France : "pourquoi la science n'aime pas les femmes ?"
Leur principale conclusion ? La contrainte économique est un facteur-clef. D'après eux, le fait que peu d'étudiantes se dirigent vers les mathématiques ou l'informatique dans les pays scandinaves, tout comme en France ou aux Etats-Unis, n'est pas uniquement le résultat de stéréotypes ancrés et d'un sexisme généralisé qui les empêcheraient d'exercer leur libre arbitre. Lorsque les femmes ont le choix, lorsqu'elles ont la chance de pouvoir se laisser guider par la passion plus que par leur intérêt pragmatique, la plupart font un autre choix, tout simplement. « Si les carrières dans les sciences, la technologie, l'ingénierie et les mathématiques sont en général sûres et bien payées, la probabilité de ne pas s'y engager varie d'un pays à l'autre, explique ainsi Gijsbert Stoet. Dans les pays riches [...], les femmes se sentent certainement plus libres de choisir leur métier en fonction de considérations autres qu'économiques.
D'autant que Dame Nature ne se laisse pas si facilement manipuler et l'ignorance humaine est encore immense. Au-delà des hormones, quelle est l'influence, notamment, de la génétique? Ne peut-on imaginer que nos organes - dont le cerveau - aient un sexe, et que cela ait un impact sur la répartition globale des préférences entre les femmes et les hommes ? Impossible en effet de nier des différences. « Génétiquement, celles entre un homme et une femme sont quinze fois plus nombreuses que celles entre deux hommes », affirme ainsi Claudine Junien, professeur de génétique et codirectrice de l'unité Génétique et épigénétique des maladies métaboliques, neurosensorielles et du développement à l'INSERM. Or, nos chromosomes sexuels, XY pour les garçons et XX pour les filles, sont présents dans toutes les cellules de notre organisme. C'est ce qui expliquerait, par exemple, que la susceptibilité de développer une maladie varie selon le sexe, ou que des médicaments conçus à partir de tests réalisés uniquement sur des hommes puissent avoir des effets secondaires importants chez des femmes.
[…] arrêtons donc de chercher des aliments miracles dans les rayons des supermarchés, des produits gourmands qui ne font pas grossir et préviennent même la venue de certaines pathologies ! Pour être en bonne santé, il faut manger peu, se nourrir essentiellement de produits basiques — légumes, viandes et poissons grillés, fruits, pain, etc. — et faire du sport. Tout le reste n’est que marketing.
Dans quels pays les étudiantes sont- elles en effet les plus nombreuses à se diriger vers ces matières? Dans ceux où l'égalité entre les sexes est la plus forte, où les stéréotypes misogynes sont socialement inacceptables et où les femmes peuvent choisir un métier en écoutant leur seul goût personnel ? Pas du tout ! C'est l'exact inverse ! En Finlande et en Norvège – ces pays champions en matière de parité - seuls 20% des diplômés en sciences sont des femmes.
En revanche, c'est presque la ruée sur les sciences « dures » en Albanie, aux Emirats arabes unis ou en Turquie, par exemple - la part des diplômées dans ces disciplines y est supérieure à 35 % -, des pays où l'égalité hommes-femmes y est un concept plus que relatif si on en croit les mesures faites par le World Economic Forum