Georges Poisson

Dans cet album offert en 1969 aux acheteurs de trois albums aux éditions La Pléïade Georges Poisson, historien et conservateur de musée entre autres, a rassemblé une riche iconographie. Beaucoup de portraits et de paysages, quelques manuscrits et une biographie de Saint-Simon. Difficile cependant de rentrer dedans : c’est un auteur que je connais peu et une période historique lointaine ce qui fait que les personnages importants qui entourent Saint-Simon ne m’évoquent pas grand-chose. Vu que Saint-Simon est surtout célèbre pour ses Mémoires, il est sûr que si je les lis un jour je choisirais une édition copieusement annotée ! Pour moi ce fut un bel ouvrage pour aborder, voire effleurer le sujet.

Ce guide accompagne souvent mes périples en France (continent et Corse) , il complète les guides touristiques classiques. Son format (10,5 x21) permet de le glisser facilement dans un sac de voyage et sa consultation en est aisée.

Ce petit livre me permet aussi de préparer certains séjours, de repérer les personnages liés aux endroits visités , et aussi et souvent, d'anticiper les lectures qui se rapportent à leur vie (biographies, œuvres plus marquées inspirées par leur lieux de résidence...)

Ce livre vaut pour l’Histoire : c’est un livre d’Histoire ! Mais il vaut aussi, et surtout, pour la sorte de tragicomédie qu’il met en en scène.

Alors que la France vient de tomber, que le vainqueur d’hier – Pétain – a courbé l’échine devant l’Occupant, une vieille idée d’avant-guerre refait surface : rapporter la dépouille de l’Aiglon – alors à Vienne, dans le caveau des Habsbourg – aux Invalides, près de son père dont les cendres avaient été transférées de Sainte-Hélène à Paris un siècle plus tôt.

Mais à présent que les armées d’Hitler ont pris durablement leurs quartiers sur le sol français, ce geste va prendre une tout autre ampleur. Du côté de Vichy, il va opposer le vieux maréchal, imbu de lui-même, et Laval, l’ami des Allemands, dans une guerre des chefs aussi pathétique que stérile, puisque c’est l’Occupant qui commande en réalité ; de l’autre côté, ce retour de l’Aiglon servira le fantasme d’Hitler, comme l’écrit l’auteur, lequel se voyait en nouveau Napoléon.

Ainsi, Georges Poisson soulève le voile sur ces personnages, sans envergure pour beaucoup, qui se vautrent dans des machinations politiques à la fin de cette année 1940, annonciatrice de calamités.

Ce qui aurait pu être une fête nationale prend une tournure sombre, dans cette nuit glacée où le duc de Reichstadt, autrefois roi de Rome et empereur – pour une durée de quinze jours ! –, traverse Paris pour rejoindre sa dernière et définitive demeure, encadré par des soldats ennemis. Ce retour est une blessure cruelle infligée à la France plutôt qu’un cadeau. Les parisiens auront ensuite l’occasion de voir son cercueil, mais le cœur n’y est pas : ils ont bien d’autres préoccupations.

Quant à ce jeune homme, mort à l’âge de 21 ans en 1832 à Schönbrunn, tout se passe comme si le « malheur l’avait poursuivi toute sa vie et au-delà de sa mort. Il avait tout raté : sa brève existence, qui le fit déchoir du trône à l’exil, sa mort loin de son pays, sous un nom emprunté, son retour en France par la volonté de l’ennemi occupant notre territoire, sa tombe enfin, vouée à l’obscurité, l’oubli et l’indifférence. »

Cette biographie " Choderlos de Laclos ou l'obstination" concernant Pierre Choderlos de Laclos, parue en 1985, est due à la plume du conservateur en chef du musée de l'Ile-de-France, Georges Poisson. le biographie s'intéresse à l'auteur du chef d'oeuvre de la littérature "Les Liaisons dangereuses", mais aussi, et surtout, au militaire qu'il fut d'abord, dans la vie "ordinaire".

Cette découverte de nouveaux aspects de la vie et de la personnalité de Choderlos de Laclos est rendue possible par une plongée dans les archives de l'armée et par la trouvaille de documents inédits tirés des archives du Génie et de l'Artillerie, armes dont Choderlos de Laclos fut officier.



Georges Poisson, en bon biographie, excelle à tirer le meilleur parti des documents d'époque. Il fait revivre à merveille l'atmosphère des villes de garnison (Grenoble, Strasbourg, La Rochelle, Besançon, etc) où fut cantonné le futur célèbre écrivain, alors lieutenant puis capitaine anonyme, mais passionné par le génie militaire et l'artillerie et aussi déjà tenaillé par l'envie d'écriture.



Georges Poisson, décrit très malicieusement les "ratages" littéraires qui précédèrent les "Liaisons", mais aussi l'intérêt quasi scientifique de ce capitaine-commandant de canonniers, pour la balistique, l'artillerie, le génie et toutes les inventions les plus en pointe, à l'époque, dans ces domaines militaires.



Cette biographie n'oublie pas l'amour que Choderlos de Laclos portait à son unique amour, son épouse (et oui, il était d'une fidélité exemplaire et n'avait rien des libertins qu'il décrivait). Cet essai se lit comme un roman, car si la vie personnelle de Choderlos de Laclos ne fut pas un chef d'oeuvre elle fut, tout de même, romanesque.
Lien : https://www.amazon.fr/LArtil..

Les quatre derniers siècles d'histoire de France vus à travers le prisme de Versailles, des fastes du grand Roi, à l'envers du décor bien peu ragoûtant, aux savantes combinaisons des congrès des IIIe et IVe Républiques, en passant par les éruptions révolutionnaires, victorieuse en 1789 et défaite dans le sang en 1871, par un auteur qui mène très bien son récit, de manière alerte, érudite et non dépourvue d'humour, même si la minutieuse description de la succession des aménagements et des pièces de mobilier disparues et, pour certaines, retrouvées, peu parfois lasser.

Iconographie biographique du duc de Saint-Simon, ce livre est fidèle à la collection des albums Pléiade. Le commentaire biographique nécessite une certaine érudition historique, car il s'écarte peu de son sujet (le duc) et nous voyons défiler personnages et événements d'une époque mal connue (en ce qui me concerne), sans que l'auteur n'apporte un éclairage historique un peu consistant. Belle iconographie en noir et blanc.