Erwan Ji

Parfois, je m'entends parler, et je n'aime pas qui je suis. Ou plutôt, je n'aime pas la version de moi que je suis en train d'être. Ça dépend à qui je parle. La conversation, c'est comme le tennis, on s'adapte à l'autre. J'aime mes amis parce qu'ils me permettent d'être une version de moi que j'apprécie. D'une certaine façon, à travers eux, c'est moi que j'aime.

Sara et moi, on est des Potterheads. On a lu tous les livres de la série huit fois. Ce n'est pas la peine d'essayer de nous coller, parce qu'on sait tout. Quand on se fait des promesses, on jure sur la tête d'un personnage de la série et on doit dire son nom en entier avec les deux prénoms et tout, sinon ça ne marche pas. C'est juste entre Sara et moi, parce que Vaneck, il serait capable de confondre un épouvantard avec un détraqueur, et Soupe, c'est un tel Moldu, je ne serais pas surprise s'il pense que Dumbledore est une marque de slips.

C'est ça notre génération. On peut devenir célèbre sur Internet avant même d'avoir quitté le lycée. On est la première génération d'humains à avoir toujours connu le Web et les téléphones portables. On n'a pas de miroir dans notre sac à main, parce qu'on peut se voir en inversant la caméra de notre iPhone. On ne porte pas de montre. On ne zappe pas à la télévision, on surfe sur Youtube. On ne parle plus : on tweete, on texte, on maile, on facebooke.

La conversation, c'est comme le tennis, on s'adapte à l'autre. J'aime mes amis parce qu'ils me permettent d'être une version de moi que j'apprécie. D'une certaine façon, à travers eux, c'est moi que j'aime.

Si l’ennui était en pierre, le cours de religion serait un monument.

Pour ceux qui ne sont pas fortiches en mots croisés, ça veut dire remettre à plus tard. C’est ma spécialité. Non, plus que ça, pour moi c’est un art de vivre.
(Page 16)

[...] ça s'appelle procrastiner. Pour ceux qui ne sont pas fortiche en mots croisés, ça veut dire remettre à plus tard. C'est ma spécialité. Non, plus que ça, pour moi, c'est un art de vivre.

Tu ne peux pas transformer un avion en locomotive et espérer qu'il continue de planer. (Babar à propos de l'amitié après la rupture)

On dirait qu'on a inventé le français pour la poésie et l'anglais pour la vie de tous les jours.

Dans le métro, Vaneck s'est étonné du nombre de gens qui portaient un masque chirurgical autour de nous.
"Qu'est ce qui se passe ? il a demandé, inquiet. Y'a une épidémie ?"
"C'est le printemps, j'ai gloussé. Le japonais sont particulièrement sensibles au rhume des fois".

Tous les quatre, on a peur de ce qui nous attend. Mais avoir peur ensemble, ce n'est pas comme avoir peur tout seul. Si chacun prend un bout de peur, elle devient moins forte.

Parce que ce qui compte quand on navigue, ce n'est pas le bateau. C'est l'océan, l'équipage, et les étoiles au-dessus de nos têtes.

On espère tous découvrir la lune au fond d'un puits. On voit une boule brillante à la surface de l'eau, et toute notre vie, on cherche à s'en saisir. Et puis un jour, on lève les yeux, et on finit par se rendre compte qu'elle n'était qu'un reflet un peu vague, difforme, sans commune mesure avec l'originale. La vraie est magnifique, mais hors de portée. Ça fait mal. Mais durant mes quatre années ici, j'ai compris que ce n'était pas grave. Que l'important, ce n'est pas de la toucher, mais de savoir qu'elle existe.

Je sais, je dois détenir le record mondial d’humidité optique, mais c’est comme ça. J’ai un petit corps et de grosses émotions, à un moment donné il y a un problème de place, c’est mathématique.

Et puis l'amitié est devenue une boîte trop petite pour ranger mes sentiments.

Je jure sur la tête de Rose et Hugo Granger-Weasley, enfants de Ronald Bilius Weasley et Hermione Jean Weasley née Granger.
(p. 226)

Beaucoup de garçons ont des problèmes de vue. Ils ne voient pas quand on est contrariées. Et même s'ils ont un éclair de génie, ils ne comprennent pas qu'il ne faut pas s'approcher de nous quand on est contrariées. Mettez-les devant un crocodile avec la gueule ouverte et vous verrez, ils essaieront de l'embrasser.

J'ai passé un bon moment. J'ai appris que Liam jouait au rugby. Le truc ennuyeux, c'est qu'il n'aime pas lire. Il a lu Harry Potter mais ça ne compte pas, parce que même ceux qui n'aiment pas lire ont lu Harry Potter.

L'amour ne change pas. Ce sont les gens qui changent.

Un compliment, c'est comme un puits dans un désert : tu ne sais pas s'il en viendra un autre plus tard, alors profites-en quand il est là.