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Critiques de Eric Powell (209)
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Big Man Plans

Ce tome comprend une histoire complète et indépendante de toute autre. Il contient les 4 épisodes initialement parus en 2015, coécrits par Eric Powell & Tim Wiesch, dessinés, encrés et mis en couleurs par Eric Powell. Dans la postface, Powell explique que Wiesch est un véritable ami qui l'a recueilli pendant une période sombre, et que c'est lors de cette période qu'est née l'idée de ce projet bien noir.



C'est l'histoire d'un nain assis dans un bar de Brooklyn en 1979. 2 clients et le patron se moquent de sa petite taille et l'un d'eux lu offre un chocolat au lait. Il le boit, laisse un pourboire et un cadeau fatal, et sort dehors. Un adolescent se moque à nouveau de sa petite taille, il ne le fera pas 2 fois. Big Man (le surnom du nain) se rend à la gare routière et prend un billet pour Nashville. Il se remémore quelques moments de sa vie personnelle.



Delilah (la mère de Big Man) vivait mal la particularité de son fils, et a fini par quitter son mari. Ce dernier ne l'a pas très bien supporté et a connu une fin prématurée. La sœur de Big Man a été placée dans une famille, alors que lui est resté coincé dans un orphelinat où les autres adolescents lui ont mené la vie dure. Dès qu'il a pu, il a tenté de s'engager dans l'armée, mais a fini dans des missions d'une nature un peu particulière. Au temps présent du récit, il a reçu une lettre d'une certaine Holly (leurs relations seront expliquées par la suite) ce qui l'a décidé à mettre en œuvre une vengeance des plus violentes.



Eric Powell est le créateur, scénariste et dessinateur de la série Goon (par exemple Chinatown et le mystérieux monsieur Wicker), comprenant des monstres surnaturels, un grand balèze se livrant à des trafics illégaux, et en fonction des épisodes une bonne dose de drame, ou un humour ravageur. Le lecteur est donc fortement intrigué par cette histoire complète au scénario qui promet un niveau de violence terrifiant. Effectivement, il y a deux séquences de torture qui sont difficiles à soutenir du fait de l'expressivité des dessins. Les coscénaristes ont été chercher des horreurs immondes, et Eric Powell les dessine sans rien cacher, avec des détails et une force des mouvements qui fait ressentir la violence de l'arrachement, avec des instruments basiques.



Au contraire de ce que laisse le supposer le début de l'histoire, il y a bien une intrigue, assez développée. Il s'agit d'une vengeance violente, réalisée par un individu dont l'histoire est détaillée, avec une explication concrète de la motivation de Big Man et de la raison de son intensité. Le lecteur comprend bien que les coscénaristes ont écrit leur histoire à un moment de leur vie où ils avaient besoin d'extérioriser des sentiments très négatifs. Pour atteindre leurs objectifs, ils ont développé leur histoire sur 2 axes : l'histoire personnelle de Big Man, le déroulement de sa vengeance.



Effectivement, la jeunesse de Big Man est bien chargée en malheur. Son nanisme est mal vécu par sa mère, au point qu'elle préfère partir. Il est en butte aux brimades, puis aux méchancetés de ses camarades d'école, puis de l'orphelinat. Il ne peut même pas retrouver un semblant d'amour propre puisque sa taille ne lui permet pas d'être accepté dans l'armée. La narration le montre bien comme une victime maltraitée, mais qui refuse de se laisser faire. Dans le cadre contraint de cette narration en 4 épisodes, les auteurs réussissent quand même à contrebalancer ce qui aurait pu devenir une caricature, avec 2 personnages bénéfiques pour Big Man, son père, et une jeune fille. En outre l'attitude de Big Man n'est pas celle de quelqu'un de résigné. Il se conduit comme un adulte endurci par la maltraitance, et toujours prêt à rendre les coups. Cette partie de l'histoire est à la fois prévisible (le pauvre individu maltraité qui finit par bien le rendre), et à la fois cohérente dans la mesure où son histoire personnelle justifie ses réactions et ses capacités en termes de torture.



Pour ce qui est de la vengeance, le motif est également basique tout en étant suffisant. La narration alterne la progression de la vengeance, avec les révélations relatives à son motif, faisant monter la tension générée par les actes de violence, et le suspense quant à l'acte horrible qui tout déclenché. Le lecteur se laisse prendre au jeu : il se demande ce qui peut nourrir la fureur de Big Man, surtout au vu de ce qu'il fait subir à ses captifs.



On peut compter sur Eric Powell pour dessiner un individu endurci au caractère difficile et au visage fermé (il n'y a qu'à penser à Goon). Big Man est très réussi de bout en bout. Bien sûr Big Man est de petite taille du début jusqu'à la fin, son visage fait peur à voir dès le début, qu'il porte la barbe ou non, ou même la moustache. Son visage devient de plus en plus amoché au fur et à mesure de l'avancement du récit, de plus en dur et sans autre émotion que la haine et l'agressivité. Powell lui fait un visage très marquant lors de son passage au Vietnam (tout à fait justifié). Comme dans Goon, cet artiste réussit des visages atterrants quand ils sont ravagés par la tristesse ou l'injustice (en particulier lors de la jeunesse de Big Man), irradiant une empathie qui prend à la gorge.



Conformément au scénario, les dessins montrent comment Big Man se sert de sa petite taille pour frapper ses adversaires de manière inattendue. La violence n'est en rien édulcorée, elle est voyeuriste et malsaine, avec un niveau de détails choisis en fonction de la séquence. La première fois, elle est suggérée, mais dès la deuxième (un coup de poing asséné avec force dans un visage) elle est graphique. Eric Powell exagère discrètement la déformation du visage pour une légère touche de dérision, mais ce sera la seule fois. Par la suite l'intensité des émotions de Big Man attrape l'attention du lecteur et le plonge dans le premier degré, sans possibilité de prise de recul. Cette violence va crescendo, pour aboutir sur des tortures sadiques difficiles à soutenir.



Sur le plan visuel, le lecteur a une autre surprise concernant la nudité. Il se retrouve face à un personnage masculin avec les joyeuses au vent, au vu et au su de tout le monde (à commencer par le lecteur). Les auteurs intègrent donc une dimension sexuelle, sans jouer sur le corps de la femme en tant qu'objet sexuel. Ces rares séquences participent au ton adulte et pour lecteur averti, tout en servant à renforcer la personnalité de Big Man. Il ne s'agit donc pas de provocation gratuite.



Sans a priori sur l'histoire, le lecteur prend rapidement conscience que ça ne rigole pas, que les coscénaristes ont conçu une vraie histoire de vengeance qui va jusqu'au bout, exécutée par un personnage principal assez étoffé pour qu'il soit crédible. Ils devaient avoir des sentiments négatifs intenses à exorciser, et ça se voit sur les pages, à la fois dans les situations, mais aussi dans la force graphique des dessins. 5 étoiles.



Ce tome comprend également une histoire en 2 pages (en 7 cases de la largeur de la page), réalisé par les mêmes auteurs) pour le numéro annuel du Comic Book Legal Defense Fund's Liberty. Le principe en est simple : une personne ouvre la bouche pour sortir une phrase agressive et trahissant une réflexion bas du front (case sur fond vert), Big Man leur défonce le crâne. Après avoir lu l'histoire principale, le lecteur souffre pour ces abrutis qui se font défoncer la tronche par Big Man toujours aussi énervé, toujours aussi brutal. Il ne s'agit pas à proprement parler d'une histoire, mais d'une mise au point sur le fait que la liberté d'expression n'est pas synonyme de dire n'importe quoi d'insultant.



Suivent ensuite 8 couvertures variantes. Les 4 réalisées par Eric Powell dégagent la même férocité sadique que les pages intérieures de la série. Il y a également une couverture réalisée par Lee Bermejo. Il a choisi le moment où Big Man a les fesses à l'air, et une barre à mine dans la main. Il transcrit la férocité du personnage avec la même intensité que Powell. Elle prend une dimension encore plus brutale dans la mesure où Bermejo dessine de manière photoréaliste. Vient ensuite une couverture réalisée par Dave Johnson, éloignée de quelques degrés de la réalité par rapport à celle de Bermejo. Cet artiste a déjà été plus inspiré dans sa composition de couvertures (il suffit de regarder celles qu'il a réalisées pour la série 100 bullets de Brian Azzarello & Eduardo Risso). La couverture réalisée par Geoff Darrow vous fera croire qu'il est possible de fracasser une boîte crânienne avec une boule de billard, dans le luxe de détails qui est l'apanage de cet artiste. La dernière couverture variante est réalisée par Francesco Francavilla, avec son trait un peu appuyé et ses couleurs qui tranchent, rendant Big Man terrifiant avec sa hache ensanglantée.
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Big Man Plans

"Tout ce qui est petit est gentil".

Encore un cliché qui ne tient pas devant la réalité.

Ni devant cette fiction.

"Big man plans", relate le parcours ultra violent et la vengeance d'une personne à la verticalité contrariée selon la nov-langue politiquement correcte, un nain en français courant.

Il n'a pas de nom, seulement une vie dure, abandonnée par sa mère, orphelin de père séparée de sa sœur, il passe son adolescence dans un orphelinat, où il est le souffre douleur.

Puis, c'est le Vietnam où sa petite taille le destine à aller nettoyer les tunnels.

Toutes choses qui ne vous font pas forcément pencher du côté lumineux de la vie...

Et puis, il y a cette lettre, qui met le feu aux poudres.

Et là, ça pète pour de bon !

Wiesch au scénario et Powell (auteur de "The goon", série, jubilatoire s'il en est !) ne font pas dans la dentelle !

Le "héros" de ce comics cajole ses ennemis à la barbare, et la (discrète) mention "pour lecteurs avertis" en 4 ème de couv' n'est pas usurpée !

C'est extrêmement violent, et surtout très sombre.

L'humour ne trouve pas sa place dans ce récit, ou alors au 999 ème degré !

Plus que la violence graphique très frontale, c'est d'ailleurs l'aspect désespéré de ce récit qui peut mettre mal à l'aise.

Du beau boulot tout de même, mais vite un bol d'air frais !

PS : Si ce comics vous intéresse, je vous recommande l'analyse détaillée de la critique de présence sur babelio.
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Big Man Plans

[Un comics pour lecteurs Avertis.]



Une histoire sur la différence, la souffrance, les abus sur des personnes faibles... Tout de ce comics rassemble des fait réels qu'ont vécu beaucoup de personnes sur cette Terre. Tout est vrai sauf cette personne inventée : cet homme de petite taille « Big Man Plans » qui incarne une sorte de justicier.



Big Man Plans pendant son enfance et au final toute sa vie, a été harcelé à cause de sa différence de taille par des moqueries, des insultes, des coups. Mais il a supporté ce poids que jamais il n'aurait dû avoir à supporter si les gens étaient éduqués et respectueux. 



Hélas ce genre de gens ont été des personnes de sa : famille, de l'école, de l'orphelinat, de son travail à l'armée, et de la vie civile, tous ces gens à supporter ont été pour ce petit homme un calvaire au quotidien.

Mais il tient jusqu'au jour où le barrage qui retenait ce torrent déborde, et c'est « Justice » qui s'abat.



Même si ce comics est violent dans la vengeance physique, il est triste dans les raisons du pourquoi les monstres humains méritent d'être punis. Mais au moins même si ce n'est qu'un comics, un scénario, des dessins, il n'y a qu'ici dans ce comics que les méchants ont la punition qu'ils méritaient.
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Big Man Plans

Ce tome reprend une mini-série en quatre épisodes, initialement parus en 2015, imaginée par Eric Powell et Tim Wiesch et mise en images par Eric Powell.



Le récit commence comme une bonne blague car c’est l’histoire d’un nain assis dans un bar… mais l’envie de rire s’estompe très vite. Le petit homme accoudé au comptoir de cet établissement mal fréquenté de Brooklyn en 1979 ne supporte en effet plus trop les brimades dont il est victime depuis son enfance et il vient de surcroît de recevoir une lettre qui fait définitivement déborder le vase au point de se lancer dans une vendetta sans pitié…



Les auteurs développent non seulement la progression de cette quête vengeresse, tout en révélant progressivement les motifs de toute cette haine, mais reviennent également en parallèle sur le passé du nain en entrecoupant les nombreuses scènes sanglantes de flash-backs sur son enfance. La violence a toujours été présente dans l’œuvre d’Eric Powell, mais elle monte ici crescendo pour atteindre des sommets parfois difficiles à soutenir. La colère du personnage principal monte en effet au fil des pages pour aboutir à des scènes de torture particulièrement sadiques.



Heureusement, grâce à une narration très immersive, les auteurs parviennent à partager les sentiments qui animent ce protagoniste qui a été persécuté toute sa vie. Du rejet de sa mère à son intégration dans une section spéciale de l’armée afin d’exploiter sa petite taille dans les tunnels Viêt-Cong lors de la guerre du Vietnam, en passant par des années douloureuses au sein d’un orphelinat, la jeunesse de Big Man n’a en effet rien de réjouissant et débouche sur une quête vengeresse admirablement mise en images par Eric Powell. L’auteur de « The Goon » et de « Chimichanga » a l’habitude de donner vie à des personnages atypiques et livre ici un nain particulièrement endurci, dont le visage devient de plus en plus amoché au fil du récit. La violence exprimée par Eric Powell n’est pas seulement suggérée mais surtout très visuelle, l’auteur ayant visiblement choisi de ne rien nous épargner. Il n’hésite d’ailleurs pas à rendre l’ensemble encore un peu plus crade en montrant régulièrement son personnage avec les parties génitales bien à l’air…



Bref, « Big Man Plans » c’est l’histoire d’un nain dans un bar… qui ne prête pas vraiment à rire…, une vendetta cruelle réservée à un public averti !



Retrouvez cet album dans mon Top comics de l’année !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Big Man Plans

Un récit tarantinesque jusqu'à la moelle.

Un nain sanguinaire en redresseur de torts, toute petite réponse à la haine et à la violence quotidienne d'une Amérique dégénérée.



C'est cru, définitif, pas avare en clichés et poncifs, graphiquement explicite et tout sauf manichéen. Notre justicier ne s'encombre pas d'une justification morale autre que la revanche sur la vie pour casser des rotules et briser des mâchoires.



Si on ne sort pas grandi de cette histoire, elle expose clairement que la violence la plus destructrice n'est pas forcément physique.
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Big Man Plans

Suivez le parcours du nabot le plus insolite de la bande dessinée. Une album sombre, crédible et dramatique.
Lien : http://www.actuabd.com/Big-M..
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Big Man Plans

Malgré une mise en place bien énervée et une parenté évidente avec le Sin City de Miller ou avec le film coréen Old Boy, rien ne prépare vraiment au tsunami d’hémoglobine et de boyaux déversé dans les vingt dernières pages.
Lien : http://www.bodoi.info/big-ma..
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Big Man Plans

Cette bd commence de manière très bourrine mais nous allons vite comprendre peu à peu. Il faut dire que les dessins sont très expressifs. Les personnages prennent corps. Quand le dessin arrive à nous faire percevoir les sentiments des personnages, c’est presque gagné. J’ai rarement vu un tel effet de maîtrise au niveau du dessin. Je dois dire que j’ai été conquis.



Il est question évidement de vengeance. Celle-ci se réalisera de la manière la plus violente et brutale possible par un simple nain. Il y a d’ailleurs un haut degré de sadisme qui atteint un niveau inédit. Pour autant, je pense que cela fait du bien de se vider l’esprit de cette manière après tant d’horreur dans les actualités. Il y a des gens sur terre qui mérite ce que notre petit nain vengeur leur fait. Certes, il perd toute notion d’humanité pour laisser transparaître la bête et le monstre. Mais bon, c’est presque parfois salutaire.



Une lecture qui fait réellement du bien par les temps qui courent. On pourra contredire le philosophe grec Sénèque qui disait : un nain a beau se tenir sur une montagne, il n’en est pas plus grand pour cela. Moi, je dirai qu’il ne faut jamais embêter un nain sinon gare...
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Big Man Plans

C’est l’histoire d’un homme, un nain. Petit mais costaud ! Cet homme poursuit sa quête de vengeance et rien ne l’arrêtera. Mais pourquoi est-il aussi méchant ??



Une histoire violente, très violente. Les dessins sont sombres et détaillent avec précision l’horreur qui s’abat sur les personnages.

J’ai beaucoup aimé cette BD qui vient nous faire une piqûre de rappel sur notre peur de la différence, nos manières de l’appréhender et sur les conséquences (souvent irréversibles) de la cruauté humaine.



Une citation d’un roman m’est venue en tête à la fin de cette lecture, la voici :

« Des fois, je me dis que les dingues, on a dû les dresser à devenir méchants à coup de vacherie. Un clébard, si vous le voulez le rendre con, suffit de le tabasser sans raison. Un homme, c’est pareil, à part que c’est plus simple. Pas besoin de lui cogner dessus, même pas. Se foutre de sa gueule, ça suffit. »

in « La tête en friche » de ROGER Marie-Sabine. Editions du Rouergue, 2008.
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Big Man Plans

Coté dessin, graphisme, rien à dire, l'auteur est doué. Cependant, loi des séries, je tombe encore sur une histoire de vengeance. De vengeance poussée à son paroxysme. Quand on lit cette BD, on a l'impression que tout le monde est mauvais, qu'on vit dans un monde de sadiques. Il est vrai que quand on est désespéré et que l'on a plus rien à perdre, on peut commettre des folies. Ce tome est un vrais concentré de méchanceté, certes il se lit bien, mais je préfère croire à un monde meilleur...

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Big trouble in Little China, tome 1

Un premier volume de très bonne facture qui nous permet de retrouver Jack Burton dans de nouvelles aventures en petite Chine. Esperons que l'editeur continuera et proposera les autres tomes de la saga.
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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Big trouble in Little China, tome 1

Un premier volume de très bonne facture qui nous permet de retrouver Jack Burton dans de nouveaux troubles en petite Chine.
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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Big trouble in Little China, tome 1

Une indispensable suite aux "Aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin", écrite par John Carpenter lui-même, accompagné d'Eric Powell (The Goon).



On y retrouve les remarques grinçantes de Jack Burton et la magie poisseuse de Chinatown. Le style d'Eric Powell convient parfaitement à l'univers !

En prime, cette suite nous permet de mieux connaître le passé de Jack, grâce à des flashbacks délirants.

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Big Trouble in Little China, tome 2

Alors qu'il etait question d'une suite à Big Trouble in Little China au cinéma, je vous invite à découvrir cette suite officielle. John Carpenter se faisant rare, il est bon de le retrouver dans cet excellent livre ! Alors, n'hésitez pas et retrouvez Jack Burton dans ses nouvelles (mes)aventures !
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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Billy the Kid et la foire aux monstres

Moyen, on reconnaît le style d'écriture de Powell toujours aussi fan de freak et de zombies et autres joyeusetés, mais le dessin reste moyen et loin de son style particulier qui possède aujourd'hui.

Un petit one shot qui se consomme tranquillement sans trop se prendre la tête, mais qui ne nous laissera pas de souvenirs immémoriaux
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Billy the Kid et la foire aux monstres

Un comics un peu décevant (c'est peut-être lié à la traduction, émaillée de quelques coquilles qui gâchent un peu le plaisir de lecture). Le dessin est bien, sans plus, l'histoire pareil. On retrouve l'humour d'Eric Powell mais là, c'est un peu gras et ça va pas loin. Peut-être son moins bon titre.
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Billy the Kid et la foire aux monstres

Ce tome est le premier d'une série indépendante de toute autre. Il contient une histoire complète qui fait office de première saison. Il a été réédité avec les 2 saisons suivantes dans "Billy the Kid's old timey oddities Omnibus" (en VO. Ce premier tome contient les 4 épisodes de la minisérie parue en 2005, écrite par Eric Powell (le créateur de The Goon, voir par exemple Chinatown), dessinée et encrée par Kyle Hotz, avec une mise en couleurs d'Eric Powell.



L'histoire, tout le monde la connaît. Dans la nuit du 14 au 15 juillet 1881, Pat Garrett attend Billy the Kid (William Henry McCarty de son vrai nom) dans la chambre de Pete Maxwell. Lorsqu'il pénètre dans la pièce plongée dans l'obscurité, il l'abat froidement. En fait, non, les choses ne se sont pas passées comme ça, Billy the Kid s'en est sorti et a pu s'enfuir. Il mène une vie de vagabond itinérant.



Lors d'un ces voyages, à bord d'un train, il est abordé par Fineas Sproule, directeur d'un cirque de monstres, qui le convainc de l'accompagner pour écouter son offre d'emploi. Il souhaite que le Kid intègre sa troupe de monstres pour aller récupérer une gemme précieuse, ayant servi à animer un golem, et désormais détenue par Viktor Frankenstein. Cette foire aux monstres compte en particulier Aldwin Callahan (l'homme alligator), Isadora Mavrites (recouverte de tatouages des pieds à la tête), Wild Man (un indigène d'Afrique s'exprimant par borborygmes et cris), Jeffrey Tinsle (un jeune adolescent lilliputien), Hector Delgado (à la pilosité tellement abondante qu'il ressemble à un chien) et madame Tinsle (la mère de Jeffrey, voyante).



Après tout pourquoi pas ? Pourquoi ne pas donner sa chance à cette histoire réalisée par un scénariste connu pour son humour noir et moqueur (et qui aime le cirque et ses artistes mis au ban de la société, voir Chimichanga, la fillette à barbe) ? Pourquoi bouder les dessins de Kyle Hotz, même s'ils sont dérivatifs de ceux de Kelley Jones (eux-mêmes dérivatifs de ceux de Bernie Wrightson) ? Certes le point de départ est lui-même dérivatif, avec un Billy the Kid qui aurait survécu aux circonstances de sa mort, des monstres de foire plus archétypaux qu'originaux, et une quête mélangeant allègrement le folklore juif (le golem), avec le roman de May Shelley.



D'un autre côté, avec le résumé, le lecteur sait qu'il met les pieds dans un récit où sa suspension consentie d'incrédulité sera mise à contribution, avec certainement une dimension parodique. De fait, Eric Powell déroule une intrigue linéaire, assez classique dans laquelle Fineas Sproule et son équipe doivent se rendre en Europe, jusqu'à la demeure reculée du baron Frankenstein, à l'écart d'un petit village d'individus aux morphologies vraiment bizarres. Le bon docteur continue ses expériences sur les êtres humains, et les aventuriers ne sont pas bien accueillis par la populace locale. Malgré tout, comme le scénariste écrit son intrigue au premier degré, le lecteur se laisse porter par ces péripéties un rien prévisibles.



Les dessins de Kye Hotz sont un peu lourds en encrage, ce qui leur donne un relief particulier qui attire l'œil, en donnant l'impression de petites zones d'ombre dans chaque case, comme si la réalité était légèrement grignotée par une noirceur provenant de toute part, des individus, comme des objets ou des vêtements eux-mêmes. Ce dessinateur prend également un malin plaisir à déformer légèrement la morphologie des individus (un peu plus allongés ici, un peu trop musculeux là), ainsi que leurs visages (un peu caoutchouteux, un peu trop marqués).



Alors que le lecteur pourrait craindre que la composante horrifique (les déformations) et la composante caricaturale (les mêmes déformations) aient des effets qui s'annulent, il n'en est rien. Hotz réussit à trouver un point d'équilibre tel que ces personnages sont à la fois horribles, et empreints d'une forme d'humour noir. Il est à la fois possible de les prendre en pitié, et à la fois possible d'apprécier la dimension moqueuse et second degré. Cette narration donne une toute autre saveur à l'intrigue qui suit son cours linéaire, tout en dégageant un parfum de parodie.



À partir de là, les personnages acquièrent une rare épaisseur grâce à leur apparence. Hector Delgado (l'homme chien) est à la fois repoussant avec son apparence de chien mouillé, mal toiletté, et à la fois comique dans ses mimiques forcées. Isadora Mavrites est à la fois une femme aux courbes séduisantes, et une femme tragique à cause des images se forment sur sa peau. Jeffrey Tinsle est à la fois un enfant que l'on a envie de protéger, et une source de comique à vouloir se débrouiller tout seul dans un monde d'adultes, trop grand pour lui. L'homme alligator est assez repoussant du fait de ce que le lecteur soupçonne être une maladie de peau aggravée, et touchant dans sa résignation à sa solitude forcée.



Kyle Hotz ne s'économise pas sur les détails, ce qui participe beaucoup à immerger le lecteur dans un monde très palpable. La première apparition d'un humain amélioré par le docteur Frankenstein laisse une impression durable du fait de sa forme torturée, et de la texture de la peau, proche de la carapace d'un insecte. Il soigne également ses décors et ses personnages secondaires. Ainsi la première vision du cirque et de ses artistes occupe un dessin sur une double page, mariant à nouveau horreur physique, et parodie, le contraste entre les 2 lectures renforçant d'autant chacune interprétation. Il a également passé du temps pour représenter les roulottes, les tuiles en bois de leurs toits, et les roues en bois cerclées de fer.



Le lecteur découvre avec amusement le château improbable du docteur Frankenstein calé au pied d'une montagne, au fond d'une vallée, avec les maisons en arc de cercle autour. Il y a à nouveau une dimension comique dans ce château à mi-chemin entre une vision de Walt Disney, et une réflexion sur la manière dont ses tours s'imbriquent dans le flanc rocheux de la montagne. Il y a aussi une forme de constat social dans la façon de l'urbanisme de la ville est entièrement dicté par l'emplacement du château. Enfin, Kyle Hotz représente la texture de la fumée ou des nuages en leur donnant une étrange consistance qui participe à une dimension gothique de l'ambiance.



Le divertissement du lecteur est bien présent grâce à une narration visuelle riche personnelle, et humoristique. L'intrigue avance sans grande surprise. Par contre, le lecteur se rend compte qu'Eric Powell a un petit faible pour son personnage principal. Conformément à sa légende, Billy the Kid est un jeune adulte, mal poli, enclin à la violence et surtout soucieux de sa propre personne. Le lecteur suit attentivement la tactique de Fineas Sproule pour retenir son attention et le convaincre de rejoindre son cirque. Il voit comment ce monsieur sait manipuler le Kid, en jouant sur son arrogance et son avenir bouché.



Tout aussi inattendu, le scénariste s'amuse à rapprocher ce hors-la-loi qui a déjà tué et qui apprécie les plaisirs de la vie (femmes et alcool), du très jeune Jeffrey Tinsle, encore un enfant, encore innocent des choses de la vie. Bien sûr au début, il s'agit pour Billy d'épater cet auditoire facile et de se vanter de ses hauts faits. Mais Powell a introduit une dimension tragique dans le Kid, maltraité dans son enfance, traumatisé par son enfermement dans une malle, traumatisme qui a laissé des traces indélébiles. Si Jeffrey est encore assez innocent, il n'en est pas un idiot pour autant, ou une victime toute désignée. Avec une certaine rouerie, le scénariste rapproche ces deux individus de manière inattendue et organique.



À l'issue de ce premier tome, le lecteur constate que le divertissement était au rendez-vous et que les auteurs utilisent une narration au travers de laquelle leurs personnalités transparaissent. L'amour des monstres d'Eric Powell est présent à chaque page, le penchant pour le grotesque d'Hotz imbibe chaque page. L'histoire en elle-même est aussi vite lue qu'oubliée, par contre les personnages restent en mémoire, ainsi qu'un franc sourire sur les lèvres du lecteur 4 étoiles et l'envie de lire les 2 tomes suivants.
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Billy the Kid's Old Timey Oddities, tome 1

Ce tome est le premier d'une série indépendante de toute autre. Il contient une histoire complète qui fait office de première saison. Il a été réédité avec les 2 saisons suivantes dans Billy the Kid's old timey oddities Omnibus. Ce premier tome contient les 4 épisodes de la minisérie parue en 2005, écrite par Eric Powell (le créateur de The Goon, voir par exemple The Goon: Chinatown), dessinée et encrée par Kyle Hotz, avec une mise en couleurs d'Eric Powell.



L'histoire, tout le monde la connaît. Dans la nuit du 14 au 15 juillet 1881, Pat Garrett attend Billy the Kid (William Henry McCarty de son vrai nom) dans la chambre de Pete Maxwell. Lorsqu'il pénètre dans la pièce plongée dans l'obscurité, il l'abat froidement. En fait, non, les choses ne se sont pas passées comme ça, Billy the Kid s'en est sorti et a pu s'enfuir. Il mène une vie de vagabond itinérant.



Lors d'un ces voyages, à bord d'un train, il est abordé par Fineas Sproule, directeur d'un cirque de monstres, qui le convainc de l'accompagner pour écouter son offre d'emploi. Il souhaite que le Kid intègre sa troupe de monstres pour aller récupérer une gemme précieuse, ayant servi à animer un golem, et désormais détenue par Viktor Frankenstein. Cette foire aux monstres compte en particulier Aldwin Callahan (l'homme alligator), Isadora Mavrites (recouverte de tatouages des pieds à la tête), Wild Man (un indigène d'Afrique s'exprimant par borborygmes et cris), Jeffrey Tinsle (un jeune adolescent lilliputien), Hector Delgado (à la pilosité tellement abondante qu'il ressemble à un chien) et madame Tinsle (la mère de Jeffrey, voyante).



Après tout pourquoi pas ? Pourquoi ne pas donner sa chance à cette histoire réalisée par un scénariste connu pour son humour noir et moqueur (et qui aime le cirque et ses artistes mis au ban de la société, voir Chimichanga, la fillette à barbe) ? Pourquoi bouder les dessins de Kyle Hotz, même s'ils sont dérivatifs de ceux de Kelley Jones (eux-mêmes dérivatifs de ceux de Bernie Wrightson) ? Certes le point de départ est lui-même dérivatif, avec un Billy the Kid qui aurait survécu aux circonstances de sa mort, des monstres de foire plus archétypaux qu'originaux, et une quête mélangeant allègrement le folklore juif (le golem), avec le roman de May Shelley.



D'un autre côté, avec le résumé, le lecteur sait qu'il met les pieds dans un récit où sa suspension consentie d'incrédulité sera mise à contribution, avec certainement une dimension parodique. De fait, Eric Powell déroule une intrigue linéaire, assez classique dans laquelle Fineas Sproule et son équipe doivent se rendre en Europe, jusqu'à la demeure reculée du baron Frankenstein, à l'écart d'un petit village d'individus aux morphologies vraiment bizarres. Le bon docteur continue ses expériences sur les êtres humains, et les aventuriers ne sont pas bien accueillis par la populace locale. Malgré tout, comme le scénariste écrit son intrigue au premier degré, le lecteur se laisse porter par ces péripéties un rien prévisibles.



Les dessins de Kye Hotz sont un peu lourds en encrage, ce qui leur donne un relief particulier qui attire l'œil, en donnant l'impression de petites zones d'ombre dans chaque case, comme si la réalité était légèrement grignotée par une noirceur provenant de toute part, des individus, comme des objets ou des vêtements eux-mêmes. Ce dessinateur prend également un malin plaisir à déformer légèrement la morphologie des individus (un peu plus allongés ici, un peu trop musculeux là), ainsi que leurs visages (un peu caoutchouteux, un peu trop marqués).



Alors que le lecteur pourrait craindre que la composante horrifique (les déformations) et la composante caricaturale (les mêmes déformations) aient des effets qui s'annulent, il n'en est rien. Hotz réussit à trouver un point d'équilibre tel que ces personnages sont à la fois horribles, et empreints d'une forme d'humour noir. Il est à la fois possible de les prendre en pitié, et à la fois possible d'apprécier la dimension moqueuse et second degré. Cette narration donne une toute autre saveur à l'intrigue qui suit son cours linéaire, tout en dégageant un parfum de parodie.



À partir de là, les personnages acquièrent une rare épaisseur grâce à leur apparence. Hector Delgado (l'homme chien) est à la fois repoussant avec son apparence de chien mouillé, mal toiletté, et à la fois comique dans ses mimiques forcées. Isadora Mavrites est à la fois une femme aux courbes séduisantes, et une femme tragique à cause des images se forment sur sa peau. Jeffrey Tinsle est à la fois un enfant que l'on a envie de protéger, et une source de comique à vouloir se débrouiller tout seul dans un monde d'adultes, trop grand pour lui. L'homme alligator est assez repoussant du fait de ce que le lecteur soupçonne être une maladie de peau aggravée, et touchant dans sa résignation à sa solitude forcée.



Kyle Hotz ne s'économise pas sur les détails, ce qui participe beaucoup à immerger le lecteur dans un monde très palpable. La première apparition d'un humain amélioré par le docteur Frankenstein laisse une impression durable du fait de sa forme torturée, et de la texture de la peau, proche de la carapace d'un insecte. Il soigne également ses décors et ses personnages secondaires. Ainsi la première vision du cirque et de ses artistes occupe un dessin sur une double page, mariant à nouveau horreur physique, et parodie, le contraste entre les 2 lectures renforçant d'autant chacune interprétation. Il a également passé du temps pour représenter les roulottes, les tuiles en bois de leurs toits, et les roues en bois cerclées de fer.



Le lecteur découvre avec amusement le château improbable du docteur Frankenstein calé au pied d'une montagne, au fond d'une vallée, avec les maisons en arc de cercle autour. Il y a à nouveau une dimension comique dans ce château à mi-chemin entre une vision de Walt Disney, et une réflexion sur la manière dont ses tours s'imbriquent dans le flanc rocheux de la montagne. Il y a aussi une forme de constat social dans la façon de l'urbanisme de la ville est entièrement dicté par l'emplacement du château. Enfin, Kyle Hotz représente la texture de la fumée ou des nuages en leur donnant une étrange consistance qui participe à une dimension gothique de l'ambiance.



Le divertissement du lecteur est bien présent grâce à une narration visuelle riche personnelle, et humoristique. L'intrigue avance sans grande surprise. Par contre, le lecteur se rend compte qu'Eric Powell a un petit faible pour son personnage principal. Conformément à sa légende, Billy the Kid est un jeune adulte, mal poli, enclin à la violence et surtout soucieux de sa propre personne. Le lecteur suit attentivement la tactique de Fineas Sproule pour retenir son attention et le convaincre de rejoindre son cirque. Il voit comment ce monsieur sait manipuler le Kid, en jouant sur son arrogance et son avenir bouché.



Tout aussi inattendu, le scénariste s'amuse à rapprocher ce hors-la-loi qui a déjà tué et qui apprécie les plaisirs de la vie (femmes et alcool), du très jeune Jeffrey Tinsle, encore un enfant, encore innocent des choses de la vie. Bien sûr au début, il s'agit pour Billy d'épater cet auditoire facile et de se vanter de ses hauts faits. Mais Powell a introduit une dimension tragique dans le Kid, maltraité dans son enfance, traumatisé par son enfermement dans une malle, traumatisme qui a laissé des traces indélébiles. Si Jeffrey est encore assez innocent, il n'en est pas un idiot pour autant, ou une victime toute désignée. Avec une certaine rouerie, le scénariste rapproche ces deux individus de manière inattendue et organique.



À l'issue de ce premier tome, le lecteur constate que le divertissement était au rendez-vous et que les auteurs utilisent une narration au travers de laquelle leurs personnalités transparaissent. L'amour des monstres d'Eric Powell est présent à chaque page, le penchant pour le grotesque d'Hotz imbibe chaque page. L'histoire en elle-même est aussi vite lue qu'oubliée, par contre les personnages restent en mémoire, ainsi qu'un franc sourire sur les lèvres du lecteur 4 étoiles et l'envie de lire les 2 tomes suivants.
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Billy the Kid's Old Timey Oddities, tome 2 ..

Ce tome fait suite à Billy the Kid's Old Timey Oddities qu'il n'est pas indispensable d'avoir lu avant. Il contient les 4 épisodes de la minisérie initialement parue en 2010, écrite par Eric Powell, dessinée et encrée par Kyle Hotz, avec une mise en couleurs de Dan Brown. Les 3 histoires consacrées à cette incarnation de Billy the Kid ont été rééditées dans Billy the kid's Old timey oddities omnibus.



Dans le quartier de Whitechapel à Londres, vers la fin du dix-neuvième siècle, un individu égorge des prostituées (oui, ça évoque vaguement une affaire de meurtres en série non résolue). Fineas Sproule, Billy the kid, Isadora Mavrites, Adlwin Callahan, et Jeffrey Tinsle pénètrent dans un hôpital pour rendre visite à Joseph Merrick, individu atteint d'horribles difformités (également connu sous le sobriquet d'homme éléphant).



En sortant de l'hôpital, Fineas Sproule et Billy vont prendre un verre au pub du coin. Ils sont abordés par le docteur H.H. Holmes qui leur paye un verre et ils discutent de cette vague d'assassinats, pour laquelle la populace s'accorde à dire qu'ils ont été commis par un monstre. Billy finit par sortir pour aller se payer une prostituée. Les murs oscillent autour de lui, et il se retrouve dans une ruelle avec un individu simiesque, un couteau ensanglanté à la main, jurant ses grands dieux que ce n'est pas lui le meurtrier.



Le premier tome avait établi la nature de la narration : de l'horreur parodique, empruntant aux classiques du genre. Dès la première page, le lecteur a compris qu'il va être question des meurtres de prostituées de Whitechapel, et donc de Jack l'éventreur. Quand Fineas Sproule annonce qu'ils rendent visite à un certain Joseph, il n'y a pas beaucoup de doute quant au fait qu'il s'agit de l'homme éléphant. L'arrivée du docteur HH. Holmes fait appel à une référence qui sort un peu des sentiers battus : le boucher de Chicago, mais aisément identifiables pour les amateurs (voir par exemple The Beast of Chicago de Rick Geary, Le boucher de Chicago de Robert Bloch). Un individu à l'apparence simiesque à cette époque : pas de doute non plus, c'est l'alter ego d'un autre docteur.



Les auteurs s'amusent donc bien à intégrer dans cette version légère de Jack l'éventreur, d'autres personnages de la même époque, un peu comme l'ont fait Alan Moore & Eddie Campbell dans From Hell, mais sans aucune prétention historique ou analytique, encore moins une approche holistique. Il s'agit pour eux d'évoquer ces personnages et de s'en servir pour bâtir leur intrigue. Le lecteur retrouve donc 5 protagonistes de la première histoire. Aldwin Callahan fait surtout de la figuration chronique, dans un second rôle sans développement de sa personnalité. Il en va de même pour la troublante femme tatouée Isadora Mavrites qui montre une réelle compassion pour Merrick. Néanmoins, Powell a tôt fait de lui faire jouer le rôle de l'otage (pas très adroit de l'attribuer au seul personnage féminin). Jeffrey Tinsle a le droit a peu plus de répliques, mais sans développement de sa relation particulière avec Billy the Kid.



Il reste donc Fineas Sproule dont les interventions servent avant tout à faire avancer l'intrigue, là encore sans réel développement de sa personnalité. Billy dispose d'un peu plus de caractérisation, à commencer par son recours sans hésitation aux services d'une prostituée, à sa propension à tirer dans le tas. Powell fait un effort un peu plus important pour étoffer Joseph Merrick, en lui conférant une sorte de résignation lucide, par le biais de remarques posées et pénétrantes.



L'intérêt du récit réside alors essentiellement dans ces références à des personnages historiques ou de fiction, et dans l'intrigue. Dans un premier temps, il s'agit d'essayer d'anticiper la révélation de l'identité de Jack l'éventreur. Mais ce jeu avec le lecteur reste embryonnaire, et glisse vers la question des particularités de cette version du docteur Jekyll et de Mister Hyde.



Pourtant l'intérêt du lecteur est maintenu par un bon niveau de divertissement, grâce à la qualité des dessins de Kyle Hotz. Cet artiste a commencé en imitant le style de Kelley Jones, lui-même fortement influencé par Bernie Wrightson. Mais les traits de Jones ne présentent pas la finesse de ceux de Wrightson, et ceux de Hotz ne contiennent pas de beaux aplats de noir ténébreux à souhait comme ceux de Jones. Cependant dès la première page, le lecteur contemple une reconstitution des rues de Londres très réussie. Le pavé luit d'humidité et les murs suintent. Les fumerolles des cheminés semblent habitées par des forces qui les distordent.



Son interprétation des difformités de Joseph Merrick n'a rien de réaliste, mais génère un mouvement de recul, de par son originalité et l'horreur de la situation physique de ce monsieur. Pour les meurtres de prostituées, Hotz ne s'attache pas à une exactitude clinique, mais à l'impression donnée. Il y a bien sur des giclées de sang pour rendre compte de l'effet de la pression artérielle sur ce fluide ainsi expulsé des vaisseaux dans lesquels il est normalement confiné. Les coupures sont brutales au point de décoller la tête du tronc, avec quelques traits pour figurer la vertèbre devenue apparente.



Dans le cadre d'un dessin en pleine page avec plusieurs cadavres dans une sombre ruelle, l'artiste réalise un dessin en vue du ciel, avec des tâches d'encre permettant de juger de la manière dont les cadavres ont été secoués, avec quelques membres éparses attestant du plaisir sadique à les couper ou à les arracher. Il représente également quelques intestins sortis de leur logement, sans luxe de détail, mais sans qu'il soit possible de s'y tromper. L'effet global est saisissant. Il y a également un coup de revolver tiré à 2 mètres sur un crâne, avec une projection de matière cervicale du plus bel effet.



De séquence en séquence, le lecteur apprécie la consistance des décors. Il peut s'agir d'un niveau de détails impressionnants, telle qu'une rue où il ne manque pas un pavé sur la chaussée, et pas une brique dans les murs. Il peut s'agit d'un intérieur avec de nombreux accessoires, tel que le laboratoire du bon docteur avec toutes ses cornues. Il peut s'agir d'un simple accessoire qui sort du répertoire générique habituel pour présenter des spécificités d'époque, comme une commode ouvragée en bois, ou encore un coussin avec des pompons.



Kyle Hotz introduit une légère exagération dans la façon de croquer les visages il joue à la fois sur des zones d'ombre qui deviennent expressionnistes, parce qu'exagérées par rapport à la source de lumière ou à la luminosité, et à la fois sur des petits traits secs qui marquent la peau pour un effet vieillissant, à l'opposé d'un visage lisse, jeune et sans souci. Il peut également légèrement accentuer un menton ou un nez, l'arrondi d'une moustache, et assez régulièrement l'écarquillement des yeux (pour montrer l'horreur). La dentition de mister Hyde est pas mal non plus.



Cette deuxième aventure consacrée à Billy the Kid et aux monstres de foire dont il a rejoint le cirque emmène le lecteur dans le Londres de Jack l'éventreur, avec pavés mouillés, rasoirs tranchants, et prostituées égorgées et mutilées. Il ne s'agit en rien d'une reconstitution historique, mais plus d'une histoire jouant avec les références, l'éventreur bien sûr, mais aussi le tueur en série HH. Holmes, et quelques figures romanesques de l'époque. Sur la base de ces références, les auteurs construisent une intrigue originale qu'ils mènent à bien, en la traitant au premier degré. La révélation finale (pas celle de l'identité de Jack l'éventreur) tombe un peu à plat.



Powell et Hotz combinent avec dextérité le premier degré du récit, l'horreur des meurtres et une forme de parodie (la démesure des monstruosités de Joseph Merrick, ou le comportement très désinhibé de Billy the Kid). Chaque dimension du récit n'est pas assez développée et poussée pour emporter l'enthousiasme du lecteur, mais la somme des parties se révèle très divertissante.
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Billy the Kid's Old Timey Oddities, tome 3 ..

Ce tome fait suite à The ghastly fiend of London. Il contient les 4 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2012/2013, ainsi que l'épilogue, écrits par Eric Powell (qui a aussi dessiné 10 pages de l'épilogue), dessinés et encrés par Kye Hotz, avec une mise en couleurs de Dan Brown. Les 3 tomes de Billy the Kid ont été rééditées dans l'intégrale Billy the Kid's old timey oddities Omnibus.



À Louisville dans le Kentucky, un individu aux mains difformes s'est introduit dans la tente de Madame Tinsle, la diseuse de bonne aventure, et s'enquiert, sous la menace d'une arme à feu, de savoir où se trouve Fineas Sproule et sa troupe. Elle répond qu'ils se trouvent à Londres. En fait la petite troupe est en route pour le village au bord du Loch Ness, pour retrouver Aldwin Callahan (l'homme lézard) qui a été enlevé pour une raison inconnue.



Fineas Sproule (l'homme araignée), Billy the Kid, Isadora Mavrites (la femme tatouée), Jeffrey Tinsle (le jeune génie) et Miles / Malcolm sont en route pour le Loch Ness. Chemin faisant, Sproule leur raconte la légende de saint Columba, un moine irlandais, et de la manière dont lui et ses disciples ont dompté le dragon du coin, avec la création de reliques. Arrivés au village, ils sont pris pour des abominations issues du Loch Ness, pourchassés par des villageois belliqueux et amenés devant le père Anthony.



Les 2 premiers tomes de cette trilogie avaient donné le ton : monstres classiques et parodies respectueuses, avec des personnages affligés de difformités monstrueuses relevant de l'imaginaire (des mains à la place des pieds pour Fineas Sproule, ou une tête à 2 visages pour Miles / Malcolm). Cette troisième aventure commence sur le même ton, avec le mystère de ce monsieur qui vient terroriser madame Tinsle, pour essayer de récupérer le Cœur du Golem (évoqué dans le premier tome). Puis les étrangetés (Oddities) se rendent au Loch Ness. Le lecteur se doute bien qu'Eric Powell va mélanger différentes créatures légendaires, comme il l'a fait dans les 2 premiers tomes. Ça commence tout de suite avec cette légende sur saint Columbo, et ça continue avec le véritable occupant des souterrains à proximité du Loch Ness.



Comme dans le tome précédent, l'intérêt principal de l'intrigue ne réside pas dans une étude de caractère. Cette histoire sera surtout l'occasion de faire mûrir un peu Billy the Kid, au travers des épreuves qu'il traverse, mais aussi de la responsabilité qui lui échoit. Néanmoins tout n'est pas trop sérieux et sinistre, puisqu'avant il a la possibilité de prendre du bon temps avec les fiancées de leur hôte. D'ailleurs Eric Powell insère d'autres moments humoristiques comme la lanterne magique qui ne fonctionne pas (au grand désarroi de son propriétaire), ou la manière dont le mystérieux visiteur de Madame Tinsle se considère (avec un humour noir bien saignant). Cette dimension humoristique se retrouve dans les dessins de Kyle Hotz, avec le visage très déformé du ravisseur d'Aldwin Callahan, ou la tête d'ahuri du jeune garçon sous l'emprise de l'alcool. Le lecteur peut également remarquer un villageois avec une fourche en arrière-plan ou avec une hache, évoquant des films de monstres.



Le lecteur comprend donc que les auteurs ne souhaitent pas qu'il prenne ces péripéties au second degré, que ces hommages référencés aux monstres de la culture horrifique sont de nature parodique. Pour autant, ils ne se content pas d'aligner des moments de grosse farce, ils savent jouer de différentes manières avec les codes bien établis. Ainsi le Père Anthony et les villageois dépassent les clichés de populace monomaniaque souhaitant annihiler les monstres, ou de paysans abrutis ne comprenant rien à ce qui se passe sous leur nez.



Le cœur du récit reste bien une aventure sur la base d'une intrigue : il convient de sauver un membre de la troupe de cirque qui a été kidnappé pour des raisons inconnues. Eric Powell a conçu une intrigue cohérente bien ficelée, mêlant péripéties, grand spectacle à base de gros monstres, actions, et moments horrifiques, avec une dose de drame. La composante principale reste bien l'aventure. Kyle Hotz fait le nécessaire pour y donner de la consistance.



L'artiste doit donc représenter des personnages hauts en couleur, des endroits aux fortes particularités, et des monstres aux actions repoussantes. Kyle Hotz s'en donne à cœur joie pour le physique des personnages. Bien sûr les difformités les plus improbables sont à la fête : des mains à la place des pieds, des pinces pleines de dents à la place des mains, une tête avec 2 visages, une peau écailleuse, des canines démesurées, etc. Au-delà de ces exagérations ou de ces impossibilités physiques, l'artiste croque des visages mémorables. Le lecteur n'est pas prêt d'oublier la morgue et l'assurance qui s'affichent sur le visage de Billy the Kid, l'attention soutenue et pleine d'espoir sur celui de Jeffrey Tinsle, le regard dément du Père Anthony (avec ses sourcils broussailleux impossibles et la bave aux lèvres), les ricanements déformant les visages des villageois.



Le lecteur observe également que les postures et le langage corporel des personnages sont très vivants. Il peut s'agir de la posture fière d'Isadora Mavrides, mettant son buste en avant, des gestes amples de l'inconnu estimant que toute la place lui est due, de la silhouette tassée de Père Anthony pour montrer son âge, des gestes vifs de Billy the Kid, toujours prêt à l'action, etc. Kyle Hotz ne se repose pas sur un encrage épais pour masquer des faiblesses, au contraire il réalise des compositions avec des acteurs à gueule, et au jeu expressif.



L'artiste sait composer des cases pour mettre en avant les personnages et éviter d'avoir à dessiner les arrière-plans, mais il le fait avec intelligence et à propos, sans en abuser. Le lecteur a donc toujours connaissance d'où se déroule l'action avec un niveau de détails suffisant. Avant de se retrouver dans la tente enténébrée de Madame Tinsle (avec des fonds noirs), il a pu voir ce que l'étranger avait fait avec le reste du campement, et voir les roulottes. Sur la route allant vers le Loch Ness, il peut voir la roulotte de Sproule et le cheval qui la tire, puis la carriole du ravisseur et le cheval qui la tire. Il y a une image qui montre le château à proximité du loch, les maisons du village son rapidement montrées. Les parois des cavernes sont rocailleuses à souhait, avec bon nombre de stalactites. Hotz prend le temps de détailler l'ameublement du château, les accessoires pour le repas.



Les monstres bénéficient d'une attention toute particulière, avec une petite exagération qui leur donne une saveur supplémentaire, sans les tirer vers le ridicule. Le ravisseur se transforme progressivement au gré des pages pour exposer toute la distance qui le sépare de l'être humain. Le maître du château et ses fiancées provoque un mouvement de recul du fait de leur peau parcheminée, de leurs globuleux et de leur dentition très particulière. Enfin les monstres sinueux sous le château se déplacent avec une vivacité effrayante.



Pour cette troisième histoire, Eric Powell et Kyle Hotz n'ont rien perdu de leur ton narratif, à base d'une solide intrigue, avec des moments horrifiques, et un second degré assumé, sans qu'il ne prenne le dessus sur le premier degré. 4 étoiles pour une lecture divertissante, sans être inoubliable.



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- Épilogue (14 pages) – Au poker, Billy the Kid gagne une caisse contenant le bébé calcifié de Nuremberg, avec la recommandation expresse de le nourrir d'une bouteille de lait et de sang de chèvre à chaque nuit d'Halloween. Des années plus tard, le cirque ambulant du Kid arrive dans la ville de The Goon, et un enchainement de circonstances empêche de nourrir le bébé calcifié.



L'introduction goguenarde montre que Billy the Kid n'a pas gagné en sagesse, et que Jeffrey Tinsle est plus précautionneux. Pour ces 4 pages, Kyle Hotz réalise une prestation soignée, avec les petites exagérations qui tirent la narration visuelle vers le conte malicieux.



Pour les 10 pages suivantes, Eric Powell réalise les dessins et raconte une histoire de The Goon, moqueuse, railleuse, et touchante. Les enfants sont facétieux, The Goon est impénétrable, Billy the Kid et Jeffrey Tinsle ont vieilli, Frankie est toujours sûr de lui et pragmatique. Les dessins dégagent un mélange de testostérone et moquerie irrésistible. 5 étoiles.
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