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Citations de Géraldine Jeffroy (25)


C’est à ce moment-là que je pris réellement conscience de ma solitude. J’avais eu à l’IsIette l’illusion d’avoir une famille, ou du moins une place non négligeable. p. 117
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Le 19 juin 1892
42,rue de Londres,Paris

Chère Camille,
(..)Vous m'écrivez que vous êtes seule...C'est heureux ! Vous n'en travaillerez que mieux.Réjouissez - vous et profitez.Nous sommes, vous et moi,des bagnards isolés mais nous aimons nos chaînes et notre solitude.
Voyez,ce que j'apprécie moi,c'est d'être en boîte entre quatre murs, dans un silence absolu. Alors je peux composer. Quand je travaille,tous les autres deviennent importuns.
De grâce, Camille,soyez raisonnable et laissez votre barbu où il est.(*Rodin,)
Loin du bûcheron les arbres poussent jusqu'à toucher le ciel.

Votre dévoué

Cl.A. Debussy

(p.22)
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Je travaille à un groupe de valseurs que j'aimerais exécuter en marbre. Encouragée par plusieurs artistes et par Rodin, j'ai donc sollicité en février la direction des Beaux-Arts pour une commande de l'Etat. Imaginez un peu la suite : l'inspecteur mandaté pour voir mon plâtre a jugé mes danseurs trop nus et trop rapprochés ! Il me conseille de les habiller. Ne souriez pas monsieur Debussy, car l'affaire est très sérieuse.
J'ai décidé de ne pas discuter cette affaire-là car je n'en ai pas les moyens. Je sais bien que ces messieurs me "tolèrent", je sais combien l'idée d'une femme artiste les dérange. Je me suis donc résigné à faire ma Valse ! Oh ! Et elle tournera davantage et mieux encore ! Elle leur donnera le tournis, un deux trois... Elle leur fera entrevoir bien plus de voluptés sans que ces messieurs des Beaux-Arts n'aient à en rougir ! Ils sortiront du cyclone peut-être satisfaits mais non indemnes...
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En 1892, trois grands artistes tournent la page du romantisme.
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Avant-hier, je me rends donc à l'Austin bar où j'espérais trouver Satie mais, pour ma déveine, j'y ai rencontré Verlaine.
(Debussy à Camille Claudel)
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Elle avait retrouvé un visage apaisé, serein. L'énergie de sa colère s'était déportée sur sa terre,sur cette idée qu'elle construisait.Je compris ce jour là que la sculpture n'était pas seulement l'art qu'elle s'était choisi ou du moins que ce choix n'était pas contingent. La sculpture était son exutoire,la sublimation d'une sourde mais néanmoins terrible agressivité.(p.78)
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Nous tournions et retournions autour des danseurs car l’œuvre imposait de la contempler sous tous les angles ; par une mystérieuse attraction, elle nous contraignait à la regarder en trois temps, nous emportant irrésistiblement dans son tournoiement.
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Je ne puis travailler qu'avec un modèle. La vie des formes humaines m'alimente et me réconforte.
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Je trouvais dans mes lectures tout l'épanouissement nécessaire à mon bien-être et je ne pensais pas qu'un homme puisse me donner plus de satisfactions que celles que me procuraient les livres et la musique à laquelle j'avais pris, très tôt, énormément de goût.
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Château de L'Islette,le 12 août (1892)

Mon cher Debussy,

(...) Ne vous réjouissez pas,mon ami,car il me semble que cet homme (*Rodin) m'ecartera définitivement de tous les autres.Seuls papa et Paul garderont ma confiance car ils sont mes indéfectibles soutiens. N'en déplaise à ma mère ! Comment satisfaire une telle femme ? Une femme pour qui l'existence d'artiste n'est en rien conforme aux attentes d'un mode de vie bourgeois.Passe encore pour Paul qui s'est assuré un prestigieux métier et a eu la chance de naître garçon, mais pour moi...Elle me nomma Camille,du prénom d'un frère qui vécut deux semaines.Cela n'aura pas suffi pour me sauver à ses yeux.


A bientôt mon ami

Camille

( p.80)
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le lendemain, on aperçut enfin mademoiselle Camille. Elle s’installa sur un banc près de l’Indre et elle se mit à dessiner. Elle coinçait ses différents crayons dans son épaisse chevelure qui se ramassait sur sa nuque et elle posait son carnet sur ses jambes. Souvent, elle relevait très haut la tête et demeurait contemplative un long moment. Alors un timide sourire éclairait son visage, l’écrin qui l’enveloppait semblait la consoler d’un chagrin latent
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Il y a toujours une part de nos créations qui nous échappe, n’est-ce pas ?
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Je les trouve très tristes, dit-elle sans détacher son regard des danseurs.
Mademoiselle Camille parut satisfaite de cette réponse et la fillette reprit :
- Car la danse est finie et la danseuse, elle est fatiguée.
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Il y a toujours une part de nos créations qui nous échappe, n'est-ce-pas ?
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(A propos du Balzac de Rodin )

Malgré cet excès de réalisme,le ventru se posait en conquérant. Ni arrangé, ni idéalisé, c'était l'homme illustre érigé en dieu antique.
-Pourquoi il est tout nu ton gros bonhomme ? lança Marguerite.
-Je l'habillerai,dit Rodin.Mais d'abord je devais voir le sang qui palpite sous la peau...
-On dirait qu'il a un bébé dans son ventre.
-En quelque sorte...il porte toute son œuvre dans ses tripes,une bibliothèque entière.
Mademoiselle Camille observait,immobile,l'outrageante statue.(p.91)
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La musique est un art de plein air, un art à la mesure des éléments, du vent, du ciel et de la mer. Il y a une collaboration mystérieuse de la nature et de la musique, une alchimie certaine.
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Les corps, nus ou recouverts, se trouvent pareillement lorsqu'ils veulent se trouver. Quelle hypocrisie leur fait croire que ce qui est caché n'éveille pas le désir ? D'ailleurs, ils se trompent d'objet. Mes valseurs, ce ne sont pas deux corps indécents qui s'enlacent avant l'accouplement, ce sont deux corps qui vacillent. Croient-ils qu'ils vacilleront moins si je les enveloppe ? Peut-on éviter l'inexorable par un voile de pudeur ?
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De grâce, Camille, soyez raisonnable et laissez votre barbu là où il est. Loin du bûcheron les arbres poussent jusqu'à toucher le ciel.
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> Les corps, nus ou recouverts, se trouvent pareillement lorsqu'ils veulent se trouver. Quelle hypocrisie leur faire croire que ce qui est caché n'éveille pas le désir ?
> J'ai moi-même eu ma "maladie". Cette bile noire qui refroidit mon âme et me plonge dans des tristesse abyssales, elle est revenue.
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Mademoiselle Camille hurlait sa jalousie et le grand homme s’évertuait à justifier ses infidélités. Il y avait des coucheries sans conséquence ‑les modèles de l’atelier qui s’offraient au désir insatiable du maître- et puis la compagne de toujours, celle des premiers jours, l’impossible à déloger, la servante dévouée, cachée, déjà vieillissante, la gardienne de l » œuvre, la mère de leur enfant.

-Tu avais promis ! répétait mademoiselle Camille comme une ritournelle obsessionnelle, et sa voix n’était plus qu’une plainte douloureuse, le cri déchirant de la bête blessée, le cri de révolte de l’agonisant qui s’accroche à la vie. Si elles ne m’étaient pas si utiles, je te tuerai de mes mains Rodin ! .Je te tuerai, je le jure et tes putains et ta vieille pourront t’attendre !
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