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Critiques de Fredric Gary Comeau (42)
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Vertiges

170 chapitres pour un roman de 248 pages, pages écrites dans un format très ramassé, très aéré. C'est dire si chacun de ces chapitres est un instantané, une fulgurance du présent, où passé et futur ne sont à peine que des figurants... et faut-il encore qu'ils figurent.

Huit personnages se disputent l'honneur d'être le pivot d'une histoire où un attentat ( sans rien dévoiler... ne cherchez pas les barbus...) dans une gare et la mort d'un enfant de 12 ans, servent de liant entre chacun des huit, lesquels comme tout être humain qui se respecte sont à la recherche d'eux-mêmes.

Cette quête existentielle, que l'auteur situe dans la seconde moitié des années 90 du siècle dernier, va, grâce aux artifices de la narration , faire que chacun des protagonistes, errant de fuseau en fuseau (horaire), de pays en pays, d'amants en maîtresses, de bonne ou mauvaise came en perversions sexuelles variées, se retrouvera pour une apothéose finale... que je vous laisse découvrir.

La plume de Fredric Gary Comeau file le vertige, non pas parce qu'un de ses personnages est une pilote spécialiste des acrobaties aériennes ou que tous les huit ont une passion commune pour les montgolfières ou pour le septième ciel ou pour Lucy in the Sky with Diamonds... mais parce qu'il n'est pas un chapitre... les exceptions ne feront que confirmer la règle... où votre culture ( littérature, peinture, sculpture, théâtre, cinéma, musique ( pop, jazz, classique etc) ) ne se retrouvera pas confrontée à ses innombrables manques.

À moins et ce n'est pas mon cas, que vous ne soyez des encyclopédies encore en vie.

Lorsque je lis un bouquin ;ce doit être sûrement pareil pour vous, et qu'une référence "culturelle" est mentionnée, si vous êtes un spécialiste... vous continuez votre lecture... si en revanche vous tombez sur une lacune, vous vous empressez d'essayer de la combler.

C'est ce que j'ai fait pour cet auteur canadien ; une fois, deux fois, trois fois, dix fois... puis basta. Unetelle ou untel était une écrivaine ou un écrivain contemporain ou pas me suffisait ; à partir d'un certain seuil de saturation, l'épuisement vous conseille de ne plus consacrer trop de temps à en savoir davantage.

Une peintre ou un peintre ? Soit... mais passer chaque fois 20 minutes à découvrir ses oeuvres... plus assez de temps... ou alors, il faut demander à Babelio Masse Critique de nous accorder deux ou trois fois plus de temps pour une lecture exhaustive de ce genre de littérature... chiche ?

Laissez-moi vous laisser entrevoir par les exemples ce sur quoi je suis "tombé".

Qui connait ? Georgia O'Keefe, Gorecki, Elgar, Antonio Lobo Antunes, Édouard Lock, Whistler, Seamus Heaney, Douglas Coupland, Shams de Tabriz, Lucio Fontana, Mark E. Smith, Richard Serra, Jean McEwan, Benjamin Britten, Bernard Heidsieck, Wenceslas Spacek, Kieslowski, Robert Ryman, Alberto Caerio, Jeff Wall, Rober Gober, Christian Boltanski, Jackie Winsor, Damien Hirst, Giuseppe Penone, Vito Aconci, Michael Snow, Bill Viola, Eugène Leroy, Dan Flavin.... ?

Ce n'est pas un quiz et peut-être qu'il y a parmi ces noms d'artistes quelques-uns qui vous sont familiers, mais si vous vous dites que cette liste n'est pas exhaustive, que je n'y ai pas fait figurer tous les groupes pop, rock, les musiciens de jazz... et non plus, bien sûr, des noms qui vous sont connus comme Borges, Bach, Ferré, Pessoa et d'autres... vous conviendrez que cette avalanche culturelle a quelque chose de tsunamique dans un livre de 248 pages et 170 petits chapitres.

On peut apprécier ou pas.

La quantité, en l'espèce, ne nuit pas à la qualité... à condition que vous n'apparteniez pas à cette espèce de lecteur maniaque qui veut que rien qui lui est accessible ne lui échappe... ce qui est mon cas.

Que n'ai-je encore pas dit qui mérite quelques mots ? Ah oui... le métissage, dans ces courts chapitres, de cet excellent français sorti de la plume de cet excellent auteur, à de l'espagnol ou de l'anglais (forte présence)... qu'il vous restera à copier-coller, si vous ne parlez pas ces langues, pour en obtenir une traduction googlelisée...

C'est un style, une caractéristique de l'écriture de Fredric Gary Comeau... dont ce livre est ma première rencontre avec son auteur.

Un auteur, une oeuvre, une originalité littéraire, que je me garderai de considérer trop hâtivement comme trop ou pas assez.

C'est une plume nouvelle qui s'inscrit dans un siècle nouveau qui va "réinventer" l'écriture, tenter de redonner son souffle à la littérature du XXIe siècle, comme les siècles précédents ont eu leurs classiques, leurs romantiques, leurs futuristes...

Attendons ( ceux qui viendront après moi ) pour juger !
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Vertiges

Lecture dans le cadre d'une masse critique, merci à Babélio et aux éditions Faubourg Marigny pour celle ci.



Un attentat, huit personnages dont on comprend qu'ils ont un lien avec cet événement. Sans dévoiler les rôles et les liens, des réponses arriveront progressivement. Écrit sous forme de court chapitre, lambeaux d'existence dont on prend tout de même plaisir à cette forme « raccourci ».



Le style de l'auteur reste particulier, usant de la langue et de ses artifices, mais également allant jusqu'à intégrer des parties en langue étrangère. Les mots sont maniés et remaniés, mais cela n'a pas suffit à me toucher. J'ai lu avec une distance émotionnelle, comme si je n'arrivais pas à entrer dans l'histoire. Je n'avais pas assez d'éléments pour me raccrocher à tous les personnages. Certains m'ont ému, d'autres m'ont travaillés.



Hope… « espoir »… L'espoir oui, mais des maladresses, je n'ai pas réussi à m'y attacher. A contrario, des personnages plus secondaires, moins complexes, plus proches de moi m'ont attirés.



Le rythme haché, découpé par ces chapitres courts, donne un mouvement général à l'histoire. On est happé, malmené, mais également par moment perdu dans une précipitation qui, paradoxalement, m'a plu. C'est d'ailleurs un style que j'apprécie dans différentes lectures. C'est original, change de l'ordinaire et empêche de s'enfoncer dans certains détails.



L'idée de quête est intéressante, on voyage, parfois sans avoir le temps de se poser là où on est déposé par l'auteur, comme s'il jouait de nous et de l'histoire. le rapport à l'art m'a attiré, voyageant sans cesse. Oui la lecture donne le vertige, avec ses doubles côtés : le temps de digérer une lecture qui, pour moi, demanderait à être approfondie sur certains passages.



En bref : Une lecture atypique qui peut trouver son public.

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Vertiges

Merci à babelio et aux éditions Faubourg Marigny de m’avoir proposé et envoyé « Vertiges » dans le cadre d’une masse critique.



Paris, une gare, Montparnasse, milieu des années 90, une explosion, un attentat, une victime.

Non non, oubliez tout de suite la deuxième cause actuelle de psychose chronique ambiante, pas de barbu à la peau mate dans le coup . Pas d’enquête non plus.

Juste huit personnages dont on va découvrir peu à peu qu’ils ont un rapport avec l’attentat soit parce que certains d’entre eux se trouvaient à la gare le jour de l’explosion soit parce ce que d’autres connaissent quelqu’un qui connait quelqu’un dont le beau frère du cousin d’un de ses potes… enfin vous avez compris que l’écriture d’un bouquin permet de tisser des liens improbables qui font que la vie c’est bien foutu quand même.

Entre désir de vengeance et quête de… d’amour et surtout « après est ce que tu baises » comme diraient les Inconnus dans « tournez ménages », il y a un moment où je me suis demandé s’il n’y avait pas une faute de frappe dans le titre. C’est pas « Verte tige » plutôt ? Bon c’est plus que soft car… comment dire… tout est court dans ce livre. Pas le temps de préliminaires qu’on passe déjà à autre chose. 248 pages et 170 chapitres ou plutôt fragments, 170 lambeaux de vie.

Dit comme ça, c’est vrai que je suis pas sûr que ce soit très vendeur.

En fait je suis très partagé dans mon ressenti. Un ressenti vérolé par ce que sont les huit personnages. Des personnages hors sol navigant de galerie d’art en galerie d’art, d’un avion à l’autre de Santa Fé à Berlin, de Montréal à Buenos Aires, de New York à Paris, du Caire à Istanbul, D’Halifax à Santiago mais curieusement pas de Lamotte Beuvron à La Bourboule. Des personnages qui entre deux coups et deux verres se font des nœuds au cerveau. Qui suis-je où cours je dans quel état j’erre ?

Peut être qu’avec des gens simples, enfin plus proches de vous et moi, j’aurais plongé parce que c’est vrai que la structure du bouquin est intéressante, c’est bien ficelé et l’impression de vertige est là.

« Ce pourrait être un film. Un film à la Claude Lelouch (…) et retouché au passage par Cédric Klapisch, celui de L’Auberge Espagnole ».

Pour une fois la quatrième de couverture est en plein dans le mille car c’est tout à fait ça.

C’est du Lelouch, le genre de film qu’on aime détester, le genre de livre qu’on déteste aimer, le genre de truc où il se passe tant de choses alors qu’on semble s’ennuyer, bref un truc à finir chez le psy en cas d’abus.

J’ai pas détesté, j’ai pas aimé non plus (même si je répète que c’est pour de mauvaises raisons) alors amis babélioteurs, si vous voulez m’aider à ne pas finir chez le psy lisez ce bouquin et donnez moi votre avis (ça c’est vendeur de solliciter votre bienveillance).

Ah j’allais oublier, il y a un truc quand même qui m’a fait saigner des oreilles. L’auteur nous fait son JC. Non pas celui là, l’autre, l’unique. Bah Jean Claude quoi. Van Damme. C’est quoi cette manie de commencer une phrase en français et de la terminer en anglais. It’s just pas possible. I have même zappé all pages où machine et machin entre deux drinks se mélangeaient la langue enfin you know what i mean. Insupportable.

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Vertiges

Vertiges ce sont des fragments d'un jour ordinaire qui s'est fracassé en mille morceaux avec l'explosion d'une bombe dans une gare. Hope, une jeune fille d'une vingtaine d'années et Victor qui a perdu son petit-fils Benjamin en sont des rescapés.

A partir de ce moment, Hope ne rêve que d'un monde de silence. Victor lui, ne cesse de peindre le monde en couches épaisses pour le diluer de sa présence. Et pourtant la vie continue.



«  le soleil se couche quelque part dans le monde ».



Le roman déploie ses ailes comme un long poème moderne et provocant qui fait voyager d'un bout à l'autre de la France et à l'étranger. Aux côtés de Hope et de Victor, se déploie toute une galerie de personnages hétéroclites qui ont tous un lien avec le monde artistique. Tous sont en équilibre précaire comme l' acrobate sur son fil ou un danseur sur la piste de danse.

Dans un monde qui ne cesse de tourner, ils sont sur la trace éphémère d'un poète disparu. Hope est l'élégie féminine qui au gré de ses voyages espère rencontrer l'homme de sa vie.



Les chapitres vifs et aux phrases courtes suivent au pas de course les personnages perdus dans la quête absolue d'un idéal fantasmé. J'ai aimé trouver dans ce roman des phrases minimales qui sonnent comme des haïkus et la belle bibliographie musicale et poétique du monde entier. Pour autant, je n'ai pas réussi à m'attacher à l'histoire et à y trouver un sens en raison du rythme rapide et de la multitude des personnages qui vont et viennent sans cesse. Trop de bruit, besoin de lenteur.



Je remercie Babelio et les éditions Faubourg Marigny pour la découverte de ce livre dans le cadre d'une Masse Critique.

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Vertiges

Dans une gare parisienne, une jeune femme attend son train. Elle observe le monde qui l'entoure. Elle s'appelle Hope. Un vieil homme est aussi sur le quai, il semble attendre quelqu'un. Un bruit sourd. Une détonation. L'homme se précipite vers la fumée. Hope va dans le sens inverse, vers la sortie.

Les semaines passent, les mois aussi. Le traumatisme de l'attentat est toujours présent. On suit la jeune femme dans son quotidien. Elle nous parle de sa vie, de sa famille, de ses études, de son amertume.



Dans ce récit, on croise plusieurs personnages. Chaque chapitre est destiné à l'un d'eux. Cette construction est un peu particulière et peut déstabiliser au début. Les personnages n'ont aucun lien entre eux. Il n'y a ni début, ni fin, ni présentation.



Puis, petit à petit, ils se croisent, se frôlent, se rencontrent pour certains, s'éloignent pour d'autres. On est dans un chassé-croisé continu et on se demande à quel moment la situation va se débloquer.



On trouve des morceaux de vies. Des doutes. Des envies. Des destins brisés. Des gens qui se cherchent, qui fuient, qui poursuivent un idéal ailleurs. Hope recherche un poète mais on ne sait pas pourquoi. La question se pose tout au long du livre. Un livre qui donne le vertige et qui nous parle des vertiges de la vie, des hauts et des bas qui construisent une vie.



Avec ce roman, on rencontre des hommes et des femmes exceptionnels. On voyage partout dans le monde : Santa Fe, Montréal, Cordoue, Berlin, Halifax. On circule au Canada, en Turquie et en Argentine.



Le texte est entrecoupé d'expressions anglophones. En fonction des chapitres, j'ai entendu des sons espagnols, québécois et américains. L'auteur évoque le monde artistique, il nous parle de peinture, de photographie et de poésie. Je n'ai jamais lu un livre comme celui-ci, il questionne et donne le tournis. Et pourtant, j'ai beaucoup aimé cette lecture. Je l'ai d'ailleurs lu en une seule journée. Complétement happée par ce texte, je me suis tout simplement laissée guider par l'auteur et j'ai adoré ça.



"Vertiges" est le deuxième roman de l'auteur québécois et a reçu le Prix Jacques Cartier au Canada.



Je remercie sincèrement Babelio et les éditions Faubourg Marigny pour cette lecture.


Lien : http://labibliothequedemarjo..
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Vertiges

Ce que j’ai ressenti:



J’admire le monde, la poésie et les gens qui se cherchent. Vertiges, c’est exactement cela, des fragments du monde, des bouts de poésies et des gens fracturés de douleurs, qui se lancent dans des quêtes plus ou moins invraisemblables…Alors si vous êtes prêts à tous les vertiges, à l’instabilité, au mouvement, à la beauté, à l’éphémère, il se pourrait que cette lecture vous laisse voir quelques jolies envolées, et quelques retombées tragiques…



« C’est si doux, un ciel qui tombe. »



Vertiges c’est d’autres chemins, d’autres sensations, d’autres envies. C’est de la peur, de la vengeance, des projets, des désirs. Quelque chose entre le doute et la croyance, mais incontestablement le choix de vivre ces passions, ces ivresses, ces débordements, ces travers, ces illusions…Alors bien sûr, que Vertiges, c’est de la poésie assumée, diffuse, évaporée, dissimulée, surprenante, et elle peut venir vous cueillir, comme ça, à un détour de phrase, à un mouvement de ce monde, à une émotion d’un personnage…



« Les corps dérivent et ne s’attendent à rien. La nuit et les feuilles tombent. »



Fredric Gary Comeau raconte le monde et des vies qui se croisent…Huit personnages qu’il met en scène, dépeint, sublime, ou fait dégringoler dans le grand mystère de la vie. Des vies que le drame ou l’amour réunissent, désunissent, meurtrissent, déchirent…Des destins fragiles qu’on découvre au fil de ses 170 fragments de vies…Fluide, original, déstructuré, étrange, audacieux de par sa forme, ce livre est un vertige à lui tout seul. Reste à savoir, si ce fameux vertige que les gens, la poésie ou le monde recherche obstinément, saura vous prendre aussi pendant cette lecture…



« L’amour est un art et l’art tel qu’il le conçoit se doit d’être dévastateur. »



Remerciements:



Je tiens à remercier très chaleureusement Babelio et les éditions Faubourg Marigny de leur confiance et l’envoi de ce livre.
Lien : https://fairystelphique.word..
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Vertiges

Vertiges, le titre de ce roman est bien senti...Malheureusement, mon impression a été globalement négative. Je ne reviens pas sur la construction formelle, 237 pages effectives, 170 chapitres. C'est un style. le point de départ est un attentat à la bombe dans une gare parisienne, il y aura un mort, un adolescent, Benjamin. Arraché à son grand-père Victor, dont le frère est passé sous une voiture quelques années plus tôt à Tokyo. Sous les yeux à chaque fois de Hope, une jeune femme, la vingtaine, qui ne les connaît pourtant pas. Première invraisemblance. Sur cette base, nous suivrons une poignée de personnages d'origines géographiques, professionnelles et identitaires diverses, placés presque sur un pied d'égalité en terme de pages consacrées, l'auteur jouant l'alternance systématique d'un chapitre à l'autre. Il y a Jésus, Antoine, Olivier, Naguib, Kazuo, Grace, Véra...Avec finalement deux fils conducteurs principaux : le désir de vengeance de Victor, et la quête du prince charmant de Hope.



Cette histoire avait un réel potentiel d'intérêt me semble-t-il, notamment en campant des personnages paumés, en quête d'on ne sait quoi, le savent-ils eux-mêmes, peut-être en quête de l'autre, voire d'eux-mêmes d'ailleurs ?



Hélas, je n'ai pas accroché, et l'argumentaire est conséquent. Déjà, en parlant de Vertiges...la construction évoquée m'a donné le tournis ! Un autre point horripilant est la manie de l'auteur à placer du sexe partout. Si encore il déroulait des scènes de séduction, d'érotisme, etc, pourquoi pas, mais non, même pas. Bon, normal, vu la contrainte de taille de ces mini-chapitres, il n'avait d'autre choix que de nous signaler que la chose est pensée, et se fait. Bien. What else ? Parce qu'à part nous faire passer son héroïne Hope pour une nympho (et je suis correct, en attendant le grand amour, elle ne pense vraiment qu'à se taper des mecs), cela n'apporte strictement rien à l'affaire et n'a rien d'excitant. Aussi énervant que de faire de ses personnages des gens qui ne tiennent pas en place, la planète est trop petite pour eux. Ils passent sans cesse d'un bout du monde à l'autre, mais dans quel but finalement ? D'accord, cela traduit leur goût de la liberté, de la découverte de l'autre, du monde, et peut-être leur mal-être d'individus sans attaches. Autre point, l'envahissement, et de phrases anglaises dans les dialogues, et de références musicales. J'ai vu dans une autre critique de ce livre que la lectrice pensait qu'il était naturel d'avoir tous l'envie irrépressible d'aller se renseigner : mais qui est donc ce chanteur, à quoi ressemble cet air, etc...? Et bien non, sans moi. Avoir toutes les deux pages des références à de poussiéreux chanteurs nord-américains, vous savez, les idoles des Mitchell, Haliday et autres...C'est tout simplement toute la musique...que je déteste !!! Sans compter, et c'est le seul vrai gros problème finalement...l'invraisemblance poussée à l'extrême.

On voit le truc arriver de loin, on se dit il ne va quand même pas oser...mais si, mais si, sans complexe ! Car sans révéler les dernières pages, c'est la fête des retrouvailles, avec au moins quatre situations tirées directement de " Incroyable mais vrai ". A commencer par le fait que tous les personnages, sans s'être consultés, ont l'idée de se rendre en Turquie au même moment et vont se retrouver. Bon, Istanbul, c'est peut-être le meilleur symbole de la recherche permanente d'identité, elle qui balance sans cesse entre diverses influences et deux mondes si différents. Elle sied donc bien à nos protagonistes.



Heureusement, la fin sur les deux fils principaux évoqués, sans s'écarter radicalement de ce à quoi on pouvait s'attendre (un happy end par rapport à la quête de nos héros, évidemment), comporte une petite touche de subtilité. L'auteur sait aussi nous mener un temps en barque avec son personnage de Naguib, souvent inquiétant, on pense au radicalisme islamique. Mais finalement...

Pour finir, l'auteur, par ailleurs musicien et poète, affiche son talent dans ce domaine, les belles pages ne sont pas rares. Mais elles ne masquent pas une ficelle trop usitée dans une certaine littérature moderne, de faire des phrases ultra-courtes, sans verbe, processus de dramatisation qui me laisse généralement perplexe. Lorsque l'action est plutôt ténue, que veut-on mettre sous tension au juste ?



Bref, je n'ai pas vraiment accroché. Je remercie cependant babelio et les éditions Faubourg-Marigny pour cet envoi dans le cadre de masse critique, mais m'en vais sans tarder retrouver ma très chère littérature japonaise, en vrai mono-maniaque. On ne se refait pas !
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Vertiges

Je me suis essoufflé à suivre les tribulations existentielles de ces personnages .

Hope, Jesus, Antoine, Victor, Kazuo, Naguib et les autres errent de pays en pays , en quête d’une vérité spirituelle , en quête d’eux-mêmes. Des destins qui se cherchent et se croisent avec comme point de départ pour certains d’entre eux la mort : celle d’un jeune homme disparu suite à l’explosion d’une bombe dans une gare parisienne. Son grand-père décide d’entamer un pèlerinage pour retrouver un soupçon de sa présence avant de décider que la vengeance est sans doute le meilleur remède .

Des fragments de vie trop brefs pour nous permettre de nous attacher à ces personnages. Un scénario dont le fil nous échappe et nous perd , des pages de quelques lignes de prose , de poèmes en différentes langues ou d’extraits de chansons qui déstabilisent plus qu’elles ne créent un tout cohérent.

Une histoire au scénario décousu où l’art nous perd plutôt que de nous émouvoir et où la poésie disparaît malheureusement dans un néant amorphe et dépourvu de toute logique créative .



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Vertiges

En 170 fragments de vie, plus ou moins brefs, plus ou moins percutants, Fredric Gary Comeau nous raconte le destin de multiples personnages qui se croisent, en de multiples pays, sans se connaître, sans se parler, mais qui finalement se reconnaissent sans se le dire, et vont finir, comme l’on s’en doute rapidement, après un certain temps de jeu du chat et de la souris, par se trouver, ou se retrouver.



Je reconnais les qualités littéraires de ce roman, à la construction narrative cohérente, bien menée, très vivante, qui mélange les registres, les langues, et les références, et dans laquelle ce qui importe, ce n’est pas le dénouement, mais la façon dont il va se produire, mais il ne m’a pas pour autant convaincue. La multiplication des fragments, personnages, lieux…, en soi bienvenue et assez rafraîchissante, malgré la gravité des situations de la majorité des personnages, n’est à mon sens pas assez étoffée pour pouvoir pleinement entrer dans le récit. Je suis en effet restée à la lisière de celui-ci, du début à la fin, ne parvenant pas à suivre le chemin des personnages, trop désincarnés pour moi, qui ait besoin de profondeur et de complexité.



Je remercie les Editions Faubourg Marigny et Babelio de m’avoir permis de découvrir ce roman, qui n’était finalement pas fait pour moi.
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Vertiges

Voici un roman intriguant et assez atypique formé par 170 chapitres dont certains parfois très courts (une demie page).



Nous y rencontrons huit personnages : Hope, Victo, Olivier, Antoine, Naguib, Vera, Grace et Kazuo, chacun toujours en mouvement et en quête de quelque chose plus ou moins défini. Ils sont tous liés sans le savoir et j'ai aimé en voir certains sur les traces des autres.



Nous y découvrons des personnes perdues, qui aimeraient se (re)trouver, assouvir leur désir ou se venger, le tout porté par une plume tantôt poétique, tantôt acerbe.



J'ai beaucoup aimé le fait qu'il y ait des citations dans diverses langues étrangères, le récit formant ainsi un melting pot, et offrant une richesse multiculturelle.



Néanmois, il faut avoir une lecture attentive pour ne pas perdre le fil de l'histoire et se repérer dans les différents personnages, et certains passages m'ont décontenancée (notamment ceux de Naguib). Cette lecture peut rapidement donner le vertige !
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Vertiges

Au départ un attentat, à la fin un règlement de comptes .

Hope, ainsi décrite dès la première page , « Une jeune femme. Trop belle pour apparaître si près de nous un jour comme celui-ci ; Les cheveux courts, couleur de l'ébène, et les yeux d'un vert rare, entre l'émeraude irlandais et la forêt norvégienne qui fait sangloter les garçons timides tard dans la nuit ; Elle a de longues jambes fines, une chute de reins ayant déjà causé quelques accidents de voiture, et de petits seins d'une rondeur parfaite;[ Elle est vêtue d'un jean bleu, d'un pull gris et d'un foulard blanc. Ses pieds d'ancienne ballerine etc. »

Hope donc, sert de fil principal à une intrigue démultipliée : Cinq personnages, mais aussi ceux qu'ils rencontrent, deviennent les fils croisés d'une intrigue qui tient de la structure mathématique, fondée sur la symétrie et la disparité.

Personnages mondiaux par leurs ascendances, il apparaissent dans une suite de clips qui fera défiler des sites touristiques : on les retrouve en tous pays dans des bars, des musées, des églises, ils utilisent tous les moyens de transports (bateaux, avions, montgolfières ) ; parcourent les villes et le désert, appartiennent à tous les continents : Ce sont les figurants de la mondialisation. Le parallélisme de scènes miroirs, sert l'expression du désir érotique et des expériences vite faites. Les dialogues par contre m'ont paru peu vraisemblables.

Les nombreux clips (170 chapitres/clips sur 250 pages), très visuels, relèvent du monde de la publicité, on connaît les objets des personnages, la marque de leurs cigarettes, et la couleur des Portables (Sony). La majorité des clips fait intervenir un acte érotique et une référence culturelle on brasse les âges, homos et hétéros, et dans chaque clip on entend une chanson moderne, un poème ancien, un artiste connu pour ses expositions ou ses performances, un film à succès.

Plus qu' à Lelouch (encore que..) j'ai pensé au film «le premier jour du reste de ta vie » de Remy Bezançon, mais on pourrait en citer d'autres.

Comment dans cette multitude garder la tête froide ? Par huit fois l’occurrence du mot « vertige » vient justifier le titre. Les figures de style sont très présentes de l'anaphore au Zeugma, via « notre jeune gynécologue » ou « le jeune poète ». "le train s'arrête. L'hiver arrive" . Style rapide, phrases courtes sans subordonnées, rythme de TGV.

On comprendra qu'une lecture en fauteuil donne le tournis -ou le vertige (!), mais puisque le texte mentionne toutes les formes d'expression artistique, dont les chorégraphies, une mise en scène avec lecture publique (et texte allégé) permettrait de toucher le public. Merci à l'édition Faubourg Marigny qui m'a permis de connaître, via Babelio, cette tentative littéraire nouvelle pour moi.
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Vertiges



Un grand merci à Babelio et à leur masse critique privilégiée qui m’a permis de découvrir une toute nouvelle maison d’éditions et l’un des deux premiers romans édités par leur soins.





Si je devais résumer VERTIGES en un seul mot, j’utiliserai flamboyant. Un roman qui a su me séduire par un style atypique, une plume acérée, mélancolique, violente, intrusive, intimiste et musicale.

Huit personnes, huit artistes dans l’âme, poètes, peintres, rêveur, génie incompris, tous dans le mouvement perpétuel de trouver leurs propres chemins, leurs destinées, leurs voies, leurs vengeances. Huit personnes attirées par la beauté multiple des couleurs, des corps aimants, des mots, des rythmes effrénés, des vents changeants. Huit personnes sur le chemin cabossé de leurs chois, de leurs envies et de leurs espérances. Huit personnes poussées par la décadence du vertige celui qui aspire dans les méandres de l’âme, celui qui élève vers le renouveau, l’espérance. Amour, douleur, émancipation jalonnent les vallons, les falaises abruptes de ces vies parachutées dans une immensité hypnotique de la quête.





Paru en 2013 au Canada, VERTIGES débarque en France. Fredric Gary Comeau, avant tout musicien, propose ici un premier roman où la musique a toute son importance. Un style unique empreint d’un rythme tour à tour suave et infernal. Des chapitres très cours où l’intention est brute de décoffrage sans artifice, simulacre. Chapitres après chapitres, fenêtres entrouvertes sur un des huit personnages, l’histoire se construit, s’empile page après page vers un dénouement que je qualifierai d’inattendu et de pittoresque. VERTIGES m’a donné le vertige de l’immensité et de la petitesse du monde qui se croise et se décroise au rythme des avancées, de ces pas qui avancent ou reculent, tapent furieusement, battent le pavé, le tempo langoureusement. Vitesse accrue de ces vies baladeuses et baladées par les inepties d’une vie foldingue.





A découvrir absolument sans avoir peur de dépasser vos limites !
Lien : https://lesmisschocolatinebo..
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Vertiges

Vertiges, plus qu’un titre, vertiges c’est l’essence même de ce roman.

On part ici à la rencontre de 8 personnages, 8 destins, 8 villes différentes et la lecture oscille de l’un à l’autre avec une vivacité telle que cela donne le tournis, le vertige. Comme le titre est bien choisi et colle totalement à l’âme de ce roman.

C’est que ce livre est bien singulier et quand on s’intéresse un peu à l’auteur on se rend compte qu’avant d’écrire un roman, ce sont des poèmes qui découlaient de sa plume. On comprend alors la mélancolie, la poésie qui émane de ce livre.

Décousu et ordonné à la fois, j’ai souvent été déboussolée et ramenée sur le rivage par ces personnages qui nous happent tel un hameçon. Le début est en effet vertigineux puisque l’auteur débute avec une écriture vive et directe, des chapitres courts, un rythme effréné où il parfois difficile de se repérer. On passe de Hope à Naguib, de Jésus à Victor ; c’est vif, saisissant et on est de suite embarqué.

Le titre est une très belle mise en abyme et offre une caisse de résonance au style d’écriture et aux différents vies des personnages. Certains sont au bord du précipice et il en faudrait peu pour que le vertige les entraine.

Ce livre relate avec poésie et subtilité les failles et les forces de nos vies au travers le destin de ces 8 personnages.

L’auteur a d’ailleurs été salué par la critique et a reçu le prix Jacques Cartier pour son livre.

Étés-vous prêts à avoir le vertige?

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Vertiges

Qui était présent au Lion d’Or en septembre dernier pour J’attends tes lèvres pour chanter, une soirée animée par Tristan Malavoy dans le cadre du Festival international de la littérature, n’a peut-être pas été emballé par l’événement déployé à partir d’une belle idée, mais mal exploitée. Mais il se souvient encore de ce que Fredric Gary Comeau a raconté de son premier roman. Si bien qu’il n’avait plus qu’une idée en tête : lire Vertiges.



Ceux qui, comme moi, appréciaient déjà les textes de ses chansons et ses poèmes, attendaient ce roman depuis que sa parution avait été annoncée sans même savoir ce que le poète acadien avait bien pu écrire. Simplement parce qu’ils aimaient ses mots, ses tournures de phrases, ses regards. De telle sorte que, quand ils ont appris que Fredric Gary Comeau s’était servi comme point de départ d’un geste qui datait de vingt ans, les fans du chansonnier et ceux qui étaient au Lion d’Or n’aspiraient plus qu’à la lecture de son premier roman.



Et quel roman! Chevelu, décousu, mais ordonné, à la mesure de la démesure des personnages, en commençant par Hope, dont la mère a trouvé, enterré dans le sable du désert du Nouveau-Mexique, un recueil de poèmes, et qui croit dur comme fer que son auteur est l’homme destinée à sa fille, Vertiges peut donner le vertige. Du moins, au début, quand l’auteur nous les présente au moyen de courtes histoires afin que nous comprenions qui est qui et quels liens directs ou directs peuvent mener de l’un à l’autre.



Ils sont sept en plus de Hope. Donc, huit en tout à vivre des vies parallèles. Huit personnages dont l’auteur a choisi de dessiner les contours pour donner le ton, le rythme, l’ambiance et la couleur au roman. Huit personnages qui n’ont rien de banal, d’ordinaire ou de raisonnable. Huit individus au bord du précipice, prêts à sauter ou pas.



Bâti comme un jeu de pistes, le roman a quelque chose de troublant si on accepte de jouer le jeu, d’aller dans toutes les directions à la fois, de suivre les pistes qui mènent nulle part ou partout. Si on s’aventure dans les pas de Hope pour trouver ce qu’elle cherche sans le savoir.



Mais Hope nous glisse entre les mains. Elle est ailleurs. Ou tout près. Incapable de faire des choix. Se laissant porter par les événements, les signes, les rencontres. « Elle voudrait vivre d’images et mourir de silence. » Mais comment y arrive-t-on si jamais c’est possible?



C’est ce que révèle Vertiges en fin de course, par une chute quelque peu inattendue, après une chevauchée poétique de l’univers, là où se croise le réel et l’imaginaire. Là où se dissimulent toutes les raisons évidentes. Là où éclatent celles qui le sont beaucoup moins. Ce n’est pas tous les jours que quelqu’un déterre un recueil de poèmes enfoui sous le sable depuis deux ans



Vertiges devrait faire de nombreuses conquêtes. Ici comme en France où Fredric Gary Comeau a reçu le prix Jacques-Cartier du roman et de la nouvelle de langue française il y a trois semaines.
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Vertiges

Je remercie les Editons Faubourg Marigny et Babelio pour l'envoi de ce livre. Le titre, Vertiges, et la quatrième de couverture m'avait fait de l'oeil: Ils sont huit. Huit personnages engagés dans un chassé-croisé qui aura pour théâtre Montréal, New-York ou Santa Fe..

Malheureusement, une belle déception pour moi. Je suis restée totalement hermétique à ce style particulier d'écriture.

Dès la première page, la maison d'édition nous révèle qu'elle nous invite à découvrir des plumes singulières, des atmosphères inattendues, d'ici ou d'ailleurs.. Mais, c'était un peu trop singulier pour moi et ne me correspondait absolument pas. J'ai néanmoins persisté ma lecture jusqu'à la fin.

Le roman se compose de 170 chapitres pour 248 pages. De quoi effectivement donner le vertige..

Vertiges a reçu le Prix Jacques Cartier du roman et nouvelles de langue française en 2013, en soulignant la qualité qualité d'une oeuvre dont la facture et l'originalité enrichissent le patrimoine littéraire de la francophonie.
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Vertiges

Vertiges est pour moi un de ces romans atypiques, quasi impossibles à mettre dans une case ou un genre bien défini et qui soit plait ou pas, pas vraiment de juste milieu.

Huit personnages que nous suivons à certains moments, huit personnages qui se frôlent sans le savoir, se croisent ou même partagent quelque chose. On les suit au fil des chapitres, des très nombreux chapitres même, chapitres courts et parfois très poétique.

Mais voilà ces huit personnages moi je n'ai pas eu l'impression de vraiment les connaître, de vraiment les apprécier, j'ai été totalement spectatrice de cela sans vraiment prendre part à l'aventure.

Les très très nombreux chapitres, pour un livre aussi court, m'ont quelque peu déstabilisée et je suis restée hermétique à l'écriture de l'auteur. Aie aie aie...

Honnêtement, quand j'ai refermé ce livre j'ai eu un gros soupir de soulagement, pour dire.

Comme dit plus haut soit on aime ou non ce genre de livre, mais pour s'en faire une vraie idée à vous de le lire.
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Vertiges

Il y a indéniablement une touche cinématographique à la Lelouch dans ce bouquin. Un roman atypique, comme aucun autre, qui va vous propulser à chaque chapitre dans un moment de vie prenant, intense. La plume se veut charmante, chic et choc, à la musicalité parfaite. Elle va à l'essentiel et nous habite par sa justesse. Des beaux mots, une syntaxe parfaite, un dynamisme plaisant. du vrai, de l'instant net et précis, du vivant, qui nous marquent. On y verra des instants plutôt malaisants, nous, pauvres confidents fortuits de certains secrets intimes... On y trouvera aussi du beau, de l'espoir, de la quête de soi. Si le Mal est là, le bien aussi, et c'est cette collision manichéenne qui nous éblouit et offre une force toute particulière à l'écriture, paradoxalement aussi lyrique que crue. La construction sous forme de flashs avec changement de focus est certes déroutante mais incroyablement efficace.

J'ai aimé la singularité du livre, et je me suis régalée de la poésie du texte. Un beau travail d'orfèvre, des brisures de vie déroutantes et pourtant si cohérentes quand la vision globale s'impose à nos yeux.



Destins croisés, destins tracés, destins qui s'entrechoquent et se télescopent... fruit du hasard ou libre arbitre ? Les personnages de ce roman ne se connaissent pas, pas tous du moins ou pas encore, et pourtant ils font partie de la même histoire. La leur, une vie commune, si proches des uns et pourtant si loin des autres. Des brèves de vie comme des éclats de verres brisés qu'on s'acharne à assembler, pour en faire un tout, pour ouvrir un chemin harmonieux où chacun saurait trouver sa place. Où chacun aurait le droit de décider de son existence et surtout de lui trouver un sens.



Si les vertiges nous saisissent, au fil des pages, la force des mots nous attrape et on laisse défiler ces courts chapitres avec l'envie prégnante de dérouler le fil de leur vie, pour un voyage des plus particuliers, pour un instant unique, suspendu dans le temps.



À tous les amoureux du non genré, à tous les curieux des mots, à tous les fans du différent, ce livre, ce roman, qui sort incontestablement des sentiers battus, s'impose comme une lecture singulière qui ne s'oublie pas et ne laisse pas indemne non plus. Il saura vous secouer, pousser votre réflexion dans ses retranchements pour penser la vie, repenser la leur mais surtout la vôtre, pour qui sait peut-être recoller vos morceaux... À savourer, comme autant de brèves de vie déconcertantes, pour chaque scène, pour chaque focus, pour chaque lieu et chaque protagoniste, pour eux, pour vous, pour nous. Une découverte inattendue qui a su ravir mon appétit livresque toujours en quête de nouveauté originale.
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Vertiges

Un roman reçu pour une masse critique sauvage de Babelio, Vertiges de Fredric Gary Comeau vient tout d’un coup me déstabiliser dès les premiers mots, comme le titre, je me consume d’une impression étrange, celle intime qui m’est propre, je suis le lecteur de mon écrit, cette sensation est vivace, drôle, presque prétentieuse, fantasmagorique certainement , lentement la réalité surgit au court d’un mot, d’une phrase, d’une éphémère légèreté de petits paragraphes à la saveur prosaïque de strophes, de court poème en vers s’entremêlant dans une intrigue polyphonique à huit cordes, chaque corde vibre un personnage de sa résonance absolu, puis les accords s’entrecroisent dans l’inextricable vertige de la vie. Je ne connais pas du tout l’auteur, un canadien, de mon âge, acadien, auteur compositeur et interprète, s’illumine alors l’architecture du roman, cette poésie qui se diffuse lentement, ce chant traverse l’onde profonde de ces huit cordes vibrantes, ces huit âmes en fuite, ces huit personnages, globe-trotter en herbe arpentant la planète bleue dans le sillon des rencontres régit par l’incertitude de leurs passions profondes, l’art est ce moteur, la peinture, la poésie, la littérature, la visite de nombreux musées, la sérénité de l’esprit dans la religion et le soufisme sont le cœur battant de ces huit personnages, ils vont dans cette liberté du hasard se suivre, se rencontrer, se percuter, converser, se marcher sur les pieds, se faire l’amour et enfin devenir le chemin de leurs vies, pour former un cercle intimiste d’amis, ce lien immuable qui les relie, ils seront ces gouttes d’eaux pour devenir cet océan d’amitié inébranlable se déversant dans le tout et le rien de la vie.

C’est des petits fragments de vies qui s’envolent dans la prose de notre auteur, comme une chanson, les paragraphes sont assez courts, nous allons d’un personnage à un autre sans lien réel avec l’autre, quelque fois, une continuité se forme, les passages se suivent avec le même personnage, cette trace est plus vivace, d’autres sont comme un songe, un oasis dans un désert qui s’illusionne du mirage, par cette chaleur qui trouble les sens, comme cette envie de cette jeune fille Hope, désirant s’isoler dans le Sahara, vivre dans un désert, pas celui où vit sa mère Grace à Santa Fe, celui qui a su relever à Grace sa force créative et ce rouge qui l’obsède, couleur qui sera ce vertige des sens avec cette femme Eva. Mais une brisure rompt le charme de ce roman, l’introduction de la langue anglaise, je n’ai pas cette universalité des langues, je suis ancré dans la langue de Molière, celle de Shakespeare est muette, je n’ai pas ce vertige d’être polyglotte comme Madeleine, la sœur d’Antoine, maniant à merveille les langues, les entremêlant dans une même phrase, créant une dialectique nouvelle, un peu déconcertante à comprendre, c’est un chant polyphonique, Kazuo, lui, capte la lumière avec les mots, chaque langue à sa propre luminosité, le japon, l’anglais, l’espagnol et le français ont pour lui leur propre couleur qu’il définira à son ami Victor Bouquet, la plupart des personnages ont en eux cette polyphonie des langues, que je n’ai pas, et certains passages sont devenus obscures, je devais traduire des poèmes anglais de Kazuo, beaucoup de passages en langues étrangères non traduites, dans des conversations, me demandant beaucoup d’effort, la magie de la lecture perdant de sa force, ma faiblesse et surement une force pour d’autres, j’ai été trop désarçonné par ces longs écrits de langues diverses, différentes du français, il aurait été judicieux d’avoir en annexe une traduction, pour une fluidité de lecture et une compréhension. Il y a peu de passage où les personnages conversent, les dialogues restent en retrait, devenant plus présent vers la fin du roman, les personnages vivent de leur interactions, leurs inerties à leur passions, les propulsent à une vivacité de logorrhée en progression avec l’intrigue, qui se dévoile lentement, puis devient évidant au fil des pages, tous vont pouvoir enfin se rencontrer pour communier les uns aux autres.

Vertiges a reçu le prix Jacques-Cartier du roman et nouvelles de langue française en 2013, soulignant la qualité d'une œuvre dont la facture et l'originalité enrichissent le patrimoine littéraire de la francophonie, enrichit par la pluralité aussi des langues qui abreuve la beauté de chacun, l’anglais, l’espagnol, l’acadien, l’arabe et le français fusionnent dans la voix des personnages de ce Vertiges au pluriel, où chacun vient le prendre naturellement dans l’arabesque des plaisirs. Le roman s’éparpille dans divers pays, nous commençons dans une gare parisienne puis le bouclant dans une église de Turquie, traversant de nombreux pays, comme le canada, les États-Unis d’Amérique, l’argentine, la Pologne, l’Espagne, le Portugal, le Japon, l’Égypte et bien d’autres, nous sommes en mouvement, le temps se dilate aussi, deux années s’écoulent, la guerre en Yougoslavie fait rage, Sarajevo ou Srebrenica sont dans cette tourmente, Hope flotte vers ces deux villes, Antoine compose une chanson pour appréhender ce conflit où « La guerre se réjouit de ses cicatrices, en Bosnie », comme l’écrit Fredric Gary Comeau, la date de 1992 est le moment où il va se cristalliser la suite des événements pour réunir tous nos personnages, celle du dépôt du recueil de poème du jeune poéte acadien, Antoine dans le désert du Nouveau Mexique, proche de la maison de Grace la maman de Hope, qui sera retrouvé par cette maman, l’auteur est l’homme de la vie de sa fille selon les astres, Hope ira à sa recherche avec nonchalance, laissant la destinée faire la rencontre entre ces deux êtres, ce fil de Marianne anime Hope peureusement, deux évènements ont bouleversés sa vie, témoin de la mort d’un homme à Kyoto à l’âge de 9 ans et celui du jeune garçon, Benjamin, le petit fils de Victor Bouquet, ce prénom hante son existence, la surdité n’existe pas naturellement, cet écho de Benjamin prononcé par Victor l’affaiblit, sa chair doit exulter, Hope chavire de bras en bras, décide de prendre ces hommes dans un corps à corps physique, elle se lance des défis, comme à la Fnac, puis dans ce train avec ce comptable timide de 45 ans, puis ces marins, et ce jeune garçon de 15 ans Olivier , rencontré dans un avion, ils auront une idylle passionnelle, restera le premier amour de ce garçon et aussi le guide pour cette jeune femme à la beauté magnétique, voguant lentement vers le jeune poéte, sa destinée. Petit à petit les personnages s’accumulent, nous avons aussi Jésus, un argentin, ancien acrobate, à la sexualité de Sade, rencontrant la sœur d’Antoine, dans une scène surréaliste, puis aussi Hope sur un pont de Central Park, lui sifflotant l’air de Nina Simone, Black is the Colour of my True Love’s Hair, celui qu’elle aime grâce à son père, tous ont ce pouvoir intérieur de magnétiser l’autre à un moment du roman, Hope et Olivier ont cette belle innocence de leur âge, Naguib et Antoine ont cette amitié, Victor et Kazuo Kuniba aussi, tous ont un but , un objectif, un désir, une obsession, une destinée, celle de Vertiges.

D’autres prénoms animent aussi le roman, du présent au passé, comme un lien indéfinissable de tous, le scénario de leurs vies est surement déjà écrit bien avant leur naissance, cette force de la vie qui va entremêler des êtres dans des émotions qu’ils vont conjuguer ensemble, cette musique qui susurre sa partition plane tous au long du roman, la musique est vraiment présente, Olivier aime l’écouter en silence et en solitaire, tous vont être dans la sagesse des chants et de la musique d’Allah, dans la douceur d’une nuit Orientale au café Nirvana en Turquie.

L’étirement de la trame s’articule dans une prose poétique chère à Fredric Gary Comeau, auteur de poésie, il articule aussi son monde culturel, si riche, assez anglophone, j’ai été souvent à la recherche de ces références, découvrant de nouveaux horizons, j’aime pouvoir découvrir, apprendre et prendre ce plaisir de lecture. Chaque personnage a un côté sombre, certain le cultive comme Jésus, se donnant à des actes sexuels de soumission sans tabou, les assumant, au contraire de Naguib, fantasmant de torture sur des femmes, laissant le sang coulé sous ces coups, Hope se lave le corps pour ne plus entendre et oublier ces deux morts, Victor a la vengeance en lui, son petit-fils Benjamin sera la stèle de ce pécher capital qui le dévore pour faire revivre son passé militaire et la mort qu’il a donné , Frida veut être dominer, un inconnu, à la mémoire photographique, qui a suivi la belle Hope dans le métro, aime la jeunesse pour s’exciter, allant dans la chambre de sa fille , adolescente pour sentir cette fraicheur et se branler, tout en pensant à Hope, Olivier aussi, aime le plaisir onanisme en pensant à Hope, la sexualité est sans tabou dans la langue de Fredric Gary Comeau, comme une continuité naturelle du corps humain , le laissant vivre ces pulsions, réelles ou virtuelles.

Ce roman m’a laissé tout de même un petit gout amer, j’ai été déçu de la fin, qui était déjà cousu de fil blanc , j’aurai surement aimé être surpris, mais nous ne pouvons pas tout avoir, c’est tout de même une belle lecture, j’ai eu de bon moment de plaisir.

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Vertiges

Fredric Gary COMEAU . Vertigess.



Au fil des pages, nous rencontrons, Hope, Victor, Naguib, Jesus, Sofia, Kazuo, Antoine, Olivier. Ces huit personnages se rencontrent, se parlent, boivent un verre ensemble, certains se connaissent, d’autres ne font que se croiser. Un véritable vertige que ces diverses vies qui se mêlent les unes, les autres, se côtoient, parfois en osmose, parfois en parallèles, mais toujours en mouvement. Nous sommes dans un véritable dédale et nous ne tenons pas toujours le fil d’Ariane. Nous sommes complètement ivres, livrés à une recherche confuse. Vers quel but se dirigent-ils ? Ils sont victimes de leurs désirs, de leurs espérances… Un véritable jeu de piste dont nous ignorons le but….



Hope a dix neuf ans et elle assiste en direct à un attentat dans une gare parisienne. Un acte terroriste où le petit fils de Victor, Benjamin perd la vie. Le grand-père n’a plus qu’un objectif, retrouver l’auteur de ce meurtre gratuit. Une longue quête pour cet homme. Parviendra-t-il à faire son deuil ?



Nous traversons le monde, de Paris au Canada, des îles Hawaï à Toulouse, en passant par New York, Buenos aires, Outremont, Konya. Des voyages, encore des escales, des aéroports, des gares, des hôtels... Jusqu’où iront-nous ?



Une bonne initiative de la part de l'auteur, d'inclure des textes originaux, en anglais et en espagnol. Je regrette que la traduction ne figure pas en annexe ou an bas de page. Je comprends l'anglais mais je n'ai aucune notion de la langue ibérique.



Je ne connaissais pas cet auteur. Je suis allée sur Wikipédia et j’ai vu qu’il avait eu le Prix Jacques Cartier en 2013, avec ce récit. Je suis très dubitative pour le noter et le classer. Si vous aimez voguer à l’aventure, vous pouvez engager cette narration : sinon, vous pouvez passer votre chemin. Je tiens cependant à remercier Babelio de m’avoir offert cet ouvrage. (16/04/2021)




Lien : https://lucette.dutour@orang..
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Vertiges

Si je ne devais choisir qu’un mot pour décrire ce roman, je dirais atypique. Avec Vertiges, on sort totalement des sentiers battus puisque ce livre ne ressemble à aucun autre…



Dès les premières pages, j’ai été un peu déstabilisée. On rencontre de nombreux personnages dont on connaît très peu finalement, si ce n’est leur nom. Ils évoluent chacun dans des pays différents mais c’est parfois difficile de savoir avec qui on est, où et quelles sont leurs relations.



Les chapitres sont très courts. Il faut dire qu’il y en a 170 pour seulement 248 pages, alors autant vous dire que le rythme est très haletant, ce qui ne nous laisse pas le temps d’en apprendre beaucoup sur les personnages, ni même de s’attacher à eux. Malgré tout, j’ai beaucoup apprécié Victor, ce grand-père brisé est le personnage que j’ai préféré. Même si on sait peu de choses à son sujet, il a réussi à me toucher.



Concernant la plume, elle aussi m’a déstabilisée. Elle est parfois extrêmement poétique et d’autres fois très crue, comme les personnages. Alors je ne savais plus trop sur quel pied danser et jusqu’au milieu du livre, je n’aurais pas su vous dire si j’aimais ou non ma lecture. Parce que ce roman nous déboussole, il nous sort totalement de notre zone de confort, c’est différent, c’est vertigineux… Et puis, au fil des pages, qui défilent toutes seules, on commence à comprendre les liens qui se tissent. La fin est absolument surprenante et elle m’a totalement conquise.



C’est un livre différent de tous ceux que j’ai pu lire jusque là… Autant dans la forme, sur l’histoire ou encore la plume et je suis ravie d’avoir pu le lire. Alors si vous aussi vous avez envie d’être dépaysés, transportés dans un univers spécial et poétique et de vous laisser prendre dans le vertige d’un livre, n’hésitez pas à craquer pour celui-ci !




Lien : https://monrevedete.wordpres..
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