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Citations de Georges Poisson (18)


Georges Poisson
il faut se méfier de la tendance qu'on a toujours à vouloir essayer de confondre l'auteur et son œuvre.
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Il existe à travers la France plus de cent maisons ainsi liées à la mémoire de ceux et celles qui ont constitué notre patrimoine culturel, travaillé au progrès du genre humain, et acquis une célébrité propre à nous séduire et à nous les rendre attachants. Autant de buts de promenades ou d'étapes originales, fructueuses au cours d'un voyage?Une manière différente de faire du tourisme.
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En réalité, Louis XVIII n'aimait personne; mais il s'attendrissait et de la foule entassée montait une grande rumeur où se mêlaient les pleurs d'émotion, les cris de joie et les gestes d'enthousiasme.
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Ainsi, après dix-sept ans de marasme dans la morosité des garnisons, le capitaine de Laclos, pour la première fois investi d'une mission importante, la débordait, et tentait d'attirer l'attention sur lui en présentant non seulement des idées réformatrices, mais révolutionnaires, basées sur des connaissances techniques qu'il estimait indiscutables, affirmant ainsi une audace et une naïveté conjuguées qu'il assumera vingt-cinq ans durant et le mèneront bien près de la guillotine. Il n'avait pas compris, ne comprendra jamais pleinement -à son honneur- que le plus sûr moyen d'arriver, dans l'administration militaire ou civile, est de ne pas se faire remarquer.
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Candidat déclaré, le socialiste Vincent Auriol, vieux routier de la politique, ne cachait pas son inquiétude : les voix socialistes et communistes, dont il était assuré, ne suffiraient pas pour atteindre la majorité absolue. Les députés noirs, qui lui semblaient favorables, arriveraient-ils à Versailles à temps? Le ministre Jules Moch lui promit de les faire venir par avion au jour dit.
À quatorze heures, la séance s'ouvrit sous la présidence de Vincent Auriol, président de l'Assemblée. Il était rassuré, l'avion d'Afrique était arrivé. « Quand je pense, s'étonnait un député, dans le style du temps, que le choix du chef de l'État va dépendre de six nègres tombés du ciel! » La décision fut en effet acquise dès le premier tour : aux voix communistes et socialistes s'étaient jointes celles des députés noirs et musulmans.
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Dans le même temps, le roi se trouvait en butte, et pour quarante-cinq ans, à l'opposition des parlementaires ligués contre lui, bloquant toutes les réformes. « De 1725 à 1770, les cours souveraines n'ont pas cessé de grogner, s'opposer au roi, contester les arrêts du Conseil ou ses édits, contraindre Louis XV à convoquer des lits de justice » (F. Bluche). Opposition aveugle et stupide découlant du droit de remontrance rendu par le Régent et essentiellement motivée par la défense des privilèges, en premier lieu l'immunité fiscale des gens de robe.
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La situation financière du royaume était catastrophique et exigeait des mesures révolutionnaires. Un édit préparé au château imposa un impôt nouveau, le dixième, qui aura un effet désastreux car il se surajoutera à tous les impôts existants. Cela ne suffit donc pas à ramener l'équilibre, mais, les armes s'étant un peu tues, Louis XIV put se livrer à ce qui était pour lui un dogme et un divertissement, en décidant du rang des princesses de sang en certaines circonstances. On était le 4 mars 1710, l'hiver avait été terrible, la guerre allait reprendre, on envoyait la vaisselle plate à la Monnaie, et le roi fixait le rang de préséance de ses cousins...
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Éducation intellectuelle et morale poussée, conçue pour lui permettre de remplir son rôle futur de duc et pair, fait d’autant de droits que de devoirs. Il y a là, voulue par ses parents, et en particulier par la duchesse, une sorte de conditionnement qu’on ne trouve guère, à l’époque, poussé à ce point que dans les familles royales, et encore pas toujours. C’est dès l’enfance que Saint-Simon a été imprégné d’une certaine doctrine, qui est son devoir d’état, et qu’il est trop facile d’assimiler à des préjugés: un duc a des droits, des devoirs, un rôle à remplir. Cette doctrine et ces principes, il les gardera intacts en lui malgré toutes les déceptions. Il ne s’est jamais, comme nous disons aujourd’hui, « recyclé » : c’est ce qui marque ses limites, mais fait aussi sa grandeur et sa force.
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Nouvelle élection présidentielle à Versailles en janvier 1913, le sage et corpulent Fallières ayant accompli ses sept ans. Une fois de plus, le scrutin avait été précédé de consultations et affrontements publics entre les nombreux candidats, dont Antoine Dubost, président du Sénat, qui disait à Clémenceau : « Vous dites à tout le monde que je ne suis qu'un imbécile. Je ne suis cependant pas plus bête qu'un autre. - Où est l'autre? » répondait le Tigre.
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Le dauphin et la dauphine s'astreignaient à suivre un cérémonial suranné où les repas pris en public constituaient toujours une attraction très prisée. « Les huissiers, écrit Mme Campan, laissaient entrer tous les gens proprement mis, ce spectacle faisait le bonheur des provinciaux ; à l'heure des dîners, on ne rencontrait dans les escaliers que des braves gens qui, après avoir vu la Dauphine manger sa soupe, allaient voir les princes manger leur bouilli et qui couraient ensemble à perdre haleine pour aller voir Mesdames manger leur dessert. »
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L'état sanitaire du château ne s'était pas amélioré depuis le Grand Roi. « Il est, écrit La Morandière, le réceptacle de toutes les horreurs de l'humanité... Le parc, les jardins, le château même font soulever le cœur par leurs mauvaises odeurs. Les passages de communication, les cours, les bâtiments en ailes, les corridors sont remplis d'urine et matières fécales ; au pied même de l'aile des Ministres, un charcutier saigne et grille ses porcs tous les matins ; l'avenue de Saint-Cloud est couverte d'eaux croupissantes et de chats crevés. »
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Il ne suffit pas de réunir les grands nobles et d'en faire des courtisans, il faut les occuper, afin qu'ils ne puissent comploter ou même s'apercevoir du temps qui passe. Le roi y parvient en leur imposant, plus que jamais, une observation rigoureuse du cérémonial, qu'il perfectionne à loisir. « C'est, écrira-t-il, un des plus véritables effets de notre puissance que de donner quand il nous plait un prix infini à ce qui de soi-même n'est rien. »
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Louis XIV demanda à Orbay de construire une nouvelle chapelle, plus vaste. C'est dans ce nouveau sanctuaire que prêcha en mars le père Bourdaloue, ne manquant pas de fustiger la conduite du souverain. Ses sermons étaient si longs que certaines dames de la Cour emportaient sous leur jupe le récipient auquel le Jésuite a laissé son nom.
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Mme de Chevreuse, depuis Dampierre (à trois lieues et demie), rendit certainement visite à l’exilée, qui ne manqua pas d’y recevoir Beaufort. Elle ne tarda pas à en revenir.
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Louis XVI, dans sa vie quotidienne attaché au détail, tenait avec minutie son mémorial, qui s'étend de 1766 à 1992, comprenant son journal, ses comptes et ses notes de chasse. Les dépenses les plus curieuses sont alimentaires : « Pour des pieds de mouton, 1 livre 18 sols, une bouteille de vin rouge pour une matelote, 22 sols, douze harengs frais, 3 livres. » On s'explique mal la raison de cette comptabilité culinaire, en marge du train de vie de la Cour et sans proportion avec ce dernier. Et il lui arrivait de commenter : « Septembre 1782 : je ne sais quelle erreur s'est fourrée dans mon compte depuis quelques temps, mais le neuf de ce mois j'ai trouvé dans le fond de ma cassette de l'argent qu'il y avait depuis plusieurs années que j'avais oublié, et par conséquent je recommence l'état général au 1er de ce mois. » Et il recommence en effet : « Pour deux pieds d'haricots verts, six livres, 4 maquereaux 3 livres 18 sols. Pour les œufs frais du mois, 9 livres. » Pourquoi ce dérisoire approvisionnement? Le roi se faisait-il des dînettes privées en dehors des repas officiels?
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L'année 1686 fut pour le roi gravement troublée par des problèmes physiques. Sa boulimie naturelle entraîna des crises de goutte qui entravaient sa marche et le forçaient parfois à s'aliter. Toujours dur au mal et tenant journellement à imposer sa présence, il faisait chausser son pied malade d'un soulier coupé et se faisait porter à la chapelle ou au conseil.
Ce gros mangeur avait toujours souffert des dents, qu'il ne lavait jamais et qu'on soignait par la seule méthode connue, l'arrachage. Au moyen d'une grosse pince de fer forgé, « l'opérateur » saisissait la dent malade et la tirait à force de bras, en secouant, sans se soucier de l'épanchement mêlé de morceaux de gencive. Au cours de l'un de ces charcutages d'une maladresse brutale, une partie du palais fut brisée et resta à vif ; l'os fracturé, s'infectant, dégageait une « odeur cadavéreuse » que le chirurgien Félix proposa de combattre par cautérisation. Le malade y consentant, quatorze fois Félix appliqua dans le trou un fer rouge, ce que le roi, une fois de plus, supporta vaillamment, et la plaie finit par cicatriser, faisant l'objet des conversations de la Cour.
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Le 24 juillet 1685, le roi poursuivait sa résolution d'unir ses descendants légitimés à la famille royale en concluant un mariage entre une fille naturelle, Mlle de Nantes, âgée d'à peine douze ans, et l'affreux petit-fils du Grand Condé, « homme très considérablement plus petit que les plus petits hommes, qui sans être gras était gros de partout, la tête grosse à surprendre et un visage qui faisait peur » (E. Spanheim). Il était affreux et méchant, mais lui fera neuf enfants.
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Jean-Christian Petitfils a tracé de Mme de Maintenon ce portait : « Bigote, cette belle veuve? Allons donc! Une chrétienne sincère, mais assez tiède, vertueuse par tempérament plus que par conviction, davantage attirée par les scintillements du monde que par le désir de faire son salut. » Ajoutons qu'il semble qu'elle n'ait guère aimé le « commerce amoureux ». Plus tard, quand sa situation conjugale se régularisera, son confesseur Godet des Marais croira devoir lui écrire : « Quelle grâce de faire par pure vertu ce que tant d'autres femmes font sans morale et par passion! ».
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