Siècle d’enfer
Faut-il dire que je m’y suis repris à deux fois, pour lire ce roman échevelé que j’avais abandonné voici cinq ans et que je retrouve dans mes rayons corné page 150. ?
J’ai même inséré une autre lecture entre deux. Pourquoi est-ce si difficile de se familiariser avec un langage décalé (orange mécanique si stressant) et pourquoi un romancier ressent-il le besoin de mettre son lecteur mal à l’aise ?
En 2009 la science-fiction n’a plus court, du moins dans son état originel (j’ai relu les « garçons sauvages » de Burroughs sorti en 1969 et situé en 1988) et cette façon d’écrire ne semble se rattacher à rien d’autre qu’au passé. C’est l’écueil de la SF.
Pour autant cette histoire qui entre en résonnance avec un fait divers que j’ai du mal à situer, à savoir l’assassinat odieux d’une petite fille de 5 ans par un petit garçon de 6 (A Glasgow peut être) se déroule chaotiquement au point qu’il faut ne pas se laisser distraire par une cigale.
Le « Diable Vauvert » est coutumier des avant-gardes (Popy Z Brite par exemple) et donc il n’y a pas de mal à s’aventurer dans ce texte complexe et riche, à défaut de la fin convenue et pseudo rédemptrice.
Un vrai parcours du combattant.
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La morgue. Rien que d’entendre ce mot, certains se signent ou récitent une prière, d’autres jettent du sel par-dessus leur épaule. C’est le genre de mots qui nous rappelle la brièveté de notre passage sur terre. Comment imaginer cet endroit? Froid. Silencieux. Isolé du monde des vivants et même des mourants. C’est le genre d’endroit où même le temps a arrêté de s’écouler. Quelques vivants s’y égarent parfois, les yeux humides de regrets, de douleur. D’autres y sont comme chez eux car ils y travaillent. Eh oui, il en faut. Les morts y sont de passage, comme dans la vie. Ce qui est sûr c’est que le silence y est très bruyant.
Je ne vous parlerai pas d’un roman d’horreur. C’est beaucoup plus subtil que cela. Une histoire, des histoires d’une finesse absolue. Tout se déroule, se raconte comme dans un film. Dans un environnement cinématographique. Un silence froid dans lequel se passe une discussion inaudible pour les vivants. Que peuvent bien se raconter ces êtres qui ne sont plus? Des êtres dont la vie s’est enfuie? Leur monde est intemporel et leurs histoires sans fin. Une vie fut, mais son récit reste en suspens. Alors, la morgue bruisse de nostalgie, de souvenirs, de rêves avortés. Les esprits vagabondent. Ils n’ont pas de noms, pour certains. Peut-être un numéro. Ils sont allongés sur des chariots, froids. Mais les échanges échauffent les esprits.
La plume de l’auteur nous emporte dans un monde échoué. Les bris de vies hachées se racontent. Ils ne se connaissent pas, mais, ont tant de choses à se raconter. L’écriture, d’une grande finesse, nous permet de nous imprégner de l’atmosphère. Puis, de l’oublier pour se laisser bercer par les récits. D’oublier que nous sommes dans un espace clos que les vivants évitent autant que possible. Leur vie a été une quête sans fin. Leur mort est un souvenir décousu et sans fin, d’un monde décomposé. C’est un roman d’une terrible tendresse. Un roman qui fracasse le silence bruyant et rappelle que la mort est une facette capricieuse de la vie. L’écriture est belle, fraîche, franche. La mort s’unit à la vie pour nous raconter une histoire brisée. En mille morceaux.
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''Jamais tout est perdu'' est un beau conte d'amour et de mort, et on sait bien qu'à la fin du match, c'est toujours la mort qui gagne.
Huit cadavres reposent dans une morgue parisienne, parmi eux, il y a Benjamin, l'étudiant en cinéma. Il va être le narrateur d'une épopée compulsive. Ses compagnons d'infortune tous aussi raides morts que lui, le poussent à raconter comment il s'est retrouvé sur cette paillasse.
Durant la nuit que dure le récit, notre héros va tenter de dire son amour fou pour Lili, sa quête hors norme dans le chaos d'un monde qui ressemble furieusement au nôtre.
Benjamin traverse le décor à cent à l'heure : chômage, exclusion, laboratoires pharmaceutiques, manifestations, télé réalité, attentats, bombardements, réfugiés, campements sauvages, violences policières, pollution, pénuries dans les hôpitaux, slogans, monde politique, infos en continu etc ...
Benjamin rencontre une foule de personnages : personnages insolites, parfois bizarres, parfois admirables toujours énigmatiques, ils s'appellent Le Manchot, le boiteux, Tweed Bleu, tas de protéines, espadrilles jaunes, veste rouge, cheveux blancs, Main d'or, Larivière etc …
Ce livre ne se laisse pas enfermer dans une catégorie prédéterminée, la narration part dans de multiples directions qui s'unissent pour dénoncer les dérives de notre société. : roman d'amour, roman noir, roman politique, roman philosophique, dystopie. Elle utilise parfois les codes de la poésie en prose, parfois ceux du théâtre (dialogues et présence de ce qui peut apparaître comme un choeur antique qui rythme, se moque, contredit, distancie les propos) elle est marquée par l'absurde et le surréalisme.
L'écriture est hallucinée, fantasque, déraisonnable, burlesque. On passe d'un élément à un autre, d'un personnage à un second, puis à un troisième les associations se multiplient.
Comme dans un rêve le temps se déstructure....
Le texte est ''sous acide'', il tire vers le compulsif, il se fait paroxystique.... fatigant.
Dans ce roman chaque élément, chaque idée m'est apparue intéressante, j'ai cru sentir le plaisir jubilatoire de l'auteur à écrire, à construire cet univers déjanté mais j'ai eu l'impression d'être oublié en tant que lecteur.
Lecture compliquée, à découvrir pour le côté survitaminé mais à entreprendre accompagnée d'une boite d’anxiolytiques.
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Frédéric Castaing est un paléographe, libraire et romancier français, né dans le Tarn. Il est spécialisé dans les manuscrits du XVIIIème, XIXème et XXème siècle.
Son dernier livre, "Jamais tout est perdu" vient de paraître.
C'est l'histoire de huit cadavres dans une morgue. Benjamin, l'un des leurs, raconte comment il s'est retrouvé mort.
Le récit est très décousu et je me suis perdue dans cette lecture, qui a été très compliquée pour moi.
Je vais tenter de lire un autre livre de cet auteur.
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Je n'ai pas réussi à rentrer dans l'histoire...
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"Jamais tout est perdu" de Frédéric Castaing est un livre paru en septembre 2021 aux éditions "Et le bruits de ses talons".
Frédéric Castaing est libraire, et expert en manuscrits des XVIIIe, XIX et XXe siècles (paléographie) avec une spécialisation en autographes et documents historiques, plus précisément les signatures autographes.
L'ouvrage s'axe autour de la mort de plusieurs personnes dont le personnage principal, Benjamin, et de son amour profond pour une jeune femme répondant au doux prénom de Lili.
Dans cet ouvrage au genre particulier, Benjamin y raconte de façon ambiguë comment sa vie et celles de ses proches et amis se sont arrêtées. Il y raconte également à vive allure tous les événements qu'il a vécu avant que sa vie ne s'arrête brusquement : manifestations, hôpital, tournages, études cinématographiques, police, sa vie sentimentale, les laboratoires et j'en passe.
Tout au long de la lecture, le récit m'a paru très décousu passant d'un événement à un autre plus ou moins récent brusquement, ce qui fait qu'on se perd très rapidement dans la lecture au point de ne plus ou pas comprendre ce qu'on est en train de lire, bien que le livre soit structuré par heures. J'avais énormément de mal à ne pas décrocher, à rester attentive à la lecture et à lire un autre roman.
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Catastrophe stylistique et narrative. Rien à sauver du désastre.
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