La raison du doute - Gianrico Carofiglio
Margue Page 05-10-2010
Chaque métier possède ses points, ses signes de rupture. Des fissures dans le mur de la conscience qui vous avertissent – qui devraient vous avertir – que le moment est venu de s’arrêter, de changer, de faire autre chose. Si possible. Naturellement, ça ne l’est jamais, ou presque. Et, de toute façon, il est rare que l’on ait le courage de l’envisager.
Nos mots sont souvent privés de signification. Et ce parce que nous les avons usés, épuisés, vidés, par un usage excessif et surtout inconscient. Nous les avons transformés en cocons vides. Pour raconter, il nous faut régénérer nos mots. Leur rendre sens, consistance, couleur, son, odeur. Pour ce faire, il nous faut les mettre en pièces, puis les reconstruire.
......la lettura è un presupposto necessario, anche se non sufficiente, per scrivere qualsiasi cosa.
La lecture est une condition nécessaire, même si c'est insuffisant, pour écrire quoi que ce soit.
Carosio possedeva una dote rarissima: sapeva come parlare alle persone.
Carosio possédait un don très rare: il savait comment parler aux gens.
Le rire est important, parce qu'on ne peut pas tricher. Pour comprendre si quelqu'un est franc du collier ou pas, la seule méthode efficace est de regarder - et d'écouter - son rire. Les personnes qui valent vraiment la peine sont celles qui savent rire.
(...)
Si on a le sens de l'humour - je ne parle pas d'ironie ou de sarcasme, c'est autre chose - , on ne se prend pas au sérieux. On ne peut donc pas être méchant, on ne peut pas être idiot, on ne peut pas être vulgaire. Si on y pense, ça concerne presque tout.
J'ai rencontré plein de gens - surtout des hommes - qui se prenaient terriblement au sérieux. Mon fiancé fait partie de ceux-là : capable de te faire rire, sympathique. Il est intelligent, il est drôle et ainsi de suite. Mais il n'est capable d'ironiser que sur les autres. Il est incroyablement sérieux quand il s'agit de lui.
Nonna.....sosteneva che ....le donne che decidevano di studiare in un mondo che le voleva ignoranti, erano sempre state il capro espiatorio della stupidità e della cattiveria maschile. E aggiungeva che non ci sarà autentica libertà finché un uomo che ha molte donne sarà considerato uno che si gode la vita e una donna che ha molti uomini una prostituta.
Grand-mère affirmait que les femmes qui voulaient faire des études dans un monde qui les préférait ignorantes, avaient été toujours le bouc émissaire de la stupidité et de la méchanceté masculines. Et ajoutait, qu’il n’y aura jamais une vraie liberté tant qu’un homme qui a des rapport avec plusieurs femmes sera considéré comme un bon viveur, alors qu’une femme ayant plusieurs hommes, une prostitué.
Il n'y a rien de plus inacceptable qu'un enfant qui meurt avant ses parents. Quand cela se produit, l’illusion d'un quelconque sens dans ce monde s'écroule comme le plus banal des châteaux de cartes. La mort d'un enfant ouvre un abime de douleur et de folie dont il est impossible de voir le fond.
Et savez-vous, jeune homme, quand on a beaucoup de choses à faire, on n'a pas le temps de penser que la vie est fichue, de penser à combien de temps il nous reste; qu'on va mourir. De toute façon, on va mourir, alors...
Avouer aux autres et à soi-même ses souhaits - les vrais- est dangereux. S'ils sont réalisables, et ils le sont souvent, les formuler vous oblige à affronter la peur de tenter votre chance. Et donc votre lâcheté. On préfère alors ne pas y penser ou se dire que l'on a des souhaits impossibles, que les adultes ne songent pas à des choses impossibles.
- Salut. Je voulais...
- Je suis contente que tu m'aies appelée. J'aimerais te voir."
J'envie les gens - des femmes le plus souvent - naturels qui disent tout haut ce qu'ils pensent et souhaitent. J'en suis incapable. Je me sens depuis toujours inadapté. Un intrus à une fête où tout le monde connaît les règles de conduite.