Citations de Faith Kean (60)
Je le sentais toujours bouger en moi et je savais que chaque coup de reins me rapprochait du point de non-retour, mais juste avant de sombrer, j'entrevis l'intensité débordante de ce qu'il ressentait pour moi... Une déraison absolue et sans borne, une passion farouche qui le poussait à vouloir posséder la moindre part de liberté qui était en moi. Je reçus de plein fouet l'impact de sa détermination lorsqu'il s'agissait de me protéger, son besoin irrépressible de combler mes besoins, son inquiétude sincère pour ce que j'avais perdu et ne pourrais jamais retrouver...
— Je m’appelle Ren.
Je ne pouvais plus quitter ses yeux. Il allait me frapper, m’abattre dans la seconde, ce n’était pas possible autrement. Je le défiais comme jamais. Il n’était qu’à quelques pas de moi. Je pris conscience à cet instant qu’il était bien plus grand que moi et qu’il me toisait comme si je n’étais qu’un microbe.
— Et que veux-tu que cela me fasse ?
Sa voix était si profonde qu’un tremblement puissant me prit, je me sentais comme un enfant fragile devant lui. Son timbre était des plus menaçants, mais retenu au fond de sa gorge comme une tempête prête à éclater. Je subissais déjà la pression de son aura sur mes épaules et j’ignorais combien de temps je pourrais tenir debout face à lui.
— Ce ne sont que trois lettres, même vous vous pouvez les retenir.
- Tu... Tu es un peu possessif pour un rêve...
- Un rêve ? Je ne suis pas un rêve. Je suis en toi, je suis une partie de toi... Un battement de ton coeur, un souffle entre tes lèvres, l'air dans tes poumons...
C’était la première fois que je l’entendais prendre ce ton doux, ce ton de vérité absolue. Et bon sang, il m’avait appelé « mon amour » ! Je me sentis comme enseveli sous une montagne d’eau, comme pris dans une inondation. Son regard se planta dans le mien et ma main retomba mollement sur ma cuisse. Il s’en saisit et porta mes doigts à ses lèvres, les embrassant délicatement.
— Je tuerais pour toi, je mourrais pour toi, je me damnerais à une souffrance éternelle, je me condamnerais à la tourmente et me mettrais à genou devant le plus commun des mortels, si tu en éprouvais une quelconque envie.
_Je suis au contraire plus que réaliste père. Ce garçon à tout les défauts du monde, il dit tout ce qui lui passe par la tête, ne réfléchit pas avant de parler, proteste pour un rien, il est énervant, immature, ne sait pas ce qu'il veut...
Vas-y mon gars, enfonce le couteau dans la plaie !
_...c'est pour toutes ces raisons qu'il est fait pour me plaire, fait pour être à mes côtés parce qu'il est ce dont j'ai besoin.
« — La stricte véracité des faits n’est pas le plus important dans un film.
— Alors c’est quoi le plus important ?
— Que tu sois assez captivé pour te taire. »
_Faites attention, vous avez manqué de me casser le bras et de me briser la clavicule !
_Je penserais à te briser la mâchoire si ça pouvait te faire taire.
Je soupirai, soudain pris d'une vague de fatigue énorme
_Manquerait plus que ça, on se ferait chier.
— Oh oui, je me sens bien, mais j’ignorais que la petite bête avait le sens de l’humour.
— En effet, je suis l’araignée qui vous monte au plafond comme on dit.
Il sourit davantage et posa ses doigts fins sur ma joue, se penchant pour glisser ses lèvres contre mon oreille.
— Je te monterais bien à fond, en effet.
Ma mâchoire se décrocha sous le choc. Devant tout le monde, il osait ! Bon, pour sa défense, il avait murmuré, mais quand même !
— Allez trouver un cul ailleurs, le mien reste privé !
— Privé de moi, mais ce n’est que temporaire.
— Vous êtes obligé de parler de sexe devant… autant de gens ?
— Tu voudrais que nous en parlions seul à seul ? Dis-le-moi et je quitte cette pièce sur-le-champ.
Je repoussai sa main et me renfonçai dans mes coussins
— C’est stupide ! Ou voulez-vous que j’aille ? Qui voulez-vous que je frappe ?! Vous êtes plus fort et plus rapide que moi !
Ma remarque lui arracha un sourire et je compris pourquoi : je venais d’avouer qu’il était plus fort que moi et que je lui étais donc inférieur. Il avait voulu me tuer et moi je lui lançais des fleurs… Vraiment, je manquais de discernement !
— Je n’avais jamais vu un sourire pareil sur tes lèvres, je n’avais jamais entendu ce rire.
Son pouce passa sur mes lèvres qui s’étirèrent à nouveau.
— Il faut mériter ce genre de sourire.
Son expression se fit à nouveau brûlante. Pas désireuse, mais transperçante.
— Et je me damnerais pour un seul d’entre eux.
— Tu es déjà réveillé ?
Je lui fis un signe de tête affirmatif.
— Je dors rarement les yeux ouverts, quelle brillante déduction !
Mon ami renard à poil long s'était transformé en homme parfait, à poil tout court !
— Rïsel, mon garçon, je t’ai expliqué que ta première prestation vaudrait une fortune. Mais pour cela, tes courtisans doivent être mis au courant de ton nouveau statut afin de pouvoir enchérir…
— Enchérir ? Vraiment, Jessamy, nous savons bien que certains auront beaucoup plus de chances de remporter la mise sur ce terrain-là…
— Quelle importance ? Au final, tu auras ta première expérience et un financement assez important qui te permettra de commencer à rembourser ta dette envers la couronne.
« — Est-ce qu’il veut de moi ici, Maître Renard ? Je n’arrive pas à le savoir… Je n’arrive pas à le comprendre.
Le loup me fixa un moment de son regard si particulier, avant de répondre en soupirant.
— Nous ne savons pas ce qu’il pense… Mais nous savons que nous ne voulons pas que tu partes. Nous te voulons ici, chez nous, avec nous… Jamais loin dehors, où nous ne pouvons pas te trouver.
Waouh, c’était une des plus belles déclarations qu’on m’ait jamais faite ! Eh merde ! C’était le loup qui me la faisait ! J’aurais préféré que ce soit Kieran. Mais c’était un bon début, la moitié de lui me voulait. Qui aurait cru que charmer la bête serait plus facile que de comprendre l’homme. »
« — Tu es à moi, Rohan, et de toute façon il serait dangereux que tu aies des contacts avec les danseurs.
— Je n’ai jamais pompé l’énergie de personne par simple effleurement !
J’étais dysfonctionnel mais pas à ce point…
— Et moi je ne veux pas que tu effleures les autres personnes.
Je restai comme un con devant lui… Juste le temps de voir son expression changer. Ses paroles avaient, de toute évidence, dépassé sa pensée. Je me penchai sur la table, cherchant à croiser le regard de mon compagnon.
— T’es jaloux de ce que je pourrais faire en dansant avec d’autres ? »
« Mais bon, au vu des circonstances, ma situation n’était probablement pas si terrible qu’elle en avait l’air. Malheureusement, pour l’instant, j’avais un peu de mal à rationaliser. Être envoyé à l’autre bout du monde, chez un lycae réputé cinglé et plus vieux que Mathusalem… non, vraiment, je cherchais encore ma joie. »
Je crus voir les babines du renard s’étirer en un sourire amusé, alors que son pelage prenait l’eau à vue d’œil. Il ne faisait pas froid, mais les nuages que je voyais au loin ne présageaient aucune éclaircie.
— Infeijin possède un temps estival presque toute l’année… Mais c’est aussi le pays de l’orage, des pluies de printemps et des vents tièdes venus du Sud.
Humide, certainement. Orageux, effectivement. Vents chauds, absolument… Estival ? Me prenait-il vraiment pour un idiot ? Je rangeai ma cape de fourrure dans mon sac sans fond et en sortis un manteau en cuir, assez long et pourvu d’une capuche pour me protéger de la pluie.
— Je suis une fine lame, j’ai des connaissances en matière des Bêtes que tu n’as probablement pas, quant à ma compagnie, elle va te devenir indispensable, mon garçon !
Indispensable ? Certainement pas ! Ce type m’avait tout l’air d’être une vraie pipelette ! Il allait me taper sur les nerfs. Cela dit avec un peu de chance, il se ferait bouffer par le premier lycae venu.
— Pourquoi voudrais-tu m’accompagner et mettre ton épée à mon service ?
— Premièrement, tu as fait pousser un arbre sous mes yeux. Un humain doué de magie, on n’avait jamais vu ça ici ! Deuxièmement, t’accompagner me permettra de vivre une nouvelle aventure trépidante !
Il éteignit ce qu’il restait du feu d’un coup de botte, écrasant les braises sous le cuir de sa semelle.
— Troisièmement, les Dieux m’ont mis sur ton chemin, mon garçon. Il n’y a pas de hasard en ce monde, ton ton histoire le prouve, tout est affaire de destin. Tu étais donc destiné à me rencontrer !
— Cruel destin…
Il ne tint pas compte de ma remarque et s’avança vers son sac, se préparant au départ comme si je l’avais autorisé à nous suivre. Je me tournai vers Caïn qui semblait n’avoir aucun intérêt pour la situation.
— Qu’est-ce que tu en penses ?
— Qu’avec un peu de chance, il se fera dévorer rapidement.
Je souris, songeant que l’ancêtre et moi étions bien sur la même longueur d’onde.
— Devrions-nous essayer de le semer ?
— Non, ce bougre est peut-être inconscient, mais il pourrait nous être utile.
— Vraiment ?
_Je suis juste pas à l'aise quand vous me regardez comme ça.
[...]
_Je t'ai sucé, caressé, embrassé tout le corps, j'ai été là où toi-même tu n'avais jamais été et tu n'es...pas à l'aise avec moi ?
— Mais non ! Y a pas deux lunes, y en a pas six ! Y en a toujours eu qu’une ! Une seule putain de lune !
— Ne hurle pas ! Reste calme !
— Je peux pas rester calme quand je vois deux lunes, qu’on me dit qu’il y en a six, alors que je sais qu’il n’y en a qu’une !