AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Fabien Bedouel (152)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Darnand : Le bourreau français, tome 1

« Héros de guerre ou bourreau impitoyable ? »



Joseph Darnand, sergent de l’armée française en 1917 se distinguera par sa bravoure exceptionnelle durant la Première Guerre Mondiale. Une bravoure qui ne le quittera pas. Sa fidélité, sa pugnacité et son courage ne le feront jamais trahir ses frères d’armes, ni ses idées.



Et des idées, Darnand il en a plein ! Inspirées de ses valeurs militaires, Darnand aime l’ordre. Le vrai, le grand. Celui qui fait que rien ne bouge. Que personne, surtout pas une femme, ne vient essayer de bousculer ses habitudes ou ses façons de penser (pages 19 à 21). Et encore les femmes, elles ont le beau rôle car elles sont utiles : pour tenir sa maison propre, car même quand on est habitué aux dures conditions militaires, il est toujours bon de rentrer dans un chez-soi propre et rangé. Et puis c’est utile pour assouvir ses besoins sexuels, car c’est un homme Darnand, un vrai. Il a des couilles Darnand ! Il aurait pu s’en servir pour démontrer son amour à sa femme, il préférera les mettre au service de la haine.



Car si pour Darnand une femme est utile, qu’en est il des homosexuels, des Tziganes, des juifs, des musulmans ou de tous ceux qui au fond sont différents de l’idée que ce patriote se fait de sa tendre et chère France ?



Reconnu comme héros de la Première Guerre Mondiale, décoré sous le titre d’ « Artisan de la Victoire », durant l’entre-deux-guerres, Joseph Darnand s’engagera dans le mouvement fasciste de l’OSARN*, plus connu sous le nom de « La Cagoule ». Patriotes, royalistes, tout ce beau monde se rassemble « contre Blum et la juiverie » (p. 21) pour « rendre sa souveraineté à la France » et « redonner la fierté à ceux qui l’ont défendue » (p. 24).



Darnand ne tardera pas à s’engager contre un ennemi qui menace encore plus dangereusement la « grandeur de la France » que « les cocos » : la menace Hitler plane au-dessus de la nation. Mais l’Allemagne nazie cache peut-être des atours que Darnand ne soupçonne pas encore...



Avec un dessin incisif et efficace, et malgré un scénario qui manque un peu de chair, on suit avec un intérêt grandissant l’évolution de cet homme qui au fond ressemble à beaucoup d’autres : « Antisémite ? Pas plus que les autres. À cette époque, la plupart des gens rendaient les juifs responsables de leur misère. » (p. 32)



« Je suis un soldat, je n’ai pas une âme de vendeur de meubles. Les gars comme moi sont faits pour mourir à la guerre... pas pour vivre une existence de petit-bourgeois. » (p. 20). En effet, ce n’est pas un petit-bourgeois... mais il est au service de la bourgeoisie, sous le patronage de l’Église catholique.



Un album édifiant et captivant ! On attend la suite...



*OSARN : Organisation Secrète d’Action Révolutionnaire Nationale



Lu en janvier 2018.
Commenter  J’apprécie          850
Kersten, médecin d'Himmler, tome 2 : Au nom d..

Formidable diptyque sur un des nombreux aspects de la Seconde Guerre mondiale que je ne connaissais pas. Felix KERSTEN médecin d'Himmler durant la Seconde Guerre mondiale a fait preuve d'un courage hors normes...



Magnifique scénario où l'on sent la peur du «héros», il se débat au milieu de psychopathes (Himmler, Heydrich...) pour sauver ce qui peut l'être.



Quel courage!!



Les flashs back entre la période de l'après-guerre et la guerre sont admirablement amenés.



Les dessins sont d'une grande finesse car l'on perçoit les sentiments dans l'expression des visages et Dieu sait que le «héros» passe par divers sentiments.



Bref une BD indispensable et qui va me permettre d'aller creuser cette histoire dans d'autres ouvrages pour en savoir plus sur ce formidable personnage malheureusement oublié.
Commenter  J’apprécie          581
Kersten, médecin d'Himmler, tome 1 : Pacte av..

Stockholm, juin 1945. Dans le bureau des affaires étrangères, Vilhelm reçoit un certain Félix Kersten. Deux bien mauvaises nouvelles pour ce dernier qui apprend que sa demande de permis de travail a été rejetée ainsi que sa demande de naturalisation. Visiblement, l'homme n'est pas le bienvenu en Suède. Et pour cause, on le soupçonne d'avoir collaboré avec les Allemands et d'avoir menti sur ses prétendues actions en faveur des Juifs...

Berlin, mars 1939. Le Reichsführer Himmler souffre de douleurs d'estomac. Il fait alors appel au docteur Kersten, dont la réputation dépasse les frontières de son pays, qui, par miracle, les soulage au simple contact de ses mains. Dès lors, Himmler exige que ce dernier travaille pour lui continuellement. Bien que réfractaire à cette proposition, Kersten ne peut refuser d'autant qu'autour de lui, on le pousse à obtenir la pleine confiance du Reichsführer voire l'influencer...



Pat Perna nous plonge en pleine guerre mondiale au cours de laquelle l'on suit le destin peu commun de Félix Kersten, médecin personnel et attitré du Reichsführer Heinrich Himmler. Usant de son influence auprès de ce dernier, allant même jusqu'à obtenir l'annulation de la déportation d'une partie de la population néerlandaise vers la Pologne et la libération de milliers de prisonniers détenus dans des camps de concentration, il se verra malgré tout persona non grata en Suède au sortir de la guerre, ce pays étant intransigeant vis à vis du rôle du médecin pendant la guerre. Un pan de l'histoire peu connu mais ô combien passionnant. L'auteur met en parallèle ces deux périodes de l'histoire (pendant et après la guerre) et fait sans cesse des allers-retours, dynamisant le récit. Il met également en avant tous ces personnages à la fois complexes, intrigants ou captivants. Graphiquement, le trait marqué et expressif, les jeux d'ombre, la palette de couleurs sombre (allant de l'ocre au gris) et les cadrages serrés renforcent cette tension déjà palpable d'un récit historiquement passionnant.
Commenter  J’apprécie          585
Kersten, médecin d'Himmler, tome 2 : Au nom d..

Consulat de Hollande, 1948. Nicolaas Posthumus, qui dirige l'institut de documentation sur la guerre, enquête maintenant depuis 3 ans sur la véritable identité de Kersten, tentant, en vain, de rétablir la vérité à son sujet. Félix Kersten, médecin personnel de Himmler pendant la guerre, s'est vu refuser sa demande de naturalisation. Dans son pays, l'on peine à croire à tout ce qu'il a pu faire pour aider les Juifs. Pourtant, l'homme a pris de nombreux risques pour obtenir la libération de nombreux Juifs des camps de concentration. Menacé, soupçonné par certains membres du reich, soutenu par les alliés, Kersten profite toujours autant de son influence sur Himmler...



Ce second volet clôt cette incroyable biographie de Félix Kersten. Médecin personnel du Reichsführer pendant la guerre, il n'aura pourtant de cesse de venir en aide aux Juifs. Pat Perna alterne habilement l'année 1948, lorsque dans les bureaux du consulat, l'on tente de découvrir la vraie personnalité du médecin, et l'année 1943 lorsque ce dernier était au service d'Himmler. L'on en apprend plus sur certains faits d'armes et sur certains protagonistes qui ont eu des rôles essentiels au cours de cette guerre, l'auteur s'arrêtant sur quelques événements. La relation entre Himmler et Kersten évolue sans jamais se dissoudre. Un dyptique dynamique, riche et passionnant mettant en avant le rôle ô combien important de ce médecin dans une ambiance tendue, renforcée par des couleurs sombres et des jeux d'ombre et de lumière.
Commenter  J’apprécie          540
Darnand : Le bourreau français, tome 1

Voici l'histoire d'un héros de la Première Guerre mondiale devenu collabo. durant la seconde...

Une «histoire française» qui aurait mérité plus d'explications de l'entre-deux-guerres.

Cet homme est un salaud et ce dès la Première Guerre mondiale il casse du «boche» comme il «cassera du juif ou du communiste et du gaulliste».

Un parcours atypique assez bien retranscrit (sauf l'entre-deux-guerres).

Les dessins sont expressifs surtout les regards.

Une bonne bd d'aventure mais une bd historique moyenne.
Commenter  J’apprécie          460
Darnand, le bourreau français, tome 3

Dernier tome de ce triptyque consacré à J.Darnand.

Plusieurs hypothèses sont formulées par les auteurs pour tenter de «comprendre» ce qui a poussé un héros de la guerre 14/18 dans les bras de la collaboration la plus atroce.



La partie «fiction» scénario et dessins, est formidable, pour ce qui est de l'histoire c'est un thème tellement complexe qu'il faut sans doute compléter avec des ouvrages plus documentés. Ce troisième volume est complété par des articles de journaux de 1945, «Ce Soir» «Le capitaine X... raconte: Darnand m'a livré le secret DU TRESOR DE LA MILICE.

Commenter  J’apprécie          441
Forçats, tome 1 : Dans l'enfer du bagne

« Émanations directes du corps des galères de l'Ancien régime les bagnes (…) d'abord maritimes ou portuaires (…) vont au milieu du XIXe siècle connaitre une orientation radicalement différente. La conjugaison de la révolution industrielle et de l'abolition de l'esclavage va amener le législateur à repenser l'utilisation de la main-d'oeuvre pénale. Ajouté à cela, la grande peur suscitée par les événements de 1848 et la tentation de se débarrasser à bon compte des opposants politiques, voilà grande ouverte la route des colonies pour les bagnards. Après un essai infructueux aux îles Marquises, jugées trop lointaines, et en Algérie, un peu trop près, c'est finalement la Guyane qui est désignée comme colonie pénitentiaire, dans l'article 1 de la loi sur la transportation du 7 mai 1854».



Les conditions de vie au bagne sont tellement épouvantables que les bagnards, qui doivent faire face à la dureté des travaux, aux maladies exotiques et à la malnutrition, ont une durée de vie moyenne qui ne dépasse pas cinq ans. L'anarchiste Eugène Dieudonné, incarcéré depuis dix ans pour un crime dont il est innocent, a tenté de s'évader de cet enfer, mais après avoir été repris, il est condamné à deux ans de réclusion dans un lieu pire encore, l'île Saint-Joseph surnommée « la mangeuse d'hommes » C'est là qu'en 1923, Albert Londres vient le rencontrer.



Dans cet album, imaginé à partir de l'enquête sur le bagne d'Albert Londres (publiée dans le Petit Parisien) - qui a eu pour effet la fermeture de ce lieu de malheur et de souffrance, la réalité des bagnards est parfaitement restituée. En effet, le dessin sombre et les couleurs tranchées de cette fiction historique nous plonge dans l'ambiance oppressante et malsaine du lieu. Et si le texte est souvent court, ce qui illustre plus encore la détresse physique et morale des bagnards, on est éclairé à la fin du livre par des explications historiques, claires et précises. Une vraie réussite pour cette création de Patrick Perna et Fabien Bedouel qui évoque un épisode peu glorieux de notre histoire.

Commenter  J’apprécie          396
Darnand : Le bourreau français, tome 2

Ce deuxième Tome a toutes les caractéristiques du premier excellent dessins scénario à rebondissements bref une excellente BD d'aventure... L'histoire, mériterait plus de précision, notamment les raisons de l'adhésion à la résistance du compagnon de route de Darnand à savoir Ange retourné à la vie civile après «la Grande Guerre» puis recruté par la résistance pourquoi?, comment?.

Bref quelques frustrations donc ..
Commenter  J’apprécie          340
Forçats, tome 1 : Dans l'enfer du bagne

Le bagne. Une réalité qui nous paraît tellement loin. Et pourtant, il y a à peine un siècle, cela existait encore. Ce qui y a mis fin ? Le journalisme d'investigation et sa volonté farouche d'informer dans un soucis de vérité et d'impartialité, en la personne d'Albert Londres.



En 1923, le journaliste débarque au Bagne de Cayenne afin de découvrir la réalité de cette colonie pénitentiaire où sont envoyés, sans distinction, les assassins, les voleurs de pommes, les opposants politiques et tout individu a-social, débarrassant ainsi les honnêtes gens – et le territoire – de la racaille… Loin de France, qui peut bien se préoccuper de ces hommes dont l'espérance de vie ne dépasse pas les cinq ans, dans une nature tellement hostile qu'on en viendrait presque à préférer la cruauté de l'administration pénitentiaire, s'il n'y avait la liberté ?

Personne – ou si peu – avant la publication de l'article d'Albert Londres dans le Petit Parisien.



Le scandale et l'effroi que cela généra dans la population conduisirent à la fermeture du bagne. La république piquée au vif dans son orgueil, honteuse de cette barbarie d'un autre temps, qui s'accorde si peu avec son idéal, mais dont elle s'est si bien accommodée tout ce temps – quel outil merveilleux pour débarrasser la France et ses dirigeants politiques de toute persona non grata ! – jura qu'on ne l'y reprendrait plus. Donc Acte...



C'est cette enquête à travers les liens qui vont se tisser entre Albert Londres et Eugène Dieudonné – anarchiste accusé d'être membre de la bande à Bonnot, sans grandes preuves, mais parce que « ça en fait toujours un de moins» sur le territoire – que mettent en mots, dessins et couleurs Pat Perna et Fabien Bedouel dans ce tome 1 de Forçats : Dans l'enfer du bagne.



L'album est une petite merveille de justesse : l'ambiance est pesante, étouffante, les visages sont durs et sombres, les couleurs utilisées : noir, bleu sombre, métallique, rouge sang, donnent la réalité de ses lieux immondes.



Le texte nous donne à lire l'essentiel et les dernières pages nous apportent des précisions historiques utiles pour mesurer toute la répercussion de l'enquête effectuée par Albert Londres. On oscille entre récit d'aventure et récit historique, avec dans les deux cas, un fort militantisme qui fait écho aux convictions et au combat mené par le journaliste.



Une BD dont j'attendrais avec impatience la suite et que je vais m'empresser de faire connaître autour de moi. Un grand merci aux éditions les Arènes et à Babelio pour ses opérations masse critique.
Lien : http://page39.eklablog.com/f..
Commenter  J’apprécie          320
Kersten, médecin d'Himmler, tome 1 : Pacte av..

Première partie d'un diptyque, cette BD présente Félix Kersten en 1945. Ce masseur de nationalité finlandaise cherche alors à acquérir la nationalité suédoise, mais le gouvernement la lui refuse et veut l'expulser pour collaboration avec le régime nazi.



Pourtant, c'est tout l'opposé. Kersten est appelé au chevet de Himmler, le Reichfürher, chef de la Gestapo. ce dernier souffre de douleurs d'estomac. Les méthodes de massage de Kersten, déjà appréciées de la famille royale des pays-Bas, font leur effet. Bientôt, Himmler ne peut plus se passer de Kersten. Ce dernier tente d'échapper à l'emprise d'Himmler, mais difficile de provoquer la colère du chef nazi lorsqu'on vit à Berlin à cette époque. Alors il essaye de monnayer ses soins contre diverses faveurs : libération de prisonniers, protection des néerlandais contre un projet d'exode forcé...



Le scénario met en lumière la discrète obstination de Kersten pour tenter de contrer un peu sur les horreurs nazies, et l'hostilité affichée et hautement dangereuse des cadres de la Gestapo, face à ce guérisseur trop lié à leur chef.



Une bonne histoire, fidèle à l'Histoire, mais un peu desservie par un dessin un peu frustre.
Commenter  J’apprécie          280
Darnand, le bourreau français, tome 3

Troisième et dernier tome de la série, c’est définitivement une grande réussite ! Bon, il faut dire que le personnage central, Darnand, est infiniment romanesque. Et ce d’autant plus que l’auteur le montre dans toute sa complexité – et plus encore dans ce dernier tome.



En effet, alors que l’ambigüité venait jusque-là essentiellement d’Ange, on découvre ici Bruckberger, un prêtre, qui, tout en reconnaissant la face sombre du personnage, fait partie de ceux qui l’ont connu comme héros – c’est lui dont les propos sont repris dans la citation en haut de page !



La dimension jusqu’au-boutiste, sans nuance, de Darnand est clairement mise en avant. Et cela rend ce personnage non pas attachant – évidemment non ! – mais on ne peut s’empêcher d’avoir une certaine admiration, même si elle est teintée de dégoût. Et cette idée que, si Pétain et les généraux n’avaient pas capitulé, Darnand aurait sans doute continué à se battre, jusqu’à l’ultime sacrifice, ne peut pas laisser le lecteur indifférent.



Ange, de son côté, n’est pas non plus décrit comme un héros pur et dur. Il a, lui aussi, ses parts d’ombre. Et l’on sent, intuitivement, qu’il aurait pu, lui aussi, basculer du mauvais côté. Cela le rend, là aussi, humain, juste humain, profondément humain. Et c’est déjà beaucoup !



Parmi les personnages secondaires, on retrouve des thèmes bien connus, mais qui trouvent ici une expression très réussie. Ainsi, autour de Gombert, on voit des miliciens qui, sentant le vent tourner, tentent de se draper dans les habits de la Résistance. Parmi les vainqueurs, certains donnent l’impression de vouloir bien vite oublier que, pendant la guerre, ils ont accepté des compromis…



Bref, c’est une humanité plutôt faible et corruptible que l’on voit graviter autour des deux rocs placés au centre de la série, Darnand et Ange… Et cela fonctionne vraiment bien !
Lien : https://ogrimoire.com/2019/1..
Commenter  J’apprécie          250
L'or et le sang, tome 1 : L'appel du large

J'ai été conquis dès les premières pages, les couleurs sont riches, traîtées en aplats, le trait aiguisé mélangeant plume et pinceau, et surtout, l'histoire commence en faisant référence à Blaise Cendrars avec le hérisson alcoolique dans les tranchées de "La main coupée". Une BD qui cite Blaise Cendrars, pour moi, c'est forcément un critère de qualité, et Henri de Monfreid, Joseph Conrad et autres écrivains baroudeurs ne sont pas loin. C'est de la grande Aventure avec un grand A, les deux personnages centraux sont magnifiquement dépeints dans leurs doutes, leurs espoirs, et surtout la manière dont est amenée cette amitié, pas évidente au début, est une grande réussite narrative. Les légendes viennent s'y mêler et pourtant l'histoire est plutôt réaliste. C'est une magnifique BD, qui nous fait rêver d'aventures épiques et héroïques. Et ce premier tome ne se contente pas de mettre en place la situation, comme dans beaucoup de série, c'est une histoire en soi qui pourrait très bien s'arrêter là et qui donne quand même une envie dévorante de connaître la suite.
Commenter  J’apprécie          220
Darnand : Le bourreau français, tome 1

En commençant cette bande dessinée, je ne me suis pas posé de question sur le titre, et je n’ai pas regardé de quoi elle parlait. Ce n’est donc que progressivement que j’ai compris que c’est de Joseph Darnand que l’on allait parler. Et, j’avoue, je n’ai pas très précisément en tête le parcours de ce monsieur.



Aussi, pendant toute la première partie, celle qui se déroule en 1918, il apparait essentiellement comme un homme courageux, qui n’abandonne jamais ses hommes, qui fait tout, même si ce n’est pas raisonnable, pour les ramener.



Puis, lorsqu’on le retrouve en 1938, on découvre son côté sombre. Il est aigri, pratiquement marginalisé, il frappe sa femme, il est hyper-politisé. Bref, c’est un sale type, qui ne recule devant rien. Il n’hésite pas à tuer, il est prêt à renverser la république. Et encore, le peu que je connais de lui me permet d’anticiper sur le fait qu’il va aller encore bien plus loin…



Le scénario est agréablement construit : il laisse suffisamment de suspense, mais reste assez facile à suivre. La construction en plusieurs « moments » (en 1918, en 1938, en 1939) constitue une espèce de millefeuille, mais on ne s’y perd pas.



Les dessins et les couleurs sont très efficaces. Les variations d’ambiance sont bien rendues, elles accompagnent les changements d’époque, ce qui facilite aussi le fait de s’y retrouver.



Bref, une très bonne bd, qui permet d’apprendre des choses tout en restant agréable à lire. Alors vivement le tome 2 !
Lien : https://ogrimoire.wordpress...
Commenter  J’apprécie          190
Darnand : Le bourreau français, tome 1

Un livre = une acquisition = une histoire.



Je ne suis pas une connaisseuse de BD. Je suis née à une époque où la BD s'était Tintin, Lucky Luke etc... Même si l'expression 9eme art a été utilisée pour la première fois avant ma naissance, il n'empêche que la BD a beaucoup évolué ces 20 dernières années. Bref tout cela pour dire que ce n'est pas forcement ce que je lis ou achète de préférence. Mais j'ai fait une exception car, ma fille qui a découvert la lecture avec Captive (gros BEURK) est maintenant passionnée d'histoire et adore sa prof d'histoire.



Aussi pour Noël ai je contacté cette prof pour savoir quels livres pourraient être en rapport avec sa matière et intéressant pour ma fille / ado. Suite à ses recommandations, j'ai acheté "Darnand."



C'est une série beaucoup plus noire que "la guerre des lulus" ou "Les godillots" qui m'ont été également recommandés. Bien que ces trois histoires narrent les mêmes horreurs, les différents points de vue, auteurs, dessinateurs laissent une impression très différente.



Darnand est un héros dans ce tome 1 mais il glisse vers le coté sombre de la force...



Entre héros, résistance et collaboration finalement tout peut basculer.
Commenter  J’apprécie          180
Darnand : Le bourreau français, tome 1

1918. Joseph Darnand est l'« artisan de la victoire », distinction suprême que seul Clemenceau et Foch obtiennent également. Il vient, avec ses hommes, de forcer les lignes allemandes, fait plus de vingt prisonniers et récupérer les plans de la future offensive ennemie. La guerre vient de basculer. Inimaginable, mais il l'a fait. Un héros, certainement, mais son histoire ne s'arrête pas là…



Rue de Sèvre est une de ces maisons dont la qualité des choix éditoriaux est incontestable. Darnand, le bourreau français en est une nouvelle preuve. Pat Perna revient dans cette bande dessinée prévue en deux volumes sur le destin de Joseph Darnand, personnage équivoque déjà dépeint en 2015 par le très contestable Eric Brunet dans un essai intitulé Un monstre à la française. Héros en 18 puis en 39 Darnand va basculer… Il serait dommage d'en dire plus. Perna brosse un personnage téméraire, brutal, convaincu… droit dans ses bottes. La finesse n'a pas droit au chapitre, si ce n'était l'association à un deuxième personnage, son compagnon d'arme, Ange Servaz. Sniper, il accompagne Darnand dans ses entreprises les plus insensées. Servaz n'a pas sacrifié sa part d'humanité sur l'autel de la guerre et du nationalisme. Parfait contrepoint, tantôt conteur ou conscience, oublié de l'histoire mais porteur de nuance dans le récit. Perna trouve avec ses deux acteurs un bon équilibre narratif.



Fabien Bedouel, à qui l'on doit les très bons Kersten avec le même scénariste et L'or et le sang, nous offre un très beau travail graphique, épuré mais précis. Sans aucun détail superflu, ses planches mettent à l'honneur, à travers des choix très cinématographiques de cadrage, les hommes, leurs gueules, leur passions, leur violence. Le dynamisme est la règle, le gros plan, l'instrument favori du dessinateur. Il en va de même pour la couleur tout en aplat, sobre mais efficace. Et quel meilleur encrage que le sien pour dépeindre la guerre des tranchés. En résumé, une esthétique actuelle et accomplie.



Un très bel album donc, où les auteurs nous offrent le trouble reflet de ce que fût la France de la première moitié du XXè… sans angélisme.

Commenter  J’apprécie          170
Forçats, tome 1 : Dans l'enfer du bagne

Nous sommes ici directement plongés dans l'enfer de la jungle Guyanaise, l'album débute par une poursuite après une évasion du bagne.

Tout au long de cette lecture on passe de l'instant présent des personnages, alterné avec des flashbacks sur le pourquoi d'une condamnation.

Les personnages sont bien choisis et représentés avec de fortes personnalités, un plus pour la narration qui trouve donc ce côté très réaliste.



Dépaysement assuré avec des dessins en aplat (sans dégradés) superbement maîtrisés, on sent le grand soin apporté au choix des couleurs ce qui donne évidemment une ambiance très proche de la réalité du vrai paysage (et c'est une affirmation ayant moi même passé plusieurs mois en Guyane française et ayant visité les lieux présents dans la BD, notamment les îles du Salut, Saint-Laurent-du-Maronie ou encore Cayenne.) En lisant et voyant la moiteur des mangroves, on en transpirerait presque tellement le rendu est immersif.



Pour conclure, je conseillerai ce premier tome aux amoureux de la Guyane française, aux férus d'histoire, d'aventure, mais surtout aux amateurs de belles bandes dessinées, j'attend le second tome avec impatience.



Voir la chronique sur mon blog :
Lien : http://unbouquinsinonrien.bl..
Commenter  J’apprécie          140
Un long destin de sang - Intégrale

Une BD passionnante sur des destins croisés pendant la première guerre mondiale : une institutrice marraine de guerre et pacifiste, un soldat en permission, un journaliste, un député et son frère acteur et un général.

L'intrigue de fonds est prenante : un régiment entier est mort, après avoir subi un étrange régime alimentaire.

Les dessins sont très sombres et rendent bien l'atmosphère pesante de cette période.

Une lecture que je vous conseille.
Commenter  J’apprécie          130
Forçats, tome 2 : Le prix de la liberté

Ce second tome est peut-être un peu moins fort que le premier. Il ne s'agit plus de présenter le bagne, mais plutôt de suivre l'action d'Albert Londres pour faire revenir en France, librement un condamné qui a réussi son évasion. D'ailleurs le récit de l'évasion est assez éprouvant.

Comme le premier tome, celui ci se fini par un court dossier plein d'info complémentaires.

Finalement, ce diptyque m'a donné très envie de lire quelques livres d'Albert Londres...
Commenter  J’apprécie          130
L'or et le sang, tome 1 : L'appel du large

Souvent, j'emprunte des BD pour satisfaire à une contrainte du challenge.... Et cette lecture arrive un peu en retard puisque elle était sensée m'aider a finir l'édition 2018.

Mais, si j'ai le livre a la maison, autant le lire. Et à part le nom d'un scénariste, je ne savais rien de cette série avant de l'ouvrir. Sur la couverture, une vignette indique "par le scénariste de il était une fois en France"... Mais pour le coup, l'histoire m'a plutôt fait penser à " Comment faire fortune en juin 40".

C'est la première guerre mondiale et ses conséquences. Sous couvert d'une histoire de pacte passer entre deux poilus, c'est la question du retour à la vie civile qui est posée ici. Comment reprendre une vie "normale" quand on a connu les horreurs des tranchées.

Pourtant, les premières planches sont dans un tout autre décor que la guerre, un paysage très ensoleillé, des dessins avec de grand à-plat de couleur.... Et dès ces premières pages j'ai été intriguée... Et il va maintenant falloir que je lise la suite pour savoir..... Comment un personnage passe des tranchées a ces collines méditerranéennes.
Commenter  J’apprécie          130
Un long destin de sang - Intégrale

Je suis très bon public.

Si, vraiment.

Alors devant un ouvrage à la couverture attirante - quoique passablement effrayante - évoquant immanquablement la Der des Ders, impossible de résister.

Premières scènes, avril 1917 ... la violence des combats, une attaque au gaz. On est devant une évocation classique, jusque dans le dessin, assez formel, de la Première Guerre. Puis, un basculement : 31 mars 1918, dans des bureaux parisiens, ceux du journal l'Humanité.

Et le retour en arrière, 24 heures auparavant. Le destin mêlé de différents personnages, dont je n'ai pas de prime abord deviné les liens, passés ou à venir. Une institutrice pacifiste mais aussi marraine de guerre, des policiers qui surveillent les comportements séditieux, des militaires et députés compromis dans un scandale qui peu à peu se dévoile, ...

Je vous l'ai dit, je suis bon public. Je me suis donc facilement laissé entraîner dans cette aventure en mode 24H chrono, entre récit historique puisque reprenant des éléments avérés comme trame de l'histoire, enquête policière et parfois, ce qui a pu me dérouter quelque peu, en limite de la science-fiction.

UN très bon moment donc, malgré une fin peut-être un peu rapide, ou bien trop volontairement cynique à mon goût. Mais c'est sans doute là le lot de bien des récits liés à la guerre, dans toute son absurdité.
Commenter  J’apprécie          120




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Fabien Bedouel (421)Voir plus

Quiz Voir plus

Stefan Zweig ou Thomas Mann

La Confusion des sentiments ?

Stefan Zweig
Thomas Mann

10 questions
98 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}