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Citations de Gabriel Nadeau-Dubois (45)


Pas besoin d’être révolutionnaire pour admettre que la démocratie ne se limite pas à la procédure du vote. Alexis de Tocqueville, auteur qu’on ne peut qualifier d’extrême gauchiste, écrivait déjà au milieu du XIXe siècle que la démocratie était aussi et surtout un état social caractérisé par la participation dynamique des citoyens à tous les aspects de la vie commune, notamment par le biais d’associations politiques de toutes sortes.
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N’en déplaise aux crapauds qui aiment les eaux mortes des marais et qui craignent le débordement des rivières au printemps, les débats et les conflits politiques, « la rue », ne sont pas l’ennemi de la liberté politique, ils en sont l’oxygène.
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À partir de la mi-avril, les administrations collégiales et universitaires ont entrepris de briser le mouvement de grève en cessant d’accorder la moindre légitimité aux décisions collectives des étudiants, prétextant la nécessité de terminer la session dans les temps. Méprisés sur toutes les tribunes, ignorés par le pouvoir politique et brutalisés par les forces de l’ordre, voilà que, de manière curieusement synchronisée, les étudiants se voyaient dépossédés de leur principal moyen d’expression collectif. Ce mépris a atteint son paroxysme un peu plus d’un mois plus tard avec l’adoption de la loi spéciale par laquelle libéraux et caquistes ont muselé la démocratie étudiante, piétiné la liberté d’expression et institutionnalisé leur mépris.
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Cette grève a été l’un des plus vastes chantiers d’éducation civique qu’ait connus le Québec. Pendant un an, dans des centaines d’assemblées, des dizaines de milliers de personnes ont débattu de l’avenir d’une institution et de sa place dans la société.
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Les libéraux auraient aimé faire passer leurs propres objectifs pour de simples mesures administratives. Mais ils savaient bien, eux aussi, que leurs décisions étaient les moyens d’ambitieux projets, radicaux à leur manière. L’entêtement qu’ils ont mis à refuser le dialogue ne relevait-il pas du dogmatisme idéologique ? S’ils sont tombés des nues, en 2012, c’est que, comme bien des gens, ils estimaient que plus rien dans la société ne s’opposait à leurs politiques conservatrices. Ils ont péché par excès de confiance. Peut-être ont-ils cru que l’histoire était bel et bien terminée ?

On sait maintenant que l’histoire n’est jamais finie. Il y a toujours un printemps qui se tient en coulisse
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Dès le départ, les militants du mouvement étudiant étaient tout à fait conscients de la nature politique de leur mobilisation. Ils ne s’en sont jamais caché. Les discours des étudiants des cégeps de Valleyfield et de Maisonneuve, au commencement de la mobilisation, parlaient déjà de redistribution de la richesse, de démocratie et de fiscalité. L’enjeu fondamental, c’était l’éducation. Mais il se trouve qu’on ne peut évoquer un tel enjeu sans ouvrir un débat plus large sur la finalité de l’ensemble des institutions collectives. Parce que l’éducation se trouve au cœur du projet social et culturel des sociétés.
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Partout, les slogans se font écho, partout des personnes travaillent à rouvrir les possibles, à réactiver l’imagination politique des peuples après trois décennies de conformisme gestionnaire à la Thatcher.
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J’ai vu le jour et j’ai grandi au sein d’un monde plus que jamais contenu dans un seul système politique et économique. La fin de la guerre froide a signé l’arrêt de mort de régimes politiques liberticides, mais elle a aussi créé l’illusion qu’aucune alternative n’existait à la globalisation économique, à la subordination de la souveraineté démocratique aux lois anonymes du capital. De la même manière, au Québec, aussi loin que je puisse me souvenir d’événements politiques, je n’ai vu que des gouvernements néolibéraux prendre le pouvoir et, cela va de soi, privatiser les institutions publiques. Le Parti québécois (PQ) de ma génération, c’est celui de Lucien Bouchard, pas celui de René Lévesque.

Dans ce monde où tout semble joué d’avance, ma génération devait inaugurer la « fin de l’Histoire ». Cette fin de l’histoire s’avère finalement n’être que le commencement d’une autre.
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Au printemps 2012, l’élite du pouvoir a plaidé sa propre turpitude, et nous avons démontré hors de tout doute qu’elle avait tort.
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Malgré l’énergie investie, malgré le travail remarquable effectué par les militants des associations étudiantes, malgré l’importance des enjeux, l’ampleur du soulèvement m’étonne encore. Plusieurs l’ont dit avant moi : on ne s’attendait pas à une telle mobilisation de la part des jeunes. À force d’entendre dire que j’appartenais à une génération apolitique, j’avais fini par le croire.
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Le président ouvre l’assemblée et débute avec les précisions procédurales habituelles, mais il est interrompu par le directeur de la sécurité de l’établissement qui s’approche pour lui chuchoter quelque chose à l’oreille. Lorsqu’il reprend la parole, le président d’assemblée suspend sa présentation des procédures et annonce aux étudiants que le service de sécurité lui demande de transmettre un message important : à la fin de l’assemblée, il vaudrait mieux que les étudiants ne sortent pas tous en même temps, et il faudrait que les gens ne partent pas tous dans la même direction. Autre chose : les étudiants devraient se retenir de sauter et éviter tout mouvement de foule brusque durant l’assemblée. L’intégrité matérielle de l’édifice pourrait être affectée par de tels mouvements de foule. Les murs du cégep n’ont pas été conçus pour supporter un tel rassemblement ! Sur le coup, la salle entière éclate de rire. L’image est forte : la mobilisation étudiante est si forte qu’elle menace la structure même de l’institution.
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En tant que militants, et plus largement en tant que citoyens, nous ne pouvons pas et ne pourrons jamais contrôler la conjoncture politique, pas plus que les forces sociales qui traversent notre société. Ce que nous pouvons faire, par contre, c’est travailler sans relâche à garder bien vivants la démocratie et l’engagement politique, en stimulant sans cesse le débat sur nos campus, dans nos milieux de travail, dans nos quartiers.
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Quoi qu’en disent les amateurs de sensations fortes, la grève n’était pas une œuvre d’art, un événement seulement expressif. La beauté, l’inventivité et la spontanéité du printemps 2012 nous ont tous émus, mais rien de tout cela n’aurait été possible sans le travail acharné des militants qui sont restés dans l’ombre. On peut à juste titre s’émerveiller de ce formidable moment politique, mais si on oublie les efforts qui ont été déployés pour le mettre au monde, ces éloges tourneront rapidement à vide et surtout, on court le risque de ne plus vivre de tels événements.
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De l’argent, il y en a au Québec. Non, la hausse des frais de scolarité n’est pas inévitable. La hausse, ce n’est pas une fatalité comptable, c’est un projet politique. Un projet qui se fait sur notre dos. Qu’est-ce qu’on va faire avec ça ?
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[...] je veux vous faire une confidence. Je ne veux pas faire la grève. J’ai peur de faire la grève. J’ai l’air bien confiant devant vous mais, vous savez, moi aussi c’est ma première grève. J’étais pas là, en 2005. J’ai les mêmes craintes que vous. Je n’ai aucune idée de ce qui m’attend dans les prochaines semaines.

Mais je vais la faire pareil, la grève. Je veux pas faire la grève, mais je vais la faire, parce que je sais que c’est ensemble qu’on est forts. Parce que même si, seul, j’ai peur, je sais qu’ensemble, on peut y arriver. Je vais la faire la grève, le Québec va la faire et j’espère que vous la ferez avec nous. Parce que je veux qu’ensemble, on bloque la hausse.
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Pour de nombreux Québécois, la grève étudiante n’a pas été respectable. Elle a dérangé les gens, bousculé les certitudes. Par moments, j’ai même senti que c’était le principal reproche qu’on nous adressait : peu importe l’issue, il fallait tout simplement que le tumulte cesse. Les étudiants n’ont pas cédé à cette panique. Ils n’ont pas succombé aux injonctions des faux raisonnables. On les a frappés, mais ils n’ont pas plié l’échine. Ils ont eu suffisamment confiance en eux pour ne pas croire tout le mal qu’on a dit de leurs espérances. Ils ont refusé de croire que taire les problèmes et fuir les conflits était la manière de les surmonter. Ils ont peut-être redonné au débat politique ses lettres de noblesse. Ils ont sans nul doute redécouvert une habitude que nous avions perdue au Québec : tenir tête.
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Depuis 40 ans, le mouvement étudiant québécois a été un fervent défenseur du projet de société avec lequel les libéraux veulent en finir. Une défaite des étudiants enverrait un message fort aux mouvements sociaux, en particulier au mouvement syndical, quant à la détermination du gouvernement à aller de l’avant avec son programme néolibéral. À l’inverse, une victoire étudiante ralentirait – à tout le moins pour quelque temps – la « révolution culturelle » de la droite. Les deux camps ont amorcé la grande lutte du printemps 2012 pleinement conscients de ce qu’ils avaient à y perdre.
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Le mouvement étudiant était pluriel.
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Dans le discours de la classe politique, et même au sein du mouvement étudiant, on oppose trop souvent la démocratie directe des mouvements sociaux à la politique institutionnelle.
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