Gorgias fuyait.
Les trois siècles de sa vie lui semblaient n'avoir duré qu'un court instant, à peine suffisants pour exaucer le voeu qu'avait fait son père de se venger des terriens. Dans le tréfonds de son coeur il entendait les cris d'un milliard d'âmes en peine, le suppliant de venger leur mort et la destruction de leur monde. Il n'avait pas connu la Nouvelle Anatolie, anéantie à jamais dans le système globulaire d'Hercule, et pourtant son fantôme hantait toute son existance, donnait un sens à son avenir et lui faisait revivre les événements du passé.
La haine ne semble jamais mourir. Elle se transmet comme quelque tare héréditaire.