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Citations de Gabriel Nadeau-Dubois (45)


La grève étudiante nous a montré qu’il existe encore des gens dans ce pays qui sont attachés à une autre idée du Québec et d’eux-mêmes. Il y a des étudiants qui aspirent à autre chose que de faire de l’argent, des professeurs qui ont le souci de la culture, des travailleurs qui ont encore le sens du bel ouvrage ou du service à la collectivité, des scientifiques qui s’intéressent encore à ce qu’est la vie, des musiciens et des artistes qui réinventent notre culture, des militants qui défendent les solidarités qui permettent au Québec d’être ce qu’il est.
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On devrait se réjouir, en regardant un peu plus loin, de constater que la génération qui prendra en main ce pays dans quelques années a d’ores et déjà le courage de tenir tête à des dirigeants qui, à force d’être laissés tranquilles, ont oublié au service de qui ils travaillent.
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Il fallait défier l’autorité du gouvernement, précisément parce qu’il dépassait les limites dans lesquelles les citoyens acceptaient qu’il gouverne.
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Comment penser une démocratie en santé dans un contexte où les principales tribunes de l’espace public sont monopolisées par les représentants d’une seule vision des choses ?
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Or, l’avantage d’être si près des Américains – il faut bien qu’il y en ait un – est de n’avoir qu’à jeter un coup d’œil de leur côté de la frontière pour constater avec effroi la catastrophe culturelle, sociale et économique à laquelle mène le projet de « l’université de l’excellence ».
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En forçant manu militari les profs à offrir à leurs « clients » les « prestations » pour lesquelles ils étaient payés, les recteurs ont agi comme des contremaîtres soucieux de presser le citron de leurs salariés pour que la shoppe continue de rouler, pour maintenir le taux de diplomation à l’aune duquel on mesure l’excellence.
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La pression de l’endettement fait en sorte que l’étudiant intègre des exigences de performance dans son rapport à soi et aux autres, l’incite à ne valoriser que son potentiel économique, à ne réfléchir à ses actes qu’en termes d’efficacité et de rentabilité, et donc à taire ses vocations, son talent et sa curiosité intellectuelle.
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On plaide pour une responsabilisation individuelle, et on lance la classe moyenne dans une « croisade contre les impôts », qui n’est rien d’autre qu’une guerre contre ce que les impôts financent : l’éducation, la santé publique, les retraites, la culture – bref, tout ce qui a permis à la classe moyenne québécoise de ne pas décliner dans les dernières années. Les très riches ont compris que, comme groupe, ils ont tout à gagner à nous persuader que nous, nous n’existons que comme individus.
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Dans ce contexte, le projet de gratuité scolaire apparaissait à tous – même aux libéraux de Jean Lesage – comme une politique saine, nécessaire à l’amélioration des conditions de vie de la majorité, fondamentale pour la réalisation de la grande idée de l’époque : devenir maître chez nous.
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Ces dirigeants ont fréquenté une université accessible, financée à même les impôts prélevés sur l’activité économique de leurs parents. Ils appartiennent d’ailleurs à la génération la plus scolarisée de l’histoire du Québec, en grande partie parce qu’ils ont profité de très bas droits de scolarité. Aujourd’hui, ils refusent de payer ces impôts à leur tour pour offrir une université accessible à la génération suivante. Ils se désengagent de ce pacte et, pour justifier cette rupture, ils invoquent une nouvelle idée de la justice qui repose sur trois principes : l’augmentation des droits de scolarité, conçue comme la « juste part » que doivent payer les individus, l’endettement, conçu comme un investissement personnel, et le partage des coûts et non de la richesse.
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Encore aujourd’hui, je ne sais pas ce qui serait arrivé si nous avions perdu ce premier vote au Collège de Valleyfield. J’ignore si le mouvement aurait pu prendre son essor. Ce qui est clair, c’est que son déroulement aurait été significativement différent. Cette grande grève, une majorité de Québécois l’a vue surgir de nulle part. Ce que l’histoire de ce vote montre, c’est que cette déferlante a des origines passablement fragiles et incertaines, des débuts qui, d’emblée, sont moins spectaculaires que les images de centaines de milliers de jeunes défilant dans les rues, ces rassemblements époustouflants que la télévision allait diffuser tout au long du printemps 2012. Au départ, cette grève n’avait rien de spontané [...]. Elle a été, au contraire, le fruit d’un long et souvent pénible effort de mobilisation accompli par une poignée de militants. Des étudiants et des étudiantes qui ont souvent dû faire abstraction du mépris de leur propre entourage, pour aller d’un campus à l’autre, visiter cégep après cégep, afin de rappeler l’importance de la lutte pour l’accessibilité aux études, mais aussi pour défendre l’intégrité et l’indépendance de nos institutions d’enseignement face aux projets mercantilistes des libéraux. [...] Ce sont ces personnes qui, dans chaque assemblée, ont fait la différence entre la grève et l’acceptation passive de la hausse des frais de scolarité.
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Il me raconte que son quartier est le théâtre de manifestations de casseroles quotidiennes et que sa fille de neuf ans a beaucoup insisté pour y participer. Son petit frère de six ans, évidemment, ne voulait pas rester derrière, si bien qu’un jour, leur père a cédé et ils se sont retrouvés sur le trottoir avec leurs casseroles. Le petit, ravi de tapocher son chaudron, a tout de même fini par se demander ce qu’il faisait là et a interrogé sa grande sœur qui lui a répondu fièrement : « Le gouvernement veut pas qu’on manifeste... faqu’on manifeste ! »
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Les gens sérieux – ceux qui n’ont pas à manifester pour se faire entendre – soutiennent que c’est [à l'Assemblée nationale] que vit la démocratie québécoise, même lorsqu’on la défigure, comme c’est le cas aujourd’hui. Pourtant, à quelques exceptions près (et elles sont non négligeables), les monologues rhétoriques et les parades partisanes qui m’ont été donnés à entendre dans les heures précédentes étaient d’une navrante pauvreté intellectuelle. Aucune comparaison possible avec les débats d’idées dont j’ai été témoin dans les assemblées étudiantes de la grève. Les slogans et les formules vides que l’on se lance à la tête à l’Assemblée nationale, dans une syntaxe parfois douteuse, font piètre figure face à bien des débats entre des cégépiens d’à peine 18 ans. L’Assemblée nationale devrait être un espace public, un lieu d’expression privilégié de l’esprit public, or elle est devenue un espace publicitaire où l’autopromotion partisane l’emporte sur tout.
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Les mots ne semblaient jamais assez durs pour réduire au silence le cri des manifestants.
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Au Moyen Âge, lorsqu’un mécréant contestait l’autorité de Dieu, on le disait possédé du démon. De nos jours, si un mouvement doute des bienfaits du Capital, on soupçonne qu’il est manipulé par des fous furieux.
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L’université classique, celle du Siècle des Lumières, exigeait une « liberté inconditionnelle » et rêvait d’esprits bien faits. Celle dont rêve Guy Breton livrera just in time des cerveaux au marché.
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N’eût été la grève, le Québec en entier en serait arrivé à concevoir l’éducation comme un « investissement » sur son « capital humain » en vue d’un salaire futur, et ce, sans l’avoir voulu.
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L’éducation [...] n’est pas qu’un levier d’enrichissement personnel, c’est une institution sociale.
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Cette grève, avec ses assemblées et le mouvement des casseroles qui en a été le sommet, a été la meilleure école d’engagement politique que l’on puisse imaginer.
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Le jour du déclenchement des élections d’août 2012, Jean Charest a misé sur cette fausse opposition en déclarant : « La rue a fait beaucoup de bruit. C’est maintenant au tour des Québécois de parler et de trancher cette question. » Or, il ne s’agit pas de deux mondes séparés. Toute l’histoire du XXe siècle, particulièrement au Québec, est faite de luttes populaires, syndicales, étudiantes et féministes qui, en interaction constante avec le pouvoir politique, ont fait avancer les conditions de vie des Québécois. À travers les mouvements sociaux, une partie importante de la population s’engage dans la vie politique et exprime ses idées, ce qui n’a rien à voir avec le lobbyisme qui vise à influencer le pouvoir politique pour servir des intérêts strictement privés. Autrement dit, la « rue » est loin de provoquer l’effritement de la démocratie. Au contraire, elle est partie intégrante et essentielle de celle-ci, et un gouvernement démocratique se doit de dialoguer avec elle, c’est-à-dire avec ceux qui sont concernés par les décisions qu’il prend.
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