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Citations de Enrico Galiano (64)


Personne ne le sait, mais à l'école primaire quand on lui demandait : « Qu'est-ce que tu veux faire quand tu seras grande ? », Gioia Spada répondait toujours la même chose : « Le bonheur de quelqu’un. »
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Beaucoup de gens noircissent des pages et des pages pour raconter la magie de leur premier baiser, avec tous les détails possibles sur l'ambiance - couchers de soleil, plages paradisiaques, flocons de neige, etc. —, mais personne n'explique jamais que le moment unique, incroyable et indescriptible a lieu plus tard, quand on rentre chez soi. Le trajet. Les pieds qui ne touchent pas terre, le cœur qui s'emballe.

Parce que, quand cela arrive à ceux qui en rêvent depuis une éternité, qui pleurent devant les comédies romantiques, qui attendent leur première histoire depuis longtemps, tout est beau et émouvant. Mais quand cela arrive à une fille de dix-sept ans, née en 1999, qui écoute les Pink Floyd et la musique grunge des années quatre-vingt-dix, qui n'a jamais mis de jupe, qui ne se maquille pas et qui préfère mille fois Fight Club à Twilight, eh bien, « émouvant » n'est pas le mot juste.

Ça la retourne comme une chaussette. Ça lui arrache tnpes. Ça détruit ses certitudes.
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- Succès... c'est un très beau mot.

- Ah oui, et pourquoi ?

— Le succès, ce n'est pas marcher sur le tapis rouge avec des paparazzis aux trousses. Le mot vient du latin, étymologiquement ça signifie « ce qui arrive, survient ». Donc ça veut juste dire : c'est arrivé ! Quelque chose s'est produit. C'est possible !
Le succès, ça peut être simplement réussir à cultiver un beau potager ou peindre sa maison de la couleur qu'on a choisie, ou encore voyager en Europe à pied.
Le succès, c'est uniquement faire en sorte que les choses arrivent.
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— Tu comprends ? Les visages des personnes mentent toujours. Même quand ils ont l'air « natureis », ils ne le sont pas vraiment. Ils se contrôlent, ils font attention à ne pas laisser échapper la moindre expression ! Mais de dos...

— De dos ?

— De dos, ils expriment toujours la vérité.
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La classe se tait, divisée en deux clans : ceux qui regardent le prof et ceux qui regardent leur pâtisserie.

Ne pensez pas que quand je dis « crème » ça veut dire sortir, vous amuser, vous droguer... La crème, c'est le courage d'être vous-mêmes, l'envie de montrer qui vous êtes, de garder les yeux ouverts, de faire entendre votre voix. C'est ça, la véritable crème. Il n'y a pas de moment où l'on peut l'éviter, pas de période d'essai, de « ce n'est pas encore le moment » : on n'a qu'une pâtisserie, et peu de temps pour la manger.

Silence. Chacun fixe son gâteau.

— Maintenant, on peut les finir, monsieur ? demande Boccia.

La classe rit, le professeur aussi. Mais il reprend vite son air sérieux et dit :

— N'y pensez même pas, sinon je vous mets un 2.
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Eh bien, voilà... aujourd'hui, vous avez parlé d'Héraclite, et vous avez cité sa phrase...

« On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve. »

— C'est ça. En pratique, Héraclite dit que tout change et se modifie, vous avez donné l'exemple de nos cellules, la plupart d'entre elles s'aurodétruisent, comme si elles se suicidaient !

— L'apoptose. Elles le font pour laisser la place à d'autres cellules.

C'est ça. Bref, durant notre vie, presque toutes nos cellules meurent et sont remplacées. En un certain nombre d’années nous sommes entièrement renouvelés, comme une voiture qui est démontée et remontée pendant une course, avec des pièces de rechange identiques aux originales. À la fin de la course, l'auto est rouillee et cabossée, mais pour le reste elle est comme au départ même si elle a en grande partie été changée.
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M. Bove frappe par terre avec sa canne, fait mine de partir, mais il s'arrête, se retourne et dit :

— Au fait, mademoiselle !

— Oui, monsieur ?

— Préparez-vous : à votre âge, les voix que vous avez en vous vont chanter des chansons qui ne vont pas vous plaire. Laissez-les faire, ne les chassez pas. Ces chansons vous parleront de vous bien mieux que n’importe qui d'autre !
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À côté de combien de choses passons-nous, parce que nous voyons seulement ce que nous voulons voir ?
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Elle n'a jamais parlé "d'amour" mais cela ne veut pas dire qu'elle ne l'a pas éprouvé. [...] Ce n'est pas parce que le mot est "trop grand" qu'elle ne l'utilise pas : c'est parce qu'il est abîmé. Comment peut-on employer les mêmes paroles que les publicités pour shampoings ou les émissions qui passent l'après-midi à la télé . Comment peut-on accepter que ces mots soient réduits à ce point ? L'argent ne perd pas sa valeur, même quand on le salit et qu'on le nettoie. Mais les mots, si : quand on les utilise mal, leur sens se modifie. Ils finissent par devenir banal, insignifiants.
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— Pendant ces semaines, tous les jours j'ai pensé à la même chose.
— Quoi donc, Lo ?
— C'est idiot, mais c'était une question que je voulais te poser la dernière fois qu'on s'est vus.
— Quelle question ?
— Tu sais, les mots que tu notes sur ton carnet.
— Oui?
— C'est lequel, ton préféré ?
— C'est comme si tu me demandais quelle est ma chanson préférée des Pink Floyd ! J'en ai au moins cinquante préférés, comment tu veux que je choisisse ?
— Il y en a bien un qui te tient plus à cœur que les autres ?
— Je n'y ai jamais réfléchi.
— Eh bien, réfléchis-y !
— Envisageable.
— Tu ne veux pas ?
— Non, c'est « envisageable », le mot.
— Vraiment ?
— Oui, c'est un des seuls mots qui n'existe pas dans toutes les langues.
— Ah bon ?
— Oui, je crois.
— Et pourquoi tu aimes ce mot ?
— Parce que ça veut dire à la fois qu'on peut regarder, considérer et prévoir. Tu ne trouves pas ça magique ?
— Je peux envisager que ça le soit...
— Eh bien, envisage.
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La philosophie est née parce que quelqu'un s'est posé des questions que les autres jugeaient stupides.
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Voilà, c'est ce que je réponds à votre question : quand je prends une photo, je sens que je sauve un instant. Je crois que c'est ça.
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Vous devez savoir que, pour Nietzsche, l'humanité se divise en deux grandes catégories : ceux qui disent oui à la vie, et ceux qui disent non. Ceux qui osent affronter l'inconnu et ceux qui se cachent, qui n'évoluent que sur des chemins connus. Ceux qui cherchent le sommet ou l'abysse et ceux qui se contentent de "bof".
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Certaines joies sont des pâtisseries, on les savoure et elles laissent dans la bouche cette douceur qui met de bonne humeur. Mais les véritables joies, celles pour lesquelles la vie vaut la peine d'être vécue, ont l'air normales, presque banales de l'extérieur, un peu comme des noix. [...] Elles ne semblent pas particulièrement attrayantes : en tout cas, pas autant que les pâtisseries. Et puis, il faut de la force, beaucoup de force, pour casser leur coquille. De plus, une fois qu'on les a ouvertes, il n'est pas exclu qu'elles soient gâtées. Mais c'est l'attente, le mal qu'on se donne pour ouvrir la coquille qui fait tout.
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Ne comprennent-ils pas qu'aimer, c'est rester et rien d'autre ? Aimer, ce n'est pas fait de surprises, de petits cailloux, de phrases douces ou de sexe. Aimer, c'est rester.
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Je ne me souviens pas des mots exacts qu'il a employés, mais c'était pour nous montrer que, sans le hasard, sans ce moment où les choses dévient et prennent un chemin différent, il n'y aurait pas de liberté. Nous ne serions pas libres, parce que tout ne pourrait aller que dans une seule direction, sans jamais dévier.
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Le pire, c'est que, quand on ne parvient pas à exprimer ce qu'on ressent, on ressent moins, à la longue. On voit tout à travers un filtre de brouillard. On finit par s'y habituer, et même à apprécier cette situation. On se sent protégé, en sécurité. D'abord, cette brume cache le monde, ensuite, avec le temps, elle nous permet de se cacher de lui.
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Je sais que notre monde est hautement compétitif, qu'il est le théâtre de grandes injustices et qu'il privilégie les vainqueurs. Ce que j'essaie de faire, dans mes cours, c'est de vous montrer qu'un autre monde est possible. Et que, si on se focalise sur ce qui ne va pas, on risque de ne plus voir toute la beauté qu'il y a derrière la vitre. Alors on se résigne à ne voir que ce qui se trouve juste en face de nous.
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Ce que j'essaye de vous expliquer, mademoiselle, c'est que chaque fois que nous avons peur, au point que nous ne voulons pas faire quelque chose - et si j'échouais ? et si je me ridiculisais ? et si je me trompais ? - , nous devrions toujours nous rappeler que Phobos est le fils d'Aphrodite et d'Arès. La peur est née de la Guerre et de l'Amour, de la Force et de la Beauté. Quand nous sommes morts de trouille, c'est donc un signe. [...] Un signe que ce qui nous fait peur est justement ce que nous devons faire. La peur est le premier signe que nous devons nous battre pour ce que nous aimons.
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Certaines choses ne peuvent pas être prononcées, au risque de nous échapper des mains, comme des poignées de sable. Les confier, même à une seule personne, c'est comme se mettre à nu. Ce secret devient alors un objet fragile dans les mains de quelqu'un qui pourrait le briser.
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