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Critiques de François Muratet (11)
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Tu dormiras quand tu seras mort

Remarquablement écrit, très visuel (on augure aussitôt la possibilité pour une adaptation cinématographique). Un très bon roman de guerre plus qu’une véritable enquête policière – la mission de Leguidel paraît vite mineure quand ses compagnons soldats tombent à ses côtés sous le feu des balles ennemies. Ce récit englobe quasiment la guerre d’Algérie.

François Muratet parvient à nous plonger directement dans le lieu et l’époque grâce au vocabulaire d’alors, mais aussi à l’aide de tous ces petits détails flétris et parfois drôle, amusant et étonnant aujourd’hui (comme la découverte à la radio du jeune Johnny Hallyday l'idole des jeunes et le courant musical qui a émergé au début des années 1960 années yéyé autrement dit ). L’auteur fait la part belle au quotidien des soldats, troufions ou officiers : atrocité de la guerre, stress permanent, difficulté à vivre avec ce qu’on a dû faire malgré soi… Les problèmes de commandement – aux conséquences parfois dramatiques – ou même le doute des appelés quant au bien-fondé de ces opérations et de leur présence ici sont aussi au rendez-vous

Un roman qui suscite l’intérêt et a’ ne pas regretter
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Tu dormiras quand tu seras mort

Mes connaissances sur la Guerre d'Algérie sont assez succinctes je dois l'avouer.

Malgré cela, je me suis réellement passionné pour le roman de François Muratet, Tu dormiras quand tu seras mort.

Le point de départ est assez simple, André Leguidel, un jeune officier des renseignements militaires est envoyé en mission en Algérie pour y espionner un sous-officier d'origine algérienne soupçonné de sympathie pour le FLN.

Mais très vite, cette enquête est reléguée au second plan.

Peu à peu, Leguidel va s'intégrer à ce commando de chasseurs, apprendre à les connaitre, à découvrir ce chef charismatique, qui vit passionnément pour ses compagnons de combat et pour la France.

C'est alors qu'on découvre une autre facette de la Guerre d'Algérie : UNE SALE GUERRE, la mort rode.

A chaque mission, on ressent toute la détresse de ces jeunes appelés français ou non, leurs doutes également, face à une situation qui leur échappe.

La vie quotidienne des appelés ou encore les scènes de combats sont remarquables de justesse.

Je me répète, mais ce roman m'a vraiment passionné : rien n'est figé, le bien et le mal ont des difficultés à choisir un camp.

Je pense notamment à cette unité de Francs-tireurs français, qui sous prétexte de combatte le FLN se lance dans une guerre privée contre les populations locales en commettant des actes que l'on peut qualifier de crimes de guerre. Une autre facette de cette sale guerre.

Pour toute personne désireuse de se documenter sur la Guerre d'Algérie, ce roman est un excellent point de départ.

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Tu dormiras quand tu seras mort

La Guerre d'Algérie vue par un jeune lieutenant qui doit jouer les taupes afin de piéger un sergent accusé de collusion avec l'ennemi, avec les rebelles algériens.



Mohammed Guellab est arabe, il est ce sergent au palmarès impressionnant. Il a attisé les rancoeurs. Certains de ses chefs, bien français, l'accusent de tous les maux, ponction d'argent, rançons, trafic et meurtre de l'officier en charge de l'unité.



Le lieutenant Leguidel va se faire passer pour un simple soldat pour récolter sur Guellab un maximum d'informations, à charge. Mais les choses ne sont pas toujours comme on le voudrait. Et Leguidel va avoir bien du mal à s'acquitter de sa mission. Son corps de chasse va être entraîné dans une course-poursuite pour démanteler une katiba de rebelles.



Le baptême du feu va être brutal et sans concession pour Leguidel. Entre racisme, indépendantisme, manoeuvres stratégiques, harkis, pieds-noirs, colons, supérieurs incompétents ou guidés par des mobiles personnels... le lecteur assiste à un "beau gâchis" dont personne ne sortira intact.



François Muratet s'y entend à merveille pour brouiller les cartes. Rien n'est tout blanc ou tout noir. Pas de manichéisme. Pas de guerre propre. Pas de principe qui puisse résister à cette machine infrenale. Avec une écriture fiévreuse, mais pas dénuée de poésie, l'auteur nous montre le sale côté d'une guerre qui ne dit pas son nom... mais en fait, une guerre, cela n'a qu'un seul côté, un sale côté.
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Tu dormiras quand tu seras mort

Découvert par un heureux hasard sur le présentoir « Nouveautés » de ma bibliothèque municipale, "Tu dormiras quand tu seras mort" s'est révélé une excellente surprise. Pendant la guerre d'Algérie (les « événements » à l'époque) un très jeune officier est envoyé « undercover » pour tenter d'obtenir des informations sur une embuscade ayant coûté la vie à un gradé. Il se retrouve sous les ordres de Mohamed Guellab, un sergent-chef aimé et admiré de ses hommes mais qui suscite la méfiance de ses supérieurs, jusqu'à le soupçonner de pactiser avec l'ennemi.



Je ne suis pas un grand lecteur de romans de guerre, même si je tiens La 317ème section de Pierre Schoendoerffer (roman et film confondus) pour un chef d'oeuvre. Par contre l'histoire de l'Algérie m'intéresse. C'est certainement pour cela que je suis entré dans ce livre avec passion. C'est un roman haletant où les scènes de traque et de combats sont écrites avec une justesse et une pudeur évitant toute complaisance mais où c'est l'histoire des hommes qui tient le premier rôle. Tous les hommes, les simples soldats (de toutes origines, sociales et géographiques) comme les officiers (partagés entre des sentiments souvent contradictoires sur l'avenir du pays), les « réguliers » comme les « rebelles ». Rien n'est caché de la dureté et parfois de l'absurdité de ce conflit. Plus qu'un récit de guerre le roman de François Muratet est une histoire de vies et de destins, c'est en cela qu'il est proche de Schoendoerffer.

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Tu dormiras quand tu seras mort

La guerre d’Algérie, sur le terrain, toujours plus complexe qu’il n’y paraît vu de loin.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2018/06/11/note-de-lecture-tu-dormiras-quand-tu-seras-mort-francois-muratet/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Stoppez les machines

Il y a vingt ans, l’affrontement total de plusieurs logiques patronales différentes et de plusieurs logiques ouvrières distinctes, lors du déploiement des 35 heures chez un sous-traitant automobile, en un véritable roman noir de terrain, aussi captivant que documenté.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2021/08/05/note-de-lecture-stoppez-les-machines-francois-muratet/



François Muratet, dont on avait tant apprécié ici le roman noir fort original qu’il consacrait à certaines facettes peu connues de la guerre d’Algérie (« Tu dormiras quand tu seras mort », 2018), nous avait offert son deuxième roman, « Stoppez les machines », dès 2001 au Serpent à Plumes. Réédité en 2008 chez Actes Sud, et bien que désormais situé dans un contexte social, le déploiement initial des 35 heures dans l’industrie française, qui a désormais plus de vingt ans, la subtilité de sa mise en œuvre des rapports sociaux et politiques, ce roman prolétarien rusé n’a rien perdu de sa puissance aujourd’hui.



Lointain héritier de la saga historique des syndicalistes sans complaisance et de leurs adversaires à la solde du capital et « prêts à tout », dépeinte notamment par Valerio Evangelisti en ce qui concerne les États-Unis (« Nous ne sommes rien, soyons tout » en 2004 et « Briseurs de grèves » en 2012), moins joyeusement caricatural sans doute que les romans prolétariens plus théâtraux de Gérard Mordillat, tels « Les vivants et les morts » (2005) ou « Notre part des ténèbres » (2008), moins froidement réaliste que le « Bois II » (2014) d’Élisabeth Filhol et moins exploratoire et pluraliste que le « Des châteaux qui brûlent » (2017) d’Arno Bertina, « Stoppez les machines » surprendra sans doute par l’extrême justesse de sa tonalité et de sa violence, rejetant fort habilement plusieurs tentations de caricature, pour nous offrir un véritable roman noir implacable, précis comme un documentaire, nuancé comme une belle œuvre de littérature et de politique.
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Tu dormiras quand tu seras mort

François Muratet s’attaque à la littérature historique et au mutisme algérien. C’est donc un double enjeu que l’auteur atteint avec beaucoup de nuance et d’efficacité. Il plante très précisément son décor, l’ambiance, ce qui permet très vite de se rapprocher, à la manière d’un gros plan cinématographique, des personnages. André découvre l’Algérie et la réalité d’une guerre (que personne à l’époque ne peut appeler comme cela) et les autres membres du commando tentent de survivre à cela. L’auteur parvient à faire entendre chaque voix de ses personnages, montrant la difficulté de réduire une guerre aux clichés. La narration est très efficace grâce aux nombreux rebondissements. François Muratet utilise tous les codes des récits de guerre et avec le mystère à résoudre, il peut mener avec rythme son histoire. Pour cela, il prend bien soin de penser aux pauses, aux moments assez nombreux au cours desquels les personnages observent le territoire arpenté et pensent à l’ailleurs. Les absents qu’ils aient disparu aux combats ou qu’il s’agisse d’idée métaphoriques (la France est forcément un des personnages de ce roman) apportent une profondeur à l’ensemble du texte. L’auteur explore ainsi l’univers de ces soldats lancés dans la guerre et il dresse un portrait marquant de la figure du guerrier, cet homme qui combat, qui conçoit des tactiques pour sa cause et sa survie, un homme solitaire qui doute des autres tout en ayant besoin. Une figure tellement forte qu’elle en devient attractive et dangereuse. Le roman est ainsi traversé par une énergie mystérieuse, celle qui anime toutes les guerres et détruit des hommes.
Lien : https://tourneurdepages.word..
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Le pied-rouge

bof, pas grand chose dans ce livre, je n'ai pas accroché.
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Tu dormiras quand tu seras mort

Janvier 1960, le sous-lieutenant André Leguidel, pétri d’illusions et d’ambition, va enfin connaître l’action. Finie la paperasserie dont il s’occupait dans les bureaux du renseignement militaire à Fribourg, il est affecté en Algérie. Leguidel est un appelé, insouciant il n’attendait que cela, voir du pays et combattre, crapahuter dans le djebel à la poursuite de rebelles en fuite, défendre les valeurs de la France face aux rouges. Il était temps, la guerre touche à sa fin.



André Leguidel a une expérience dans le renseignement, il est donc choisi pour une mission très particulière : un officier français a été tué, pour l’état-major pas de doute l’assassin est le Sergent-chef Mohamed Guellab. Leguidel, reclassé simple radio pour l’occasion, est affecté dans la section commandée par Guellab pour recueillir des preuves ou seulement un témoignage accusant le sous-officier. Il n’y aura pas de procès, Guellab sera exécuté car il s’apprête certainement à passer au FLN.



Le Sergent-chef Guellab commande une section du 12ème Régiment d’artillerie constituée de harkis, de pieds-noirs et d’appelés venus de France métropolitaine. Cette section est en fait un commando de chasse chargé de recueillir des renseignements et amené à combattre en première ligne. François Muratet fait le récit très visuel d’une guerre, avec la discipline, les embuscades, les armes, les morts, l’appui aérien, les hélicos pour évacuer les blessés, l’artillerie, les paras, les marsouins, le tout dans des paysages minéraux, presque lunaires. François Muratet fait le récit d’une sale guerre avec la torture pour recueillir des renseignements, des gens ordinaires qui violent et exécutent, des harkis maltraités dans leur propre camp et qui craignent encore plus les fells, une jeunesse française privée de ses belles années et qui ne comprend rien aux discours du Général-Président parce qu’ils ne veulent rien dire. François Muratet parle d’êtres humains ordinaires obligés de s’entretuer alors qu’ils ont parfois travaillé ensemble en France, dans les mêmes usines. Ils se connaissaient, s’appréciaient avant de devenir ennemis dans une guerre folle.



Mohamed Guellab est un bon combattant, un chef respecté, exigeant avec ses hommes. « Tu dormiras quand tu seras mort » dit-il à Leguidel alors qu’il s’était endormi, harassé par une longue marche en portant le lourd matériel radio de la section. L’Honneur est un sentiment qui compte beaucoup pour ce Sergent-chef. La Fidélité est source de tiraillements. François Muratet reste objectif, dans ce conflit, il y a eu le bien et le mal. L’histoire familiale du jeune Leguidel durant la seconde Guerre mondiale fait écho à cet antagonisme qui fait la grandeur et la bassesse des hommes.



François MURATET – Tu dormiras quand tu seras mort. Parution en mars 2018, Éditions Joëlle Losfeld. ISBN 9782072764271 .
Lien : http://mille-et-une-feuilles..
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Tu dormiras quand tu seras mort

devoir de mémoire des années noires de la guerre d’Algérie avec Tu dormiras quand tu seras mort de François Muratet.

Les auteurs français de polars semblent bien décidés à s’emparer de cette période.

François Muratet nous emmène aux côtés d’un jeune officier du renseignement militaire, André Leguidel, qui se retrouve ‘parachuté’ comme simple troufion dans un commando en Algérie avec la mission d’espionner le sergent-chef Guellab, d’origine arabe, soupçonné par l’état-major de travailler pour l’ennemi.

Une trame militaro-policière prometteuse ...

♥ Et le bouquin tient ses promesses grâce à des personnages particulièrement bien dessinés : la guerre d’Algérie par la petite lunette, celle des troufions engagés derrière le Général.

L’intrigue policière et la politique céderont le pas aux personnages dont les relations et les aventures nous captiveront jusqu’au bout.

Pour celles et ceux qui aiment l'Histoire.
Lien : http://bmr-mam.blogspot.com/..
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Tu dormiras quand tu seras mort

Au coeur de la guerre d'Algérie, un très bon roman
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