Citations de Flora Boukri (20)
Le silence, dont on n'aurait pu espérer un si prompt retour ce soir, se fit dans la taverne. Épais, lourd de tension, presque sifflant, comme le blast d'une explosion violente.
J’ai besoin d’un endroit, où l’on peut être plusieurs choses à la fois, un endroit où mon frère aurait eu sa place aussi. Un endroit où les monstres n’existent pas. Où l’on n’enferme pas les gens, dans des cages ou des rôles. Un endroit où je pourrais être libre.
- 𝑴𝒆́𝒅𝒐𝒖𝒔𝒂, 𝒑𝒍𝒆𝒖𝒓𝒂 𝑬𝒖𝒓𝒖𝒂́𝒍𝒆. 𝑴𝒂 𝒔œ𝒖𝒓, 𝒎𝒂 𝒔œ𝒖𝒓 𝒄𝒉𝒆́𝒓𝒊𝒆, 𝒎𝒂𝒊𝒔 𝒒𝒖𝒆𝒍 𝒎𝒐𝒏𝒔𝒕𝒓𝒆 𝒆𝒔-𝒕𝒖 𝒅𝒆𝒗𝒆𝒏𝒖 ?
- 𝑪𝒆𝒍𝒖𝒊 𝒒𝒖'𝒐𝒏 𝒂 𝒇𝒂𝒊𝒕 𝒅𝒆 𝒎𝒐𝒊, 𝒋'𝒊𝒎𝒂𝒈𝒊𝒏𝒆, 𝒓𝒆́𝒑𝒐𝒏𝒅𝒊𝒕 𝑴𝒆́𝒅𝒐𝒖𝒔𝒂.
Le souffle court, elle regarde le morceau d'étoffe qui a craqué. Je suis son regard. Un fil rouge dépasse du volant abîmé. Un petit bout de fil.
Elle a quitté la terre.
Pour aller rayonner dans les cieux.
La peur a moins de prise quand on est en action. (P128)
Je m’aperçois que le frisson gelé que je sentais me parcourir pendant l’entrevue est en train de se transformer en quelque chose de plus incontrôlable : une peur primaire, profonde, qui monte de mes entrailles. […] Cette peur, c’est celle que ressentent toutes les créatures, celle qui commande la fuite, celle qui ne se raisonne pas, celle qui trouve sa place dans les endroits du corps les plus archaïques. La peur d’être mangé.
Elle prend le fil qui dépasse de sa robe et tire délicatement dessus. Son effort est visible pour ralentir ses gestes et ne pas céder à la fébrilité. Le volant abîmé se détricote complètement. Elle continue ainsi, concentrée, comme si sa vie dépendait de cette tâche, cette petite ride de concertation qui marque parfois son visage est revenue. Elle défiloche peu à peu les volants suivants de sa robe, jusqu'à obtenir une bonne longueur de fil.
Les hommes sont des loups, ils perdent tout sens de la mesure et de la responsabilité quand ils sont en meute.
Un moment hors du temps où celui-ci peut s'étirer démesurément. Comme ces instants, juste avant une chute, où tout s'arrête quelques secondes et où l'on sait très précisément que l'on va basculer. La conscience des choses se fait alors tellement intense qu'elle s'impose à nous comme autant de vérités immuables.
- Médousa, pleura Euruále. Ma sœur, ma sœur chérie, mais quel monstre es-tu devenu ?
- Celui qu’on a fait de moi, j’imagine, répondit Médousa.
Privée de la même éducation que ses sœurs en raison de sa condition de mortelle, Médousa ne quittait guère le palais de son oncle. Elle avait grandi en passant une bonne partie de son temps à écouter les histoires de ses nourrices. Elle se délectait des légendes où de valeureux héros terrassaient des créatures monstrueuses et impitoyables envers lesquelles elle nourrissait d’ailleurs une peur et une aversion toutes particulières. Médousa pouvait passer de longs moments à démontrer à Athéna que ces monstres méritaient une mort honteuse. La déesse souriait alors doucement devant tant de conviction et caressait les boucles folles de la petite Médousa.
Priamos avait décidé à notre place. L'aurait-il fait si nous avions été des hommes?
Ne regarde pas. Ne la regarde pas. Garde-la dans ton cœur comme tu l'as connue. Libre, belle.
Éperdu, je me débarrassai aussi vite que je pus de mon bouclier et de mon propre casque. Je voulus retirer la lame mais elle me repoussa. Encore debout, elle regarda le ciel et, avec ce qui lui restait de souffle, cria :
— Vois Ártemis ! Je suis Penthesíleia, je suis amazone et je n’appartiens qu’à moi.
Tu glisses lentement vers la folie. Crois-tu que te réfugier dans l'inconscience pourrait te faire échapper à ton destin ?
!un mythe n'est donc pas une histoire figée même si parfois, une version se détache des autres dans le souvenir collectif.
Maintenant tu sais qui tu es. Tu sais ce que tu peux faire. Tu connais ton histoire. A toi de décider ce que tu en feras.
Au fond de moi, je maudis les dieux, les moires, le destin. Je pourrais vivre sans honneur si j'étais assuré de vivre avec elle.
Tu as le droit d'avoir tes propres sentiments et de les assumer.