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Critiques de Fanny Vella (180)
Et si on changeait d'angle

Une bande-dessinée très intéressante sur l’éducation des enfants. Un thème parfois délicat à aborder, car chaque foyer est différent. Mais avec cet ouvrage ludique, l’autrice explore diverses situations vécues par les enfants, offrant une perspective unique pour mieux les comprendre et se mettre à leur place. J’ai trouvé le concept très intéressant et ça permet de réfléchir sur certaines situations.



Ce livre est enrichi de conseils pratiques et de témoignages variés de professionnels de santé et de parents. Bien que n'étant pas parent moi-même, j'ai trouvé les sujets traités pertinents et instructifs.



Je pense que ces conseils me seront utiles si je deviens mère un jour. Bien qu'il soit possible d'être en accord ou non avec certains aspects, je trouve essentiel de considérer différents points de vue sur un sujet aussi important.



Un ouvrage que je ne peux que conseiller aux parents, aux futurs parents, aux enfants et aux grands enfants.
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Et si on changeait d'angle

Le principe de cet ouvrage est d'inviter les adultes à voir les choses sous l'angle des enfants.

Des petites scènes dessinées reproduisent des situations connues entre adultes et enfants

« finis ton assiette

- Mais j'ai plus faim

- Je ne veux pas le savoir »

Sauf que l'enfant est remplacé par un adulte.

On comprend ainsi qu'on impose aux enfants, des situations qui seraient inimaginables avec un adulte.

Ces petites scènes sont accompagnées soit d'une invitation à la reformulation, impliquant un plus grand respect de l'enfant, soit un texte signé d'une personnalité (pédiatre, psychologue, ...) acquise à la cause des enfants.

La fin de l'ouvrage est composée d'une BD plus longue mais dans la même logique. Enfin des témoignages d'adultes évoquant un épisode de leur enfance viennent clôturer l'oeuvre.





En lisant ce livre, je me suis d'abord souvenu d'un épisode de l'émission « E=m6 » ou Mac Lesggy se retrouve dans « la peau d'un enfant » avec un décor agrandi, des chaises ou des tables très hautes. On lui demande de faire certaines choses qu'un enfant peut être amené à faire (comme verser du lait – d'une bouteille très grande et lourde – dans un bol – sur une table très haute –). Bien évidemment, Mac Lesggy en renverse…comme le ferait un enfant. Sauf que l'enfant, lui, se ferait gronder !

L'idée de cet ouvrage m'a donc paru excellente au point que je me suis dit qu'il faudrait étendre ce concept pour développer l'empathie sur d'autres catégories de la population.



Il me semble qu'une des compétences fondamentales qui devrait être développée pour améliorer la vie des uns et des autres et nos relations ensemble est l'empathie : être capable de se mettre à la place de l'autre. C'est valable entre adultes mais aussi entre adultes et enfants.

Le livre part de ce principe qu'on ne se met pas assez à la place des enfants et que si on le faisait, on ferait bien des choses autrement. Je suis d'accord en très grande partie avec cette idée. de même, ce principe pourrait être appliqué à d'autres situations pour se mettre un peu plus à la place des gens (gendarmes, immigrés, banlieusards pauvres, fonctionnaires, politiques, etc.) un peu comme le proposait à une époque l'émission de TV « Vis ma vie ». Si on se mettait un peu plus à la place des autres, on les critiquerait moins. C'est aussi le cas de gens qui ont eu une enfance cruelle et qui, devenus adultes, deviennent délinquants ou criminels. Si on pouvait être à leur place et les comprendre, on chercherait à les soigner ou les soulager plutôt qu'à les punir. Il faut toujours essayer de comprendre avant de juger. Quand on a compris, on a plus envie de juger.



En tant qu'enseignant, j'ai souvent été confronté à des situations où les professeurs se comportent d'une manière qu'ils n'accepteraient pas venant d'un élève. J'ai le souvenir d'une fois où accompagnant un collègue avec ses élèves, j'ai fait une bêtise. le collègue pensant qu'il s'agissait d'un élève s'est fâché après eux, jusqu'à ce que je lui dise que c'était moi. Il s'est alors adouci et m'a dit « c'est pas grave » (alors qu'il venait de faire comprendre le contraire aux élèves).





La lecture a alors démarré dans cet état d'esprit plutôt positif vis à vis de ce livre. Mais, très rapidement, les choses se sont gâtées.

On écrit un livre avec ce qu'on est, ce que la vie nous a donné ou ce qui nous a manqué. C'est aussi ce qui dirige nos choix, celui d'un métier, d'une vie de famille… C'est probablement ce qui explique pourquoi Fanny Vella a construit ce livre.

On lit un livre et on l'accueille aussi avec ce qu'on est, ce que la vie nous a donné et ce qui nous a manqué. le vécu des uns n'est pas celui des autres et parfois, cela paraît incompatible et on ne parvient pas à se comprendre. C'est ce qui s'est produit parfois avec ce livre.



Cet ouvrage fait clairement partie des lectures qui donnent mauvaise conscience aux parents et ne les aident pas. Il laisse un peu d'aigreur et on a tendance à se dire « ces gens ne savent pas ce que c'est qu'un enfant, ils n'en ont pas eu ou ils en ont eu des calmes »… Elever un enfant aujourd'hui, avec toutes les injonctions (parfois contradictoires) et la surcharge mentale que ça implique est très difficile et les parents ne sont pas à blâmer comme c'est un peu trop facilement le cas dans ce livre.

Les parents qui seraient amenés à lire ce genre d'ouvrage sont déjà des parents bienveillants qui cherchent à faire de leur mieux et leur infliger cette lecture ne peut que les décourager. Par ailleurs, les quelques parents qui négligent leurs enfants, ceux qui seraient vraiment concernés par ce livre, ne s'intéressent pas suffisamment à eux pour avoir ce genre de lecture. Ce livre manque sa cible !



Comment un livre qui prône autant l'empathie avec les enfants peut-il en avoir si peu pour ceux qui s'occupent d'eux : parents, nounous, enseignants,… ?



Du coup, ce livre m'a laissé un goût mitigé mais un peu amer : Parfois, les situations sont bien vues et les propos me semblent justifiés. Parfois, il est trop moraliste, naïf ou semblant coupé de la réalité du terrain.

Il fait souvent la même erreur que l'anthropocentrisme qui cherche à comprendre les animaux en imaginant qu'ils fonctionnent et ressentent exactement comme les humains. L'humain est un animal mais les animaux ne sont pas tous humains.

L'enfant est un adulte en devenir mais ce n'est pas un adulte. Il n'a pas les mêmes besoins, les mêmes ressentis, la même conscience des dangers ou des pratiques sociales…même s'il peut y avoir évidemment des ressemblances. Voilà les limites de l'exercice.



Ce livre est parfois tellement caricatural qu'on a envie de le caricaturer. Quelques extraits pour vous donner un aperçu :



1) « On essaye de ne pas faire trop de remarques sur la façon dont mange l'enfant. S'il mange comme cela, c'est qu'il en a besoin. On ne veut pas qu'il pense que c'est un problème. » : J'ai forcément une pensée pour mes élèves en obésité morbide et je ne me vois pas dire à mes enfants : « Allez-y mangez autant de bonbons que vous voulez, si vous mangez cela, c'est que vous en avez besoin ».



2) « Tu peux aller aux toilettes lorsque tu en ressens le besoin ». Si chaque élève en classe va aux WC lorsqu'il veut, le cours va vite devenir ingérable.



3) « Mes parents ont toujours été très à l'écoute de mes émotions et de mon bien-être. Par exemple, jamais ma parole n'a été remise en doute face à celle d'un adulte. Si je disais qu'il y avait un problème, même avec un professeur, ils agissaient toujours en partant du principe que je ne mentais pas ». Comment une personne peut-elle décider dans son ouvrage de mettre des propos aussi irresponsables ? J'ai forcément une pensée pour tous ces élèves, qui, pour ne pas faire une punition ou un devoir, mentent ou déforment des situations une fois rentrés à la maison pour que la faute retombe sur le prof et non sur eux. Dédicace particulière pour ces deux élèves qui avaient des parents qui fonctionnaient ainsi : l'un des deux a mis le feu à une poubelle (le père est pompier), son frère a fait tomber une professeure dans un escalier et a été exclu de l'établissement…Celà faisait des années que les professeurs alertaient de la dégradation de l'attitude de ces enfants et que les parents préféraient croire leurs enfants que les professeurs !



4) A un moment, je m'attendais également à avoir « Tiens je te donne les clés de la voiture, si tu as un accident, c'est pas grave, c'est en faisant des erreurs qu'on apprend et on en rediscutera après ».

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Et si on changeait d'angle

Dans cette BD, l’idée est de comprendre ce que peut ressentir un enfant dans des 𝐬𝐢𝐭𝐮𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐝𝐮 𝐪𝐮𝐨𝐭𝐢𝐝𝐢𝐞𝐧 𝐞𝐧 𝐥𝐞𝐬 𝐭𝐫𝐚𝐧𝐬𝐩𝐨𝐬𝐚𝐧𝐭 𝐚𝐮𝐱 𝐚𝐝𝐮𝐥𝐭𝐞𝐬. Les rôles sont inversés en quelque sorte et cela amène à la réflexion.



J’ai beaucoup aimé les dessins de cette BD où les 𝐦𝐨𝐭𝐬 𝐬𝐨𝐧𝐭 𝐬𝐨𝐮𝐯𝐞𝐧𝐭 𝐚𝐮𝐬𝐬𝐢 𝐟𝐨𝐫𝐭𝐬 𝐪𝐮𝐞 𝐥𝐞𝐬 𝐢𝐦𝐚𝐠𝐞𝐬.Tout au long des pages on navigue entre 𝐥’𝐚𝐛𝐬𝐮𝐫𝐝𝐞, 𝐥’𝐡𝐮𝐦𝐨𝐮𝐫 𝐞𝐭 𝐥𝐚 𝐬𝐮𝐛𝐭𝐢𝐥𝐢𝐭𝐞́. C’est un cocktail assez intéressant.



Même sans être parent, vous saurez reconnaître certaines situations que vous avez pu vivre ou dont vous auriez pu être témoin. La force dans cette BD réside donc dans le fait qu’à chaque situation, une proposition est faîte pour reformuler les phrases qui ont pu être blessantes ou pour proposer une 𝐚𝐮𝐭𝐫𝐞 𝐟𝐚𝐜̧𝐨𝐧 𝐝’𝐚𝐛𝐨𝐫𝐝𝐞𝐫 𝐥𝐞𝐬 𝐜𝐡𝐨𝐬𝐞𝐬.



Vous ne serez pas forcément d’accord avec tout, je ne l’ai pas été pour ma part et ce serait particulièrement étrange de l’être.

Mais il faut voir chaque page en prenant du recul, ce sont 𝐝𝐞𝐬 𝐜𝐥𝐞́𝐬 qui sont proposées, 𝐝𝐞𝐬 𝐭𝐞́𝐦𝐨𝐢𝐠𝐧𝐚𝐠𝐞𝐬 𝐞𝐭 𝐧𝐨𝐭𝐞𝐬 𝐩𝐫𝐨𝐟𝐞𝐬𝐬𝐢𝐨𝐧𝐧𝐞𝐥𝐥𝐞𝐬 enrichissants 💭 surtout en fin de BD, pour changer notre vision des choses et trouver des solutions adaptées au quotidien et aux personnes qui nous entourent.



Des petits conseils à prendre, à laisser ou à réadapter, mais surtout 𝐮𝐧𝐞 𝐩𝐫𝐢𝐬𝐞 𝐝𝐞 𝐫𝐞𝐜𝐮𝐥 sur des situations parfois trop communes.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Le seuil

Une super BD, qui se lit trèèèès vite ! Elle raconte l'histoire d'une jeune femme qui est embêtée dans une relation toxique. Je trouve que c'est super qu'un sujet dit comme tabou, soit enfin évoquée dans un livre. On en parle pas assez dans notre société et je trouve génial que @Fanny Vella en parle et tente de dénoncer ces violences que certaines femmes vivent de plus en plus aujourd'hui. Néanmoins, je m'attendais à ce que l'histoire soit plus longue, je suis restée sur ma faim moi ! La fin nous laisse sur le qui vive mais je le recommande vivement ;) !
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Le seuil

Cette main tendue sur la couverture du roman graphique "Le seuil" chez @editions_big_pepper, écrit et illustré par @fannyvella représente l'aide physique et émotionnelle apportées aux victimes prises dans des relations toxiques.



Dans cette courte BD, on y suit une jeune étudiante en BTS sous l'emprise de son soi disant copain...ce dernier est très contrôlant, méprisant et surtout violent.



Heureusement parfois il y a des mains tendues. Camille, notre étudiante, va tenter de se sortir de cette relation tout sauf épanouissante .



Cette BD se lit d'une traite, le sujet mérite d'être laaargement étudié et j'aurais juste aimé que l'histoire soit un poil plus longue. Je la recommande à tout le monde, femmes et hommes de tous âge pour que ce fléau soit mis à jour et dénoncé le plus largement possible. 👏
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Le seuil

Ce roman graphique sur le thème de l'emprise chez une jeune adulte présente de nombreux intérêts que ce soit pour des lecteurs adolescents ou pour des lecteurs adultes. L'auteure a choisi de situer l'action dans la fin de la relation, la souffrance est installée, l'aide extérieure se profile. La problématique est ici l'acceptation de l'aide et le passage du seuil, d'une vie à une autre. La première de couverture est ici très évocatrice. Le ressenti de chaque lectrice et lecteur sera différent suivant son expérience du sujet mais la réflexion qui suit la lecture est très riche. J'ai beaucoup apprécié la finesse de l'analyse et l'intérêt porté à l'évocation du rôle des personnages secondaires. Un roman graphique qui aide à faire parler sur le sujet de l'emprise et de la violence faite aux femmes, y compris la violence psychologique.
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Le seuil

Ce roman graphique nous conte Camille, une jeune femme enfermée dans une relation toxique, auprès d'un compagnon aussi manipulateur que pervers qui fait preuve de violence physique et psychologique à son égard.



Le seuil c'est cette barrière à franchir pour que tout bascule... Que se passe-t-il au sein d'un couple lorsque la porte est fermée...? Quel est le seuil de tolérance avant d'être capable de tout quitter pour prendre un nouveau départ ?



Fanny Vella nous offre une nouvelle fois une BD poignante qui illustre avec une extrême justesse les mécanismes de l'emprise dans un couple. Au delà de la gravité du propos, ce récit est empreint de douceur, de lumière et de bienveillance.

Les illustrations, en nuances de gris, servent le texte et le rendent plus profond encore.



Ce roman graphique évoque la douleur bien sûr, mais aussi le courage et la résilience... Le pas à franchir... La main tendue à saisir... Pour aller vers la reconstruction et l'amour de soi.



Mention spéciale pour les conseils et informations précieuses mentionnées à la fin de l'ouvrage.



À mettre entre toutes les mains !
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Le seuil

Cette BD de Fanny Vella est essentielle et se lit très vite, tout simplement parcequ'on est happé par l'histoire malheureusement trop banale d'une jeune étudiante enfermée dans une relation toxique avec son conjoint violent.

Heureusement elle est merveilleusement bien entourée par ses amis et même un professeur qui font tout pour lui ouvrir les yeux et la sortir de là.



Ce livre est à mettre entre toutes les mains, un bon support à la prévention.
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Le seuil

Il est de ces albums dont on retarde la lecture. Ils sont posés là, sur la pile, parfois même sur le dessus. Non pas que le sujet ne nous intéresse pas, bien au contraire. On sait, on pressent que le sujet est fort, que l'album ne nous laissera pas indifférent. C'est exactement le cas avec "Le Seuil" qui traite d'un sujet ô combien au cœur de nos préoccupations, et pourtant toujours dramatiquement d'actualité : les violences conjugales.
Lien : https://www.actuabd.com/Jour..
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Le seuil

Cela fait quelques temps que je suis Fanny Vella sur les réseaux sociaux où elle a partagé plusieurs planches de cette bande-dessinée, préalablement parue aux éditions Big papper. Le seuil fait peau neuve avec cette réédition, avec un sujet ô combien toujours d'actualité, et pour moi c'était une évidence : je le lirais.



Le cercle vicieux dans lequel se retrouve Camille, l'isolement dans lequel son conjoint la contraint, les violences physiques et verbales auxquelles elle est quotidiennement soumise, le dénigrement, la perte de confiance en soi… tout cela est remarquablement bien mis en scène ici. Le témoignage de Capucine Coudrier (@ovairestherainbow), chargée de la postface, en fin d'ouvrage, vient apporter plus de poids encore au message.



Jusqu'au bout j'ai eu peur de tourner la page. Peur que Camille ne ressorte pas vivante de SON appartement. Jusqu'au bout j'ai espéré qu'elle puisse partir à temps. Son conjoint est éduc spé. Son conjoint présente bien. Personne ne pourrait ne serait-ce qu'imaginer qu'il est violent. Ce n'est pas possible, ça ne colle pas. Son conjoint est le fils prodigue, sa famille le porte aux nues. Et pourtant… pourtant il y a cette grand-mère perspicace, cette grand-mère qui est aussi passé par là et qui a fait avec, mais qui se demande ce que Camille fait encore là.



Camille a de la chance, malgré les ponts coupés avec ses proches, elle a encore cette meilleure amie qui ne mâche pas ses mots et lui dit ses quatre vérités. Elle a ce prof qui s'inquiète pour elle parce que ses résultats chutent. Camille n'est finalement pas si seule, elle a des gens sur qui compter, ce qui n'est pas le cas de tout le monde.



Au delà de l'histoire de Camille, c'est aussi l'histoire de toutes ces filles qui se font siffler dans la rue. Toutes ces filles victimes du comportement d'un homme, ces filles qu'on ne croit pas toujours.



Le seuil c'est un cri. C'est dire STOP, tendre la main. Je termine néanmoins sur une note amère car si Camille s'en est sortie, LUI est toujours libre de s'en prendre à quelqu'un d'autre… jusqu'à quand ?



Les sublimes dessins en nuances de gris donnent vie aux personnages avec justesse et portent parfaitement cette histoire.
Lien : https://sawisa.wixsite.com/y..
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Le seuil

« Victimes, nous vous croyons, vous n'y êtes pour rien. C’est elle ou lui, le coupable, et la loi interdit les violences ! »



Une bande dessinée essentielle sur les violences conjugales et les personnalités toxiques au quotidien. Un sujet qui m’est cher et que je me réjouis de voir abordé de plus en plus au sein de la littérature !



J'adore les dessins de Fanny Vella et les valeurs qu’elle véhicule à travers ses ouvrages. Connue avec « On l’appelait Vermicelle », je retrouve ici cette expression des émotions très vivantes et des personnages bien définis. Le choix du noir et blanc illustre parfaitement, selon moi, les journées pesantes et monochromes des victimes. Et soudain, l’ombre prend toute la place sur la page et c’est le passage à l’acte, la phrase de trop, l’irréparable.



Camille, la vingtaine et étudiante en BTS, fait face à un homme violent, un homme qui la dévalorise, un homme qui se joue d’elle et la manipule avec ses mots tantôt doux, tantôt tranchants. Mais un homme qu’elle aime éperdument. Son entourage se rend bien compte que quelque chose ne tourne pas rond et tente de lui faire prendre son envol hors de ce nid d’amour et de haine. L’emprise s’installe peu à peu, sans crier gare, jusqu’au point de non-retour. Ce « Seuil » du titre, qui est aussi le seuil de la porte de l’appartement de Camille qui, dès qu’elle se ferme, laisse place aux pires tourments sans que personne ne puisse le voir...



On peut facilement s’identifier aux personnages. Et si Camille, c’était cette collègue de travail, cet ami qui se renferme sur lui-même depuis quelque temps, ce voisin, cette commerçante de quartier avec qui on échange quelques mots et des sourires cordiaux ? Ou même nous ? Car nul n’est épargné par les individus manipulateurs, toxiques – ou perverses narcissiques si on aime les mots à la mode – et violents physiquement et verbalement.



Tout y est, dans cette BD. J’ai entendu chaque mot du bourreau de Camille lorsque mes proches et mes patients me racontaient ce genre de situations. Réaliste, percutant, on comprend bien que la situation est bien plus compliquée qu’il n’y paraît et que ce jouent des processus psychologiques longs et difficiles à comprendre, à démêler pour briser ses chaînes. Camille parviendra-t-elle à se défaire de cette relation ?



Fanny nous montre combien les proches sont importants pour briser ce cycle de la violence. Aussi, ils peuvent être démunis face à cette situation. Comme y faire face ? Comment aider la victime ? Les amis de Camille, qui est heureusement bien entourée, ce qui n’est pas forcément le cas de tout le monde dans ce genre de situations malheureusement, donnent des pistes de réflexion. De même, elle met en scène le point de vue de la société face aux violences conjugales et les incompréhensions qui peuvent freiner le processus de résilience de la victime. « Bah oui, si la victime reste avec son bourreau ou retourne régulièrement vers lui, c’est qu’elle cherche un peu les em*erdes et qu’elle doit aimer ça, non ? » Comprenez bien là l’ironie de la chose et son aspect destructeur. Le chemin à parcourir pour prendre en compte les violences conjugales est encore long… mais heureusement, grâce à des ouvrages comme celui-ci, on avance !



Des ressources sont disponibles en fin d'ouvrage pour mieux comprendre le mécanisme de la violence et nous orienter vers les organismes compétents.



Pour conclure, une excellente bande dessinée qui traite d’un sujet actuel et essentiel avec beaucoup d’humanité, sans tabous. Les dessins vivants et remplis d’émotions de Fanny Vella sont poignants et parfaits pour illustrer les violences conjugales et les personnalités toxiques. Je vous la recommande vivement, car nous avons tous et toutes un rôle à jouer pour briser les chaînes de la manipulation. Victimes, nous vous croyons, vous n'y êtes pour rien. C’est elle ou lui, le coupable, et la loi interdit les violences !
Lien : https://www.wendybaqueauteur..
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Le seuil

Le seuil est une limite.

Le seuil est un début.

Le seuil est un état qui évolue.



Le seuil est sombre.

Le seuil est juste.

Le seuil est bruit.

Le seuil est douleur.



Le seuil est vérité.

Le seuil est muet.

Le seuil est bouleversant.



Fanny Vella met la lumière où les menaces obscures sont terrifiantes. Avec ce roman graphique, elle a mis les doigts sur les violences conjugales qu’elles soient physiques ou morales. C’est fait avec justesse et intelligence. La couleur apportée par Cyrielle Pisapia est bouleversante. Ensemble, elles forment un tout.



Ce roman graphique m’a touchée. J’ai eu la chair de poule. J’ai soutenue Camille et toutes ces femmes jusqu’à la dernière page. Je retenue mon souffle. J’ai eu envie de rentrer dans les illustrations pour la sortir de cet enfer, de ce quotidien, de cette relation toxique et violente où la peur n’est que quotidienne.



Fanny Vella a de la magie entre les doigts. Elle pointe du doigt tout ce qui ne devrait pas exister dans notre société. Je l’admire.
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Le seuil

Camille est convaincue qu’elle ne vaut rien, qu’elle est nulle, jamais assez de quelque chose toujours trop d’une autre chose. Qui lui a mis ces idées en tête ? Rien de moins que son compagnon, l’homme qu’elle aime, l’homme qui lui dit qu’il l’aime. Enfin aimer... ce n’est pas exactement le terme. Et si tu ne comprends pas bien ce que je veux que tu sois, ça rentrera dans ta caboche à coups de poings.

Comment se sortir de ce bourbier ?

Après avoir vécu tant d’humiliations, tant de mépris on n’est pas la mieux placée pour trouver le courage d’avancer, heureusement Camille a un entourage qui ne la laissera pas tomber.

Une BD utile, bien racontée et bien dessinée.

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Le seuil

Vous cherchez un ouvrage qui parle des relations toxiques ? Avec « Le seuil » nous découvrons l’histoire de Camille, une jeune femme gentille et souriante, actuellement en BTS et en couple avec Jo. Alors qu’elle change au fur et à mesure ses camarades et l’un de ses professeurs se rendent compte que quelque chose ne va pas. Camille est différente, moins joyeuse, parfois absente, toujours en manches longues même quand il fait chaud, est stressée et a de moins bonnes notes. Depuis quelques temps maintenant, les premiers coups ont commencés. Jo, lui fait subir des violences aussi bien psychologiques que physiques et se fait passer aux yeux des autres pour le petit ami idéal. Mais Sam, un camarade de classe de Camille qui en pince pour elle, a bien remarqué que quelque chose n’allait pas. Il va tenter de la faire sortir de ce gouffre dans lequel elle s’enfonce, tout comme son amie Margaux qui sera là pour l’héberger. Camille est sur le seuil d’un nouveau départ, d’une nouvelle vie pleine de projets, ne lui reste plus qu’à trouver la force de partir et mettre un terme à sa relation avec ce pervers narcissique.



C’est la première bande dessinée de Fanny Vella que je découvre. Autant vous dire que c’est un coup de cœur total que ce soit pour la qualité des dessins et pour le contenu de son ouvrage. A l’heure où la parole se libère, beaucoup de femmes n’ont pas réussi à partir ni à s’assumer victime. Il n’y a aucune honte à cela et pourtant c’est souvent compliqué de se libérer de ce poids. Le sujet est en tout cas très bien abordé dans cet ouvrage que je ne peux que vous conseiller de lire.
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Le seuil

Les violences faites aux femmes sont un fléau dont on n'arrive pas à se débarrasser.

Chaque année, de nombreuses femmes, filles, mères, sœurs, voisines, collègues, amies, meurent sous les coups de leurs conjoints.

Nous sommes tous et toutes concerné.e.s par ce sujet qui peut malheureusement toucher chacune d'entre nous.



Les violences faites aux femmes sont précisément le sujet abordé ici par Fanny Vella dans sa première bande-dessinée, intitulée "Le seuil" éditée aux Éditions Big Pepper (financement participatif Ulule).



"Le seuil" c'est l'histoire de Camille, jeune femme pétillante, empêtrée dans une relation toxique à laquelle elle tente désespérément de mettre fin.



Extérieurement tout va bien. Jonathan se montre amoureux, attentionné, prévenant. Il a tout de l'homme "idéal".

Mais dans l'intimité du couple, la vérité est tout autre...



Humiliations, violence physique et psychologique, insultes, jalousie, dévalorisation, ...

Voilà de quoi se compose le quotidien de Camille aux côtés de celui n'a de cesse de l'isoler pour mieux la garder sous emprise.



Heureusement, parfois il y a des mains tendues.

Certaines évidentes, d'autres plus discrètes.

Chaque aide est précieuse, ne l'oublions pas.



Portée par un amour naissant, Camille arrivera t-elle à franchir le seuil ?

Je vous laisse le découvrir au fil de cet album en noir et blanc qui oscille entre douleur et émotion avec une grande sensibilité.



Écrit et illustré par Fanny Vella

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L'avez-vous lu, aimé ?

D'autres ouvrages à me conseiller sur le sujet ? (j'ai déjà découvert "Tant pis pour l'amour" de Sophie Lambda... (que je vous recommande grandement).
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Le seuil

J'attendais ce roman graphique depuis déjà longtemps et j'ai eu l'occasion de voir les étapes sur le compte Instagram de l'illustratrice. Je ne suis pas déçue. (En même temps, dire qu'on peut être déçu.e quand ça parle d'un sujet pareil, ce serait du foutage de gueule.)



- L'histoire est malheureusement véridique, bien racontée, très bien illustrée. J'ai eu cette peine pour Camille. Je n'ai jamais connu les coups mais j'ai connu la jalousie maladive, le chantage. Ce roman graphique illustre tellement bien la prise de conscience, parfois longue, la douleur mais aussi la reconstruction. Merci pour ça. J'ai été touchée par l'histoire de Camille mais aussi celle de Louna.



- Je reste juste dans le doute par rapport à la réaction de Camille face à Jo à la fin du roman graphique. Je ne sais pas non plus ce que j'aurais fait à sa place. J'aurais aimé connaître sa réaction. Je pense que j'aurais aimé qu'elle fasse quelque chose. Mais ce roman graphique reflète la réalité, et parfois on ne fait rien par peur ou autre.



- Merci également pour tous les conseils et toutes les aides qu'il y a à la toute fin. Je pense sincèrement que cela pourra aider des personnes.



- En conclusion c'est un excellent roman graphique, à mettre dans toutes les mains.
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Le seuil

Une BD extrêmement moyenne, sur un sujet lourd : dommage.

Il y a quelque chose dans la façon de raconter l'histoire qui fait que la mayonnaise ne prend pas vraiment. Camille est dans une relation malsaine, violente, sous emprise psychologique. Mais c'est assez mal mis à en avant, tant on apprend à peu près tout sur la vie privée de Camille lors de ses interactions à l'extérieur avec d'autres personnes, auxquelles elle ne divulgue d'ailleurs rien de sa vie perso, de ses difficultés, tout ça.

Je crois que c'est tiré d'une histoire vraie, mais c'est dommage de ne pas avoir mis plus de scènes de "couple" pour bien faire ressortir le côté malsain du copain. Les rares scènes avec lui montrent bien qu'il n'est pas net, mais j'aurais aimé que ça soit encore plus axé là-dessus (un peu à la manière de Sophie Lambda et son "tant pis pour l'amour", qui traite du même sujet, mais de façon réussie).



Bref, j'ai été assez déçu par cette BD.
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Le seuil

Quel sujet difficile à traiter: la violence au sein du couple. Cette BD se lit très vite. Une fois fermée, comme un goût de "j'aurai aimé en lire plus". Chaque personnage est essentiel et pourrait faire l'objet d'un livre à part entière. La personne victime de violences, l'auteur, l'entourage, les mots des uns et des autres. Pour lutter contre la violence chaque pas, chaque geste est important et pourra aider la personne à franchir le seuil, à partir, à ne pas revenir. Une BD à faire connaître de tous et toutes. Merci Fanny Vella!
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Le seuil

Le seuil 🩹

|2024 ~ lecture n°21|

•••



Pour tout chambouler, il n'y a qu'un seuil à franchir.



Un roman graphique abordant une thématique complexe mais terriblement nécessaire. Un grand merci à Fanny pour ce récit qui pourra rassurer, aider, mais aussi faire prendre conscience qu'une fois la porte du foyer refermée, parfois la réalité est tout autre. L'emprise au sein du couple, la manipulation, les violences seront les thématiques principales de ce roman graphique. Mais il sera aussi question de prise de conscience, de déni, de reconstruction.



Camille est dans une relation toxique. Au fil des pages, j'ai été touchée par son histoire. J'ai eu envie de l'aider.

Les illustrations en noir, blanc et gris viennent renforcer le texte et son côté obscur.



J'ai trouvé très pertinent l'ajout des conseils et informations à la fin du roman graphique.

Une BD sombre mais nécessaire, à lire, partager, conseiller.

Les romans graphiques de Fanny Vella abordent toujours avec beaucoup de justesse des évènements de vie touchants et bouleversants.
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Le seuil

J’ai la gorge nouée.

J’aimerais écrire une chronique basée sur les faits.

Vous dire simplement que c’est une bd sur un sujet grave et difficile.

Vous dire de lire cette bd pour en savoir plus sur les violences faites aux femmes.

Mais j’ai la gorge nouée.

j’écris cette chronique à chaud, je viens de refermer ce livre et je me retiens pour ne pas pleurer.



Vous ne le savez sans doute pas, mais vous avez très certainement dans votre entourage une femme, ou une jeune fille, un homme ou un jeune garçon, qui là, maintenant, survit dans sa vie.



Survivre. C’est le mot.

Les victimes ont peur, elles ont honte.

Elles n’ont pas d’estime pour elles même. Et n’en auront peut-être jamais plus.



J’aimerais dire que l’on s’en remet.

Mais c’est un mensonge.

Parfois, on s’en sort. On arrive à fuir assez loin des coups et de la méchanceté pour réussir à grandir, pour réussir à faire disparaître les bleus. Mais à l’intérieur, dans notre cœur, notre estomac, notre gorge, cette boule reste là. Parfois, elle diminue juste assez pour laisser rentrer le bonheur dans sa vie. Mais souvent cette boule fait le yo-yo. Elle diminue, puis grandit, et diminue à nouveau.



J’ai la gorge nouée par cette BD, parce qu’elle est violente et vraie.

Alors, oui, elle est incomplète et imparfaite.

Mais ce que cette jeune vit, vous ne pourrez jamais, oh grand jamais le transmettre totalement. Ni dans une BD, ni dans un roman.



Je savais que lire cet ouvrage serait difficile pour moi. Mais je ne pensais pas qu’elle arriverait encore à alimenter cette boule dans ma gorge.



Si un jour, vous avez un doute pour une amie.

Ce n’est pas un doute. C’est un fait. Aidez-la.
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