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3.56/5 (sur 16 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Thonon-les-Bains , le 9/01/1966
Biographie :

Florence Ehnuel est une écrivaine française.

Ancienne élève de l’Ecole Normale Supérieure de la rue d’Ulm, elle a obtenu l’agrégation de philosophie en 1989 et elle enseigne cette discipline depuis bientôt vingt ans en lycée à Bordeaux. Depuis 2004, elle s’est mise à écrire, parallèlement à son premier métier. Elle a d’abord publié plusieurs ouvrages de réflexion et de récits sur son expérience conjugale et amoureuse, puis en 2009, elle a fait paraître son premier roman, Saisons russes, chez Stock, qui, à travers une histoire singulière, traite du rapport entre le langage et le corps.
Le bavardage: parlons-en enfin, chez Fayard, a une visée moins littéraire que les autres, il a surtout pour but d’attirer l’attention sur ce qu’elle nomme un « fléau » qui est en train de menacer gravement le déroulement des cours et les apprentissages. Comme dans tous ses livres néanmoins, elle part de son expérience, et y ajoute, cette fois, celles de nombreux élèves avec lesquels elle a discuté et de collègues qui ont bien voulu témoigner pour elle. Florence Ehnuel est actuellement en préparation d’un nouveau roman.
Source : site personnel de l'auteur
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Florence Ehnuel vous présente son ouvrage "La reformulation empathique : comment vous comprendre les uns les autres et vous le montrer" aux éditions Anne Carrière. Entretien avec Sylvie Hazebroucq. Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2365001/florence-ehnuel-la-reformulation-empathique-comment-vous-comprendre-les-uns-les-autres-et-vous-le-montrer Note de musique : Youtube Audio library Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Dailymotion : http://www.dailymotion.com/user/Librairie_Mollat/1 Vimeo : https://vimeo.com/mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Tumblr : http://mollat-bordeaux.tumblr.com/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Blogs : http://blogs.mollat.com/
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
* Je rêve de personnes qui s’ouvrent le plus possible à moi, avec chaleur, tendresse et précision. Ce n’est pas le pur contact qui m’intéresse, ce n’est pas le choc des vibrations sexuelles qui me mobilise. C’est la rencontre intime, c’est la proximité des personnes tout entières, et l’effort quelles peuvent faire à deux pour se révéler mutuellement. Mon sexe ne s’ouvre à un autre que parce que la personne qui le possède m’apparaît comme une promesse d’élargissement et d’approfondissement de mon propre univers. C’est pourquoi ces rencontres ne peuvent être fréquentes, c’est pourquoi je n’arrive pas à me résigner, lorsque l’une d’elles se présente, à la laisser passer, sous prétexte que je suis engagée ailleurs. Même une nuit est précieuse si elle offre un vrai rapprochement. Ces occasions sont si rares que je ne voudrais plus devoir, parce que j’aime un homme, me priver de tous les autres.

* Pour compenser la rareté de ces rencontres, la nature a donné l’imagination. C’est grâce a elle aussi que je cours après les garçons… du regard, et je m’amuse de rencontres fugaces et de badinages sans autres conséquences que de cultiver en moi l’énergie de la vie et de la féminité. De cette manière je n’ai aucune limite, je peux choisir à ma guise, célébrer la profusion des hommes et jouer sans fin avec les situations… Je fais reposer mon action sur le principe de ne pas laisser passer les quelques occasions qui font vraiment envie, de les goûter en essayant d’inventer chaque fois la relation sur mesure possible (ce n’est pas forcément une sexualité complète qui s’impose), et, le reste du temps, de cultiver assidûment la rêverie, la contemplation des passants, de répondre toujours gentiment et gaiement aux compliments aléatoires qui s’offrent ici ou là.
Rien de hard. Que du soft. Mais bien du plaisir quand même, que je nous souhaite à toutes, nous femmes. Et qui rend la vie belle.
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Je trouve souvent qu’on fait un mauvais procès à Dom Juan lorsqu’on dit qu’il prend les femmes pour des objets, ou qu’il ne vit que pour la jouissance. Je trouve surtout qu’il voit de telles beautés dans tous les corps féminins, et qu’il est si apte à les leur révéler, qu’il est un bienfaiteur de l’humanité. Dom Juan trouve toutes les femmes irrésistibles ; c’est bien ce que dit l’air du Catalogue de Leporello, dans l’opéra de Mozart : la grande et la petite, la grasse et la maigre, la légère et la grave, toutes, chacune, présentent un charme à elles pour celui qui sait le voir. Dom Juan est une ruse de la nature ou de la culture au service des femmes : non pour les rendre heureuses dans le quotidien, certes, mais pour leur rendre à elles-mêmes leur beauté singulière, qu’il peut d’autant mieux dégager qu’il a beaucoup d’expérience. S’il ne peut leur accorder qu’une nuit, c’est justement qu’en une seule il est capable de cette révélation, et que, comme toutes sont belles, il ne peut s’attarder. On ne peut lui reprocher de n’accorder pas assez de temps à chacune puisqu’il est consacré à la beauté féminine en général. C’est la puissance même de son regard qui fait qu’il est volage. La femme devrait plutôt en profiter que le maudire.
Dans mes plus folles ambitions, je rêverais d’être cette femme-là pour les hommes, une femme universelle à qui une quantité plantureuse d’hommes semblerait délicieuse. Je rêverais d’être cette clairvoyante-là, loin des canons qui tirent à boulets rouges sur les différences, les détails originaux, inattendus. Mais je dois rester modeste. Je n’en ai pas les moyens. Ce qui m’est accessible, c’est tout humblement d’aimer regarder les passants et de rêver tranquillement à leur corps.
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Là où il y a filles et garçons, hommes et femmes, une perspective, de l’excitation, une douceur, une faveur, une ferveur, même diffuses, même non orientées vers quelque action précise, s’élèvent dans le paysage et embellissent la vie. C’est un fait qui, comme en plus il n’a pas rigoureusement toujours lieu, a des allures de miracle, ou du moins de magie.
Ces émotions ne seront que très rarement à l’origine de rencontres approfondies, et elles n’en ont que très rarement la force. Elles sont la plupart du temps des promesses qu’il ne faut surtout pas tenir. Tout l’art justement est de déceler chaque fois l’exacte dimension quelles portent en elles, de ne pas rater les occasions qui peuvent aller un peu plus loin, de ne pas gonfler non plus vainement des Relations qui n’ont pas de carrure réelle. Cet art demande de l’intuition, de l’attention et de l’expérience.
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Avec Raphaël, dans l’intimité, à savoir cet espace où tout ce que nous désirons tous les deux est permis, exhibitionnisme et voyeurisme ont quitté toute connotation pathologique ou incongruité, ils sont devenus au contraire beaux et sains, profonds et nourrissants ils m’apparaissent désormais comme une des plus intenses expressions de la tendresse, du respect et du désir.
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* Nous sommes hommes et femmes, nous nous attirons parfois les uns les autres… être femme en amour, même si le désir se centre sur un seul homme, c’est aussi être sensible à beaucoup d’hommes, cultiver avec rigueur cette sensibilité et sentir planer partout la différence sexuelle comme l’énergie la plus vivante et la plus roborative qui nous soit donnée à nous tous, êtres humains. L’amour se pose quelquefois ici, mais il circule partout. Heureusement ! Mon corps de femme aime à le saluer dès qu’il se manifeste ! Préservons, en femmes, cet art ! Sans érotisme, sans séduction, la vie est sèche, la vie cloche.

* En quoi suis-je femme dans l’érotisme Qu’est-ce que mon désir a de proprement de féminin ? Je viens de dire un de ses aspects, celui de la coquette, qui aime à se montrer et à paraître pour, peut-être, se nicher un moment dans le regard d’un homme et se sentir intensément exister. Voilà l’érotisme de surface, à fleur de peau, qui se fait par échanges de regards : jouir de cette reconnaissance superficielle mais indispensable, plaire. Mais pour peu que la séduction ne vienne pas seulement des apparences et quelle se nourrisse d’une connaissance plus approfondie d’un homme, d’une rencontre plus longue et d’une conversation où circulent aussi les idées, alors je constate que le désir se signale comme un feu qui s’allume dans mon pubis, creuse mon corps jusqu’à faire de lui une amphore pleine de vide, aux parois gonflées et tapissées, une amphore vibrante de l’appel à être remplie. Le désir m’évide, me rend sensible mon intériorité. Je m’invagine comme un coquillage. Mon socle devient, à proprement parler, un bassin.
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* Je sens encore dans ma personne des verrous, des interdits : comme si être le sujet d’un goût réel et fort pour la sexualité entrait en antagonisme avec le fait d’être femme. En ce sens, la littérature actuelle nous aide, nous, femmes, nous confirme et nous autorise. De nombreuses auteures ont, depuis quelques décennies, écrit bien explicitement leur désir de jouissance. Il devient possible de dire sans contradiction : je suis femme et je désire jouir.

* Mon désir est fragile et j’attribue cela aussi à ma sensibilité de femme, et, ce que je juge lié, au fait que chez moi, le désir sexuel est en grande partie branché sur la qualité de la relation et de la communication. Cette qualité de la communication est donc première, elle pourrait se suffire à elle-même, à la limite ; la sexualité, irremplaçable pourtant, est seconde. C’est pourquoi, aussi, la sexualité se nourrit de paroles : retour d’expérience pour affiner les gestes et se renseigner mutuellement sur ce qui fait plaisir et ce qui heurte, paroles d’amour ou paroles érotiques pour attiser le désir. Mon désir sexuel s’entremêle étroitement au désir que l’homme me parle, de ce qu’il ressent à mon égard et de ce qu’il ressent à l’occasion de nos échanges de caresses.
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Ici encore je choisis de faire d’une détermination, culturelle peut-être, une liberté. Le jour où la vie deviendra entièrement asexuée, elle sera moins belle. Et la vie est sexuée lorsque la séduction a lieu, imprévisible, jusque dans l’espace public, jusqu’entre les anonymes qui se croisent ici ou là.
.../... Ce sont des atmosphères d’érotisme et non des gestes ciblés qui s’échangent entre les sexes.
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Mes questions les plus brûlantes tournent bien autour de ce rapport entre la morale et les mœurs : si l’amour est une valeur, comment l’incarner ? Des couples prestigieux, il est- vrai sans enfants, tels que Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir, ou les Desanti (Dominique et Jean-Toussaint), ont témoigné des modalités originales de leurs relations et de la manière dont ils ont évincé l’exclusivité sexuelle.
Un ouvrage récent de Françoise Simpère propose aussi à travers son exemple celui des « amours plurielles » et pourtant fidèles, reposant sur la fin de la possession du corps de l’autre, er la pleine acceptation de la discontinuité et de l’intermittence des sentiments. Il est doux de pouvoir lire des modèles aussi précis et assumés, tierces voies entre le conjugal figé et la simple collection des objets sexuels. Il est exaltant même de croire à travers leurs témoignages que l’engagement peut être autre chose qu’une prison, que le lien peut avoir la beauté du lest et de l’élasticité sans lequel il n’est qu’une chaîne, que la personne peut advenir dans l’amour sans renoncement à soi ni à ce qui est vivant en elle. Pourtant je leur reproche de passer rapidement sur les plaies et les désarrois, soit qu’ils ne les aient pas vécus, soit qu’ils ne souhaitent pas se les remémorer. S’ils ne les ont pas vécus, je ne me reconnais pas en eux ; s’ils ne souhaitent pas se les remémorer ni les reconnaître, je ne salue ni leur courage ni fleur honnêteté. C’est donc autre chose que j’ai voulu faire : montrer que l’indétermination, les découragements, les tiraillements souvent bordés d’angoisse jalonnent une entreprise à laquelle je tiens parce qu’elle me semble juste, et cohabitent avec l’enthousiasme de repousser la limite de mes anciennes croyances et la joie de voir se défaire mes résistances inutiles.
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* L’adultère. L’altérisation du jusque-là conjoint. Je suis passée alors en force de ce côté-là où il faut reconnaître que je peux continuer à exister, avoir une place, sans être tout pour l’autre, sans être son centre, et peut-être d’autant mieux même que je l’accepte, que je renonce à un ancien modèle. Jusqu’à la jalousie, cette morsure dans la chair, je n’avais pas de lieu, j’ignorais l’espace singulier. Quoi de plus simple que de se dire bonjour, au revoir, à bientôt, à la prochaine fois, comment vas-tu depuis la semaine dernière ? Quoi de plus élémentaire que l’être là, puis ailleurs, le déplacement, la séparation, le départ ? Or cette simplicité elle-même, je m’y refusais, j’y voyais une catastrophe.

* Ces raideurs sont la trace d’âges où la logique est binaire : je désire/je ne désire pas, je t’aime/je te hais, tu es là/tu as entièrement disparu. Je le vois comme un passé originaire, où l’on ignore la nuance, où l’on ne dispose que de deux valeurs : vrai/faux, bien/mal, gentil/ méchant, me veut du bien/me nie. Comme un y courant électrique qui passe ou non, et ne connaît aucune demi-mesure. Construire les passages, les intermédiaires, est l’aventure de la maturité. Or j’étais replongée dans cette tâche par la situation d’adultère : s’est brusquement effondrée l’idée selon laquelle il y avait une zone, celle de l’amour, et plus encore de la sexualité, qui échappe à cette nécessaire construction des nuances et des places. Jusque-là, il restait une zone protégée, qui maintenait l’illusion d’une totalité réalisée à quelque endroit du monde. B. ma donné deux fois une chair : en m’accueillant dans ses bras jadis, en m’en arrachant pour les ouvrir à une autre, bien plus tard. Or la seconde fois, c’était aussi une naissance : je me suis soudainement réveillée d’un sommeil dogmatique.
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L’autorisation m’a été soudain donnée, de tout le corps, du plus vivant, un souffle de liberté extraordinaire. Ah ! Cet accueil ! comme un encouragement ! comme une offrande ! mais chacun à sa manière absolument particulière. Flotter dans le regard d’un homme, et observer à quelle place se met Éros, au milieu de la table, sur le côté, parfois en un très lointain surplomb. Et apprendre qu’il n’y a pas lieu chaque fois de s’en emparer, mais juste d’observer ses déplacements. Je côtoie le masculin, alors que je me l’étais interdit jusque-là (pourquoi faut-il que le mariage soit à ce point enfermant ? Il m’apparaît maintenant comme une étroite prison.). J’ai donc la permission de circuler, d’élargir le champ, d’apprivoiser mon désir, d’observer doucement, de célébrer.
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