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Citations de Francis Veber (20)


FRANCOIS — (Au téléphone.) Monsieur Leblanc, pardon de vous déranger de nouveau, c’est encore monsieur Van Brueghel à l’appareil…
LEBLANC — (Le coupant, off.) Excusez-moi, je suis sur une autre ligne avec mon agent, je vous appelle dans une minute, quel est votre numéro ?
FRANCOIS — (Il regarde le numéro inscrit sur son téléphone.) Quarante-cinq, nonante, cinquante-six, zéro trois.
PIERRE — (Catastrophé.) Oh, nom de Dieu ! (Il coupe la communication.)
FRANCOIS — (Au téléphone.) Allô ?... Allô ?... (A Pierre.) Il a coupé.
PIERRE — Mais non, c’est moi, abruti !
FRANCOIS — Pardon ?
PIERRE — Vous lui avez donné mon numéro de téléphone !
FRANCOIS — Eh bien, oui, il me demande où il peut me rappeler !
PIERRE — Vous ne vous reposez jamais, vous, hein ?
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FRANCOIS — (Il compose un numéro.) On va vous tirer de là, monsieur Brochant, ne vous inquiétez pas, on va vous tirer de là. (Au téléphone.) Allô ? Je voudrais parler au Dr Archambaud, j’appelle de la part de Monsieur Pierre Brochant… Ah, excusez-moi, je me suis trompé de numéro, j’ai dû sauter une ligne dans le répertoire, il faut dire que c’est écrit tellement petit…
PIERRE — Bon, ça va, raccrochez, on s’en fout.
FRANCOIS — … Ah non, il ne va pas bien du tout, il a un tour de reins… Oui, le sale truc, il ne peut plus bouger, il est affalé sur le plancher comme un vieux sac, c’est pathétique…
PIERRE —Mais à qui il parle, là ? A qui vous parlez, bordel ?
FRANCOIS — (Au téléphone.) Excusez-moi, mais qui est à l’appareil ?... Ah bon, eh bien, je peux vous le dire, alors. Ça va très mal, sa femme l’a quitté, en plus. C’est un homme brisé, le cœur, les reins, tout…
PIERRE — (Il crie.) Mais arrêtez, enfin !
FRANCOIS — (Au téléphone.) Il faut que je vous quitte, ses nerfs sont en train de lâcher… Mais je vous en prie, au revoir.
(Il raccroche et se tourne, souriant, vers Pierre.)
C’était votre sœur.
PIERRE — Je n’ai pas de sœur.
FRANCOIS — (Surpris.) Vous n’avez pas de sœur ? (Geste vers le téléphone.) Je lui ai dit : « Qui est à l’appareil ? » Et elle m’a dit : « Sa sœur. »
PIERRE — (Accablé.) Il a appelé Marlène !
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LEBLANC — Dis-moi, il ne serait pas un peu con ?
PIERRE — C’est pour ça que je l’ai invité.
LEBLANC — (Incrédule.) Ne me dis pas que c’est le type ?...
PIERRE — (Cri du cœur.) Si… C’est horrible… horrible…
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PIERRE — C’est le 47.45… (Prudent.) Je vais le faire moi-même. (Il décroche.) Il s’appelle Juste Leblanc.
FRANCOIS — Il n’a pas de prénom ?
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PIERRE
C'est le 01.47...(Prudent.) Je vais le faire moi-même. (Il décroche.) Il s'appelle Juste Leblanc.

FRANÇOIS
Il n'a pas de prénom ?

PIERRE
Je viens de vous le dire, Juste Leblanc... Leblanc c’est son nom, et c’est Juste son prénom.

(François le regarde, confus)

FRANÇOIS
Hm

PIERRE
M. Pignon, votre prénom à vous c’est François, c’est juste ?
(François acquiesce)
Eh bien lui c’est pareil, c’est Juste. ... Bon, on a assez perdu de temps comme ça.
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Francis Veber
Une fille laide,c'est une fille que l'on saute sans élan .
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FRANCOIS — Le garçon avec qui elle est partie, c’est pas pour dire, mais qu’est-ce qu’il est bête !
PIERRE — Non !
FRANCOIS — Si, mais bête, c’est pas croyable !
PIERRE — Mais plus bête que ?... (Il se reprend.) Enfin, je veux dire, vous êtes intelligent, vous, et par rapport à vous ?
FRANCOIS — Ecoutez, je n’aime pas être grossier, mais il faut employer le mot, c’est un con.
PIERRE — Mon Dieu !

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Allô ? C'est le con de votre mari !
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C'est pas un malheureux, c'est un abruti, y'a pas de mal à se moquer des abrutis, ils sont là pour ça, non ?
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- C'était votre sœur.
- J'ai pas de sœur.
- Vous n'avez pas de sœur ? Je lui ai dit qui est à l'appareil, et elle m'a dit : « sa sœur ».
- Il a appelé Marlène !
- C'est pas votre sœur ?
- C'est son nom, Sasseur. Marlène Sasseur.
- J'pouvais pas savoir, moi. Elle me dit : « C'est Marlène Sasseur. » Avouez que c'est confusant.
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FRANÇOIS
À demain, monsieur Leblanc.

Il raccroche et se tourne vers Pierre, triomphant.Il raccroche et se tourne vers Pierre, triomphant.
Et voilà ! On a les droits ! Et pour pas cher, sûrement !
Il a marché, il a marché à fond !

PIERRE
(Il le regarde, incrédule.)
Et ma femme ?

FRANÇOIS
Quoi ?

PIERRE
Il a oublié ma femme ! Il fait le clown pendant cinq minutes, et il oublie ma femme!

FRANÇOIS
(Il s'envoie une claque sur le front.)
Ah, la boulette !

PIERRE
(Avec la même incrédulité.)
Ça dépasse tout ce que j'ai pu imaginer.

FRANÇOIS
Ah ! oui, j'ai fait la boulette.

PIERRE
(Presque avec respect.)
On a repoussé les limites, là.

FRANÇOIS
(ll lui prend le téléphone.)
Je le rappelle.

PIERRE
Donnez-moi ce téléphone !

FRANÇOIS
Je le rappelle. Je lui dis: « À propos, monsieur Leblanc, j'ai oublié de vous demander où je pouvais joindre votre collaboratrice, Christine Le Guirrec », c'est tout simple !

PIERRE
Rendez-moi ce téléphone.

FRANÇOIS
(Il lui rend le téléphone.)
C'est dommage, on allait être fixé.

PIERRE
(Il le regarde un petit instant, de nouveau torturé.)
Vous ne lui direz rien de plus que: « À propos, j'ai oublié de vous demander où je pouvais joindre votre collaboratrice, Christine Le Guirrec » ?

FRANÇOIS
Pas un mot de plus.
Pierre hésite encore un peu, puis il refait le numéro et appuie de nouveau sur la touche du haut-parleur. La sonnerie retentit, puis la voix de Leblanc, off
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FRANÇOIS
Il y a des moments où j'ai l'impression que vous me prenez pour un imbécile.
(Pierre ne réagit pas. Il regarde François, le visage vide d'expression. François revient vers lui plein d'entrain)
Mais bien sûr que je peux le faire, qu'est-ce que je dois dire ?

PIERRE
(Après un petit temps.)
On pourrait se servir du bouquin qu'ils ont écrit ensemble.

FRANÇOIS
Oui ?

PIERRE
Vous appelez Leblanc et vous lui dites que vous êtes producteur de films.

FRANÇOIS
Oui.

PIERRE
Vous avez lu le roman et vous voulez lui acheter les droits pour le cinéma.

FRANÇOIS
Oui. C’est bien ça.

PIERRE
Et, en fin de conversation, vous lui demandez où vous pouvez joindre sa collaboratrice.

FRANÇOIS :
Quelle collaboratrice ?

PIERRE
(Crispé.)
Ma femme ! Je vous ai dit qu'il avait écrit un bouquin avec elle !

FRANÇOIS
Ah oui, exact, O.K, d'accord, excusez-moi.

PIERRE
(Il regarde François avec un regain d'appréhension.)
Ça ne marchera jamais.

FRANÇOIS
Mais si, j'ai compris. C'est pas simple, mais j'ai compris.

PIERRE
(Il s'énerve.)
Quoi, c'est pas simple ! C'est tout simple : vous êtes producteur, O.K. ?

FRANÇOIS
O.K., O.K.

PIERRE
Vous avez une maison de production à Paris. (Il se reprend.) Non, pas à Paris, il connaît tout le monde...Vous êtes producteur étranger.

FRANÇOIS
OK, américain, allemand?

PIERRE
Non, non. Vous êtes belge, tiens !...Oui, c'est parfait, ça, belge !

FRANÇOIS
Pourquoi belge ?

PIERRE
Parce que c'est très bien, belge, vous êtes un gros producteur belge, vous avez lu Le Petit Cheval de manège - c'est le titre du roman - et vous voulez lui acheter les droits pour le cinéma, O.K. ?


FRANÇOIS
C'est un bon livre ?

PIERRE
Très mauvais, quelle importance ?

FRANÇOIS
Ça m'embête un peu ça.

PIERRE
Pourquoi ?

FRANÇOIS
Si le bouquin est mauvais, pourquoi j'irais acheter les droits ?

PIERRE
(Après un petit temps, patiemment.)
Monsieur Pignon...

FRANÇOIS
Oui ?

PIERRE
Vous n'êtes pas producteur ?

FRANÇOIS
Non.

PIERRE
Vous n'êtes pas belge, non plus ?

FRANÇOIS
Non.

PIERRE
Ça n'est donc pas pour acheter les droits du livre que vous téléphonez, mais pour essayer de savoir où est ma femme.

FRANÇOIS
(Il réfléchit un peu puis sourit finement.)
Alors ça c'est très tordu, mais bougrement intelligent. (Il tend la main vers le téléphone.) C'est quoi, son numéro ?
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FRANCOIS : Et pourquoi vous ne lui téléphonez pas?

PIERRE : À qui ?

FRANCOIS : Ben à lui, pour savoir si elle est retournée chez lui.

PIERRE : C'est ça. Je lui ai pas parlé depuis deux ans, je l’appelle et je lui dis : Est-ce que la femme que je t'ai piquée est revenue chez toi?

FRANCOIS : Au moins vous seriez fixé. Moi j'ai appelé Jean-Patrice Benjamin. Je lui ai dit Est-ce que tu es partie avec Florence ? Il a dit oui et il a raccroché. J'étais fixé. Vous voulez que je l'appelle ?

PIERRE : Vous?

FRANCOIS : Oui j'appelle, je lui dis je suis un vieil ami de Madame Brochant, est-ce que vous savez où je peux la joindre?

PIERRE : Et il ne va pas se méfier du tout.

FRANCOIS : J'essaie seulement de vous aider.

PIERRE : Vous êtes gentil, mais elle n'est sûrement pas retournée chez lui.

FRANCOIS : Je n’insiste pas. Bonne nuit Monsieur Brochant.
(François se lève et se dirige vers la porte).

PIERRE
Monsieur Pignon.

FRANÇOIS
(Il s'arrête.)
Oui ?

PIERRE
(Il hésite un peu, toujours torturé, puis prend la décision.)
Si je vous dis précisément ce qu'il faut lui dire, vous pensez que vous pouvez le faire ?
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FRANCOIS — Marlène… Vous me permettez de vous appeler Marlène ?
CHRISTINE — Mais je vous en prie.
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PIERRE — C’est ça, je ne lui ai pas parlé depuis deux ans, je l’appelle et je lui dis : « Est-ce que la femme que je t’ai piquée est revenue chez toi ? »
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CHRISTINE — C’est irrésistible d’inviter un malheureux pour se moquer de lui toute la soirée ?
PIERRE — C’est pas un malheureux, c’est un abruti, il n’y a pas de mal à se moquer des abrutis, ils sont là pour ça, non ?
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Le dîner de cons écrit par Francis Veber a été pour moi une découverte. Perdue dans les rayons de la médiathèque je sors un livre au hasard. C’est bientôt l’heure de la quitter, elle va fermer.
L’édition est vieille, les pages jaunies mais le titre m’attire. J’apprends qu’il y a un film que je n’ai jamais regardé. Je décide de glisser le livre dans mon sac; je n’ai plus que quelques minutes. Dans le pire des cas si cela ne m’avait pas plu, j’aurais au moins élargi ma culture livresque.
Je l’ai donc commencé et fini très rapidement à la plage. C’est une pièce de théâtre très facile à lire et amusante. Les personnages m’ont fait rire (à voix haute s’il vous plait !).
Bref, c’était un bon moment. Cependant je trouvais que le déroulement des événements n’était pas inattendu et cela semblait parfois un petit peu tiré par les cheveux, ces réactions et ces histoires qui se reproduisent en chaîne. Mais je pense que c’est ce qui fait le charme de ce petit bouquin.
Le con n’est pas toujours où on le suppose être.
Bonne lecture !
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Je suis né à Neuilly, d'un père Juif et d'une mère arménienne. Deux génocides, deux murs de lamentations dans le sang, tout pour faire un comique.
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Il a une belle de tête
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PIERRE — (Leblanc se met à rire.) Sois gentil, Juste, c’est assez dur comme ça… Arrête de rigoler comme un abruti !...
LEBLANC — (Hilare.) Un con, qui en moins d’une heure amène ta femme à l’adultère et toi au contrôle fiscal, c’est tout de même prodigieux, non !
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