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Critiques de François Colcanap (24)
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Le Naufragé

Enfant unique, Joseph grandit entre sa mère, femme au foyer, et son père, marin-pêcheur, dans un petit port, quelque part sur la côte, à l'écart de la ville. Sa voie est tracée : il suivra les pas du père et deviendra pêcheur. Mais un drame en décidera autrement, faisant basculer Joseph dans une vie d'adulte où il se sent étranger.



L'auteur a choisi de faire de Joseph son narrateur. Ce parti pris s'avère extrêmement structurant pour le livre et l'a rendu décevant pour moi.

Joseph est un garçon simple, intelligent mais peu éduqué. Il raconte donc sa vie, et décrit son environnement, avec des mots simples, ceux du langage courant. Il peine à mettre de l'emphase pour décrire les drames qu'il traverse, les succès que lui permet son bon sens, ou les transformations majeures de son environnement.

Il en ressort une impression de platitude, de vie trop linéaire, d'environnement immuable. Pourtant il va s'en passer des choses, des ruptures même, dans la vie de Joseph ; attendues parfois (on n'arrête pas la modernité !), ou plus surprenantes, mais tout cela semble étouffé sous un discours trop simple.

A l'extrême, on peut avoir le sentiment que Joseph vit sa vie sans être trop concerné par ce qui lui arrive, par ceux qui l'entourent, à une ou deux exceptions près, ou par son environnement.

Ce n'est qu'au dernier chapitre qu'on comprendra que Joseph y est dans doute plus sensible qu'on ne pourrait le croire. Un peu tard ! Dommage...
Lien : http://michelgiraud.fr/2020/..
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Le Naufragé

Années 1960, un petit port de pêche sur la côte Atlantique.

La maison est modeste mais Joseph s'y sent bien entouré par La Mère et le Grand Jules Le Père marin pêcheur. Un trio comme il y en avait beaucoup , des taiseux qui aimaient et

s'aimaient , un petit port où chacun avait son rôle à jouer dans l'orchestre de la vie..

Et puis les choses ont changé, les anciens sont partis, les jeunes loups ont montré les dents et croqué dans le gâteau. Les années ont passé ..

Un roman sur une époque aujourd'hui disparue. Alors oui j'ai aimé me joindre à Joseph, oui j'ai ressenti beaucoup d'émotion à la lecture de certains passages. Les voix, leur tonalité sont remontées du fin fond de ma mémoire...

Seul petit bémol la pirouette finale ne m'a pas vraiment convaincue, peut-être aurais-je préféré simplement voir le canot s'éloigner et passer le Cap du bonheur ...

Un très grand merci aux éditions Slatkine &Cie et à Delphine pour ce partage.

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Le Naufragé

Vingt courts chapitres pour raconter une époque disparue. Joseph au fil de ses souvenirs nous raconte une vie simple dans une famille aimante et taiseuse.

Il va grandir, suivre les traces de son père jusqu'à ce que sa vie explose mais finalement continue sur le même rythme. Joseph est un sage comme son père. Les personnages qui l'entourent sont décrits avec empathie et une certaine tendresse.

Ce livre nous relate un tournant dans le vie des gens, comment peu à peu certains ont voulu plus et ont commencé à détruire ce monde pas si ancien. Après, tout s'est accéléré. Que ce soit la pêche ou l'agriculture les banques ont fait du mal...

Je ne sais quel âge à l'auteur, il a su nous mettre dans l'ambiance de ces années 60 et j'ai été plus d'une fois touchée par ses mots. En lisant ce livre j'ai pensé à la ZAD de Brétignolles ( 85) où les gens se battent pour que la dune et la côte ne soient pas détruites pour le tourisme et le projet d'un port de plaisance derrière le codon dunaire.

Un livre touchant à l'écriture simple qui nous trace de beaux portraits et que j'ai lu avec une certaine émotion.

Un premier roman intéressant mais j'ai trouvé la fin un peu rapide.



Merci à masse critique et à Slatkine pour cet envoi.







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Le Naufragé

Dans le foyer de Joseph, il y a la mère, le père et lui. Ils ne parlent pas beaucoup, mais ils s’aiment. La mère s’occupe de ses hommes, avec amour, pour qu’ils ne manquent de rien. Le fils admire son père, pêcheur, et l’adoration semble être réciproque. Même si les mots ne le disent pas, les attitudes et les actes l’expriment.





Un jour, un drame se produit et Joseph doit se construire seul. Il est déjà grand et ses choix sont influencés par sa vie d’avant et l’envie de marcher dans les traces de son père. Même lorsqu’il décide de suivre une autre voie, grâce à une merveilleuse rencontre, la marque de ses parents est là : il est guidé par leurs valeurs humaines.





Le récit se déroule dans une petite ville portuaire, dans les années 60. La vie, qui semble immuable, avec la boutique de Madame « T’y trouves tout », le garagiste « Courapied », est menacée par l’urbanisation et la robotisation. Joseph accepte mal ce changement, lui qui prône l’humain avant la richesse financière. Cette tranche de vie décrit la vie d’un jeune homme, entre deux mondes : celui qu’il a toujours connu et celui en pleine mutation économique. Malgré la perte de repères, il veut rester celui qu’il a toujours été. Il pose un regard sans concession sur le monde de l’argent, mais il s’en amuse. Et si le bonheur n’était qu’une succession de petits plaisirs, de partage et de simplicité ?





Conclusion





Le naufragé est un roman doux sur un homme qui veut rester fidèle à lui-même et à ce que ses parents lui ont transmis, dans un monde qui évolue. C’est, également, une tranche de vie sur l’apprentissage de la vie, sans les êtres chers, et avec la perte de repères. J’ai trouvé la fin un peu abrupte, cependant, je trouve son message magnifique. J’aurais, simplement aimé, quitter Joseph, sur la pointe des pieds, en douceur.





Je remercie sincèrement Marion des Éditions Slatkine & Cie pour ce service presse.
Lien : https://valmyvoyoulit.com/
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Le Naufragé

Un poème de René Char en épigraphe et c'est déjà, pour moi, une complicité instaurée avec le roman à venir ! Complicité qui n'a cessé de se confirmer tout au long de ma lecture de ce joli premier roman.

La vie semble bien douce dans ce petit port de l'Atlantique au mitan des années 60. Tous les habitants se connaissent, se saluent, se parlent, au bistro ou à la sortie de la messe. Pour Joseph, le narrateur, le village est une extension du cocon familial dans lequel il grandit, blotti dans l'amour de ses parents. Les jours s'écoulent semblables les uns au autres dans la familiarité des lieux, des personnes et des petits évènements quotidiens. Nulle question à se poser : plus tard, Joseph sera marin-pêcheur, comme son père, son idole, son héros et la vie continuera comme ça... tranquille... sans accrocs...

Mais vient le temps de la pêche intensive qui nécessite de plus gros bateaux qui nécessitent de plus gros crédits qui nécessitent une pêche de plus en plus intensive. Joseph assiste en spectateur à cet engrenage fatal et absurde, car son père a choisi de garder son ancien bateau et son mode de pêche traditionnel. La disparition dramatique de ses parents projette le jeune garçon de l'adolescence à l'âge adulte, d'une vie au tracé défini aux troubles d'un avenir incertain. La trajectoire de Joseph s'infléchit alors que parallèlement la modernité transforme insidieusement le village et ses habitants. Dès lors l'éventail des possibles se restreint pour qui ne veut pas se soumettre...

J'ai trouvé beaucoup de charme à cette histoire racontée avec une simplicité innocente qui n'exclut aucunement la lucidité. Joseph semble se laisser porter par les évènements sans avoir prise sur eux, mais ce n'est que l'apparence d'un personnage fondamentalement bon et accommodant qui finalement, sans brutalité, ne transige ni sur ses rêves, ni sur ses exigences. Le naufragé du titre peut correspondre à ce personnage qui ne parvient pas, (mais qui ne souhaite probablement pas non plus) à participer à une vie sociale et économique aux antipodes de celle qu'il a connue dans son enfance. Mais le naufrage peut aussi renvoyer à celui d'un monde dont le souvenir ne semble plus subsister que dans la mémoire des anciens et dans celle de Joseph.

La clarté de l'écriture déroule le fil des années et témoigne des changements qui bouleversent progressivement le village et, au-delà de ce territoire circonscrit, le monde. François Colcanap évite les écueils du passéisme et du cynisme pour nous livrer un constat désenchanté et lumineux sur une période qui a vu se transformer profondément les structures de la société.

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Le Naufragé

"Le naufragé" est le premier roman de François Colcanap, un roman court, aux chapitres rapides racontés par Joseph, fils unique de pêcheur dans un petit port de la côte Atlantique.



Joseph conte une époque disparue à jamais, tombé dans l'oubli. Au fil des chapitres, les souvenirs sont présents, gravés sur du papier. Joseph a une vie toute tracée, dans les pas de son père. Mais, un jour, le drame se produit, suivit d'un deuxième, et Joseph doit se construire seul.



Les personnages sont attachants et touchants en passant par Joseph, Madame "T'y trouves tout", le garagiste "Courapied". Ce monde cher au coeur de Joseph disparait dans les méandres de l'urbanisation, du capitalisme et de la course au tourisme de masse.



Malgré les pertes de ses propres repères, Joseph veut rester lui-même dans un monde en pleine évolution. A travers une écriture simple, fluide et pleine de subtilité, François Colcanap arrive à nous embarquer dans son histoire, dans notre histoire, où la question de la place de chaque être humain dans un monde en mutation permanente se pose forcément.



Le naufragé est la chronique d'un jeune homme cherchant à se construire avec émotion, simplicité, ou la vie était réellement plus simple avant. Un très beau premier roman !
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Le Naufragé

J’ai craqué avant tout pour cette sublime couverture en choisissant ce titre parmi d’autres pour la dernière opération Masse critique de chez Babélio… Et bien m’en a pris car j’ai découvert ainsi une histoire étonnante de simplicité, racontée sous la forme d’un conte. Difficile en effet de situer le lieu exact où séjournent Joseph et ses parents. On nous dit en quatrième de couverture qu’il s’agirait d’un petit port de la côte Atlantique, au milieu des années 60. Le père de Joseph est marin pêcheur. Son épouse s’occupe de la maison. Leur fils Joseph vit entre eux deux, dans une sécurité affective évidente, mais une ambiance taiseuse. Tout semble aller de soi, la maison, Le Père et La Mère, la boutique de Madame T’y trouves tout, où Joseph donne régulièrement un coup de main. L’avenir semble tout tracé. Joseph prendra la suite du Père, qui lui apprend jour après jour les rudiments du métier. Mais tout bascule en un instant lorsque le bateau de leur ami Eugène coule, emportant avec lui Le Père. Ni l’un ni l’autre ne savaient nager. La Mère rejoint rapidement celui qu’elle aimait et, suite à ce triple enterrement, Joseph se sent bien seul… Mais la solitude ne sera pas son plus grand ennemi, elle a un nom plus sournois, la Modernité. Le Naufragé est le premier roman de l’auteur. Il se lit en une bouchée. L’écriture y est simple mais pleine de subtilité. Ce roman a une portée symbolique évidente, cherchant via l’évolution de ce petit port de l’Atlantique à être le reflet d’une époque où les modèles économiques peuvent aller jusqu’à l’absurdité. Alors faut-il fuir ? Ou affronter ? Et quelles sont nos armes ? J’ai pensé en le lisant à cette plage de Bretignolles sur Mer, notre endroit préféré, que la création d’un port est en train de massacrer. Pour des raisons économiques. La pire aberration qui soit.
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Le Naufragé

Je tiens à remercier le « Cercle Livresque » de Lecteurs.com ainsi que les Éditions Slatkine & Cie pour l’envoi de ce très joli petit roman qui fleure bon la simplicité et la poésie !



Joseph va grandir dans un environnement paisible, avec celle qu’il va appeler « maman », avant d’avoir l’âge de la nommer « la mère », comme le fait « le père », son idole. Son univers sera principalement « le port » (c’est à dire la rue du Port et ses commerçants !) jusqu’à ce qu’il atteigne l’âge de suivre son marin-pêcheur de géniteur.



Voici un récit lumineux, où les premières années s’écoulent dans une atmosphère emplie de bienveillance. Récit qui ferait songer aux souvenirs d’enfance d’un Pagnol né du côté de l’Atlantique, plutôt que de la Méditerranée …



François Colcanap nous conte, au fil de ces vingt courts chapitres, ce que fut la joie de vivre du jeune Joseph, avec tendresse et nostalgie. Avec pudeur aussi lorsque le drame va toucher Eugène et Le Père … Avec lucidité encore, lorsque l’âge aidant, il va réaliser que cette vie de marin-pêcheur est loin d’être idyllique …



L’écriture est douce, touchante et doté d’un charme mélancolique. Une narration de 174 pages où nous rencontrons – pour notre plus grand plaisir – des personnages aux surnoms truculents, décrits avec beaucoup d’esprit, de délicatesse et de sensibilité !
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Le Naufragé

Un beau livre qui nous raconte l'histoire touchante de Joseph, un homme vraiment pas épargné par la vie. Cet homme, petit garçon au début du récit, nous narre sa propre histoire. Ses plaisirs sont simples, il se contente de pas grand chose et il souhaite imiter son père et devenir pêcheur, mais un drame s'invite dans sa vie et va tout bousculer.



D'autres évènements vont s'enchaîner et c'est à ce moment que ce livre va s'affirmer comme une vraie critique de notre société contemporaine avec notamment des sujets comme les transformations des entreprises d'une logique familiale à une logique purement financière mais aussi l'évolution de la pêche qui devient intensive après avoir été raisonnée ou encore la transformations des villes pour le tourisme au détriment des locaux.



C'est très bien écrit, particulièrement réaliste et ça fait réfléchir le lecteur. Tout ça fait donc de ce livre une belle découverte que je recommande. Quelques passages m'ont un peu déboussolé du point de vue de la chronologie. A plusieurs reprises, l'auteur fait un saut dans le futur pour nous parler d'un évènement avant de subitement revenir dans le passé. L'idée étant sûrement de donner envie au lecteur de poursuivre la lecture afin de découvrir ce qui a conduit à la situation mais c'est fait brusquement, pas toujours très bien amené et trop utilisé dans le livre. Ça m'a parfois un peu sorti de mon immersion dans l'histoire, mais ce n'est qu'un détail de construction qui m'a perturbé mais ne change pas la grande qualité de ce roman.



En tout cas, je me suis attaché à cet homme et aussi aux personnages secondaires peu approfondis mais qui apportent tous un petit plus à l'histoire. Je me suis attaché aussi à ce petit port fort bien décrit et dont on ressent l'ambiance.



En conclusion, un petit roman qui n'est pas sans rappeler le vieil homme et la mer d'un certain Hemingway et qui mérite d'être lu.
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Le Naufragé

Dans ce petit port de la côte Atlantique, au milieu des années 1960, la vie est dure et simple, rythmée depuis toujours par la mer et la pêche. Le narrateur Joseph, fils unique, vit dans un univers simple et solide avec ses parents, le Père et la Mère comme ils se dénomment entre eux, il est "nourri par La Mère et éveillé par Le Père", des gens pleins de bon sens et taiseux. Il est heureux auprès de ses parents et aime donner un coup de main à Madame "T'y trouves tout" dans son magasin.



Joseph qui admire par dessus tout son père devient naturellement pêcheur comme lui, il est alors fier d'appartenir au monde de son père, le monde de la pêche, d'apprendre auprès de son père une pêche traditionnelle à l'ancienne à une époque où la pratique de la pêche change, la majorité des pêcheurs choisissant de s'endetter pour acheter des plus gros bateaux et pratiquer une pêche intensive.



Joseph est heureux jusqu'à ce qu'un drame fasse basculer sa vie...



Une histoire simple, des personnages simples, un lieu et une époque indéfinis pour raconter une histoire très forte à la manière d'un conte. Le contraste entre la simplicité du récit et la richesse des symboles est saisissant car ce roman nous parle de la fin d'un monde, d'un temps à jamais perdu avec l'arrivée de la modernité et du capitalisme. L'écriture est simple et le style change en cours de récit, passant du langage d'un petit garçon à celui d'un homme confronté à une dure réalité. Un roman plein de douceur et de mélancolie qui commence par la chronique douce d'un petit port sur l'Atlantique pour se terminer par un questionnement sur la place de l'individu dans un monde en mutation perpétuelle, dans un monde où l'homme est loin d'être au centre des préoccupations des décideurs.
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Le Naufragé

Chatoyant, « Le naufragé » est olympien. L'incipit laisse le temps filer entre ses doigts « du jour où « La mère » a remplacé « Maman » j'ai appartenu à ce monde. » La trame est un papier de soie. A l'instar d'une dictée dont retient le gracile des courbes et la grammaticale générosité. Dans le jeu des 7 familles je demande le père « Jules », la mère, « La mère », et le fils (le narrateur) « Joseph ». L'histoire est du pain croustillant dont la saveur est un escompte hyperbolique du futur. Joseph conte l'habitus d'un temps qui se fissure. En bord de mer, dans cette orée de ballets de bateaux de pêche, carte postale qui prend vie et dont on aime ce qui se fige en nos mémoires. « Je revois ces instants comme s'ils venaient d'être vécus. Tout s'anime, et sent et bruisse. Je suis au-delà de la mémoire, debout, agrippé aux rebords du parc, la tête posée entre les deux mains. Je regarde. Je regarde sans rien penser. Je regarde le mouvement. » On se love dans les confidences, la lumière se lève peu à peu. On retient les gestes qui se posent et dont on ignorait les signaux avant de lire « Le naufragé ». Combien ils étaient grands parce que constants. Les sociologiques attitudes, le progrès qui s'immisce sur le seuil des portes subrepticement. Le père, Jules est un pêcheur. Un vrai. Celui qui part en pleine mer sans même savoir nager. « le père sur son canot, je ne l'ai longtemps vu que sortant du port, ou rentrant, toujours la même posture, la barre entre les jambes, le regard droit devant, immobile sauf le menton qui montait. » On aime son front haut, sa solidité et son altérité. Ce qui ne se dit pas, mais se devine dans cette ténacité à défier les difficultés d'une vie laborieuse et intense. La mère est un modèle d'attentions pour Jules. Soumise au roulement du foyer, donnant le torchon au père pour qu'il s'essuie les mains dans chacun des retours des glorieuses pêches. Un geste d'amour comme une caresse furtive et pudique. Un rituel qui murmure cette collaboration des instants qui se relient délicatement. Joseph va grandir. « Derrière la Mère, la soupe fumait sur le feu, les fenêtres sur la vie étaient ouvertes. A la fin de l'été, je serais ce que le Père était. » Jules va affronter les vents et les contre-courants. Changer son bateau, suivre les entrelacs de la modernité. Il va partir plusieurs jours en pleine mer, jusqu'au souffle d'une tempête assassine. Qu'elle sera-t-elle ? Joseph va vivre l'initiation et ses épreuves. Faire un pas de côté salvateur. Faire du noir et blanc, une source de couleur en devenir. Se fondre dans la contemporanéité. « Je découvris un autre monde. « C'est le monde » disait-il en guise de transition. » Ce roman est superbe. Solaire, magnétique, il déploie les habitus dont on veut le modèle pour soi-même. « Comment être nulle part quand la vie nous entoure ? Je suis ailleurs, et cet ailleurs me plaît. » Cristallin, on n'oublie pas l'échappée qui s'annonce. La transmutation d'un siècle en preuve existentialiste. L'emblème d'un Carpe Diem empreint d'essences. François Colcanap achève son roman en actant la certitude de l'authenticité. Un premier roman fois mille. Publié par les majeures Editions Slatkine & Cie.
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Le Naufragé

Alors là grande surprise pour moi qui ne m'attendait pas du tout à une histoire dans ce genre en voyant la couverture et le titre. Ce sont d'ailleurs ces derniers éléments qui m'ont attirée.



Je me répète peut être mais je ne lis jamais les quatrièmes de couverture pour ne pas me faire une fausse idée.



Toujours est-il que le personnage principal Joseph est le fils d'un couple assez taiseux et vivant dans un petit port de la côte atlantique.



Jules le père est pêcheur, mais pêcheur traditionnel. Rien à voir avec les pêcheurs d'aujourd'hui. L'histoire se passe en 1960 et ce dernier ne souhaite en aucun cas se laisser influencer par la modernisation de la pêche.



Joseph n'a qu'une envie c'est suivre le chemin de son père. Quant à sa mère, malgré son caractère



peu démonstratif, on ressent tout son amour pour ce fils unique.



Malheureusement le destin en décide autrement et va bousculer la vie de Joseph en lui faisant vivre un drame auquel il ne s'attendait pas.



L'auteur signe avec ce titre un premier roman qui est plus qu'original car il arrive à tenir en haleine le lecteur alors qu'il n'y a ni intrigue ni rebondissement, simplement avec la vie quelque peu ordinaire d'un jeune garçon devenu homme dans un petit port de pêche.













Une écriture fluide mais qui mérite de gagner en maturité et en expérience. La lecture est vraiment agréable et le vocabulaire est tout à fait adapté à cette famille modeste.



Les chapitres sont courts et permettent de revenir sur une vie difficile mais pleine de tendresse non démonstrative et surtout d'une époque révolue. 



Le rôle de la mère se veut avant tout régisseuse de la vie de ses deux hommes. Cette femme est désignée soit par la femme de , soit par la mère de....;Je retrouve tout à fait cette ambiance des années 60, où la femme avait un rôle officiel de soumise de femme au foyer, mais l'officieux réservait de grosse surprise puisqu'elle était en fait le pilier de cette famille.







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Mon ressenti : J'ai vraiment apprécié cette lecture qui m'a sortie de ma zone de confort.



Le petit plus : La couverture est magnifique.



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Le Naufragé

Un roman qui me sort de ma zone de confort, et ce n'est pas pour me déplaire. Avec certes, un style de narration un peu particulier, on suit les souvenirs de Joseph avec beaucoup de pudeur. Son voyage depuis sa tendre enfance, on y trouve de la mélancolie et de la tendresse. Une vie simple dans une époque simple, avant que tout change, quand la politique et les bénéfices n'étaient pas les principales préoccupations. Une réflexion aussi sur les souvenirs, ils ne doivent pas nous empêcher de vivre, ne pas en être prisonnier, même Les plus douloureux doivent servir à avancer. Une lecture intéressante.
Lien : https://lesinstantsdelecture..
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Le Naufragé

Joseph ,

Un bon p’tit gars ,

Le Père , la Mère ,

Une vie simple ,

De l’Amour ,

Beaucoup d’Amour .

.

[mon univers était simple et solide. Le Père, la Mère, et moi, Joseph]

.

Des images ,

Des regards ,

Des odeurs ,

Beaucoup de solitude,

Beaucoup de souvenirs,

Avec ses pertes et ses drames .

.

[j’aimais la façon de pêcher du Père. Et quand je dis la façon de pêcher, je veux dire sa façon de vivre, la pêche c’est la vie ...]

.

Arrêter le temps ,

Figer l’instant,

Mais tout s’accélère.

Le monde change .

.

[mon père aimait voir le monde heureux ...]

.

J’ai aimé , même beaucoup .

Puis tout s’est accéléré , d’un coup , trop vite .

Une fin bizarre ...

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Le Naufragé

Ce roman est l'histoire d'une vie.

Celle de Joseph, petit garçon élevé dans un foyer modeste et aimant, qui, suite à un drame, va devoir apprendre à se construire seul.

Joseph est un personnage attachant, tout en simplicité. Il m'a quelques fois fait penser à Forest Gump, par son comportement et ses attitudes.

La plume de l'auteur se met à la hauteur des gens qu'il décrit. Cet emploi de langage courant et de tournures simples peut dérouter au départ mais on s'y fait rapidement. Grâce à cela, je me suis sentie en totale immersion dans ce milieu des marins-pêcheurs au cœur des années 60.

La fin est assez abrupte et plutôt ouverte. Elle laisse libre l'imagination du lecteur quand à l'avenir de Joseph et cela correspond bien à l'état d'esprit de ce roman.

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Le Naufragé

Un petit port de l'Atlantique dans les années 60; Joseph vit heureux entre son père, marin pêcheur auquel il voue un amour et une admiration sans borne et sa mère qui s'occupe du foyer; La vie est douce et tranquille mais à 22 ans, sa vie explose et il a l'impression de n'être plus rien. Un homme, chef d'entreprise, lui redonne l'envie de vivre. Mais à nouveau, le sort s'acharne.

Ce roman est comme un conte, une histoire simple, avec des bons et des moins bons, pour ne pas dire des méchants, avec une morale à la fin, à portée générale et universelle.

C'est la chronique de la disparition d'un monde, celui de la pêche artisanale au profit des gros bateaux qui endettent les marins et épuisent les ressources naturelles, des petits commerces où on trouve tout, où on fait crédit car toute le monde se connaît mais qui sont appelés à fermer leur rideau devant le modernisme, de la petite entreprise comme une famille qui doit répondre aux exigences de la concurrence et du profit en y perdant son âme, d'un petit port de pêche sacrifié au tourisme de masse.

Joseph n'est pas adapté à ce monde qui vient et qui va à l'encontre de toutes les valeurs que lui ont inculquées ses parents. Et il rejette les règles imposées, il refuse cette évolution.

La mer est ici un personnage à part entière qui rythme la vie des habitants au gré de ses marées; pour Joseph, elle est à la fois la vie avec ses sorties en mer avec son père avec lequel il est en parfaite communion dans ces moments-là et la mort car elle a englouti son père; il s'en éloigne un temps en travaillant dans une entreprise de pêche mais il y reviendra; la mer devient alors symbole de renaissance lorsqu'elle l'amènera sur une île où il retrouvera les valeurs transmises par ses parents.

Le titre "Le naufragé" fait bien sûr référence au monde de la mer mais également à celui qui se noie, qui ne peut plus respirer et vivre dans une société qui tourne le dos au passé, aux traditions, aux relations humaines pour s'enfoncer dans la recherche du profit, le paraître.

Ce roman est émouvant grâce à un style simple, dépourvu de pathos malgré les drames. Il est nimbé de tendresse, de nostalgie et de mélancolie. J'ai juste regretté une fin un peu bizarre mais n'étions-nous pas dans un conte finalement?
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Le Naufragé

Ce premier roman de François Colnacap est un livre qui brille par sa sobriété. C’est une histoire sur la vie dans son plus simple appareil. Une chronique, presque une confession, sur la vie qui s’écoule au rythme du temps. Sur cette vie qui ne cesse de se réinventer et sur les changements d’une société.⁣



L'auteur nous emmène dans les années 60. Auprès d’une famille, le Père, la Mère, Joseph, baignée dans la simplicité et l’amour. Avec délicatesse, l’auteur nous livre la vision douce amère de cette société à travers les yeux de Joseph, petit garçon qui deviendra homme dans la douleur.⁣



J’ai beaucoup aimé découvrir l’écriture de François Colnacap. Il m’a transportée dans une autre époque, avant que le capitalisme ne balaye tout sur son passage. Entre les pages, j’ai senti le sel des embruns sur ma peau. D’un chapitre à l’autre, j’ai ressenti les émotions, la mélancolie de Joseph désorienté dans les changements de cette vie qu'il pensait toute tracée.⁣



Le naufragé est une parenthèse littéraire pour nous rappeler que le bonheur se trouve dans les choses simples.⁣
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Le Naufragé

Un grand merci aux éditions Slatkine et Cie pour m'avoir permis de découvrir cet auteur.



Joseph vit avec ses parents dans un petit port de pêche de la côte atlantique. Sa vie est rythmée par une routine tranquille entre la pêche avec son père et le petit port de pêche.



Tout bascule le jour où son père meurt noyé et sa mère se suicide en apprenant la nouvelle. Joseph se renferme sur lui jusqu'au jour où un de ses amis lui conseille de prendre contact avec un fabricant d'article de pêche. Celui-ci a perdu ses enfants et se rapproche de Joseph jusqu'à faire de lui son héritier.



C'est un très beau roman tout en douceur qui traite du décalage entre les aspirations d'un homme qui se contente de peu et qui se satisfait de ce que la vie lui offre et une société qui va très vite et qui est axée sur toujours plus de gain, qui a broyé sur son passage ceux qui ne suivent pas.



Les personnages principaux sont plein de bienveillance, de tolérance, de douceur et sont même un peu naïfs vis à vis des "requins" qui tournent autour d'eux. J'ai aimé me promener sur ce port qui finit par subir la folie de certains. 



Ce roman est peut-être un moyen de nous faire comprendre que la société actuelle va trop vite et que la course à toujours plus en oubliant autrui va nous conduire à notre perte. 



Pour un 1er roman c'est une réussite et j'ai hâte de lire le suivant.
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Le Naufragé

Premier roman de François Colcanap, Le Naufragé est une histoire courte, émouvante, racontée par Joseph, un fils unique de pêcheur né dans les années 60 dans l’Ouest de la France, dont le destin tout tracé va changer du jour au lendemain…





Voici donc un livre fort sympathique dans lequel je me suis plongé avec beaucoup de plaisir. Le narrateur est le petit Joseph, qui habite dans un village de pêcheurs ; il nous raconte ses souvenirs d’enfance, dans lequel ses parents tiennent un rôle prépondérant. A le lire, on imagine à quel point l’époque était différente de celle d’aujourd’hui : on parlait peu, on était moins démonstratif dans les sentiments, mais l’affection autour du jeune garçon n’en est pas moins présente...



Un jour, pourtant, alors que Joseph, jeune adulte, pêchait avec son père, ce dernier est victime d’un accident en mer dans lequel il perd la vie. C’est tout l’univers de la famille qui s’écroule et l’on suit ainsi Joseph dans cette nouvelle vie qu’il n’a pas forcément décidée.



Le récit n’en est pas pour autant larmoyant. Les personnages qui entourent Joseph contribuent à cette authenticité qui parcourt le roman : Madame T’y trouves tout, surnommée ainsi parce qu’elle tient une librairie qui est davantage un bric à brac, Eugène qui buvait tellement qu’on surnommait son bateau « Le Pinardier », ou encore Mme Lecouard, la femme du charcutier « qui s’essuyait toujours les mains sur sa blouse à hauteur de poitrine » après avoir servi les clients, et dont on pouvait déduire que le commerce marchait bien quand elle avait « les nichons tout rouges ».



Dans un monde qui évolue, se modernise (les pêcheurs s’endettent pour acheter de nouveaux bateaux), cette simplicité passée touche. C’est en quelque sorte la chronique d’un monde qui n’est plus, traitant avec justesse de la fidélité aux valeurs. Le seul bémol est la fin du livre, que j’ai trouvée décevante. On a l’impression que l’auteur a cherché une fin originale pour conclure, mais on y perd cette si jolie tonalité qui accompagnait la majeure partie du récit.
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Le Naufragé

Le naufragé

C'est le premier roman de l'auteur!

Ce livre sent les embruns, la vie rude des familles traditionnelles des années 1960.

Le Père est pêcheur.

La Mère gère la maison.

Joseph grandit et devient naturellement pêcheur lui aussi. Jusqu'au jour de l'accident. La Mère ne s'en remettra pas.

Roman de la fin d'une vision de la pêche. Chronique d'un homme qui cherche à se construire
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