfuir car pour elle, c’est fini, on vient la chercher pour l’emmener dans un asile psychiatrique. Puis, on bondit dans le temps et on fait connaissance avec une journaliste Sam, ballottée entre un supérieur hiérarchique qui ne lui donne que des rubriques « chiens écrasés » à faire et un mari qui la quitte. Sa vie va changer le jour où elle trouve dans les mains de sa grand-mère une lettre d’Ivy… Décidée à comprendre qui est cette Ivy, Sam va découvrir les secrets qui se sont longtemps cachés entre les murs de Ste-Margaret, cette institution qui va être détruite d’ici peu. Sa quête va lui permettre de déterrer d’étranges morts et une part de son passé.



On est très vite happé par cette histoire, par le sort de malheureuses condamnées à vivre sous la férule de religieuses étriquées persuadées d’agir pour le bien de ces pécheresses, et ce, avec la complicité hypocrite de la société. L’auteure s’intéresse plus particulièrement à l’enquête que mène Sam mais les quelques lettres d’Ivy qui parsèment le roman, permettent de découvrir l’univers des endroits épouvantables. Pour information, les derniers « Magdalen laundries » en Irlande ont fermé seulement en 1996...



Challenge Multi-défis 2020





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Les enfants perdus de St. Margaret

Les enfants perdus de St Margaret c’est l’histoire de toutes ces jeunes filles des années 60 qui se sont retrouvées enceintes et ont été abandonnées par le futur père , pas question à l’époque d’être filles -mères , c’était impensable .

Souvent elles étaient mises dehors par leur famille et se retrouvaient dans d’horribles centres gérés par des sœurs .

Elles devaient travailler dans des conditions épouvantables , accouchaient souvent seules et bien entendu sans la moindre aide médicale , tout ça c’était le châtiment pour expier la faute . La fameuse injonction ´ Tu accoucheras dans la douleur ´ était respecté à la lettre .

Quand elles avaient accouché , elles étaient obligées d’abandonner leur enfant , de renoncer à leur droit de mère .

Les enfants étaient adoptés par des familles qui ne pouvaient pas avoir d’enfant .

C’est cette époque terrible qui est racontée dans ce roman , époque qui a réellement existé et ça fait frémir .

L’atmosphère est sombre .

Mon avis : j’ai adoré les premières pages , l’écriture est très belle puis j’ai un peu déchanté , pour moi l’auteur est un peu trop romanesque , je pense que le sujet est déjà suffisamment dur et ne demande pas de surenchère, malgré tout , c’est une lecture difficile à lâcher .

Lecture au sujet très intéressant , très addictif .

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Les enfants perdus de St. Margaret

****



Lorsque qu'Ivy Jenkins apprend qu'elle est enceinte, son monde s'écroule. Pourtant, elle aime passionnément le père et son enfant à naître. Mais en 1956, l'Angleterre très puritaine la force à s'isoler dans un couvent pour y abandonner son bébé à l'adoption. Elle va alors connaître des jours sordides, au sein d'une communauté de nonnes plus inhumaines les unes que les autres. Elle va se battre, pendant de nombreux mois, écrivant à l'homme qu'elle aime. Ses lettres déchirantes vont quelques années plus tard permettre à la vérité d'éclater...



Je ne m'attendais pas du tout à lire un thriller en ouvrant le roman d'Emily Gunnis. Mais la surprise a été très bonne !



Avec une écriture agréable et posée, l'auteur nous emporte avec facilité au sein d'une Angleterre portée sur les principes du mariage et où le péché est durement puni. Mais la rigueur de l'auteur nous fait naviguer entre les années 50, 70 et 2017, sans jamais nous perdre.

Son histoire est très travaillée et on sent que les documents qu'elle a pu découvrir pendant ses recherches sont tout aussi bouleversant que ce qu'elle nous raconte avec ses propres mots.



La souffrance de ses mères, abandonnées par leur famille, est palpable. Les mauvais traitements et l'obligation d'abandonner leur enfant en font des femmes blessées, meurtries et profondément anéanties. Leur courage et leur force sont ici mis en lumière d'une manière très digne...



Voici donc un roman qui se lit comme un polar, avec des pages qui se tournent avec avidité pour faire baisser cette angoisse qui monte, et pour que la vérité éclate enfin...



Un grand merci à NetGalley et aux Editions Préludes pour leur confiance...
Lien : https://lire-et-vous.fr/2020..
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Les enfants perdus de St. Margaret

Les enfants perdus de St. Margaret Emily Gunnis aux éditions Préludes.

Il est grand temps que les langues se délient! Certes les enfants perdus de St. Margaret n'est pas le premier roman à évoquer ces maisons où l'on envoyaient ces jeunes filles qui après avoir fauté se retrouvaient enceintes. La Honte sur elles et les mercis à ces institutions qui se chargeaient des accouchements hors la vue et de l'adoption des enfants au grand soulagement des familles.

Emily Gunnis saisit ce sujet à bras le corps et nous offre un très beau roman . Ivy, Kitty, Nana, Sam, Emma vont venir vous raconter leur histoire. La plume d'Emily Gunnis harponne le lecteur , impossible pour lui de lâcher Sam dans la tourmente . Quand je pense que cela existait encore il y a 50 ans j' hallucine. Pourvu que tout cela ne soit plus que de l'histoire ancienne!

Un premier roman de belle facture que je vous recommande. Un grand merci aux éditions Préludes pour leur confiance.

#LesEnfantsperdusdeStMargaret #NetGalleyFrance
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Les enfants perdus de St. Margaret

Toujours marquée par mon visionnage du film Philomena, vu il y a pourtant plusieurs années, j'ai donc été particulièrement curieuse au moment de la lecture du résumé du roman Les enfants perdus de St. Margaret de Emily Gunnis, Dans Philomena, nous suivons le destin d'une femme qui, se retrouvant enceinte et seule, est envoyée dans un couvent en Irlande où les conditions de vie sont loin d'être des plus simples. Dans Les enfants perdus de St. Margaret, l'histoire prend place cette fois en Angleterre, nous suivons Samantha Harper qui est jeune journaliste qui aime fortement son travail mais qui a du mal à jongler entre celui-ci et sa nouvelle vie de mère célibataire. Un jour comme un autre, elle découvre dans le grenier de son grand-père des lettres d'une certaine Ivy Jenkins, envoyé au couvent de St. Margaret pour donner naissance à son futur enfant. Ces lettres, déchirantes au possible, vont donner le top départ d'une enquête pleine de révélations et de drames.



Inspiré de faits réels, le roman d'Emily Gunis fut une lecture passionnante bien que déchirante. le destin de ses femmes, qu'elles soient irlandaises ou anglaises, est impitoyable et les conditions de vie qu'elles subissent juste pour avoir aimé un temps sont ignobles. Les enfants perdus de St. Margaret alterne les points de vue et les époques ce qui en fait un roman qui se lit très fluidement comme un roman policier dont il emprunte beaucoup de codes. La révélation finale m'a plutôt surprise bien que, par la suite, le roman a bien du mal à conclure le tout.



Les enfants perdus de St. Margaret est un livre que je conseille chaudement. Se lisant comme un roman policier, Emily Gunnis nous propose un roman à la thématique principale forte et importante. En nous proposant de suivre différents destins de femmes, l'auteure nous démontre qu'il est important de ne pas oublier.
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Les enfants perdus de St. Margaret

Encore un livre dérangeant et pour lequel il y a lieu de s'attarder un temps pour se poser quelques questions au sujet du couvent pour mères célibataires de St Margaret en Angleterre dans les années 50. Années 1950, mais c'est tout de même pas si loin!!

Non, mais hélas c'est là qu'on y internait ces demoiselles qui avaient fauté, enceintes par accident mais aussi déshonorées par leur famille et donc, placées dans ce couvent bien protégé par des soeurs et un curé sans pitié à l'époque encore trop puritaine pour réagir avec bon sens. Une facilité accrue pour faire abandonner de force ces petits êtres qui allaient naître et partir vivre en famille d'accueil, sans oublier bien évidemment les essais thérapeutiques et médicamenteux pour soutenir une firme pharmaceutique, cela va de paire.

Si seulement ces tenanciers religieux avaient eu le coeur d'aider ces pauvres jeunes filles victimes plutôt que de les maltraiter avec infamie, on n'en serait pas encore là à les voir ou les considérer comme certaines personnes à qui l'on donnerait le bon Dieu sans confession. Toutes ces atrocités qu'on tait sont proches de l'abominable et ne sont pas dignes d'être glorifiées mais ont tout de même eu l'incidence de réduire à néant de pauvres jeunes innocentes.

Ce roman bien ficelé, à l'écriture sombre et fluide, à l'ambiance glauque quant aux scènes humiliantes qu'on peut entrevoir, reste une belle façade devant cette hypocrisie religieuse, loin d'être glorieuse mais tellement réaliste que ça fait froid dans le dos. Suspense un peu à la Mary higgins Clark

Ma lecture était donc très intéressante et j'avoue avoir passé un agréable moment malgré la gravité et la teneur de ce roman.

Merci à mon amie Sylvaine de m'avoir fait découvrir ce 1er roman, elle savait d'emblée que j'aimerais cette lecture.
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Les enfants perdus de St. Margaret

Avec ce roman, Emily Gunnis nous replonge dans un épisode sombre de l'histoire du Royaume Uni : les institutions catholiques pour mères célibataires. L'enquête que mène Samantha Harper sur un institut en passe d'être détruit, nous plonge avec horreur dans les arcanes de ce système qui arrangeait bien la société.

Le récit nous fait suivre la journaliste, entrecoupé avec des épisodes du passé, mais aussi avec les lettres d'Ivy, une jeune femme prisonnière de St Margaret, racontant à son petit ami le calvaire qu'elle vit.

Les personnages que l'on suit sont très attachants, Samantha, jeune mère moderne qui met en parallèle sa situation avec celle des jeunes filles envoyées dans ces établissement, et Ivy, bien entendu, déterminée à résister à la barbarie et à retrouver son enfant.

L'intrigue prend peu à peu des allures de thriller, et nous plonge dans une urgence d'autant plus forte que la destruction de St Margaret approche risquant de faire disparaitre l'ignominie des actes commis en son sein.

J'ai beaucoup aimé ce roman mêlant habilement histoire et suspense. Merci à Netgalley et aux éditions Préludes pour cette découverte.
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Les enfants perdus de St. Margaret

Comment définir un bon polar ? Un livre qu’on lit d’une traite ?



Ce livre est plus que cela. Sous couvert de roman policier, l’auteure nous rappelle le martyre des jeunes filles célibataires et enceintes qui étaient rejetées par leurs familles et envoyées en institution, dans les pays anglo-saxons. Car il s’agit bien de maltraitance physique et psychique dont nous parlons ici.



De nos jours Sam, une jeune journaliste, découvre les lettres d’Ivy, jeune fille mise enceinte et abandonnée par le père de l’enfant dans les années 50 en Angleterre. Ivy se retrouve à St Margaret, établissement tenu par des religieuses qui n’avaient de cesse de punir les jeunes filles qui s’étaient écartées du droit chemin. En effet, les sœurs les contraignaient à un travail éreintant qui est sans doute une des explications des accouchements dramatiques fréquents… Et les bébés étaient arrachés aux mères dès la naissance.



Pendant que Kitty, célèbre présentatrice de télévision qui vient d’être mise à la retraite, se remémore son enfance quand elle avait appris à 8 ans qu’elle avait une sœur jumelle, Sam va découvrir que les décès suspects sont nombreux…



Le sujet de fond de ce polar reste évidemment le sort de ces jeunes filles et de leurs bébés. L’auteure donne vie aux victimes, nous rappelant la honte que ressentaient ces femmes parfois adolescentes alors que les jeunes pères n’étaient jamais conspués, le poids de la société puritaine qui jugeait et condamnait la femme, et la réalité de la vie dans ces institutions dont le scandale a été révélé il y a une décennie à peine. Quelques éléments décrits dans ce récit peuvent choquer des lecteurs, pourtant j’avais lu auparavant des articles qui relataient les mêmes faits.



Certains moments du livre sont très émouvants, mais à aucun moment larmoyants, car l’auteure a su éviter le piège du mélodramatique.



Ce récit ne se contente pas de redonner vie à quelques victimes. Il suggère aussi un parallèle avec Sam, l’héroïne contemporaine qui subit une vie professionnelle où elle a peu de chances de promotion, parce qu’elle doit s’occuper de son jeune enfant et qu’elle est séparée du père qui rechigne à contribuer.



Mais si j’ai ressenti un léger essoufflement de l’histoire vers la fin — car nous connaissons tous les tenants avant la conclusion du récit — c’est un roman qui happe et dont on se souvient.



Je remercie NetGalley et les éditions Préludes pour l’envoi de ce roman.
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Les enfants perdus de St. Margaret

2017, à Londres. Sam, journaliste, découvre des lettres que lui remet sa grand-mère. Elle dit les avoir trouvé dans un vieux meuble de son défunt mari, antiquaire. Ces lettres datent de 1959. Elles ont été écrites par une femme prénommée Ivy, dans lesquelles elle parle de son quotidien à St. Margaret, un institut pour mères célibataires tenu par des religieuses.



1956, banlieue londonienne. Ivy Jenkins est une jeune femme célibataire et enceinte, une honte pour sa famille qui l'envoie à St. Margaret afin de terminer sa grossesse à l'abri des regards. Son fiancé ne donne plus signe de vie, ses parents ne veulent plus la voir. Dans ce lieu lugubre et sans vie, tenu par des religieuses sans scrupules, Ivy est victime de mauvais traitements et de la séparation forcée avec son bébé.



Inspiré de la tragique histoire des instituts pour jeunes filles surtout présents en Irlande dans les années 1950, ce récit est une véritable pépite quant aux références historiques. De pauvres filles, souvent très jeunes, non mariées et enceintes, étaient envoyées là-bas par leurs familles pour y accoucher et payer pour leurs péchés. La maltraitance, les punitions, le manque de nourriture, les durs labeurs étaient monnaie courante. Une fois les accouchements faits, les bébés étaient séparés de leurs mères et donnés à l'adoption de manière forcée. Mais, l'histoire ne s'arrête pas là car ces femmes y restaient souvent encore de nombreuses années pour payer leurs dettes et beaucoup y mourraient sans que cela ne se sache. En Angleterre, ces instituts ont également été créés entre 1890 et le début des années 1970.



***



Ce livre a été un véritable coup de cœur ! J'y ai tout aimé : les personnages, l'intrigue et les faits historiques.

A côté de l'histoire de ces établissements que l'on découvre au travers les lettres écrites par Ivy, il y a l'enquête que mène Sam pour mettre à jour toute la vérité et réhabiliter ces pauvres filles dans leurs droits. L'institut St. Margaret va bientôt être détruit. Des logements luxueux doivent y être construits à la place. Il ne reste plus que deux jours à la journaliste pour découvrir à qui sont destinées ces correspondances et trouver un moyen d'entrer dans l'institut avant sa destruction. Son but est de trouver les traces de toutes les familles détruites pour mettre à jour la réalité des pratiques de l'époque.



Une immersion totale dans ce roman historique, avec une alternance entre les deux époques qui en fait une lecture addictive et passionnante.
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Les enfants perdus de St. Margaret

J'ai lu peu de thrillers historiques, mais ce fut une claque émotionnelle d'un point de vu historique, et un thriller manié avec brio psychologiquement.



J'ai été séduite par cette plume magnifique, par cette histoire tirée de faits réels. Bien loin de notre quotidien, notre société. Comment cela a pu exister ?

C'était intense, une avalanche d'émotions au fil des pages.



Ce puritisme britannique étouffant et abjecte ne m'était pas inconnu, mais j'ai tout de même été surprise, étonnée et écoeurée par cet aspect de la religion.



L'enquête journalistique et personnelle de Samatha suite à ses lettres est menée telle une enquête policière. L'auteur manie les mots, les émotions avec élégance et talent. On n'en sort pas indemne.



Un livre magistral !
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Les enfants perdus de St. Margaret

Ce roman m'a bouleversée et rappelé le documentaire « les enfants perdus d'Angleterre » sur les conséquences désastreuses du Children Act, un véritable scandale, une honte. Il est bien connu que les grossesses sont uniquement du fait des femmes et ne concernent en aucun cas les hommes, bien contents que ce genre de couvents / institutions les débarrassent des maîtresses gênantes, même si pour cela elles devaient subir les pires violences. Bien souvent, malheureusement, la réalité dépasse la fiction et ce roman est inspiré de faits réels, plus répandus en Irlande mais ayant existé aussi en Angleterre.

C'est un très beau roman qui combine enquête au présent, riche en rebondissements et suspense, et témoignage dans les années 50/60 du quotidien horrible de ces pauvres filles mères privées de leur bébé, de leur nom, de toute humanité.

Une lecture émouvante et captivante.
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Les enfants perdus de St. Margaret

Emily Gunnis s’inspire de faits réels révoltants ayant entaché la communauté catholique irlandaise et anglaise dans les années 50-60 et signe un premier roman à la fois touchant et dérangeant susceptible de marquer intensément les esprits.



Une lettre datant de 1959 découverte par hasard dans les affaires de son défunt grand-père brocanteur sème le trouble chez Sam, une jeune journaliste ambitieuse : une certaine Ivy internée dans la pension pour mères célibataires de St-Margaret, dans le Sussex, annonce à son amant qu’elle est enceinte et le supplie de venir la libérer. Fait étrange, le corps d’un prêtre mentionné dans ce courrier a été retrouvé dans les décombres du couvent abandonné quelques semaines plus tôt… Sam est d’autant plus intriguée que Kitty Canon, la présentatrice vedette d’un talk-show sur la BBC semble fort intéressée à titre personnel par cette affaire… En quête d’un scoop lui permettant d’intégrer enfin un journal national, Sam décide de s’intéresser à ce mystère mais elle devra faire vite : il ne reste plus que deux jours avant le démantèlement de la pension Saint-Margaret… Ce qu’elle va découvrir va l’impliquer bien plus qu’elle ne le pense…



Mon ressenti sur ce livre est très positif. J’en viens tout de suite à mon seul petit bémol : j’ai failli me perdre à plusieurs reprises entre ces nombreux personnages et surtout ces incessants allers-et-retours entre passé et présent, je regrette que cette angoisse de perdre le fil m’ait quelque peu ôté mon plaisir de lecture… car au final, l’ensemble s’est avéré parfaitement maîtrisé: le moindre détail est utilisé à bon escient pour le déroulement de l’intrigue, tout s’imbrique et donne un résultat vertigineux! Le style est agréable et étoffé, certains passages sont riches de réflexions poignantes tandis que d’autres glacent le sang jusqu’à la moelle… Sous couvert d’abriter des « mères-filles« , délaissées par leurs familles qui les jugent déshonorantes, le couvent Saint-Margaret, manoir gothique lugubre, se révèle être une véritable prison, un bagne où rien ne sera épargné aux jeunes pensionnaires, obligées de trimer pour payer leur séjour, privées de leurs nouveaux-nés qui seront revendus à de riches couples sans scrupules… Tirées de véritables témoignages, certaines scènes sont bouleversantes de monstruosité. L’histoire frôle parfois le fantastique avec, au moment de la mort de certains personnages, l’apparition de spectres mais ceux-ci symbolisent surtout la mauvaise conscience des protagonistes.



J’ai songé en imaginant le calvaire d’Ivy, recluse dans ce couvent infernal, à d’autres personnages féminins très forts lus ou vus récemment, Rose (Né d’aucune femme de Franck Bouysse), June (La Servante écarlate de Margaret Artwood) ou encore Eugénie (Le Bal des Folles de Victoria Mas) toutes confrontées à une inhumanité désolante. Entre autres personnages féminins remarquables, Sam ancre ce récit dans notre époque : audacieuse et maligne, elle se bat seule pour élever sa fille et mener de front sa carrière professionnelle envers et contre tous. Comment imaginer qu’à peine soixante ans séparent ces deux femmes et qu’à une époque pas si lointaines d’autres décidaient de l’avenir de nos enfants? Je remercie Net Galley et les éditions Préludes pour la lecture de ce roman passionnant et bouleversant, que je conseille vivement.
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Les enfants perdus de St. Margaret

En 2015, une journaliste, Sam, découvre des lettres, datant des années 50. Ce sont les appels au secours d’une jeune fille, enfermée dans un couvent pour mères célibataires. Ivy décrit les conditions inhumaines dans lesquelles vivent des jeunes filles enceintes que leur famille a placées. Elles effectuent, par exemple, de lourds travaux dans une blanchisserie, jusqu’au moment de l’accouchement, sans avoir le droit de parler. Elles sont condamnées, également, à rester, après la naissance, pour « expier leur faute ». Leur bébé leur est retiré, contre leur gré, pour être adopté. Alors que le couvent va être détruit, dans deux jours, Sam enquête sur des morts suspectes.





Emily Gunnis s’est énormément documentée pour construire son intrigue. Même si son histoire est de la fiction, elle y a mêlé ses recherches. Ce qu’elle révèle est effroyable : tortures, esclavage, perte de dignité et d’identité, etc. Elle montre que de nombreuses personnes étaient complices de ces méthodes : personnalités religieuses, médecins, parents, etc. Ceux qui étaient censés protéger les autres, ont été coupables d’actes effroyables, sous prétexte de bienséance et de moralité.





Le récit alterne entre le passé et l’enquête de la journaliste. Je me suis attachée à Ivy et à Sam. Toutes les deux prennent des risques pour les autres et savent que les conséquences peuvent être dramatiques. Ce sont deux femmes avec des valeurs et du courage. L’une veut sauver sa vie et celles d’autres personnes fragiles, l’autre veut faire connaître la vérité. Évidemment, je ne compare pas leurs épreuves.





La suite sur mon blog...






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Les enfants perdus de St. Margaret

Voilà une histoire prenante. Même si j'ai découvert une partie du secret au départ (mais jusqu'à quel point l'écrivaine ne nous le laisse pas découvrir pour l'amplifier ensuite ?!), l'autrice a un vrai talent pour nous entrainer dans ces chapitres, ces retours dans le passé, cette course contre la montre. On ne s'éloigne pas de ce livre jusqu'à son achèvement : un couvent pas si catholique, des médecins pas si soigneurs, des ambitieux, des enfants torturés (à tout point de vue). Il faut se méfier des apparences dans ce livre. Très belle découverte. C'est du même acabit que "Le bal des folles" ou encore "Né d'aucune femme".
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Les enfants perdus de St. Margaret

Les couvents pour mères célibataires ne sont malheureusement pas un mythe. Ils ont fait des ravages pendant plusieurs décennies avec le soutien d'une population qui préférait sacrifier ses filles et les enfants illégitimes plutôt que de subir l’opprobre populaire. Et tout cela fut organisé par la toute puissante Église catholique.



Cette histoire s'inspire de ces endroits. L'auteur y a ajouté une sorte d'enquête et des secrets de famille. Au départ, j'étais vraiment emballée par cette histoire. Malheureusement, au fil des pages, mon enthousiasme s'est dégradé.

Il y a des passages très prenants et des passages où les personnages font un peu preuve de superficialité. De plus, les évènements ne s’enchaînent pas toujours bien et il y a un manque de cohérence dans l'espace et le temps. Quant à "l'enquête" à proprement parler, le fin mot de l'histoire se devine trop rapidement. Il n'y a pas vraiment de suspense.



"Les enfants perdus de St. Margaret" est un roman qui a le mérite de mettre en lumière l'histoire des victimes de ces endroits infâmes. C'est un sujet qui mérite d'être relaté mais Emily Gunnis l'a fait d'une façon qui, selon moi, manque de profondeur.
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Les enfants perdus de St. Margaret

Ce premier roman d'Emily Gunnis est une réussite à tout point de vue : le contexte historique, l'intrigue, le suspense, le style; bref, un roman qu'on a du mal à lâcher une fois ouvert.

Sam, jeune journaliste de 25 ans, se met à enquêter sur l'histoire de St Margaret, une institution religieuses pour jeunes filles enceintes non mariées, qui se trouve dans le Sussex. Le point de départ est fourni par les lettres que sa grand-mère aurait retrouvé par hasard dans un vieux meuble, lettres écrites par la jeune Ivy, enceinte et abandonnée par son amant et que ses parents rejettent pour la honte qui rejaillit sur eux. Ces lettres conduiront Sam jusqu'à l'histoire de sa propre famille.

Ce roman mêle très habilement des faits réels et la fiction; l'auteur s'appuie sur l'histoire des nombreuses institutions religieuses, particulièrement en Irlande mais aussi en Angleterre, où des religieuses faisaient vivre un enfer à de très jeunes filles enceintes, les réduisant en esclavage, les affamant, leur faisant subir toutes sortes de sévices; elles leur enlevaient leur bébé pour les faire adopter moyennant finances. Ce qui fait froid dans le dos , c'est que ce type d'institutions a perduré jusque dans les années 60-70. Ce qui fait encore plus froid dans le dos, c'est que la société puritaine irlandaise et britannique savait (médecins, prêtres, religieuses, famille) et que personne n'a essayé d'arrêter cette horreur.

Le roman montre également le fanatisme que peut engendrer une religion mal comprise, ici la religion catholique. Les sœurs n'étaient pas uniquement des bourreaux sadiques mais elles étaient persuadées d'agir pour Dieu, pour remettre ces brebis égarées dans le droit chemin fût-ce au prix de sévices abominables.

Malgré cet arrière-fond historique, "Les enfants perdus de St Margaret" reste un vrai très bon thriller avec un suspense très habilement maintenu, une construction originale avec les lettres d'Ivy qui, servant de fil conducteur, ramènent le lecteur vers le passé, une atmosphère étouffante, glauque et pourtant de l'émotion.

Un auteur que je vais donc suivre avec grand intérêt.
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