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Critiques de Eric Powell (209)
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Ed Gein : Autopsie d'un tueur en série

A vrai dire, je pensais déjà avoir lu ce titre. En réalité, il y a bien une autre BD qui existe sur ce tueur en série et qui s'intitule également « Ed Gein » ce qui peut prêter à la confusion. En réalité, ce dernier titre était sorti en 2009 chez l'éditeur Soleil avant de tomber dans l'oubli.



Ed Gein, c'est le nom d'un tueur en série totalement psychopathe qui a inspiré Hitchcock pour son film « Psychose » ainsi que d’autres réalisateurs comme celui du « Silence des agneaux ». En effet, Edward vouait une admiration sans limite à une mère totalement barge qui fustigeait le monde de pêchés. A la mort de sa mère, il n'a pas accepté et a tenté de la récréer avec d'autres corps sombrant dans le macabre et une certaine forme de folie.



On se rend compte que si on est mal élevé dans une famille de barge, on peut être confronté par la suite à des problèmes relationnels assez importants. C'est toute cette déviance qui nous est racontée dans cette BD minutieuse et parfois bavarde. Ce personnage est si complexe qu'il a fasciné les psychiatres du monde entier et d'ailleurs presque tout un pays.



Je retiens de cette lecture beaucoup d'effroi devant la triste réalité. C'est glaçant surtout quand on voit le témoignage des gens qui l'ont côtoyé et qui disent qu'il n'aurait pas fait de mal à une mouche. Je ne le lierai pas une seconde fois tant c'est trop éprouvant. Mais bon, je n'ai rien à reprocher à cette BD documentaire qui fait bien son travail.
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Ed Gein : Autopsie d'un tueur en série

Depuis très longtemps, je suis passionnée par les tueurs en série. Entendez par là que non, je ne suis pas en admiration devant leur fait hein, soyons clairs, mais que j’ai toujours été passionné par la psyché humaine de ces gens. Tenter de savoir ce qui se passe dans leur tête pour en arriver là… Bref. Je me souviens qu’il y a un moment, j’ai lu un livre de poche sur Ed Gein. Mon premier livre sur le sujet. Alors quand le roman graphique Ed Gein – Autopsie d’un tueur en série de Harold Schechter et Eric Powell a débarqué chez Delcourt, je n’ai pas pu résister…



Alors bien sûr, c’est un ouvrage pour un public averti, c’est pas le truc qu’on lit le soir à ses enfants hein, sauf si on ne les aime pas et qu’on souhaite les traumatiser… Et ça ne serait vraiment pas sympa ! Je connaissais donc déjà bien ce charmant personnage qu’est Ed Gein donc je connaissais bien l’histoire avec les détails et le reste et du coup, on peut dire que ce roman graphique est super bien documenté. Et que l’histoire soit dessinée, ça l’a rend encore plus terrifiante ! On découvre comment ce gentillet du village est devenu l’un des plus terrifiant et sordide tueurs en série des Etats-Unis. On retrace sa vie de son enfance dans une famille ô combien aimante et équilibrée (vous le sentez le second degré ou pas ?) entre un père absent, alcoolique et j’en passe et une mère, ma foi, assez spéciale… A vous de le découvrir ! Mais moi, elle m’a terrifié !



La suite :
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Ed Gein : Autopsie d'un tueur en série

Ce roman graphique est une somme, c'est une brique pour laquelle deux heures m'ont été nécessaires afin d'en venir à terme (ce qui est rare pour une BD "classique" qu'on lit généralement en 30 à 45 minutes).

Dense, complète sur le sujet, un dessin, un découpage et surtout un scénario qui ont contribué à me rendre cette oeuvre très lisible et captivante.

Alors oui, c'est vrai que ça ne respire pas la joie de vivre et qu'il faut vraiment avoir une drôle de curiosité pour être absorbé, captivé de la sorte par les chroniques d'un type aussi "monstrueux".

Notre attirance pour ces êtres que les choix de vie ont amené aux marges de l'humanité n'est plus à démontrer ou à expliciter : c'est ainsi (hélas ?...).

Que n'aurais-je lu un biopic sur mère Teresa, Gandhi ou Pic de la Mirandole : j'y aurais appris plus de belles choses sur ce que la nature humaine produit de meilleur...



Roman graphique très bien documenté, on réalise que le travail de restitution a été solidement étayé, notamment la dernière partie, dévolue aux considérations juridiques, mais aussi aux répercussions sociétales induites par l'approche journalistique qui en a été faite à l'époque.

Le lecteur passe de la stupéfaction à la sidération.

Enfant d'un couple mal assorti, Ed Gein a baigné dans la violence intra-familiale, l'alcoolisme du père aidant, la bigoterie excessive de sa mère très possessive (voire castratrice). La cellule familiale comme "incubateur de folie" pure (comme il est si bien dit dans la BD).



La conclusion est que cette sordide histoire d'être déviant (le premier a avoir choqué l'Amérique des années 50) est à l'origine de la fascination états-unienne pour la figure du tueur en série psychotique - notamment dans la culture populaire - à l'origine du roman "Psychose" qui a donné naissance au film que vous savez, lui-même matrice des "Massacre à la tronçonneuse", "Silence des agneaux" et bien d'autres encore.



Il est à préciser qu'il s'agit d'une lecture pour lecteurs avertis.
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Ed Gein : Autopsie d'un tueur en série

💫 Ed Gein. Autopsie d’un tueur en série, Harold SCHECHTER & Eric POWELL

💫 Éditions Delcourt

💫 242 pages



🍁 Roman graphique🍁



🍁 On va suivre le parcours du tueur ayant inspiré de nombreux films comme Psychose ou encore Le silence des agneaux.

Ed Gein et son histoire familiale, son rapport à la fratrie, à la mère… les origines du mal.

Comment le petit Ed se construit au sein d’une famille dysfonctionnelle et bigote? Comment en vient-il à enlever, torturer et mutiler des femmes?

Les dessins sont hyper réalistes et illustrent bien les personnalités des personnages, le temps qui passe etc… c’est un très beau rendu.



🍁 J’ai beaucoup aimé ce roman graphique qui retrace l’enfance, l’adolescence et la vie d’adulte d’un tueur en série.

Il rend compte de la structuration psychique d’un enfant dans un environnement familial dysfonctionnel.

Ed Gein est l’un des premiers serial killer repéré aux USA, en fait un monsieur tout le monde… ce qui alimente forcément les angoisses et donc les rumeurs societales.

Cet ouvrage est plutôt bien documenté et riches d’informations. J’ai passé un excellent moment de lecture.

merci beaucoup à #netgalleyfrance et les #editionsdelcourt
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Ed Gein : Autopsie d'un tueur en série

Edward Théodore Gein est l'homme qui a inspiré à Alfred Hitchcock le fameux Psychose et qui est à l'origine également du non moins célèbre Massacre à la tronçonneuse.

Ed Gein est donc l'un des serial killer (même si il n'a reconnu que 2 meurtres) mais surtout l'un des collectionneurs de cadavres les plus célèbres des États-Unis.

Cette bande dessinée s'attache à nous raconter en particulier la vie d'Ed Gein de son enfance malheureuse façonnée par une mère horrible, à la découverte ensuite de l'horreur qu'abritait les murs de la maison de son enfance qu'il occupait seul, enfin pas tout à fait.

Une bande dessinée très documentée et passionnante, le graphisme en noir et blanc amène indéniablement une valeur ajoutée à l'histoire.

Que ce soit dans les expressions des visages, la dureté et la folie de la mère, la naïveté trompeuse d'Ed, l'horreur suscitée par les découvertes macabres, les dessins nous plonge parfaitement dans l'ambiance et l'atrocité qui s'est jouée au coeur de ce village paisible du Wisconsin.

Âmes sensibles s'abstenir, Ed a non seulement tué, déterré des cadavres, mais il a aussi découpé, mangé, assemblé, collectionné des parties variées et diverses des corps en sa possession. Et certains dessins sont vraiment criants de vérité.

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Ed Gein : Autopsie d'un tueur en série

PAAAF !!!

Voilà un bon coup de poing émotionnel !

Ça calme.

Et faut avoir le cœur bien accroché !



Je ne connaissais pas ce tueur en série, Ed Gein, et franchement lire ce qu'il a fait est glaçant, plutôt dérangeant.

Pour situer un peu les choses, son histoire a inspiré le film "Psychose" d'Alfred Hitchcock, lui-même inspiré du roman éponyme de Robert Bloch.



Dans ce roman graphique, nous découvrons l'histoire d'Ed Gein, de son enfance à sa mort.

Comme pour la plupart des tueurs en série, je pense, son enfance n'a pas été des plus heureuse. Et, on peut bien imaginer que ça a pu avoir des répercussions psychologique sur lui.

Il n'est pas question d'excuser, mais de comprendre ce qui peut amener une personne à faire de tels actes, de telles horreurs. Personnellement, c'est ce qui m'intéresse.



Cet ouvrage nous montre, avec le plus d'exactitude possible, tout ce qui a pu se passer.

Nous sommes donc spectateurs des atrocités commises, et c'est là que c'est difficilement supportable, même sous forme de bande dessinée. D'autant plus que les illustrations sont très réalistes. Heureusement, elles sont en noir et blanc, ce qui évite tout de même un effet gore.



Nous suivons également ses procès, et l'impact que tout ça a pu avoir sur la ville de Plainfield. L'auteur donne ainsi la parole aux habitants, pour qui cette affaire a dû être assez bouleversante, surtout que malgré les bizarreries de cet homme, personne n'aurait pu imaginer de quoi il était capable.



C'est un roman graphique très documenté, en témoignent les annexes à la fin.

C'est toujours intéressant de voir jusqu'où un être humain passablement dérangé peut aller, mais il vaut mieux être prêt psychologiquement à le découvrir.

Âmes sensibles s'abstenir.

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Ed Gein : Autopsie d'un tueur en série

Je ne suis pas experte en tueurs en série mais je connais Ed Gein qui, outre la personnalité 'historique' a inspiré de très nombreux personnages de films d'horreur.

Cette importante BD reviens sur le parcours du célèbre tueur nécrophile, depuis sa naissance jusqu'à sa mort en passant par les deux meurtres qui lui sont attribué et sa passion pour la couture maison ( sur base de morceaux de cadavres).

C'est détaillé, c'est intéressant mais je ne suis pas vraiment convaincue par la démarche qui repose essentiellement sur des faits supposés car Ed Gein n'a jamais vraiment parlé de sa vie (sauf erreur de ma part). Les 'faits' restent édifiants mais se noient un peu dans le reste.

Pour le dessin, je n'ai pas du tout aimé. C'est irrégulier et c'est terriblement statique. Les vignettes se répètent inlassablement avec juste une modification d'orientation de regard ou d'ouverture de bouche.

Bref, pas vraiment convaincue.
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Ed Gein : Autopsie d'un tueur en série

Souligner qu'Ed Gein avait l'esprit légèrement perturbé relève du doux euphémisme.



Récit factuel superbement retranscrit par Harold Schechter, spécialiste des tueurs en série, et magistralement crayonné à base de lavis de gris par Eric Powell (The Goon), cette autopsie se veut la plus représentative possible de ce que fut l'enfance dramatique, puis le parcours sanguinolent qui en découla, de cet effroyable personnage qui, à l'époque, marqua durablement les esprits au point d'en faire une référence cinématographique à nulle autre pareille. Psychose, Leather Face, autant de comédies romantiques susceptibles de foutre un bourdon tenace au plus enjoué des cinéphiles.



Comme d'hab', une psyché marquée au fer rouge par une enfance quelque peu dérangée.

Le gamin au physique disgracieux semblait pourtant n'avoir aucune prédisposition particulière.

Flanqué d'un père à la confiance en soi aussi développée que l'amour de son prochain chez Zemmour, sous la coupe totale de son épousée, mais surtout d'une mère au fanatisme religieux à la violence inégalée, Edward Theodore Gein s'est construit dans la haine et le repli.

Avec des tuteurs aussi tordus, pouvait-il en être autrement ?



Le gros point fort de ce roman graphique, c'est cette ambiance malsaine omniprésente et parfaitement dépeinte, l'auteur ayant judicieusement pris le parti de ne pas taper dans le gore, ce qui aurait très certainement parasité le propos initial.



Onze chapitres collant au plus près de ce que fut la trajectoire dantesque de Gein, le travail de recherche apparaît colossal, le rendu glauque au possible.

De son enfance massacrée à ses interrogatoires d'où la moindre once d'empathie semble avoir été évincée en passant par l'impact émotionnel sur une populace alors à mille lieues d'imaginer qu'elle nourrissait en son sein un serpent à nul autre pareil, l'oeuvre se veut exhaustive en plus d'être généreuse (cf carnet de croquis final).



Un taf éblouissant pour un rendu ébouriffant.



Merci à Babelio et aux éditions Delcourt pour la découverte horrifique.
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Ed Gein : Autopsie d'un tueur en série

Ed Gein, si vous ne le connaissiez pas encore, cette BioBD pourra vous en dire plus sur ce terrifiant tueur en série Américain qui a inspiré plusieurs personnages de cinéma, tel que Norman Bates dans psychose, ou même Bates motel.



Ce recit nous plonge dans l'enfance et la vie de famille d'Ed Gein, malade mentalement et sous l'emprise d'une mère tyrannique et possessive.



Ed Gein n'a pas eu la vie facile, mais est-ce que cela veux dire que ses actes sont pardonnables ?



Cela faisait très longtemps que je n'avais pas lu une BD, et j'étais vraiment contente quand l'édition Delcourt a accepté ma demande sur Netgalley. Une BD qui retranscrit la vie d'un des tueurs les plus célèbres... Je ne pouvais pas passer à côté !



Comme dit l'éditeur " La qualité du travail de journaliste d’investigation mené par Harold Schechter - spécialiste du True Crime - et la maestria graphique démontrée par Eric Powell (The Goon, Hillbilly) font de ce roman dessiné un événement en soi. "



On sent le travail fourni par les deux auteurs, tant sur la documentation et l'écriture que sur le graphisme hyper réaliste !



J'ai beaucoup aimé la mise en scène de chaque début de chapitre illustré par un gros titre sur un journal.

À la fin de la bande dessinée, l'auteur nous explique chaque fait décrit dans son récit avec ses sources et des annexes, c'était très intéressant.



Alors si comme moi la vie des tueurs en série vous intrigue foncez lire cet ouvrage vraiment très bien réalisé !
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Ed Gein : Autopsie d'un tueur en série

Je vais passer pour un monstre sans cœur, mais nous proposer l'autopsie d'un tueur en série qui n'a "que" deux meurtres reconnus à son actif, c'est léger. Voilà bien la plus courte série de meurtres possible.

Il n'en reste pas moins qu'Ed Gein aura marqué plusieurs générations. Et ceci plus grâce à ses déviances et autres perversités que par son irrépressible envie de tuer.

Les auteurs nous offrent ici un voyage aux origines du mal , une immersion totale au cœur d'une machine à fabriquer des monstres: Augusta Gein. Car on ne va pas se mentir, si Ed n'a pas eu une enfance facile, il le doit en grande partie à sa maman. et de nous demander ce qu'il serait advenu si le père et le frère n'avaient décidé, chacun à sa manière, de fuir cet atmosphère un poil oppressant.

On en oublierait presque de noter le travail de desseins tellement celui ci s'efface devant la complexité des personnages. Comme le signalent les auteurs en annexes, seuls les faits rien que les faits nous sont relatés dans cette autopsie, et le graphisme simple et épuré vient contrebalancer la gravité du propos.

C'est un vrai coup de cœur que j'ai eu pour cette BD.

Bonne lecture.
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Ed Gein : Autopsie d'un tueur en série

L'exploration de la psychologie des tueurs en série est à la mode, depuis quelques années. Mais, il faut reconnaitre qu'ils exercent une fascination particulière chez les américains. Et même si cela fait froid dans le dos, je dois dire que j'ai, de mon côté, toujours été attirée par ces profils, ces gens, qui un jour bascuent dans l'horreur. J'ai toujours voulu comprendre comment un être humain pouvait basculer du côté obscure.

Toutes les études psychologiques font état de maltraitance durant l'enfance. Et même si je comprends, conçois et accorde une large part à cette vérité, je dois dire que je ne comprends toujours pas, comment d'autres personnes, ayant eu un vécu tout aussi sordide, ne basculent pas ! J'aurais forcément une réponse un jour…

Avec ce roman graphique, Harold Schechter, nous plonge dans l'histoire de Ed Gein, l'un des tueurs en série américains, les plus terrifiants.

Au départ, Edward Theodore Gein, « le boucher de Plainfield » est accusé d'avoir assassiné deux femmes, et mutilé plusieurs cadavres qu'il a déterrés. Mais on retrouve chez lui des visages et ossements provenant de quinze corps attribués aux violations de sépultures dont il avoue être coupable.

La construction est assez intéressante, on y retrouve tous les codes du documentaire criminel, true crime, initialement littéraire, ce genre est aujourd'hui largement diffusé à la télévision, au cinéma et en podcast. Il vise à dépeindre la réalité des crimes et des criminels qui ont réellement existé. Certains auteurs décrivent ces faits criminels le plus fidèlement possible et c'est ce que fait ce roman graphique.

Même si je suis friande de lecture sur les tueurs en série, je dois dire que le format roman graphique est le format que je préfère. Tout du moins en documentaire. Je ne rechigne pas à lire un bon livre avec un tueur en série.

Harold Schechter explore la vie de Ed Gein, de son enfance jusqu'au moment où tout bascule. Tous les ingrédients sont présents pour faire de Ed, un futur névrosé ou un futur tueur. Les premiers signes sont déjà présents, mais face à la maltraitance qu'il subit, l'isolement, rien ne transpire.

La psychologie est finement décortiquée, les causes, les raisons tout est exploré de manière quasi clinique, cinématographique, comme un entretien avec un journaliste.

C'est une biographie, qui n'essaie pas de donner raison ou tort, qui reste assez factuelle, clinique et c'est ce qui la rend très intéressante. Elle montre avec une certaine distance, comment l'environnement dans lequel Ed Gein a grandit, a construit sa psychologie torturée et n'a fait qu'accentuer les traumatismes déjà présents.

Les planches en noir et blanc avec plusieurs nuances de gris, reflètent l'anxiété dans laquelle Ed Gein était enfant, mais aussi celle du choc d'un pays, et enfin de la prise de conscience que derrière chaque personne peut se cacher un tueur en série.

Lors de son procès, le 22 novembre 1957, il est déclaré aliéné au moment du crime, mais les experts psychiatres, pour calmer les esprits, estiment qu'un procès est envisageable dans quelques années, selon son évolution psychiatrique.

En novembre 1968, Ed Gein est déclaré sain d'esprit et peut être jugé. Les preuves sont nombreuses, en à peine une semaine le procès est bouclé et Gein est déclaré coupable de meurtre avec préméditation. Lors d'un troisième procès, il est déclaré non coupable car mentalement irresponsable, et finalement il ne sera jamais jugé pour ses crimes. Mais, son histoire aura inspiré le monde du cinéma et aura laissé des traces dans les consciences collectives.

Ce fait divers est à l'origine du film Psychose d'Alfred Hitchcock, en 1960, d'après le roman de Robert Bloch, mais aussi, chose incroyable, de Massacre à la tronçonneuse de Tobe Hooper, en 1974, pour ne parler que des films les plus marquants. Mais il aura influencé nombre de réalisateurs, dans la mise en scène des tueurs en série.


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Hillbilly, tome 1

Après "The Goon", déjà publié chez Delcourt, voici, le premier volume des aventures du nouveau personnage créé par Eric Powell : Hillbilly.



Dans le premier chapitre, qui correspond au premier N° du comics en VO, Hillbilly raconte ses origines à un jeune garçon qu'il a sauvé des griffes d'une sorcière.



Fils d'un père inconnu, Rondel est venu au monde sans yeux.



Un jour, alors qu'il n'est encore qu'un tout jeune garçon, il sauve une sorcière qui pour le récompenser, lui offre un couperet volé à Lucifer lui-même et qui a le pouvoir de vaincre toutes les créatures maléfiques.



La sorcière, lui donne aussi la vue, un incisant son visage dépourvu de paupières.



Mais elle cherche en fait à se servir de Rondel pour accomplir sa vengeance sur une sorcière rivale.

Elle sera la première victime du Hillbilly..!



Avec cette nouvelle série, Powell nous entraine dans l'errance de Rondel, qui au hasard de ses pérégrinations, doit lutter contre sorcières et autres trolls, aidé dans sa mission par une ourse grizzli du nom de Lucille.



Le scénario, que l'on doit également à Powell, est assez original, ménageant du suspense tout en donnant à chaque chapitre une conclusion qui ne laisse pas le lecteur sur sa faim.



Pour le graphisme, Powell, artiste autodidacte, s'inscrit dans la ligne de grands du genre.

Auteurs de comics d'horreur des années 50 et 60, tels que Jack Davis, et Wallace Wood, dont les influences sont évidentes.



Les couleurs, souvent dans les tons sombres, noir, ocres, sépias, bleu nuit, servent parfaitement le récit.



Un nouveau titre à recommander à tout amateur de comics, et pourquoi pas aux autres !



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Hillbilly, tome 1

Eric Powell construit un monde passionnant, entre western fantastique et fable gothique, non dénué d’humour distancié ou de références aux contes pour enfants, mais souvent glauque à souhait.
Lien : http://www.bodoi.info/hillbi..
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Hillbilly, tome 1

Je ne suis pas familière de l'univers du comics, ni de l'heroic fantasy. Mais lorsque l'occasion s'est présentée de lire ce premier tome de la série Hillbilly, série étiquettée "dark fantasy", l'occasion était trop belle pour y résister !



Hillbilly raconte les aventures de Rondel, un vagabond bouseux venu d'un coin perdu dans les montagnes (d'où le titre). Rondel a la particularité d'être né "maudit" mais sauvé (du moins en apparence) par une sorcière qui lui a offert un hâchoir du Diable - arme qui terrasse les sorcières.

Le récit joue sur les codes de différents genres et registres (du conte en appasant par l'épique, la mythologie, le cinéma, les récits biblique, etc) et sur les attentes des lecteurs familiers de ses écits. Souvent Eric Powell joue sur ses attentes pour les "dénaturer" et la chute n'en est que plus drôle !



C'est le point que je retient le plus de cette lecture : en plus du dynamisme fou qui se dégage des planches et la précisions des traits du scénariste, qu'est-ce que j'ai rit !



Et j'en redemande de ces aventures ! Ce fut une découverte inattendue, mais quelle découverte - addictive !



Challenge USA 2019
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Hillbilly, tome 1

Hillbilly : Habitant des montagnes. Argot - Bouseux, Péquenot.



Il y a des relents de western dans Hillbilly.

D'ailleurs Powell l'explique dans la création de son personnage : au début il le voyait avec un mousquet, en coureur de brousse. Et puis il a changé son arme, et il l'a vieillit. Mais il lui a laissé sa peau de bête, son air de trappeur et son cœur froid. De cette sensibilité renfermée que possède les habitants des montagnes, ceux qui parcourent les forêts et grimpent les roches pour trouver l'aventure. Ou l'inverse.



Et ça tombe bien : Rondel (c'est son p'tit nom) se fait poursuivre sans cesse, parce qu'il chasse les sorcières. Un peu à la manière d'un Hellboy des temps anciens, il poursuit les absurdités du monde parallèle pour les renvoyer en enfer, armé de son hachoir et aidé de ses amis.

Et d'une ourse au caractère de vieille fille ronchon.



Hillbilly c'est très bien. le trait est chouette, les nuances de couleurs toutes dans les sombres mais rehaussé de rondeur, c'est un comics qui sent la bande dessinée européenne. Ou l'inverse, on ne sait pas bien. Et dans les faits, on s'en fout un peu parce que c'est bien (très, si t'as suivi), et c'est tout ce qui compte.



Je vous laisse, j'ai le tome deux à ouvrir.
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Hillbilly, tome 1

Hillbilly est une bd de dark fantasy qui est très bien réalisée. Je n'ai rien à redire sur la construction des petits scénarios qui ponctuent chaque chapitre autour de ce vagabond adulte qui, armé d'un hachoir, pourchasse des êtres maléfiques du genre sorcières.



J'ai eu cependant un moment de lassitude car cela se conclut toujours de manière satisfaisante pour notre héros si bien que le suspense ou la peur s'effacent progressivement. Comme dit, je préfère les récits où on tremble un peu pour nos héros qui ne sont pas sans peur, ni reproche. Le trash n'est pas ma tasse de thé non plus.



Mais bon, objectivement, je reconnais que c'est une bonne bd qui a tout les atouts pour plaire avec un univers sombre et un style graphique assez maîtrisé.
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Hillbilly, tome 1

Un homme au physique de géant, à la longue chevelure désordonnée et qui se confond avec la peau de bête qui lui protège les épaules, à la posture voûtée de celui qui a reçu plus d’un coup du destin, des yeux noirs d’où coulent des larmes sombres, indélébiles. Et, dans la main, un gigantesque hachoir, qui attire immanquablement l’œil par ses dimensions et sa forme reconnaissable entre toutes. Voici Rondel, vagabond aveugle, sans cesse à la recherche d’êtres maléfiques qu’il fait passer de vie à trépas.



Il était une fois… plein de vilaines sorcières très laides aussi bien sur le plan physique que sur le plan moral. Pas grand-chose à en tirer de ces vieilles peaux purulentes qui ne souhaitent que causer du mal et des souffrances. La durée de vie d’un jeune garçon qui désobéit à sa mère et s’éloigne de la maison est de quelques minutes. Car elles aiment la chair fraîche, ces monstrueuses créatures. Mais à présent, elles trouvent sur leur route un obstacle aux arguments tranchants. Car Rondel s’est fait une spécialité de débarrasser l’univers de ces créatures sans cœur qui créent tant de souffrances.



Ce premier volume est composé de quatre histoires (et un carnet de croquis). Dans la première (sans titre), on découvre les causes de cette haine qui porte Rondel. Le traumatisme gît dans son enfance. Et dans le genre traumatisme de compétition, Eric Powell a gâté son héros. Je n’en dirai rien, mais c’est ainsi que se forge une destinée. Dans le sang, la tristesse la plus cruelle, la vengeance. On y découvre aussi d’où vient cette arme particulière. À ce propos, les croquis de la fin du volume sont accompagnés de commentaires qui expliquent certains éléments de la genèse du personnage. Et l’on y découvre qu’en première idée, Rondel utilisait un mousquet, l’auteur a vite dévié vers une hache, car il voulait pouvoir utiliser des épées aussi. Or, contre une arme à feu, elles sont quasi inutiles. Son coup de génie, du moins à mon avis, c’est l’invention du hachoir. Un objet banal, moins connoté que haches et autres instruments traditionnels de ce genre de récits. Après, avec le dessin, il en a fait un objet impossible à oublier.



Les histoires suivantes n’ont pas de lien entre elles. Elles permettent de découvrir l’univers dans lequel vit Rondel. Un monde de souffrance, où la trahison peut venir de partout, où la malveillance peut prendre n’importe quelle forme, même la plus paisible, où les enfants eux-mêmes peuvent être les vecteurs de la cruauté et de la mort. La mort, justement, apparaît dans le deuxième récit, « In Rode Death ». Elle m’a un peu fait penser au personnage de Terry Pratchett, avec son côté flegmatique et, surtout, implacable. Sans volonté de faire le mal, elle est là et fait ce qui doit être fait. D’ailleurs on apprend même d’où elle vient. Et là, c’est plutôt drôle. Autre preuve qu’Eric Powell ne se prend pas au sérieux.



Le troisième chapitre met un scène un objet magique volé, plusieurs êtres étranges et un lynx gigantesque. Rien pour effrayer la compagne de Rondel, dont je n’avais pas encore parlé. Car il ne promène pas seul à travers les montagnes. Il partage son destin avec Lucille, une ourse gigantesque, adorable par moments, tueuse sans pitié le plus souvent. Un couple vraiment parfait et très attachant. Ce côté, Lucille est là en roue de secours est très sécurisant. On sait bien que Rondel viendra d’une manière ou l’autre à bout de ses ennemis. Ce qui compte, c’est le nombre de souffrances qu’il n’aura pas pu empêcher. Car, je l’ai déjà dit, ce n’est pas un joli monde. Ici, on a mal.



Dès les premières pages, j’ai été marqué par le coup de patte d’Eric Powell. C’est lui qui s’occupe de tout : Hillbilly est son œuvre à lui tout seul. Le trait est gras au premier plan, plus fin dans l’arrière-plan ; les détails sont rares, mais tranchés et significatifs. Les silhouettes aussitôt reconnaissables. Les personnages ont de ces trognes qui font qu’ils sont tout de suite attachants ou détestables. En regardant le visage de Rondel, j’ai tout de suite perçu une infini tristesse. Avec ses yeux, noirs, fendus (l’explication de cette forme et de cette couleur vient dans le premier chapitre). Et sa pose voûtée renforce cette impression de détresse. On sent l’homme qui continue envers et contre tout, mais sait, au fond de lui, que des crocs-en-jambe vont parsemer son existence et qu’il sera témoin d’horreurs.



Les couleurs aussi sont importantes. L’auteur choisi une tonalité et en varie la clarté, allant du gris clair au gris foncé, du jaune sale au jaune plus vif. Ce choix donne une superbe unité à l’ensemble et renforce l’idée que nous sommes dans un conte noir, un conte où les choix sont tranchés (comme les têtes et les bras, d’ailleurs).



Enfin, j’ai adoré l’efficacité des scènes d’action. L’auteur réduit au minimum ce qu’il représente. Plus de décor, parfois certains morceaux du corps seulement : des yeux au-dessus de crocs menaçants. Et le couperet du Diable, qui n’hésite pas à sortir de son carde pour montrer avec plus de force la menace qu’il représente.



C’est grâce à Thomas Day qui a parlé de cette série sur le forum du Bélial’ que j’ai découvert Hillbilly. Et je ne saurais le remercier assez tant j’ai adoré cette lecture. Elle correspond tout à fait à ce que j’apprécie : des personnages forts qui luttent face à un destin, mais sans véritables illusions ; un dessin efficace, marquant, tranché ; des monstres en veux-tu en voilà. La suite m’attend sur mes étagères. Normal…
Lien : https://lenocherdeslivres.wo..
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Hillbilly, tome 1

Cette nouvelle série, si elle ne dépareille pas vraiment dans l'univers de l'auteur, est clairement plus axée sur le format du conte, nous projetant dans un milieu rural empreint de sorcellerie. Une nouvelle bonne surprise.
Lien : http://bdzoom.com/125766/com..
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Hillbilly, tome 1

"HillBilly Tome 1" d'Eric Powell chez @DelcourtBD



Synopsis :



"Rondel est un vagabond aveugle, qui en réalité comprend et voit le monde bien mieux que le commun des mortels. Rondel est un solitaire, armé d'un hachoir géant qui est finalement plus à l'aise auprès des créatures magiques et des sorcières. Il est même devenu pour beaucoup un héros de folklore pour ceux qui errent à l'orée du monde des rêves. Mais Rondel est également bien plus que cela."



Vous l'aurez compris, notre héros de ce jour n'en est pas vraiment un, mais il répond à l'appel des braves gens lorsque ceux-ci sont confrontés à la magie noire des sorcières, des trolls, gobelins et autres créatures démoniaques. Ayant secouru un corbeau, qui s'est révélé être une sorcière, il fut récompensé en acquérant un couperet bien particulier. Particulier, car il est capable de découper la couenne des engeances maléfiques, car c'est Lucifer lui-même qu'il l'a maudit afin d'être le Maître incontesté. Encore un qui souffre d'un ego surdimensionné associé à un complexe d'infériorité prononcé. Joli tableau donc. Notre héros, sus-nommé Rondel (jeux de mots interdit, merci) part donc en chasse de toutes les sorcières existantes sur les routes plus ou moins accueillantes et peuplées du monde dans lequel il vit, car il a juré de se venger de celle qui causa la perte de sa moman adorée. Hillbilly est bien sympa de les aider, car c'est un peu à cause des bouseux de son village que sa mère et lui on était chassé et mis au banc de la société. Tout ça, parce qu'il est né sans yeux, pffff quelle bande de ploucs je vous jure. Malgré ça, il parcourt sans relâche les différents chemins qui s'ouvrent à lui, accompagné par une Grizzli gigantesque du nom de Lucille (non ce n'est pas la batte de Neagan) et de sa meilleure amie Esther, garçon manqué qui fut la seule personne à accorder de l'attention à Rondel et à sa mère lors de leur exil forcé



Qu'est-ce que j'en pense de ce tome ? :



C'est une p****n d'agréable surprise qu'est ce "Hillbilly" de Monsieur Powell. L'histoire et les différentes péripéties s’enchaînent avec harmonie et justesse. Le dessin est fluide, beau et adapté au thème de l'histoire. Les personnages sont attachants, drôles et bourrins à souhait. Le fait que Lucifer se soit fait voler un de ses joujoux, qui est utilisé au final pour tuer les engeances démoniaques est burlesque et vous fait passer un très bon moment en compagnie de Rondel le tueur de Sorcière. C'est donc, encore, un opus que je vous conseille de découvrir.



Note : 15/20.

 

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Hillbilly, tome 1

Ce tome est le premier d'une série indépendante de toute autre, avec un personnage inédit. Il comprend les épisodes 1 à 4, initialement parus en 2016, écrits, dessinés, encrés et mis en couleurs par Eric Powell qui a également réalisé le lettrage et les couvertures. Ce tome se termine avec une histoire courte de 5 pages réalisée par Powell comme prologue à la série, 15 pages d'études graphiques commentées par Powell, les 5 pages de l'histoire promotionnelle sous format scanné à partir des originaux.



Au dix-neuvième siècle, ou peut-être même au dix-huitième siècle, dans un coin reculé et encore sauvage de la chaîne de montagnes des Appalaches, James (un garçon) a quitté sa sœur Sophia, s'est éloigné du petit groupe de cabanes en bois, et s'est enfoncé dans la forêt où il a découvert quelques plants de fraises. À peine a-t-il commencé à en déguster une qu'une sorcière se manifeste avec l'intention de s'emparer de lui. Son bras est tranché net par un couperet, manié par un grand individu avec un long manteau et un chapeau rond. Il fait passer la sorcière de vie à trépas, libérant ainsi James du sort sous lequel il était tombé. Il propose à James que ce dernier lui raconte une histoire, chemin faisant jusqu'à sa cabane. James choisit l'histoire d'un enfant surnommé Iron Child. Après qu'il ait fini, en retour, Rondel lui raconte l'histoire d'un garçon né sans yeux, élevé par sa mère, à l'écart d'un village. Il évoque son amitié avec Esther, une fillette, et la manière dont il délivra Mamie la sorcière ce qui lui valut de recevoir en cadeau le couperet du Diable.



Dans la deuxième histoire, Rondel arrive dans un village. Jesse, un jeune adulte, vient de ramener Florence dans ses bras, sa fiancée, inanimée car elle a été envoutée par une sorcière. Ruth, la sœur de Florence, est en larmes à ses côtés. Un villageois est allé chercher la femme médecine qui constate que Florence a été envoutée par Eliza la femme sorcière de la montagne avoisinante. Elle indique que seule une couronne tressée à partir des racines de l'arbre du pendu peut sauver Florence. Rondel se dévoue pour aller les chercher. Dans le troisième épisode, Rondel, accompagné par Esther, James et Lucille, poursuit un groupe de trolls des racines, ayant dérobé un objet précieux. Dans le quatrième épisode, Rondel raccompagne le Général jusqu'à son village. Il accepte de rester pour la fête ayant lieu le lendemain. Mais pendant les festivités, l'un des jeunes hommes se met à jouer d'un violon dont les sons envoûtent les villageois.



Eric Powell est le créateur de la série The Goon mélangeant horreur, surnaturel et trafic d'alcool dans une petite ville déshéritée. En 2005, il met cette série ne pause, et sort une histoire complète Big Man Plans (2015) avec Tim Wiesch. En 2017, le lecteur est rassuré en voyant une nouvelle production de ce créateur atypique. Comme dans les derniers épisodes de The Goon, Eric Powell a tout fait tout seul. Dès la couverture, le lecteur retrouve le goût de Powell pour une forme de farce macabre, ici avec ce personnage principal sombre au possible, armé d'un couperet à la forme aussi sinistre qu'improbable. Dès la première page, il retrouve également sa façon de dessiner assez particulière, avec des traits de contour un peu gras, mais donnant l'impression de ne pas être toujours encrés, d'avoir parfois été tracés au fusain, ou même au crayon de couleurs.



Eric Powell utilise les couleurs en donnant l'impression de produire des planches avec plus ou moins de traits encrés en noir, et une couleur principale appliquée sous forme de lavis ou de traits de crayon. La première page est entre le gris et le sépia, la deuxième entre le gris e le vert, la troisième franchement grise. Avec ce parti pris chromatique, l'artiste donne l'impression que les personnages évoluent dans des environnements peu éclairés, toujours plongés dans une demi pénombre. Il fait varier les nuances de couleur pour souligner le relief des formes, ainsi que les textures des éléments, alternant entre les traits encrés et les variations d'une même teinte. Pour autant les pages ne dégagent pas une impression de monotonie, car la couleur principale varie d'une séquence à une autre, et l'auteur joue sur les contrastes en faisant ressortir un élément particulier avec une couleur vive. Dans la première séquence, les fraises ont une teinte brunâtre qui ressort sur le feuillage entre grisâtre et verdâtre. Dans la cuisine du Diable, le couperet ressort sur un fond rouge orangé utilisé pour une seule case dans la page. Dans l'épisode 2, la large courbe décrite par le couperet est soulignée de rouge. Dans l'épisode 3, la pierre tant recherchée est striée de veines blanches immaculées. Dans le quatrième épisode, la force maléfique apparaît sous la forme d'un halo rouge écarlate. Les pages dégagent donc une impression d'environnements pesants du fait des couleurs ternes, mais traversés parfois par un éclair de couleur. Dans le quatrième épisode, Eric Powell joue également avec les couleurs dans le ciel nocturne qui semble habité d'étranges courants de force.



Comme dans la série The Goon, les personnages disposent d'une apparence très marquante, sur la base d'une morphologie normale, mais exagérée jusqu'à la caricature sous certains angles, avec des visages très expressifs. Rondel est un homme avec une forte stature et une forte carrure, au visage toujours fermé, souvent triste, avec une longue chevelure, une barbe épaisse et une étonnante moustache pleine de vitalité. S'il y fait attention, le lecteur voit bien que les formes utilisées par le dessinateur ne relèvent pas d'une description réaliste, mais plus d'une impression. Les sorcières ont toutes le visage fripé et les doigts crochus, comme si leur méchanceté intérieure se voyait dans leur physique. Les enfants sont épatants de naturel, avec des visages exprimant des émotions sans retenue, des mouvements vifs et pleins d'entrain, et la vitalité propre à cet âge. Rapidement le lecteur se laisse prendre par cette atmosphère de conte un peu perverti par la méchanceté, ne faisant plus trop attention aux détails, se laissant porter par la narration. Si la curiosité lui prend de refeuilleter cet ouvrage après sa lecture, il se rend compte qu'Eric Powell réalise des cases incroyables : Esther courant en portant un arc plus grand qu'elle, la vielle femme médecin au visage déformé par le poids des ans, le gros plan sur les yeux de Florence versant une larme d'une grande tristesse, la résignation mêlée de tristesse de Rondel voyant Esther se baigner dans la rivière, le regard cruel et fourbe du vagabond jouant du violon, etc.



Bien sûr chaque fois que les vagabondages de Rondel le mettent face au mal incarné dans un être humain, il s'en suit une confrontation avec un combat physique. Eric Powell n'a rien perdu de son coup de patte pour faire ressortir la violence des coups, la soudaineté d'un mouvement, ou la brutalité d'un choc : un énorme sanglier défonçant un arbre sur son passage, un ours s'élançant sur un puma dans un dessin en double page avec un élan magnifique, ou encore un grand moulinet effectué par Rondel avec son couperet. Dans la postface, l'auteur indique qu'il a fait en sorte de s'en tenir à une narration tout public, en évitant de se montrer trop gore. Comme à son habitude, il fait preuve d'un sens de l'humour très particulier. Rondel s'est vu offrir le couperet du Diable, mais aurait tout aussi bien pu récupérer la Louche du Diable, avec une case montrant ses effets, dans un grand moment de dérision. Le lecteur ayant lu The Goon retrouve un personnage qui ressemble trait pour trait à Buzzard, même s'il a une autre histoire et une autre fonction. Il retrouve également la capacité surnaturelle de l'auteur à faire apparaître une émotion intense générant une empathie à laquelle le lecteur ne peut pas résister.



Le lecteur prend vite conscience qu'Eric Powell peut lui raconter ce qu'il veut, il restera de toutes les manières sous le charme de ses dessins. Pour cette nouvelle série, le créateur a donc choisi un format simple : une histoire par épisode. La première est un peu particulière puisqu'elle permet de découvrir l'histoire personnelle de Rondel, et la manière dont il a récupéré ce couperet qui s'avère fatal pour les sorcières. Il sait provoquer la compassion du lecteur pour Rondel, aussi costaud qu'il soit, avec des poncifs sur la pauvreté dans des zones reculées, mais une émotion honnête et juste. Dans le deuxième épisode, le lecteur retrouve la sensibilité de Powell qui le pousse à prendre fait et cause pour les monstres, et à opposer leur laideur extérieure, à la laideur de l'âme de certains humains. Le lecteur compatit avec le sort de la pauvre mère prisonnière de l'arbre des pendus. À nouveau dans le troisième épisode, les choses ne sont pas comme le laissent supposer les apparences. La narration d'Eric Powell souffre un peu de l'exposition des faits ou de la situation quand elle concentrée dans une ou deux cases. Dans le dernier épisode, le lecteur ne peut que compatir avec ces villageois qui subissent un coup du sort, imprévisible et inéluctable. Dans ces quatre histoires complètes, l'auteur sait utiliser les conventions d'un genre qu'il lui-même contribuer à créer, mêlant communauté pauvre dans des zones encore sauvage, et manifestations surnaturelles à tendance horrifique, pour générer des émotions naturelles et des commentaires sur la nature humaine.



Avec ce début de série, Eric Powell prouve qu'il n'a rien perdu de son savoir-faire autant graphique que narratif pour emmener le lecteur dans un monde lorgnant vers les contes, sur la base d'une mythologie restreinte et assez personnelle, avec des missions simples face à des opposants retords et malhonnêtes. 5 étoiles pour une verve très personnelle.
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